Mademoiselle Papillon

Un gros coup de coeur pour ce livre écrit par ma compatriote Alia Cardyn.

Les chapitres de ce roman alternent présent et passé.

Au présent, il s'agit de la vie de Gabrielle, 30 ans , infirmière en néonatologie, service où se retrouvent les bébés qui rencontrent de graves problèmes de santé dès leur naissance. Gabrielle s'occupe de (grands) prématurés. Pour certains bébés, la vie n'ira guère plus loin : quelques heures, quelques jours tout au plus. La plupart pourront connaitre leur maison, leur famille au bout d'un temps, dès qu'ils seront plus forts grâce aux bons soins des pédiatres et des infirmières qui s'en occupent. Gabrielle, très investie dans sa mission, va découvrir une méthode qui favorise la bonne santé du nourrisson grâce au "travail" sur la relation parents/bébé. Il faut juste qu'elle soit épaulée par une pédiatre à son écoute.

Au passé, l'auteure s'inspire de la vraie Thérèse Papillon qui a d'abord sauvé des enfants malnutris, risquant la tuberculose au lendemain de la 1ere guerre mondiale. A l'Abbaye cistercienne de Valloires (dans la Somme) vidée de ses occupants, elle va d'abord recruter des volontaires pour l'aider, chercher des fonds, faire aménager les bâtiments pour y créer un refuge pour ces enfants. Pendant, la 2de guerre , malgré la présence de militaires allemands ayant réquisitionné un bâtiment de l'Abbaye, elle "infiltrera" des enfants juifs parmi "la foule".

Voici un roman qui m'a particulièrement plu : d'abord par la fluidité de l'écriture, les sentiments, les émotions qu'il distille tout en finesse. Tout n'est pas rose ,certes, j'ai eu plus d'une fois les larmes au coin des yeux mais il est tellement optimiste. Tant qu'il existera des personnes telles que Thérèse ou Gabrielle, on peut avoir de l'espoir en la vie, en l'être humain.

Enfin, je dois aussi avouer que ce roman m'a touchée pour des raisons personnelles :
2 de mes filles (les jumelles) sont nées prématurément et ont connu des difficultés à démarrer dans la vie. Après environ 3 semaines de bons soins au centre de néonatologie , elles ont pu entrer vraiment dans la famille. Ce sont de grandes et jolies jeunes filles de 27 ans bien dans leur peau en bonne santé. Pendant les 10 premiers jours de leur vie, je n'ai pas eu le courage de prendre une seule photo d'elles : trop de fils, de tubes … Je voulais oublier et ne pas leur montrer. Nous en avons déjà parlé et elles ont accepté mon choix tout comme mon mari.
Une autre raison dans un tout autre registre est que j'ai eu l'occasion de visiter l'Abbaye de Valloires et ses jardins et nous en avons gardé un très bon souvenir. Aux amateurs de roses : allez-y vous ne serez pas déçus !

C'est l'un des métiers qui forcent le respect.
L'un de ceux qui font de l'empathie, de l'abnégation et de l'altruisme le pied de voute de tout relationnel.
L'un de ceux qui est écrasé d'un côté par le cursus difficile et exigeant qu'il réclame, et, de l'autre, par le peu de considération et de reconnaissance que notre société lui offre.

L'infirmière est la petite main de notre système de santé, celle qui est sur tous les fronts, celle qui sait se faire discrète, celle qui sait relier l'acte technique à la chaleur humaine.

Alia Cardyn signe ici une très belle mise en abîme de ce métier en entremêlant le portrait de deux infirmières courageuses et téméraires, dévouées à la cause des enfants à plusieurs décennies d'intervalle.

Si le sujet est brûlant et qu'il a le mérite, au passage, de mettre en avant des figures féminines modernes et indépendantes, j'avoue n'y avoir pas toujours trouvé mon compte, le tout manquant, à mon sens, de dynamisme et d'action, l'arrivée d'une romance au milieu de cette torpeur ayant sucré le tout à la guimauve acidulée, je suis un peu restée sur ma faim.
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Court roman très instructif, j'y ai découvert avec stupéfaction le parcours de cette Mademoiselle Papillon, dont je n'avais jamais entendu parlé.
Le parallèle entre notre héroïne du temps présent, infirmière auprès de grands prématurés, et Thérèse Papillon, qui de l'entre-deux guerres jusqu'à la 2ème Guerre Mondiale a su mettre en place et maintenir coûte que coûte un dispensaire pour sauver les enfants les plus démunis s'avère une excellente idée, qui nous permet, à nous lecteurs, de jongler entre réalité et fiction, mais surtout entre deux femmes remarquables et dévouées.
La lecture est aisée, il s'agit là d'une plume fluide, sans fioriture ou jeux d'écriture, les mots n'étant présents que pour mieux conduire le propos.
Pas un coup de coeur au sens littéraire du terme, mais un réel enrichissement historique, et une mise en valeur de la femme, et de toutes ses qualités qui la rendent si forte et combattive dans l'adversité. Jolie leçon de vie, d'espoir.

La vache! ça faisait longtemps qu'un roman ne m'avait retourné à ce point là. J'ai le corps essoré des larmes que j'ai versé. L'esprit habité des personnages que je n'arrive pas à quitter.
Je suis entrée dans le livre pour fuir celui sur la dyslexie qui malgré le peu de pages restant menaçait de me filer la migraine, je suis passé par Jeanne Benameur qui d'habitude me retient mais pas là et j'ai atterri ici, sachant juste que dame Plume voulait que je le lise.
J'ai collé au texte pour une bonne part retenant ma respiration et pour l'autre clignant des yeux le corps prit de sanglot.
Touchée coulée

Un roman merveilleux à lire absolument.
Mais une lecture très émouvante, qui m'a bouleversée !
Car ce roman est double.
D'une part, il nous permet de découvrir Thérèse Papillon, merveilleuse infirmière qui, après avoir servi au péril de sa vie pendant la première guerre mondiale, ne put supporter de voir en temps de paix les enfants mourir de la tuberculose, en raison de mauvaises conditions de vie.
C'est sa bataille acharnée pour ouvrir un préventorium, dans la période d'après-guerre où tout manquait, qui nous est contée ici.
Une personnalité exceptionnelle au service d'une belle cause, qu'elle défend avec tant d'ardeur que les barrières cèdent et qu'elle parvient à ses fins. Même plus tard face à l'occupation allemande.
J'ignorais tout d'elle et de l'Abbaye de Valloires (que je regrette fort de n'avoir jamais visité), et rien que pour cela, ce livre est à lire absolument. Même s'il s'agit d'une oeuvre de fiction où l'autrice passe d'une narration à la troisième personne à des extraits du Carnet de bord de Mlle Papillon. Carnets créés aussi de toute pièce, mais qui permettent d'approcher ses doutes et ses probables remises en question, au lieu de la voir trop sûre d'elle face à ce qu'elle réussit à force de volonté.
J'avais souhaité lire ce roman pour la découvrir, et je n'ai pas été déçue, une bien belle histoire, très bien contée. On se passionne pour cette aventure.

Mais, par un jeu d'écriture que je vous laisse découvrir, ce roman nous fait aussi entrer de plain-pied dans le quotidien actuel des infirmières en service néonatologie intensive, service des grands prématurés.
Au plus près de la vie de Gabrielle, qui a de plus en plus de mal à oublier, quand elle quitte l'hôpital, ses petits prémas et son travail, réussites et échecs. Et à vivre une vie normale.
Cette intrusion au coeur du service m'a énormément émue.
Vivre ainsi de l'intérieur, à travers les yeux et le coeur de cette infirmière qui voudrait tellement tous les sauver, malgré les limites de la science et de l'humain, c'est poignant.
Après cette lecture, il est certain qu'on ne pensera plus pareil quand on nous parlera d'une naissance prématurée.
Une superbe ode au dévouement des infirmières, et j'y ai découvert aussi le programme NIDCAP, dont je n'avais jamais entendu parler. Je me demande combien de service de néonat. le mettent en pratique.

Un roman qui m'a donc souvent laissée en larmes, mais superbe, et tellement bien écrit.
Une autrice que je ne connaissais pas, mais dont je vais chercher à lire les autres romans.

Lien : https://livresjeunessejangel..

Dès les premières lignes, j'ai été conquise par les histoires de Gabrielle et de mademoiselle Papillon. Comment ne pas être touchée par leur énergie à prendre soin des autres, allant même jusqu'à négliger de prendre soin d'elles-mêmes ?
Grâce à Alicia Cardyn, j'ai découvert l'univers de la néonatalogie intensive. Cela m'a d'autant plus intéressée qu'une de mes filles a été externe en gynéco-obstétrique à Port Royal au printemps dernier. Les phases dans lesquelles passe Gabrielle ont fait échos à ce qu'elle partageait parfois avec moi. J'ai vibré au rythme des émotions de Gabrielle qui passe du découragement à l'espoir. Je me sentais tellement bien avec chacune des infirmières que j'avais du mal à les quitter le temps d'un chapitre ; tout en étant contente de retrouver celle que j'avais quitté précédemment. de mon point de vue, ce livre rend un bel hommage aux infirmières, à leur dévouement sans pour autant omettre leurs difficultés, leur découragement pouvant aller jusqu'au désespoir le plus profond. J'ai également aimé la manière dont Gabrielle puise de forces dans la lecture du récit de Mademoiselle Papillon. Un véritable coup de coeur pour moi, complété en écoutant l'émission du 7/11 de la librairie francophone sur France Inter à laquelle Alice Cardyn était invitée.

Mais quelle belle histoire… je me suis laissée happer par ce récit extraordinaire, deux histoires, un hommage sublime aux femmes et aux personnels soignants.

La relation de Gabrielle, infirmière en néonat intensive, avec sa mère est fusionnelle mais a contrario elle ne connait rien de son enfance! L'univers de Gabrielle est son lieu de travail où elle se donne entièrement au détriment de relations sociales extérieures et à sa santé psychologique qui devient fragile. La barrière entre soignant et patient s'est brisée. En ces lieux le merveilleux comme l'incompréhensible peut arriver.

"Depuis le seuil de la salle 79, ma salle, j'aperçois les autres infirmières, affairées sur une couveuse, à s'occuper d'un entrant. La journée a été longue. Une nouvelle loi des séries, comme on les appelle ici, dans le plus grand service de néonatologie intensive de la ville. Dès que deux cas similaires sont admis, nous les craignons. Aujourd'hui, c'est l'une des pires séries, celle des vingt-cinq semaines."

Sa mère, auteure, lui soumet régulièrement ses romans, le dernier récit qu'elle lui propose va bouleverser son existence et lui ouvrir les yeux, mais là je ne dis rien de plus!

"Vraignes-en-Vermendois, novembre 1920. chaque jour, Mlle Papillon longe la rue principale pour se rendre au dispensaire. le quartier est animé à cette heure matinale. Les habitants se préparent à sortie ou se rendent à leur travail. Thérèse redoute ce court trajet qui devrait être anodin. Elle ne peut ignorer les toux grasses qui lui parviennent, ces toux d'adultes mais aussi d'enfants. La nuit, elle les entend aussi, mais de loin, à travers les murs de sa maison."

La base de l'historique sur Mademoiselle Papillon est réelle, l'auteure romance autour de cette femme qui dans les années 1920, après-guerre, a mené un projet extraordinaire au profit de milliers d'enfants. Elle nous cite ce qu'il faut réellement savoir de Mademoiselle Papillon en fin de récit.

J'ai lu ce livre dans l'après-midi, je n'ai pu m'en défaire qu'arrivée à la fin. C'est tendre et dur à la fois. C'est un hommage grandiose et généreux auprès de femmes, de soignants. L'humain avant tout. Elle nous rappelle aussi que notre patrimoine génétique n'est que répétition et se transmet de génération en génération psychologiquement parlant. Chacun porte un fardeau, mais chacun peut choisir de s'en défaire et d'avancer, de voir plus loin…

"En grandissant, nous faisons un tri dans ces héritages. Nous en conservons une partie, parfois à nos dépens. Je crois que vous portez une partie de l'impuissance de votre mère et qu'ici, à l'hôpital, vous pouvez le revivre à l'infini."

Une dernière citation qui veut dire beaucoup :

"Faire avec qui je suis."

Ce roman est un gros coup de coeur pour ses valeurs, son humanité et cet hommage. Et je remercie Emilie qui par sa chronique m'a grandement donné envie de le lire.

Lien : https://passionlectureannick..

Dans un récit entremêlant la fiction à la réalité et usant d'une mise en abyme, Alia Cardyn nous fait rencontrer Gabrielle et Thérèse Papillon

La première est infirmière en néonatalogie et se questionne sur sa place dans ce métier, qu'on ne peut pourtant pas exercer par hasard

La seconde est aussi infirmière et au sortir de la Grande Guerre, la condition des enfants, subissant faim, froid, maladie et pauvreté, la révolte. Dès lors, elle n'a qu'un désir : ouvrir un préventorium pour les

Gabrielle est infirmière dans un service de néonatalogie pour grands prématurés.
Elle ne supporte plus la souffrance des parents et des nourrissons. Un jour, elle découvre l'histoire de Mlle Papillon elle aussi infirmière dans les années 20.
Celle-ci raconte son combat pour sauver des enfants de la misère. Elle va se battre pour trouver un toit pour les soigner correctement et c'est à l'abbaye de Valloires qu'elle va pouvoir s'installer.

Le roman alterne entre ces deux femmes.
Le témoignage de Mlle Papillon va redonner de l'espoir à Gabrielle...
Deux époques, deux femmes qui font le même métier et qui ont les mêmes souffrances, les mêmes rêves les mêmes espoirs.
Un roman touchant, bouleversant qui rend hommage à toutes ces femmes qui s'occupent des autres. On ne peut que les admirer et les remercier pour tout ce qu'elles font pour les enfants et leurs parents.

J'avais lu que des éloges sur l'écriture d'Alia et je suis totalement conquise.

C'est l'histoire de deux femmes, Gabrielle, infirmière en néonatalogie et spécialisée dans les grands prématurés et Thérèse Papillon, infirmière également, durant la première guerre mondiale.

Ces deux femmes ont des caractères plutôt opposés d'un premier abord. Gabrielle se sent dépassée, angoissée et de plus en plus touchée par les situations dramatiques de son service.

Mlle Papillon est dotée d'une force incroyable, une battante, prête à tout pour mener à bien son projet d'ouvrir une maison afin d'y recueillir les enfants sans famille suite à la guerre et les accompagner au mieux.

C'est un récit percutant dotée d'une émotion poignante où nous suivrons l'évolution et les projets de ces deux femmes dévouées aux enfants.

C'est également une lecture déroutante avec un sentiment de déjà vu dans cette sensation de trop plein émotionnel que vis Gaby vis à vis des ses petits patients.

Il serait difficile de vous en dire plus sans vous révéler le contenu de l'histoire mais sachez que c'est une très belle lecture.
J'ai découvert cette plume incroyable, largement recommandée par d'autres lectrices et que je vous recommande chaudement à mon tour.