Comme je l'ai peut-être déjà expliqué, je suis un fervent défenseur de la littérature de genre, et je lis avec plaisir tous les romans gays pour plusieurs raisons. La première, égoïste, est mon plaisir personnel de lecteur. Ensuite, vient l'intérêt du conseiller en lectures que je suis souvent autour de moi, qui espère dénicher la pépite à recommander ici ou là. Enfin, et c'est sûrement l'une de mes rares actions communautaristes, parce que lire et parler de la littérature de genre, c'est participer à son maintien, à sa persistance dans le paysage éditorial, et que cela me tient à coeur.
Voilà donc pourquoi j'ai volontiers commandé chez EdiLivre (une maison d'auto-édition alternative) ce premier roman du jeune
Nathan Cassin, bordelais d'aujourd'hui vingt et un ans.
Nathan nous raconte sans détour les trois histoires d'amour de sa vie de très jeune adulte, de ses dix-sept ans à ses dix-neuf ans. Il y aura d'abord Léo, un grand roux aux yeux verts rencontré lors de la marche des fiertés de Bordeaux, puis ensuite Tea, une jeune anglaise rencontrée au hasard d'un séjour à Londres, puis finalement Thomas, un étudiant présenté par une amie commune, à la bouche irrésistible.
Je suis mitigé sur ce court récit personnel. Il est écrit sans vulgarité dans un français correct, on est parfois même doucement bercé par la prose mi-poétique mi-rêveuse de l'auteur. Pourtant, je crois que l'innocente fraîcheur d'un auteur à peine majeur a souvent cédée sa place à une forme de candeur un peu niaise, transformant sur le papier des emballements très adolescents en une grande dramaturgie amoureuse. Un auteur que je suivrais cependant avec plaisir, car ses écrits méritent d'être guidés par un éditeur afin de gagner en maturité, sans perdre la belle sensibilité dont ils regorgent.
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