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sur 1071 notes
L'écriture d'Isabelle Carré est extrêmement sensible mais aussi sensuelle je trouve. Elle a l'art d'évoquer la vie en faisant revivre les époques dans de petits détails qui révèlent la fine observatrice qu'elle doit être.
Ce livre est le récit d'une enfance dans une famille dysfonctionnelle à plusieurs titres et l'auteur analyse rétrospectivement et essaye d'en comprendre les tenants et les aboutissants, les enjeux liés à la société de l'époque sans doute aussi.
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J'aime beaucoup l'actrice Isabelle Carré. Je la trouve belle, sensible et drôle parfois… Elle semble également fragile, une fragilité « pure ». Donc quand j'ai vu qu'elle avait écrit un livre, j'ai eu envie de le lire, sans chercher à savoir la teneur de celui-ci. Et puis le temps a passé. le confinement et ma recherche de livre un peu moins noir m'a porté vers « Les rêveurs ». Moins noir…. Tout est relatif. Finalement c'est une autobiographie à laquelle Isabelle Carré nous invite. Je ne l'ai pas compris tout de suite au début de ma lecture. On suit une jeune fille, enceinte, sans le papa, que sa famille rejette car dans leur milieu ça ne se fait pas. Elle est isolée dans un petit appartement de la banlieue parisienne avec interdiction de sortir… des fois qu'on la reconnaisse. Sa famille veut l'obliger à abandonner son enfant. Mais elle va se rebeller. C'est le début de l'histoire de la famille d'Isabelle. Pas très drôle, souvent sombre, souvent décalée. Sa maman, jeune fille rebelle et mal dans sa peau, son père un jeune artiste aux idées extravagantes. Ce couple atypique mais en apparence amoureux aura plusieurs enfants dont Isabelle. Vie de bohème, hors norme et peu stable. Au début la vie semble néanmoins joyeuse et délurée pour la bande d'enfants…. Puis peu à peu, la vie se complique, les tensions apparaissent et finalement les parents se séparent. Au milieu les enfants avec des traumatismes, surtout Isabelle. Je ne m'attendais pas à une vie aussi fracturée et difficile pour Isabelle Carré mais tout le monde peut cacher des souffrances derrière un joli sourire. Et cela explique sans doute sa sensibilité, sa fragilité qui l'ont mené à sa carrière d'actrice qui cache de nombreuses cicatrices. C'est bien écrit, alternant les moments parfois très durs et des instants de rêve et de poésie. Tout en délicatesse comme Isabelle, de ce qu'elle nous laisse voir d'elle. Ce récit est très intime et sincère. J'ai aimé découvrir l'autre Isabelle, même si cela m'a rendu triste pour elle. Cela m'a vraiment rappelé qu'il ne faut jamais se fier aux apparences et qu'il faut mettre les chaussures de l'autre pour connaître le chemin qu'il a parcouru. Un beau portrait de femme.
Lien : https://mapassionleslivres.w..
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Petit livre vite englouti.

Isabelle Carré raconte son enfance ( les transitions dans le temps ( Isabelle enfant, puis 45 ans puis elle trois ans...) et dans la narration (elle sa Maman, son Papa) ne sont pas hypers clairs, j'ai un peu galéré au début)

mais c'est un joyeux Boxon. On sait pas trop si c'est une autobiographie ou un roman.

Elle parle beaucoup de son Papa, qui se fait mettre à la porte par sa Maman à cause de son homosexualité. Il semble à travers les pages qu'ils en ont parlé assez librement eux deux.
Elle ne semble absolument pas troublée par la vie en trio que mène son Papa un certain temps. Elle sera même ravie d'avoir une " soeur".

Décousu mais ça m'a bien plu.
Elle est meilleure actrice qu'écrivaine à mon goût mais ça reste un seul avis.

A lire!
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Je connaissais l'actrice de talent et je souhaitais découvrir l'auteur. Ce premier livre "autobiographique" à l'écriture fine et ciselé m'a laissé un goût amer. Je suis déçue de ne pas avoir réussi à rentrer dans l'histoire. Mon attention s'est épuisée au fil des pages, et pour finir ma lecture s'est terminée en épreuve de force pour atteindre la dernière page.
J'attendais peut être trop de ce premier roman...
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C'est une curieuse coïncidence que cette épigraphe de Louis Aragon évoquant l'esprit de ce blog, « clés bibliofeel » cherchant « des clés littéraires » originales et libres : « le roman, c'est la clé des chambres interdites de notre maison ».
Isabelle Carré c'est pour moi une longue histoire, depuis le choc du merveilleux film « Se souvenir des belles choses » (2002), puis cette superbe carrière avec une liste impressionnante de films, de téléfilms et de pièces de théâtre.

Quel merveilleux souvenir de l'avoir vu jouer, placé au premier rang, dans « L'hiver sous la table » de Roland Topor, au théâtre de l'Atelier à Paris en 2004, une sorte de conte drolatique sur le sujet de l'immigration. Isabelle Carré, avec Dominique Pinon lui donnant parfaitement la réplique, montrait là un talent époustouflant, avec naturel et simplicité. C'est une artiste exceptionnelle ayant su construire sa carrière avec de grands réalisateurs et de grands textes, pleinement engagée dans son époque.
Alors forcément, il fallait bien que je lise son roman, même si la publication par un artiste reconnu d'un livre largement autobiographique me laissait quelques doutes sur l'intérêt littéraire. Mais avec Isabelle Carré, rien à craindre, elle arrive à faire vivre les souvenirs et quand la mémoire lui fait défaut, elle sait imaginer les scènes... C'est passionnant car on sent toute l'intensité de ce travail d'écriture, une volonté de mesurer le chemin parcouru par une petite fille perdue dans des histoires de vie trop compliquées pour elle, qui a tenté de se suicider à 14 ans, puis a refait surface à la vie par le théâtre, ensuite a construit une belle famille, moins rêveuse semble-t-il, et autant que possible à l'abri de l'agitation des médias.

Isabelle est née suite à la rencontre par sa mère d'un étudiant des beaux-arts, futur designer de la maison Cardin. Elle raconte qu'elle accompagne « mamie Monique » au marché, place Velpeau... Toute sa famille, côté paternel, est de Tours, de Villandry aussi, avec un « grand père cheminot comme beaucoup d'hommes de la famille. »

Côté maternel ce n'est pas la même musique. Des grands parents aristocrates, revendiquant une ascendance royale avec Marie Stuart, qui accepterons enfin de recevoir leur fille, rejetée dans un premier temps car fille mère ayant refusé d'abandonner l'enfant, dans leur château à tourelles avec mur extérieur, couloirs immenses et multitude de chambres. « Mon frère avait presque 5 ans, j'étais plus jeune d'un an et un jour, comme les objets trouvés. »
Le château des grands parents, comte et comtesse, est impressionnant, un véritable conte de fée selon l'auteur, alors que le futur designer « offre des robes étranges et fantastiques ».

Le contraste entre les familles est saisissant. L'environnement familial d'Isabelle sera « pop-post-soixante-huitard-zen » dans l'appartement rouge (ce devait être dans l'air du temps car à la même époque j'avais repeint ma chambre en orange lumineux).

L'écriture est déroutante car les informations arrivent dans le désordre mais cela figure bien le temps qui passe, les souvenirs douloureux évoqués avec pudeur et retenue et cela permet de découvrir cette vie peu commune.
On comprend mieux après ce beau roman autobiographique pourquoi Isabelle incarne si bien ses personnages et trouve en cela une famille, des repères qu'elle n'a pas eus, entre ses ancêtres illustres et sa famille de prolétaires, avec une mère abandonnée et dépressive, un père découvrant son homosexualité sur le tard.
La force de ce roman est aussi dans la précision des descriptions, la musique et les couleurs de l'époque (tout débute dans les années 60...) qui en fait un objet intéressant et à valeur historique certaine. Et puis cela évoque ces ruptures de classe sociale qui donne quelquefois des destinées exceptionnelles. Je pense à Valeria Bruni Tedeschi au cinéma, voire notre grande George SAND mais ce sera là un prochain article...

blog clesbibliofeel à retrouver C'est une curieuse coïncidence que cette épigraphe de Louis Aragon évoquant l'esprit de ce blog, « clés bibliofeel » cherchant « des clés littéraires » originales et libres : « le roman, c'est la clé des chambres interdites de notre maison ».
Isabelle Carré c'est pour moi une longue histoire, depuis le choc du merveilleux film « Se souvenir des belles choses » (2002), puis cette superbe carrière avec une liste impressionnante de films, de téléfilms et de pièces de théâtre.

Quel merveilleux souvenir de l'avoir vu jouer, placé au premier rang, dans « L'hiver sous la table » de Roland Topor, au théâtre de l'Atelier à Paris en 2004, une sorte de conte drolatique sur le sujet de l'immigration. Isabelle Carré, avec Dominique Pinon lui donnant parfaitement la réplique, montrait là un talent époustouflant, avec naturel et simplicité. C'est une artiste exceptionnelle ayant su construire sa carrière avec de grands réalisateurs et de grands textes, pleinement engagée dans son époque.
Alors forcément, il fallait bien que je lise son roman, même si la publication par un artiste reconnu d'un livre largement autobiographique me laissait quelques doutes sur l'intérêt littéraire. Mais avec Isabelle Carré, rien à craindre, elle arrive à faire vivre les souvenirs et quand la mémoire lui fait défaut, elle sait imaginer les scènes... C'est passionnant car on sent toute l'intensité de ce travail d'écriture, une volonté de mesurer le chemin parcouru par une petite fille perdue dans des histoires de vie trop compliquées pour elle, qui a tenté de se suicider à 14 ans, puis a refait surface à la vie par le théâtre, ensuite a construit une belle famille, moins rêveuse semble-t-il, et autant que possible à l'abri de l'agitation des médias.

Isabelle est née suite à la rencontre par sa mère d'un étudiant des beaux-arts, futur designer de la maison Cardin. Elle raconte qu'elle accompagne « mamie Monique » au marché, place Velpeau... Toute sa famille, côté paternel, est de Tours, de Villandry aussi, avec un « grand père cheminot comme beaucoup d'hommes de la famille. »

Côté maternel ce n'est pas la même musique. Des grands parents aristocrates, revendiquant une ascendance royale avec Marie Stuart, qui accepterons enfin de recevoir leur fille, rejetée dans un premier temps car fille mère ayant refusé d'abandonner l'enfant, dans leur château à tourelles avec mur extérieur, couloirs immenses et multitude de chambres. « Mon frère avait presque 5 ans, j'étais plus jeune d'un an et un jour, comme les objets trouvés. »
Le château des grands parents, comte et comtesse, est impressionnant, un véritable conte de fée selon l'auteur, alors que le futur designer « offre des robes étranges et fantastiques ».

Le contraste entre les familles est saisissant. L'environnement familial d'Isabelle sera « pop-post-soixante-huitard-zen » dans l'appartement rouge (ce devait être dans l'air du temps car à la même époque j'avais repeint ma chambre en orange lumineux).

L'écriture est déroutante car les informations arrivent dans le désordre mais cela figure bien le temps qui passe, les souvenirs douloureux évoqués avec pudeur et retenue et cela permet de découvrir cette vie peu commune.
On comprend mieux après ce beau roman autobiographique pourquoi Isabelle incarne si bien ses personnages et trouve en cela une famille, des repères qu'elle n'a pas eus, entre ses ancêtres illustres et sa famille de prolétaires, avec une mère abandonnée et dépressive, un père découvrant son homosexualité sur le tard.
La force de ce roman est aussi dans la précision des descriptions, la musique et les couleurs de l'époque (tout débute dans les années 60...) qui en fait un objet intéressant et à valeur historique certaine. Et puis cela évoque ces ruptures de classe sociale qui donne quelquefois des destinées exceptionnelles. Je pense à Valeria Bruni Tedeschi au cinéma, voire notre grande George SAND mais ce sera là un prochain article...

Blog avec photo "hommage" _ clesbibliofeel _ avril 2019

Les grands parents cotés maternels seraient Joseph Edouard Henri Marie MORISSON DE LA BASSETIERE et Marie Elisabeth Charlotte D'ANTHOUARD DE VRAINCOURT (geneanet, généalogie Isabelle Carré). le château de la Bassetière est situé en Vendée, occupé depuis un demi-millénaire par les Morrisson de la Bassetière, descendant d'un clan écossais venus en France pour la guerre de cent ans.


Les grands parents cotés maternels seraient Joseph Edouard Henri Marie MORISSON DE LA BASSETIERE et Marie Elisabeth Charlotte D'ANTHOUARD DE VRAINCOURT (geneanet, généalogie Isabelle Carré). le château de la Bassetière est situé en Vendée, occupé depuis un demi-millénaire par les Morrisson de la Bassetière, descendant d'un clan écossais venus en France pour la guerre de cent ans.

Lien : https://clesbibliofeel.blog/
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L'écriture est plaisante, légère malgré un sujet sombre et bouleversant: l'enfance dévastée de l'actrice Isabelle Carré. Une écrivain est née, c'est certain. Un bémol: ce livre est un témoignage personnel comme les éditeurs français savent en produire par dizaine certaines années. Il manque à celui-ci, comme aux autres, une dimension plus universelle pour qu'il soit vraiment intéressant.
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Roman d'apprentissage sensible et touchant parfois un peu lunaire ou devrais-je plutôt dire, rêveur.
On y rencontre une Isabelle Carré tout en douceur et en pudeur, image qui se dégage déjà dans ces films.
La forme choisie ne m'a pas particulièrement convaincu. le passage permanent du nous au je ne sers, à mon sens pas le texte et ne le rend pas plus percutant. Cela met de la distance comme si l'auteure ne pouvait finalement pas se confronter réellement à ces souvenirs. Un bémol important pour moi et donc un bilan plutôt mitigé.
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Je continuerai à aller voir Isabelle Carré, c'est une jeune actrice lumineuse. J'oublierai " Les Rêveurs", à l'écriture fastidieuse et (un peu) désespérante. Si cet essai a contribué à ouvrir une soupape de soulagement à son auteur, tant mieux ; moi, j'oublie pour ne pas garder une image négative de cette jeune femme que jusqu'à maintenant, je trouve plutôt sympathique...
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J' ai dévoré ce livre. Commencé hier soir, fini ce soir. Cela ne m'était pas arrivé depuis des années. Ce roman est à l'image de cette Isabelle Carré entrevue. Rencontrée dans la rue, rentrant de l'école avec son fils, et écoutée sur les ondes, sensible et fraîche.
J'ai trouvé ce livre audacieux, courageux, prenant, surprenant. le seul point qui m'a un peu gêné : tous ces flash-back, ces aller-retours incessants dans le temps, un peu décousu.
J'aime profondément Isabelle Carré actrice.
Ce livre m'a émue, touchée, je me réjouis de découvrir aussi son parcours d'écrivain.
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Quand j'ai vu ce titre dans la sélection d'avril du prix des lectrices ELLE, j'étais ravie car j'aime beaucoup Isabelle Carré, tant l'actrice que la personne. Il restait à voir si elle était aussi bonne actrice qu'écrivaine ! La conversion est réussie et l'essai transformé, elle signe ici un excellent premier roman très autobiographique qui mêle sensibilité et sincérité à son image, telle que je la perçois.
L'écriture est poétique et élégante, elle est teintée de ressentis, d'impressions, d'odeurs et de sensations. Isabelle Carré plonge dans ses souvenirs pour nous restituer l'ambiance, les couleurs et les émotions particulières qu'elle a perçues à ce moment-là. Elle nous raconte des tranches de vie de son enfance, de son adolescence puis de sa vie d'artiste de façon éclatée tout en gardant la maîtrise du récit et sans jamais nous perdre entre les époques et les personnages. Nous pourrions plutôt dire les personnes car, à la place de roman, ce livre aurait pu être qualifié de récit tant l'apport autobiographique est important. On découvre une vie riche en épisodes douloureux ou surprenants, l'auteure nous dévoile ici énormément de détails sur sa vie privée et son passé tranchant ainsi avec l'image pudique et discrète de l'actrice. J'ai été émue par certains passages de son adolescence et touchée par l'histoire de son père. C'est une vraie invitation à la tolérance et à l'ouverture d'esprit. L'auteure nous livre aussi ses questionnements sur son métier et c'est un vrai plaisir d'en apprendre davantage sur cette actrice réservée et rayonnante. le passage du cinéma à la littérature est, pour une fois, totalement réussi et j'espère la lire prochainement dans un autre registre plus fictionnel.
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