Marie est partie

Un livre court et tout simple, plutôt petit format, facile à manipuler par un jeune enfant (par ma fille de 2 ans et demi, par exemple). Les dessins sont assez épurés, on y voit principalement Basile le crocodile et une partie de lui-même, représentée par une grosse boule symbolisant sa tristesse (quand Marie part) et qui, petit à petit, rétrécit. Après que Basile est passé par les émotions difficiles de la tristesse et de la colère, que Basile a essayé en vain de se débarrasser de cette boule gênante, le temps fait son oeuvre. Basile apprend à vivre avec sa boule (au ventre ?), à l'apprivoiser, à jouer avec et ainsi la boule devient de plus en plus petite jusqu'à avoir la taille d'une cerise que Basile croque, et hop, l'histoire est finie ! J'ai apprécié cette façon originale et inventive de représenter les émotions qu'une séparation, un événement difficile peut générer, et comment la vie finit par reprendre le dessus, la joie de vivre revenant ! C'est une jolie histoire, courte mais pas simpliste, que mes enfants ont tous deux plébiscitée.

Isabelle Carrier évoque avec délicatesse le chagrin d'un enfant après le départ d'un être aimé, et la tristesse qu'il peut éprouver ; mais en même temps, le petit crocodile vert de l'image va
mettre de la distance avec ce sentiment si fort , jusqu'à jouer avec cette boule rouge comme
avec une bille ou un nez de clown et pouvoir faire place à la joie. Ce livre qui s'adresse aux tout-petits est une réussite.

Mario a perdu son amie Marie. Depuis qu'elle est partie, il ressent un grand vide dans son coeur et traîne une grosse boule de tristesse. Mais avec le temps, la grosse boule va devenir plus petite, la tristesse s'estomper et le coeur de Mario se remplir à nouveau.

Un petit livre adorable pour expliquer à enfant qu'avec le temps on peut surmonter toutes les blessures et guérir de tout. L'idée graphique est formidable.

Marie est partie, d'Isabelle Carrier, traite tout en élégance du cycle de la tristesse. de son poids, de la façon dont elle nous accable, puis du travail progressif du temps.

Tout cela avec des mots simples, des illustrations fortes qui donnent plaisir à lire et relire cet album.

A lire et à relire à l'envi, pour évoquer la séparation, le deuil, ou simplement se rappeler que la tristesse fait (aussi) partie de la vie.
Lien : https://wordpress.com/post/e..