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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cadre : La Bretagne, l'île de Bréhat (légèrement romancée). Annexes : Paris et la région nouvelle-aquitaine.
Temps : L'année 1925, c'est un roman en costume, haut de forme, métairie et chemins de fer.
Héros : Martial de la Boissière : Un (anti) Sherlock Holmes qui se consacre à ses heures perdues (à quoi, on ne sait pas trop) à élucider des énigmes policières. Déductif, méthodiquement scientifique. On nous répète qu'il n'est pas très sympathique mais le roman ne le montre pas. Ne croit pas au surnaturel, contrairement au créateur de S.H, Conan Doyle, auquel il est fait allusion plusieurs fois.
Personnages secondaires: une petite bourgeoisie financière et patriarcale, notaires pratiquant la voile entre Bréhat et Guernesey (où il semble déjà possible d'imaginer un rôle financier . . .) un voyant pseudo escroc (dans le désordre) et une vraie sorcière rousse.

C'est un thriller d'une époque passée écrit aujourd'hui.
Le style fait ancien (verbes conjugués au passé simple, vocabulaire subtilement choisi) et ressemble à celui des enquêtes du maître absolu (Conan Doyle) mais aussi un peu à ceux d'Agatha Christie par l'enchaînement des violences et le cadre non urbain. C'est donc une très belle écriture, très prenante. On ne lâche pas cette enquête une fois qu'elle commence (ce n'est pas immédiat).
C'est cependant actuel par les thèmes choisis : la bisexualité, l'homosexualité refoulée puis coming-outée forment l'arrière-plan très présent de cette enquête. Il y a certes des choix plus classiques : La fidélité en amitié est par exemple un ressort assez puissant de l'enquête. Quant à la famille et à ses non-dits, ses silences coupables et ses moeurs à la limite (voire plus pour le pépère pervers) du malsain... c'est de l'immémorial. On le voit les influences sont multiples, comme le montrent les très belles citations (Baudelaire, Hugo, Conrad) et titres de chapitres (Chasma gês)
Un regret. Quelques zones d'ombre non éclairées (dommage c'est justement la partie concernant le voyant), quelques longueurs inutiles dans les récapitulatifs des monologues du détective amateur.
C'est donc au final un bon vrai thriller moderne au style original. de plus, le cadre est superbe, les descriptions immersives à souhait. A part la Normandie et l'Etretat de Leblanc avec A. Lupin, on ne peut faire mieux localement (en toute objectivité bien sûr).
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Une île du Ponant, il n'y a pas de meilleur endroit pour rêver et déguster des fruits de mer ! Le roman de Christian Carayon nous transporte à Bréhat pour goûter à un fameux panier des crabes. Les crabes c'est bon mais ça se mérite, c'est long à décortiquer tout comme cette histoire à l'intrigue alambiquée, semée de chausses-trappes et de faux-semblants. Mais elle fleure si bon l'iode, les embruns et toute la magie bretonne que c'est un vrai régal… Je m'y suis plongée d'abord sans grande conviction puis je me suis laissée ensorceler par l'atmosphère hivernale de la petite île, presque hostile et angoissante, bien différente de celle si séduisante de l'été avec ses floraisons exubérantes.
Un manoir au bord de l'océan, une chaumière hantée, des feux follets sur la lande, un sabbat de sorcière et des morts suspectes dans une famille bourgeoise, tout est réuni pour créer une ambiance captivante et parfois même effrayante. Alors que cela faisait des lustres que je n'avais pas ressenti d'aussi délicieux frissons de peur pendant une lecture, j'ai adoré retrouver cette sensation ! Plaisir un peu terni cependant par les nombreuses invraisemblances et outrances de l'enquête menée d'une manière trop perspicace pour être crédible.. C'est un roman de facture classique qu'il fait bon lire au coeur de l'hiver quand il fait sombre, que le vent souffle, que la pluie tombe sans discontinuer et que l'on n'a pas envie de faire grand chose si ce n'est que de rester bien au chaud sous un plaid avec un bon gros bouquin à dévorer.
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C'est toujours un plaisir de lire Christian Carayon, et ce roman ne le dément pas.
Le lecteur est happé dès les premières lignes, par l'histoire de Martial de la Boissière et d'Alain Monsignac, deux amis d'enfance qui se sont éloignés l'un de l'autre.
La guerre, les choix de vie, les relations, la famille.
Martial de la Boissière est plutôt solitaire, il vit une histoire compliquée avec Camille une femme dont il est amoureux, il se réfugie dans la conduite d'enquêtes policières pour le Cercle Cardan dont il est un membre éminent.
Il fuit les anciens combattants et leur doxa militaire, il veut démasquer les charlatans qui dans ces périodes troubles vendent de la divination, du rêve malsain, du bonheur douteux.
"Il vivait bien dans son monde à lui, abrité derrière les murs du domaine de Beaunac. Il avait son manoir, ses chevaux, ses forêts, ses combes, ses collines, son ruisseau. Il avait Raoul, dont la loyauté était aussi grande que son visage était ravagé. Il avait Camille, qui passait dans sa vie à défaut de la partager réellement. Et, quand il sortait de Beaunac, il avait le Cercle Cardan et ses enquêtes."
Alain de Monsignac, fils de militaire, est un marin accompli, couvert de gloire, un homme au physique d'athlète, qui a choisi de se reconvertir en homme d'affaires sous la houlette de son beau père le Notaire Baptiste Lestage.
Il est marié, père d'un fils et, semble-t-il, heureux.
"C'est au cours de l'une d'elles qu'il fit la connaissance de Baptiste Lestage, un riche notaire parisien avec qui il sympathisa. Un peu plus tard, ce dernier le présenta à sa famille. Parmi les quatre enfants du couple, il y avait Marie, de neuf ans sa cadette."
Carayon, comme à son habitude, dépeint avec détails la société française de l'après guerre, ses espoirs, ses déceptions et ses travers. le livre commence en 1925, et ce n'est pas les années folles pour tout le monde, notamment les femmes qui après la guerre sont sommées de revenir au bercail et de jouer leur rôle traditionnel de maman ou de courtisane...
Quand ils se retrouvent après des années de séparation, c'est pour collaborer à une enquête de Martial.
Mais, les choses ne se déroulent pas comme prévu. Alain ne sort pas indemne de la renconre avec Collas, un médium connu sur la place de Paris.
Carayon joue à merveille des doutes des deux hommes, le rationnel et pragmatique Martial se trouve confronté à l'irrationnel et la fiction dépasse cette fois la réalité. Il perd pied.
Alain se voit jeter à la face le côté lisse et sans aspérités de sa vie de bon soldat, de bon fils, de bon mari, de bon père.
Le récit se déroule dans ce contexte qui voit s'affronter des personnages ne pouvant plus donner le change quant à leur personnalités réelles et à leurs désirs cachés.
"Un sabbat, Martial, c'est un moment où on devient enfin nous-mêmes, où on gagne notre liberté, en oubliant les règles établies. Une femme libre, c'est embêtant, n'est-ce pas ? Mieux vaut alors faire courir des bruits alarmants… Dans un sabbat, Martial, on se drogue. Comme dans une fumerie d'opium à ciel ouvert. Il y a des plantes qui, jetées dans le feu, dégagent une fumée qui vous rend libre."
Martial pourra-t-il et devra-t-il étaler au grand jour la vérité et la turpitude de la famille Lestage dans laquelle les circonstances l'amènent à enquêter sur l'Ile de Bréhat.
Quelles étaient les relations entre Baptiste Lestage et sa femme Marie-Gabrielle ? Les affaires du notaire, notamment ses investissemenst à Erquy pour créer une station balnéaire -"Sable d'Or"- étaient-ils si juteux que prévus ? Ses héritiers voyaient-ils cela d'un bon oeil ?
Point fort du livre, la tempête d'équinoxe qui dévaste tout sur son passage, et remet en cause les préoccupations fragiles des uns et des autres.
"Quand ils réussirent à apercevoir la maison d'Élisabeth, celle-ci n'était plus qu'un vaisseau fantôme dans la tempête, et ne restaient plus que quelques murs trop épais, dégoulinant d'humidité, un toit arraché aux deux tiers, tandis que du chaume restant s'échappaient de la fumée et quelques flammèches."
Le style Carayon fonctionne à merveille.
Quelques perles du genre :
Septembre était né depuis quelques heures et reposait dans un berceau d'été.

— Qu'importe ! J'ai l'essentiel avec moi. Et puis, vous savez bien que pour voyager, il n'y a besoin que de trois choses : une montre, un livre et un couteau.

Malgré les draps changés, l'odeur de la diarrhée qui avait achevé son agonie était toujours prégnante, la tempête empêchant qu'on ouvre les fenêtres. Ici, Martial baissa la voix autant qu'il le put.

Les mains squelettiques étaient croisées au-dessus d'une bible poussiéreuse qui reposait sur ce qui avait été, autrefois, son ventre. Mais ce que Martial voyait, c'était la cape rouge que la morte portait sur ses vêtements, une longue cape rouge, déjà attaquée par l'humidité.
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Après avoir lu le diable sur les épaules, j'avais envie de découvrir très vite la suite des aventures de Martial de la Boissière, et quand j'ai su que le deuxième tome se passait sur l'île de Brehat, mon impatience n'en a été que plus vive!

Je n'ai pas été déçue par ce deuxième volume qui est aussi bon que le premier et dans lequel Martial m'a parfois fait penser à Hercule Poirot. L'intrigue est ingénieuse avec de nombreuses fausses pistes et l'auteur nous tient en haleine sur près de 600 pages.
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Ce pourrait être une histoire d'amitié entre Martial déjà connu des lecteurs du Diable sur les épaules et Alain.
Ce pourrait être une histoire d'amour entre Martial et Camille.
Ce pourrait être l'histoire d'un classique triangle amoureux où deux femmes se déchirent … ou pas.
Ce pourrait être une chronique des années folles, où les fortunes se construisent avant le krach boursier de 1929, en spéculant sur l'immobilier de loisirs.
C'est une histoire qui se passe en Bretagne, terre de légende, de sorcellerie, où quand les prédictions d'un charlatan parisien se réalisent au bout de nulle part, Martial endosse les habits de l'enquêteur.
L'histoire semble simple et l'énigme facile à résoudre : un voilier s'abime en mer et son naufrage fait deux victimes. de nos jours on dirait « affaire classée ! » …
Quand Martial arrive au bout de cette presqu'île de Bréhat, il découvre une famille de notables en proie aux rancoeurs personnelles et il mettra ces 400 pages pour découvrir la vérité, après avoir emprunté avec ses lecteurs, de nombreuses fausses pistes.
Après avoir lu Un soufle, une ombre et Torrents, j'étais curieuse de voir cet auteur dans un registre différent. J'ai retrouvé le souci de la précision, la ruralité. Cependant cette fois, l'action se situe dans une époque et un lieu décalés avec des personnages tout aussi attachants et bien campés dans leurs convictions et leurs contradictions, tout comme les lourds secrets de famille qui plombent l'ambiance. Ajoutons une petite tempête du siècle pour pimenter le dénouement ... Ce thriller peut se lire sans avoir fait la connaissance de Martial dans le premier roman de Christian Carayon mais donne envie d'en savoir plus sur lui et Camille. Bref, un très bon moment de lecture, du suspense assuré et une Bretagne envoûtante comme on l'aime.

Lien : https://collectifpolar.com/2..
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Après ''Le diable sur les épaules" , dans "Les naufragés hurleurs" ,
Martial de la Boissière enquête de nouveau .
Quelques morts suspectes , des secrets de famille , un trésor caché ,
des amours illicites , quelques poisons , un manoir breton ,
une île sauvage battue par les vents ....
Le lecteur est plongé dans une atmosphère '' agathachristienne ''
et la résolution de l'énigme offre à l' 'enquêteur une scène
" herculepoirotesque " .
Une bonne histoire , bien écrite , un moment de lecture à savourer
bien au chaud .... à l'abri des tempêtes bretonnes .
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Découverte de ce livre de par sa couverture sympa mais aussi le lieu où se déroule l'intrigue: l'Île de Bréhat dans les Côtes d'Armor (endroit que j'affectionne particulièrement).

Les naufragés hurleurs c'est un polar qui retrace un double drame lors d'une tempête au large de l'île où le bateau d'Alain s'échoue sur les rochers. Mais si cet accident n'en était pas un? Qui voudrait voir cette famille se briser? Martial, un ami de longue date d'Alain part alors faire cette enquête dans un contexte particulier...

Christian Carayon a une écriture très fluide et investit très rapidement le lecteur dans l'intrigue. le début est un peu long mais très vite tout prend sens.
Quel bonheur de lire des descriptions réelles à cette île! Ça m'a donné envie de retourner là-bas et de dessiner un tracé de son voyage.
Pour l'intrigue, elle est rondement menée. A plusieurs reprises en pense avoir trouvé le coupable mais non. Malheureusement à la fin on se doute avant que le personnage principal le nomme.

Que du bonheur dans cette lecture et sans s'en détacher!
Envie de lire l'autre roman de cet auteur (Le diable sur les épaules).
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La mer et ses légendes****
Je retrouve Christian Carayon avec Les naufragés hurleurs. Je sais qu'avec ses romans précédents, j'avais passé un bon moment de lecture. Je n'ai donc pas hésité à lire celui-ci. Et je n'ai pas été déçue.
L'auteur mélange l'historique et le psychologique.
L'intrigue se passe en 1925 à Paris et au large de l'île de Bréhat.
Grâce à l'association dont il fait partie (le Cercle Cardan), Martial de la Boissière, le protagoniste déjà présent dans le premier roman de Christian Carayon (que je n'ai malheureusement pas lu), lutte contre les charlatans qui profitent des sciences occultes comme la divination, le fait de parler avec les morts… pour berner le monde.
A l'occasion de son enquête sur le nouveau médium à la mode surnommé Collas, Martial emmène son ami d'enfance, Alain, à un spectacle afin de découvrir des preuves de l'escroquerie. Mais le spectacle tourne mal et le médium prédit à Alain un malheur en rapport avec la mer. Il lui conseille de fuir avant de cracher de l'eau de mer en plein Paris et de s'évanouir.
Alain, pourtant marin chevronné car c'était son métier, meurt d'un accident en mer près de l'île de Bréhat. Martial ne veut en rester là et décide de mener l'enquête afin de savoir ce qui est réellement arriver à son ami d'enfance car il ne croit pas aux prédictions.
Nous suivons donc ainsi son enquête où se côtoient la mer, la religion, les sciences occultes et paranormales ainsi que des secrets de famille. L'intrigue regorge de rebondissements et de péripéties qui nous invitent à continuer notre lecture afin de savoir quelle est la suite des aventures de Martial.
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Depuis ma découverte de cet auteur il y a années , chaque nouveau roman est une confirmation d'un talent du roman noir. Avec les "Naufragés Hurleurs", j'attendais donc une lecture à nouveau convaincante. Verdict ?

Dès le début, le cadre est posé. L'auteur nous entraîne en 1925, auprès d'un enquêteur en herbe, traumatisé par des expériences de guerre. Et le voilà contraint d'enquêter sur la mort mystérieuse, d'un de ses amis d'enfance Alain, disparu en mer , suite à l'annonce d'un médium.

Tout d'abord on se retrouve bien dans un roman "d'ambiance" devenu la marque de l'auteur. Entre époque historique chargée, et Bretagne sauvage, il utilise le décor, pour assombrir le récit de ce roman noir. le paysage décrit avec finesse, devient une fois de plus un personnage à part entière du récit. Les personnages sont également très plaisants, attachants et mystérieux à souhait, les rendant acteurs d'une intrigue à facettes. Mais la petite déception provient du rythme. La lenteur, nécessaire à ce genre d'ambiance, se fait trop présente, et par moments rend l'ensemble un peu longuet. Mais heureusement que tout cela ne dure pas, et que la deuxième moitié du roman très ryhtmé, transforme le tout en une lecture très agréable. Car même s'il reste en dessous des précédents, ce roman est tout de même un bon Christian Carayon.
Lien : http://livresforfun.overblog..
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Île de Bréhat dans les Côtes-d'Armor, 1925. Martial de la Boissière enquête sur la mort de son ami d'enfance, Alain. le bateau de ce dernier s'est écrasé sur les rochers après une sortie en mer. Même si cela ressemble à un banal accident, notre enquêteur en herbe, proche d'un Hercule Poirot dans le style soupçonne des raisons bien plus mystérieuses. En effet, Alain était un excellent navigateur… Cet accident a surgi après la présence des deux amis à une séance de spiritisme où le nébuleux maître Collas leur avait fait de bien étranges prédictions… Martial, membre honoraire du cercle Cardan qui s'est fixé comme mission de déjouer les élucubrations de pseudo voyance se charge de l'enquête.

Ce roman est la suite du « Diable sur les épaules », premier roman de Christian Carayon dans lequel on découvrait un auteur à la plume très Agatha « Christienne ». Son écriture, un peu désuète, mais tellement romantique me faisait réellement penser à un auteur du début du XXe siècle. Ce n'est que plus tard, en lisant « Un souffle une ombre », puis l'excellent « Torrents », que j'ai pu mesurer la poésie lyrique de l'auteur par la description fouillée d'un monde rural noir. Je l'avais alors rangé dans ces auteurs capables de déclencher chez leurs lecteurs des émotions profondes rien qu'en décrivant la nature. « Les naufragés hurleurs » n'est pas le dernier livre de Christian Carayon, il est en fait le second, publié aux éditions les nouveaux auteurs en 2014 et réédité ce jour par les éditions Fleuve. Aussi, je n'ai pas retrouvé dans ce roman cette ruralité noire, senti ce terreau parfois opaque s'extirper des strates de la terre, oxygéné par des mots puissants qui mettent à jour un monde qui semblait figé, hors du temps et de l'espace dans lequel nous naviguons.

Et pourtant !! C'est un autre aspect de l'écrivain que je découvre ici : une capacité à plonger son lecteur dans une forme de contes, de mythologie bretonne, de légendes et sorcelleries qui donnent aux naufragés hurleurs une tessiture singulière. Christian Carayon a choisi l'île de Bréhat pour décor, comme une plongée vertigineuse dans une forêt de Brocéliande impénétrable et ésotérique. Sur cette île sibylline se cachent bien des secrets, la nature semble se refermer sur les personnages et leurs histoires pour mieux les asphyxier. Ce qui se passe à Bréhat doit rester à Bréhat. L'écriture de l'auteur, un peu surannée quelques fois, semble parfois poussiéreuse à dessein. Un chuchotement à peine audible pour conserver cette intimité fragile qui s'est glissée entre l'auteur et son lecteur, la pérennité de légendes qui ne sont racontées qu'aux élus.

Le début est lent, mystérieux à souhait, presque initiatique. Christian Carayon déploie lentement ses ailes pour vous faire adhérer à son écriture : délicate, subtile, et précise. Au coeur de cette nature magnétique, il vous envoûte. Si comme moi, vous ne connaissez pas l'île de Bréhat, vous la verrez se livrer sous vos yeux. L'apanage des grands auteurs qui vous embarquent dans une atmosphère qu'eux seuls savent créer par les mots. Je ne peux que recommander cette déambulation poétique si vous acceptez de vous laisser porter.

Je remercie les éditions Fleuve de leur confiance.

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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