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4,3

sur 2417 notes
SF militaire, mais pas que...,La manipulation partout présente, celle des "puissants", militaires ou politiques, ou tout "simplement" de ceux qui dès l'enfance sont ou se sentent "différents". Manipulations par les sentiments, par la peur, par l'envie ...
Et milieu de tout cela un enfant particulièrement "grand", fort et intelligent, parmi des adultes "petits", faibles et se croyant intelligents. Mais un enfant tout de même, ses pensées le reflètent, comme un lointain reflet des pensées de l'auteur sur le monde des adultes, pensées de tout enfant qui précocement est devenu ou est né trop tôt "adulte".

Je me demandais comment rendre en images les combats dans la salle d'entrainements...alors mon fiston m'a téléchargé le film...de ce cotè là mission presque remplie...sauf que la "stratégie" et bâclée,et que les 5 années "d'école" sont vite expédiées, et pour le reste...c'est un peu trop "oui chef...oui chef" ...dommage, il y avait les moyens et les ingrédients pour réaliser un très bon film...

La fin du livre est surprenante, à l'américaine avec "une sorte " de "happy end", suivie des prémices d'une autre histoire, comme pour se racheter de toute cette "sauvagerie", comme je viens de le lire dans une citation sur Babélio....les américains font la guerre...pour en éviter une autre....peut être un " sursaut" de culpabilité de l'auteur.

Arrêtez vous à la page 358, le chapitre 15, La voie des morts, ouvre une autre histoire, un peu trop "sucrée"...

Que ces avant dernières lignes ne vous détournent pas de cet excellent livre, qui comme toute bonne SF qui se respecte, nous emmène et dans "l'imaginaire" et dans l'introspection, dans le pire comme dans le meilleur de "l'espèce humaine"...voir de son âme...d'enfant, pure et cruelle à la fois...
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Parmi les grands maîtres de la SFF étasunienne, il en est deux, Orson Scott Card et Brandon Sanderson, de confession mormone dans un milieu majoritairement athée ; on les accuse parfois de prosélytisme en dépit de la qualité de leur travail, mais force est de constater qu'ils ont compris, contrairement aux auteurs français, que l'Imaginaire par-delà le simple fait d'exposer sa foi peut également développer des raisonnements autour de la philosophie dont elle est empreinte et n'est pas forcément le seul thème à aborder. Sanderson étant encore pour moi un illustre inconnu (ce qui ne saurait durer), on pourra néanmoins déjà s'étonner sur le fait que Card dans son oeuvre n'hésite pas ainsi à faire intervenir des scènes extrêmement crues : quand il dénonce quelque chose, il n'y va pas par quatre chemins.
C'est par ce questionnement éthique permanent mis face à la dureté de la réalité qu'est né ce qui est considéré comme son plus grand chef-d'oeuvre, le tome 1 de la saga Ender, autour de laquelle tout un méta-cycle s'est développé. Un classique du new space opera et de la SF militaire, et qui renouvelle le thème de l'invasion extraterrestre…

Contexte

Si auparavant comme moi vous avez lu le trop méconnu Ender : Préludes, recueil de novelettes de l'Enderverse, vous devez savoir que la Terre est en pleine conquête spatiale malgré différentes contraintes liées à l'espace-temps et peine à conserver l'ordre entre les différentes nations. Les enfants sont limités à deux dans chaque famille, les pays comme la Pologne refusant de s'y plier étant mis sur liste rouge ; celle-ci s'est d'ailleurs rangé du côté des éternels ennemis des US, la Russie, avec le monde musulman autour du Second Pacte de Varsovie. Comme si on s'amusait pas déjà assez, une bande de cinglés de l'espace, des insectoïdes surnommés les doryphores, a failli deux fois nous mettre la pâtée pour nous envahir. La deuxième fois, l'Humanité a failli se faire rayer de la carte, sauvée de justesse par un mystérieux officier du nom de Mazer Rackham (dont on a tiré un excellent vin rouge – ben ouais, j'étais obligé de la faire, sinon on va être en-dessous du quota d'humour pour cet article !). Depuis ces évènements, les US traumatisés ont mis la main basse sur tout, le hard-power sur le monde entier, le développement technologique des armes qui a littéralement explosé, afin de parer la troisième invasion, car comme le dit un des Crazy Harry d'Hollywood : « On a toujours su qu'ils reviendraient. »
Dans tout ce bardaf vit un enfant de six ans, Andrew Wiggin dit Ender, troisième enfant malgré les restrictions limitant à deux par couple. Son frère Peter et sa soeur Valentine ont en effet échoué aux examens qui devaient vérifier qu'ils avaient suffisamment de gènes de leur cerveau de père pour devenir les petits génies de la prestigieuse École de Guerre. Sauf que Ender, lui, a toutes les capacités qu'il faut, et Pierre n'apprécie, mais alors vraiment pas cette nouvelle !

Thématiques

Le roman va donc suivre l'ascension de Ender, formé dès son plus jeune âge à devenir une machine à tuer dans l'espace, où ses supérieurs vont tout faire pour exciter son agressivité et son légendaire sens de la stratégie. L'absence de côté humain qu'on pouvait craindre pour de la SF militaire est donc ici absolument nulle : c'est au contraire le coeur du récit, sans pour autant le rendre explicitement antimilitariste.
On est plongés en effet en permanence dans la tête de Ender, autiste génial qui apprend à une vitesse phénoménale et se fait par conséquent harceler par tous les autres gamins (parce que très franchement, quelle idée d'aller devenir plus intelligent !). Je sais que les autistes minéraux ont été un temps un cliché de la SF, mais c'est justement le total opposé que l'on découvre ici, ce qui somme toute est bien plus réaliste : parce que si vous croyez que la tête d'un autiste c'est juste un ordi, alors vous êtes absolument à côté de la plaque. Ayant moi-même eu des symptômes du syndrome d'Asperger durant toute mon enfance, je dois vous dire qu'Orson Scott Card a parfaitement compris cette forme de psychologie. Il analyse en permanence mais n'en reste pas moins humain avec des émotions sans cesse changeantes face à la brutalité et la complexité du monde, et l'on doit moins cette analyse à son intelligence que le fait qu'elle est décuplée par la peur constante du harcèlement. Ender est un être faible, contraint en permanence de blesser et tuer par ceux qui le manipulent, et dont il essaye tant bien que mal de s'extraire ; pourtant, les professeurs, les autres enfants, tout le monde, y compris lui-même, le détruit peu à peu.

« Ce sont des tueurs qu'il leur faut pour lutter contre les doryphores. Des gens capables d'écraser la tête d'un ennemi dans la poussière et de répandre leur sang partout dans l'espace.
Eh bien, je suis votre homme. le putain de salaud que vous espériez quand vous avez autorisé ma conception. Un outil entre vos mains. Qu'est-ce que ça change si je déteste la partie de moi dont vous avez le plus besoin ? Qu'est-ce que ça change si, quand les petits serpents m'ont tué dans le jeu, j'étais d'accord avec eux ? Si ça me faisait plaisir ? »

Une autre psychologie complexe qui se dégage du livre, c'est celle de Pierre, à côté de qui Edmond Pevensie ressemble à Sainte-Anne. Les dialogues entre frères et soeur, en terme de violence et de noirceur… ça se pose là ! On ne sait jamais quand il joue et lorsqu'il parle sérieusement, et à vrai dire lui-même ne doit pas le savoir non plus. le fait qu'on ne soit jamais dans sa tête renforce cette impression d'ennemi imprévisible, tantôt prêt à tuer, tantôt tentant désespérément de conserver son côté humain. Imaginez que vous viviez dans la même chambre qu'une personne qui a juré de vous tuer… Au bout d'un moment, il se passerait quoi ?
Vous l'aurez compris, entre les harceleurs et le frère dysfonctionnel, les doryphores sont moins les méchants que les déclencheurs de l'intrigue, le récit moins un combat spatial qu'un combat intime. Mais à tous ces antagonistes il faut encore ajouter le gouvernement humain lui-même, qui va de plus en plus être remis en question : est-ce que c'est vraiment nous au final, les gentils ? Entre les restrictions des États-Unis, le fait qu'on transforme des enfants en fanatiques, de pucer le cerveau des plus prometteurs, l'absence totale d'humanité qu'on accorde à l'ennemi, il y a franchement de quoi se poser des questions (et la VO est parue du temps des années Reagan, quelle coïncidence…). Card ne tombe pas pour autant dans la caricature facile, étant donné qu'il subsiste notamment encore le multiculturalisme dans cette société, sans doute grâce à Mazer Rackham, ainsi qu'une certaine marge de liberté d'expression, et que les Docteurs Frankenstein ne sont pas sans appréhension face à ce qu'on leur a demandé de créer…
Qu'est-ce qu'on pourrait encore ajouter, traité de manière brillante ? La dénonciation de la fanatisation des enfants avec une importante recherche psychologique même pour les personnages secondaires ? le traitement des combats spatiaux en apesanteur ? Une anticipation brillante des mondes informatique et vidéoludique et de la montée des populismes ? L'espoir d'une rédemption à la toute fin ouvrant les horizons à des tomes plus lumineux ?

Quelques (très) légers défauts

Évidemment, rien n'est parfait, et le roman pourrait être vu comme contenant quelques clichés sur les Européens : les espagnols ont le sang vif, les français s'appellent Bernard, mais rien de plus significatif. Par contre, au niveau de l'ansible (un truc dont l'auteur ne s'est jamais caché qu'il l'a piqué à Ursula le Guin, qu'il adorait), c'est bien pratique d'avoir un appareil de communication instantanée, mais on nous fait le coup du « c'est trop compliqué pour comprendre ». D'autant plus dommage que tout le reste de l'aspect technique du roman se tient et n'empiète pas sur le reste. Enfin, l'ascension de Peter  en parallèle du roman n'ayant pas de lien direct avec celle d'Ender, certains pourront trouver peu probable le fait que deux individus d'une même famille occupent une telle place dans l'Histoire quand il n'y en a pas eu un pour épauler l'autre.

Pour aller plus loin

Parce que j'adore suranalyser

On pourrait croire que le roman pourrait se limiter à trois degrés de lecture déjà assez importants, à savoir une évolution sociologique de l'humanité après un phénomène tel qu'une invasion extraterrestre, une immersion dans l'intime de la psychologie infantile, et enfin un questionnement sur tous les plans (éthique, technologique, stratégique) autour de l'armée du futur ; mais on pourrait encore y voir des trouzaines de parallèles, avec la guerre froide, les guerres mondiales, et même (peut-être surtout) les guerres médiques. Oui, oui, j'y ai réfléchi pendant qu'on les revoyait en cours, et somme toute ça n'est pas si éloigné que ça dans l'idée. Ça pourrait faire un bête copier-coller dans l'espace, ou la goutte d'eau d'originalité en trop pour un vase déjà bien rempli ; Orson Scott Card s'en inspire beaucoup, certes, mais pour donner un cachet de réalisme sachant que des faits semblables se sont déjà produits tout en ne le faisant pas empiéter sur le récit. de sorte que le lecteur lettre s'amusera à y retrouver toutes les similitudes : deux guerres où l'ennemi est une menace gigantesque et pourtant humiliée, après quoi tous les États en place doivent se liguer avec le plus fort qui agite ces étrangers comme épouvantails pour étendre sa politique, espace = mer => bataille de Saturne = bataille de Salamine (même issue déterminante), et, spoil mineur, mais quand les humains partent avec l'idée d'éradiquer définitivement les doryphores, on pourrait pousser le parallèle jusqu'à y voir la revanche d'Alexandre le Grand… Sauf que la guerre du Péloponnèse n'a pas encore eu lieu.

Un mot sur le film

Enfin, je sais que l'adaptation cinéma a quelque peu fait débat ; moi-même j'avais pas trop apprécié la première fois étant trop jeune. Mais force est de constater qu'il reprend le récit fidèlement au livre et ne le modifie que pour lui conférer davantage d'efficacité. Comment en effet retranscrire dans la première scène de bagarre les délibérations mentales d'Ender ? le réalisateur choisit ainsi de mettre plutôt en avant sa vivacité d'action et son agressivité. La médecin est également remplacé par une machine lors de l'opération qu'Ender doit subir au début du récit, ajoutant à la froideur de la scène et ne la rendant que plus brutale. Enfin les arcs n'étant pas directement liés à Ender sont élagués afin de se recentrer sur ce personnage.
Ce souci d'efficacité constitue toutefois par moments un défaut considérable : exemple qui crève les yeux, la scène d'ouverture qui est tellement le degré zéro de l'exposition qu'on dirait limite Le dernier maître de l'air (il va falloir que je lâche la grappe à ce film, mais c'est limite Dragon Ball Evolution moins le côté nanar). Mais à côté de ça ! Asa Butterfield est super-convaincant au niveau dramatique, mais c'est pas une surprise si vous avez vu Nanny McPhee 2, les effets spéciaux d'une beauté et d'une profusion, et la scène finale avec le doryphore muet (lesquels n'avaient jamais été montrés de tout le film) et malgré tout le fait qu'on comprenne tout ce qu'il veut dire, est une des plus marquantes du cinéma de space op ! Comment rendre aussi humain un gros insecte en images de synthèse, fallait le faire…
On y trouve également une explication sur pourquoi ces extraterrestres voulaient envahir la Terre et une superbe direction artistique. Enfin, sachez que la première version du roman est disponible dans Ender : Préludes, mais beaucoup plus pauvre thémtiquement. Si vous voulez la connaître, lisez-la avant le roman, ou ne la lisez pas ; mais sachez cependant que ça vous révélera le twist final.

Conclusion

La stratégie Ender est un bouquin brillant, dérangeant par son réalisme et sa noirceur, écrit avec ses tripes tout en multipliant avec brio les idées remarquables. Mais au-delà de ça, c'est une expérience intime qui nous confronte à notre propre violence interne. Je n'ai jamais ressenti de catharsis, seulement des traumatismes, d'où ma grande perplexité face au genre horrifique ; pourtant, ça fait du bien de voir un livre qui parle de toute la violence refoulée en toi, toute l'agressivité et le sentiment d'incompréhension, de voir un personnage comme toi se débattre souvent en vain autant qu'il peut pour s'améliorer, le voir échouer trop souvent sans jamais le juger, pour au final découvrir l'espoir qui reste, quoi qu'il arrive, au bout du tunnel. Achetez ce bouquin, lisez-le, parce que sinon, elle va passer à côté de quelque chose, votre culture…
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J'avais acheté ce livre et le tome 2 en poche aux alentours de 1996. Ayant débuté la lecture, j'avais abandonné, comme souvent à l'époque. Je n'étais pas un lecteur assidu, pas fan non plus de SF militaire et cherchant plutôt des livres simples et prenants. Pas vraiment mature pour la SF.

Zap la digression => aller directement après la ligne blanche.
L'été dernier, j'ai retrouvé chez mes parents mon tome 2 et laissé de côté le tome 1 - étant donné que j'avais vu le film. le tome 2 a attendu dans ma PAL plusieurs mois, puis je l'ai redécouvert tout en ayant oublié que j'avais le tome 1 ! Les chroniques et les échanges sur Babelio semblaient indiquer que je pouvais lire le 2, car j'avais vu le film !
J'ai véritablement aimé le tome 2, si différent du 1, une toute autre histoire, un recommencement, ailleurs, dans une autre époque. Tellement aimé que j'ai acheté le 3 et le 4, tout lu.
Cet été, un an plus tard, j'ai "découvert" ce tome 1 que j'avais oublié (ah, le grand âge !) et que j'étais sur le point d'acheter. Quelle joie ! Il ne me restait que lui à lire (avant peut-être de passer à d'autres cycles liés à Ender et dont je ne sais pour le moment strictement rien).

Que dire sur ce roman qui a dû être commenté des dizaines de fois ici-même ? Tout d'abord qu'il n'a rien de rébarbatif pour ceux qui n'aiment pas la SF militaire. Nous sommes plutôt immergés dans une formidable leçon de vie, où stratégie et tactique sont décortiquées sous l'angle de la psychologie. C'est toute la force de l'auteur qui nous délivre les pensées, analyses et raisonnements. Nous comprenons tout des motivations des uns et des autres.
La description des jeux d'entrainement et des combats contre les ennemis est parfaitement compréhensible, on s'y croirait. Il faut certes aimer visualiser les choses, mais il y a tant d'action que l'on ne s'ennuie pas un seul instant. Sur ce domaine de la salle d'entrainement, le film a rendu l'espace et l'apesanteur de manière admirable.
On découvre par ailleurs l'importance des relations d'Ender avec sa famille, son extrême jeunesse (qui paraît peu crédible) ainsi que son parcours mental pour atteindre les sommets de son art, même si l'on sent qu'il a été désigné et, en quelque sorte, prédestiné par le commandement militaire. Pourquoi lui ?
Traité de management ? Réflexion sur la violence et la guerre, l'humanité, la haine, le commandement et l'amitié assurément. Même les vilains doryphores entrent dans la psychologie.
Le final est magistral, extraordinaire surprise guerrière et ouverture optimiste.

Je comprends mieux certaines notions évoquées à partir du tome 2 donc oui, je recommande de commencer par le 1, même si je crois avoir préféré le 2, qui n'a rien à voir en termes d'histoire et nous apporte plus d'émerveillements liés à la créativité de l'auteur.
Je vais désormais courir revoir le film et envisager de lire d'autres livres du même auteur, dont j'aime décidément beaucoup le style et la narration.


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Orson Scott Card est rentré par la grande porte en nous écrivant « La stratégie d'Ender » récompensé comme il se doit par deux des plus grandes distinctions de la Science-Fiction (Prix Nebula 1985, Prix Hugo 1986). L'auteur est habitué à nous sortir des cycles – surtout de la Fantasy (aïe l'anglicisme, fantaisie ou merveilleux). Ender sera proposé en 3 sagas (Ender / Ender – la première guerre formique / Ender – la saga des ombres) et 12 romans sans compter les 3 suppléments.

Tous les espoirs reposent sur un jeune enfant – Ender. Véritable prodige, c'est le seul qui peut sauver l'humanité des doryphores – une race d'extraterrestre. On recherche en lui le Jules César moderne, le Guillaume le conquérant ou bien encore Napoléon.

Il y a beaucoup à dire sur ce livre. Je pourrais commencer par la génétique. La Terre est surpeuplée, seuls deux enfants peuvent naître par famille. Une troisième naissance peut avoir lieu, mais sous le contrôle du F.I. qui est une coalition internationale. Des capteurs sont placés sur les nourrissons pour analysés leurs aptitudes. L'auteur ne développe pas du tout la partie scientifique, mais il semblerait qu'une sélection génétique soit faite en amont.

J'ai d'abord cru à une littérature jeunesse du fait de l'âge de la majorité des personnages. Ender – qui porte très bien son nom – est envoyé à l'âge de 6 ans dans une école militaire d'exception. La majorité des futurs combattants sont prépubères. Ils se gèrent par petits groupes en autarcie. Les adultes sont anormalement absents ou délibérément oubliés par Orson Scott Card. Les professeurs n'ont qu'un rôle de citation. Ender ne cessera d'être anonymement supervisé par des gradés.
Une bonne partie de l'histoire se déroule dans cette école où Ender gravit les échelons pour devenir le meilleur. le tout s'effectue par des confrontations entre les factions où les deux équipes doivent user de la stratégie pour geler leurs adversaires. J'ai eu plus l'impression de lire le suivit d'un club sportif que d'assister à une formation militaire. Ce qui peut-être intéressant rend la lecture parfois confuse du fait des explications de l'auteur qui y parvient avec aisance.
En parallèle, nous suivons son frère mégalomane et ambitieux qui dirige sa soeur fidèle. Une parie moins intéressante, mais qui est tout à fait utile pour le reste de l'histoire.

L'un des points forts de l'auteur est la psychologie de ses personnages. On y découvre un gamin torturé et manipulé, avec ses craintes et ses peurs, qui pourtant est celui qui doit sauver l'humanité. Il rencontrera d'autres enfants auxquels il se liera d'amitié ou d'aversion. Tous auront un rôle majeur dans l'évolution de Ender.
Ender trouvera refuge dans un jeu vidéo fantaisie où il cherchera des réponses. J'ai moins aimé ces passages, mais qui s'avèrent indispensables pour le reste du récit.

Parfois cruel, parfois sensible, ce chef-d'oeuvre justement récompensé se lit avec facilité. J'ai eu peur de retrouver le héros parfait de « Pisteur ». Ce qui m'a gêné est l'âge de ses protagonistes qui sont bien plus matures que des adultes. Alors que le récit se déroule durant une guerre, je n'ai pas trouvé cette atmosphère. Toutefois, j'ai bien adoré ce livre, mais pas au point de vouloir lire la suite.
Je pourrais parler de la pointe de moralité simpliste, mais je préfère rester sur mon impression globale positive.
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Ender a six ans et est le troisième de sa fratrie, un enfant spécialement conçu pour répondre aux attentes de l'Humanité dans sa guerre contre les Doryphores, puisque ses frère et soeur Peter et Valentine n'ont pas su réunir en eux toutes les qualités requises. Ender est un enfant réfléchi, très intelligent, avec des capacités hors du commun. Il part à l'Ecole de Guerre pour débuter sa formation de soldat, où il saura très vite prouver qu'il est bien meilleur que les autres...


Jules qui insiste pour m'emmener voir le film (très bon) adaptant l'un de ses livres préférés d'adolescent et me voilà embarquée dans la lecture de La Stratégie Ender, curieuse que je suis.
Même en étant inhabitué à la science-fiction, le lecteur trouve facilement son compte dans cette histoire guerro-futuresque. Orson Scott Card prend son temps pour distiller de précieuses informations et ne dévoile l'intérêt de sa série que dans les dernières vingt pages, pleines de sang et de remords. L'histoire de ce jeune garçon au destin tout tracé et qui ne peut plus penser par lui-même s'avère fascinante, malgré quelques travers d'écriture que je vais maintenant développer.
Chaque chapitre s'ouvre sur un dialogue déterminant entre adultes responsables de la formation et surtout de la vie d'Ender. Ces passages, quoique puissament informatifs sur les enjeux réels qui entourent l'éducation du jeune garçon, restent parfois gênants dans la mesure où ils sont difficiles à bien appréhender. Les premiers sont certainement les plus déroutants, vu qu'on met du temps à en apprécier l'importance. L'écriture de Card se révèle également par moments compliquée à suivre, avec des paragraphes descriptifs de lieux ou d'actions assez confus, comme si l'auteur visualisait parfaitement l'image dans sa tête mais était incapable de la retranscrire à l'écrit. En résulte des pages et des pages de jeux de guerre sans qu'on comprenne réellement comment et pourquoi l'équipe d'Ender a remporté la partie.
Le livre reste d'ailleurs trop longtemps concentré sur la formation du personnage. On met du temps à arriver au vif du sujet.
Ensuite, l'on peut être particulièrement perplexe face à tous ces enfants de six ans qui parlent et agissent presque comme des adultes. C'est un point essentiel du roman de Card, qui ainsi nous fait réfléchir sur le poids de l'avenir que les générations adultes mettent sur les épaules de leurs plus jeunes. L'influence d'Aldous Huxley sans doute ! En tant que presque néophyte en science-fiction littéraire (car je suis plus rôdée en science-fiction cinématographique et télévisuelle), j'ai eu du mal à me figurer cet aspect-là, bien que je comprenne que ce sont des enfants qui ont été élevés dans le but précis de ne pas être des enfants...
Enfin, je reprocherais à cette histoire qui a mon âge d'être trop ancrée dans la Guerre Froide, en opposant comme de par hasard les Russes aux Américains. L'auteur aurait au moins pu tenter d'être plus subtil ! Presque trente ans après, ça fait sourire.
Le mot de la fin donne à l'Homme le mauvais rôle, et c'est très bon. Il donne clairement envie de lire la suite.
Pour terminer, quel dommage que le titre de la traduction française (originellement Ender's Game) perde le terme de "jeu", constamment repris dans le texte, car il a tout son sens...
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Depuis plusieurs générations, l'humanité vit dans l'angoisse du retour d'une race extra-terrestre qui a failli l'anéantir lors de sa première incursion. Cette race que les humains ont nommé les Doryphores pour leur ressemblance avec le fameux insecte, possédait une avance technologique importante, et les militaires qui ont poussé au maximum leurs recherches manquent encore du stratège qui pourra leur donner une chance de victoire. Tous les moyens sont donc mis en oeuvre pour trouver les enfants les plus brillants dès leur plus jeune âge et les former dans l'espoir de trouver la perle rare qui réunira toutes les qualités nécessaires. Nous allons donc vivre dans ce livre l'évolution du plus prometteur d'entre eux, Ender Wiggins.

Ce roman qui pourrait n'être qu'un simple livre de science-fiction se révèle au final être beaucoup plus que ça, la dimension philosophique devenant de plus en plus présente au fil des pages, principalement autour de la question de la peur de l'inconnu et de la fin qui justifie les moyens. Comme en plus le personnage d'Ender est attachant et charismatique, on se trouve ici face à une véritable pépite dont il me tarde de lire la suite, le Cycle d'Ender, tome 2 : La Voix des morts.
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Dans un temps indéfini, notre planère est en conflit avec les Doryphores - peuple d'insectes améliorés aux velléités de conquêtes terrestres (cliché SF dans toute sa splendeur, bonjour). Lors de la dernière attaque, il y a plusieurs dizaines d'années, les Doryphores ont été repoussés grâce aux talents stratégiques de Mazer Rackham. A présent, la menace d'une nouvelle invasion plane et il devient urgent de trouver un nouveau stratège de génie pour la contrer.
Ce génie-là pourrait bien être Andrew Wiggin, dit Ender, qui intègre l'Ecole de Guerre dès l'âge de six ans. Sensible, ambivalent, résistant, et extraordinairement supérieur à tous les autres élèves - eux-mêmes déjà surdoués-, on comprend rapidement qu'il est appelé à un grand destin qui semble justifier la manipulation incessante dont il est l'objet et les nombreuses souffrances à la fois physiques et morales qui lui dont infligées. Futur sauveur de la planète, oui, mais à titre de pion à qui il ne faut pas trop en dire sous peine de claquage dans la dernière ligne droite...


Non mais là, j'aime autant vous le dire tout de suite : je suis parfaitement outrée ! Qu'est-ce-que c'est que cette propagande de pensée judéo-chrétienne de m***e déguisée en SF ?!
Hmm, en fait, attendez. Avant de m'emballer comme un pou, je vais quand même calmer deux secondes mon courroux et tâcher d'en revenir à quelque chose de plus posé et de plus organisé pour vous exposer correctement mon point de vue (sinon, vous allez croire que je suis juste une excitée du bocal).

Ok, c'est plutôt agréable à lire. C'est pas mal écrit, les personnages sont sympas et comme pas mal de bouquins de SF (comme c'est également le cas avec les polar), on tourne les pages assez avidemment parce que, bordel, on veut connaître la suite. Sur ce point, je vais donc pas faire ma bégueule : j'ai tourné les pages comme tout le monde et je suis allée jusqu'au bout, sans bouder mon petit plaisir de lectrice.

Au-delà de ça, de quoi est-il question?
D'une part, de la négation totale de l'enfance. A peine six ans, et déjà les enfants sont conditionnés à vivre, à penser et à agir comme des adultes (et encore, je ne voudrais pas vivre, penser et agir comme ça pour tout l'or du monde, même pour la sauvegarde de ma planète). Quid du temps du jeu, de la gaité, de l'insouciance. Ben quedalle. Non mais tu crois quoi ? Qu'on est au pays des Bisounours?! Alors ouais, je sais, c'est de la SF, tout ça... Sauf que la portée du propos est tout de même lourde de sens quand elle est mise en corrélation avec le reste.

D'autre part, de la négation totale de la liberté individuelle. Dès le début les enfants sont surveillés avec des boitiers incrustés à la base du cou. Par la suite, ils le sont pas d'autres biais. Les familles ont un quota précis d'enfants à respecter. Tout acte doit rentrer dans un projet collectif bien rôdé et il n'est pas permis d'avoir quoique ce soit à y redire. Ca me rappelle étrangement un autre bouquin de SF qui, lui, avait au moins le mérite de dénoncer cet état de fait. Là, on nous le présente juste au premier degré, sans rien dénoncer du tout, et vu le succès du bouquin, j'en déduis que je suis la seule à y avoir trouver quelque chose à redire. Ce qui, en soit, fait franchement flipper.

Et enfin, de la négation totale du bonheur. Ah ben oui, quoi, tu croyais qu'on arrivait à quelque chose dans la vie en étant heureux toi ? Ben non, faut souffrir, faut se flageller mon coco, parce le succès ne se présente qu'à celui qui en aura suffisamment chié. La souffrance est nécessaire, mets-toi bien ça dans le crâne. Tu sais, c'est un peu comme dans la Bible : souffre bien pendant toute ton existence terrestre, et alors, tu auras peut-être droit au Paradis. Ben là, c'est le même topo, version excellence futuriste.



"- Je ne suis pas un homme heureux, Ender. L'Humanité ne nous demande pas d'être heureux, elle nous demande d'être intelligents afin de pouvoir la servir. D'abord la survie, puis le bonheur si nous y parvenons. Alors, Ender, j'espère que tu ne me raseras pas, pendant ton entraînement, de ne pas pouvoir d'amuser. Détends-toi, si tu le peux, quand tu ne travailles pas, mais le travail d'abord, l'apprentissage d'abord, gagner est tout parce que, sans cela, il n'y a rien."
p330



"- Nous devons partir. Je suis presque heureux, ici.
- Alors, reste.
- Je vis depuis trop longtemps avec la douleur. Sans elle, je ne saurais pas qui je suis." p383



Tout cela bien sûr est en prime en mettre en perspective du fait qu'Orson Scott Card est mormon. Et franchement, quand on le lit, ça se renifle à des kilomètres. de même que Stephenie Meyer qui a visiblement mal digéré sa Religion au point de nous faire un exposé déplorable de la sensualité à travers la figure du vampire dans sa série pour ado prépubères dont je tairai le nom, Card nous sert ici la même bouse flagellante sauce SF. Bon ben, j'ai envie de dire "à d'autres" hein. Perso, c'est pas ma came, ce genre de propagande.
Lien : http://lapetitemarchandedepr..
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Le côté militaire de ce livre est particulièrement important ; on est dans le combat du début à la fin, de la sélection du Garçon (Ender), et sans surprise sa formation et sa transformation en chef de guerre.
Les surprises sont ailleurs, dans le traitement du politique, entre manipulation mentale et organisation des armées, dans la découverte petit à petit de l'ennemi, de l'idée dont se sert le politique pour lui faire la guerre, et surtout la stratégie qui va être employée pour le détruire. C'est très fin, et ça fait froid dans le dos ! L'écriture est centrée sur action, et on a du mal à reprendre notre souffle, d'autant que l'initiation, grande partie de ce livre, nous enferme dans un huis clos dont on ne va pas sortir pendant longtemps. On en sort étourdi !
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La Stratégie Ender a reçu le Prix Hugo et le Prix Nébula du meilleur roman en 1986 et est considéré par les spécialistes de l'oeuvre de Orson Scott Card comme son meilleur roman. Je ne peux pas donner mon avis sur ce point puisque La Stratégie Ender est le premier roman de l'auteur que je lis. Par contre, je peux d'ores et déjà dire qu'il m'a donné envie de découvrir les autres livres de l'écrivain.

L'auteur installe une intrigue très prenante, riche en rebondissements où le suspense ne faiblit jamais. le style est concis, sans fioriture et les dialogues sont très percutants car souvent caustiques et drôles.

Le lecteur est placé dans une situation inconfortable puisque le roman met en scène des enfants qu'on oblige à se comporter comme des adultes. Ainsi on ne peut s'empêcher de ressentir une profonde empathie pour eux (surtout pour Ender) quand bien même ils commettent des actes monstrueux. D'un autre côté les adultes ne sont pas totalement écoeurants (même s'ils se conduisent tous comme des ordures) puisque leurs motivations ne sont pas égoïstes mais visent au contraire le bien de l'Humanité. Ainsi le lecteur oscille en permanence entre dégoût, sympathie et exaspération.

Le récit multiplie les fausses pistes et les péripéties et on se réjouit ou s'angoisse en fonction des réussites ou des échecs des enfants à qui rien n'est épargné (violence, manipulation, isolement, fausse sympathie... ). L'idée même de confronter des enfants à des situations dangereuses est excellente car elle engendre une réflexion sur plusieurs thèmes comme le conditionnement, la liberté de penser, la manipulation des populations, l'opposition entre éthique et stratégie militaire ou encore la compassion et le pardon. Ces thématiques sont abordées de façon intelligente par Orson Scott Card qui ne tombe jamais dans le travers du manichéisme.

Pourtant La Stratégie Ender n'est pas exempt de défauts. Tout d'abord il est déséquilibré avec une longue première partie et une fin rapidement expédiée. Je me suis sentie aussi sonnée que Ender quand j'ai compris que tout était fini. Ensuite le passage sur le Pacte de Varsovie et le mode de vie collectiviste des Doryphores a des allures de théories anticommunistes simplistes pour ne pas dire grossières. Enfin l'idée qu'il faille un surhomme pour sauver l'Humanité n'est pas du tout à mon goût, il y a là des relents eugénistes déplaisants.
Cependant ces défauts sont tout à fait mineurs comparativement à la qualité du récit et aux questions pertinentes qu'il soulève.

La Stratégie Ender est un très bon roman que je ne peux que conseiller aux amateurs de SF. J'ai à présent très envie de découvrir les autres romans et nouvelles du Cycle Ender ainsi que l'adaptation cinématographique de Gavin Hood que je regrette de ne pas être allée voir en salles.

Merci aux Editions J'ai Lu et Babelio qui m'ont permis de découvrir le roman dans le cadre du Masse Critique de Novembre.
Lien : http://le-bric-a-brac-de-pot..
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J'avais pour objectif de me relancer dans la lecture de tous les tomes de la Stratégie Ender que j'avais adoré (surtout les deux premiers tomes) mais finalement la relecture ne s'avère pas une bonne idée car je me suis ennuyée, sachant d'avance l'histoire et n'ai même pas su apprécier l'univers de science-fiction dans le genre conquête de l'espace, bataille militaire contre des êtres étrangers ici appelés doryphores.
Tout simplement, je n'étais pas dans le "mood" je pense, je n'étais clairement pas dedans. Peut-être aurai-je dû attendre davantage avant de me replonger dedans. Ou alors mes goûts littéraires changent, au gré de mes lectures. Je ne suis pas très fan de ce style de science fiction et le fait de connaître déjà l'histoire m'a fait perdre tout l'intérêt de cette série.

Un coup manqué donc ! Et pourtant, ma première lecture frôlait le coup de coeur... Difficile donc de noter et d'émettre un avis pertinent avec deux ressentis différents !
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