Quelle délicieuse plume que celle de Carl Gustaf, comte de Tessin (1695-1770)! Cet homme, grand francophile, se rend et réside en France à plusieurs reprises, notamment entre 1739 et 1742. C'est de cette période que datent les lettres qui forment cette édition. le comte est alors représentant de Suède en France. Grand amateur d'art ( le Nationalmuseum de Stockholm lui doit une fière chandelle), panier percé, il dépense sans compter pour acquérir les oeuvres des plus grands maîtres comme Boucher, Oudry, Chardin...
Ses descriptions riches en couleurs et son humour sans pareil font des lettres du comte une merveilleuse plongée dans le Paris d'alors.
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Extrait d'une lettre du comte de Tessin à son épouse rédigée le 12 janvier 1742:
"Il faut que je vous demande, si de votre tems on se poudroit en couleur de rose ? C’est actuellement la grande mode, et il y a telle femme, qui, avec son teint de confitures liquides resemble a un desert remplie de nompareille rouge en parterre : Entre autres je connois une Demoiselle souverainement rousse, qui a la rage de cette belle poudre, il semble que ce sont les etincelles qui sortent de son tignon allumé. N’allés pas croire que je vous berçe ! Rien n’est plus vray que ce que je vous dis là."