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Je pense avoir offert ce titre à mon mari via un coffret livres Kube, je ne sais plus. La Kube fait toujours d'excellents choix et permet d'élargir ses horizons. Ici, il s'agit de faire un tour dans l'Amérique de la fin du XIXème siècle, près de ces colons venus d'Europe qui ont tenté l'aventure du nouveau monde, avec plus ou moins de succès… Dans Mon Antonia, le narrateur est Jim Burden, qui écrit donc l'histoire d'Antonia. Il a rencontré la petite fille alors qu'il n'avait que dix ans. Devenu orphelin, il est venu vivre chez ses grands parents, dans leur ferme. Près de chez eux, ce sont installés plusieurs familles en provenance de l'Europe de l'est, mais aussi des norvégiens et des tchèques. C'est là que vit la famille d'Antonia, « les bohèmes ». Ils sont pauvres, bientôt touchés par le malheur, mais courageux. Les grands-parents de Jim prennent notamment le destin d'Antonia en main, surtout lorsqu'ils déménagent en ville. Les deux enfants développent une amitié amoureuse particulière qui les poursuivra jusqu'à l'âge adulte, dans le cadre rude des plaines du Nebraska. Pourtant, ils sont bien différents. Tandis qu'Antonia apprécie la danse et le travail à la ferme, Jim étudie… Je suis contente de la découverte de cette autrice, qui a reçu le prix Pulitzer en 1922. Ce roman a un charme certain et permet une véritable plongée dans l'univers dur des pionniers. J'ai peut-être trouvé quelques passages un peu longs, moins intéressants, mais l'ensemble est très beau, parfois amusant, et les portraits sont réussis, notamment les féminins. On réalise, en lisant ce récit, combien pouvait être fragile la réussite de ce fameux « rêve américain ».
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Pour Noël, il y a bien longtemps, ma tante m'a offert les 8 tomes de la série "La petite maison dans la prairie" de Laura Ingalls Wilder. Bien loin de la niaiserie qu'en a fait la télévision, c'était un témoignage formidable sur la vie des pionniers à la fin du XIXe siècle. Étonnamment, le souvenir le plus persistant que j'en ai, c'est l'image des Grandes plaines à travers les yeux de l'enfant qu'était Laura. Chez Willa Cather, j'ai retrouvé les Grandes plaines, celles du Nebraska où arrive le jeune narrateur après le décès de ses parents. Jim vient vivre dans la ferme de ses grands-parents et, dans le train qu'il l'emmène à Black Hawk, se trouve une famille de Bohème qui vient d'acheter la ferme voisine, parmi lesquels la jeune Antonia qui va se lier d'amitié avec Jim. Si la famille de Jim est déjà bien installée et vit relativement confortablement (c'est-à-dire qu'ils ont de quoi se nourrir et se vêtir), celle d'Antonia part de zéro. Heureusement, il y a un grand sens de la communauté, du partage et de l'entraide et la famille de Jim volera au secours des Shimerda à plusieurs reprises.
Quelle belle plongée dans l'histoire du peuplement des États-Unis ! Tchèques, Russes, Norvégiens, Suédois arrivent dans ce pays avec quelques sous en poche, juste de quoi acquérir quelques terres et une cabane branlante. de l'herbe rouge à perte de vue, tout est à faire. le froid, la faim, les longues journées de dur labeur, les enfants dépenaillés. Certains y arrivent, d'autres non. Willa Cather rend un bel hommage à cette vague de migrants et surtout aux filles, envoyées à la ville comme bonnes et dont la solde permet à leur famille d'acquérir des bêtes ou de nouvelles terres. Comme elle le souligne, c'est grâce à ces filles, qui bien sûr ne sont pas allées à l'école, que ces colons ont pu s'enrichir et avoir des fermes prospères.
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Antonia est une héroïne magnifiée dans ce splendide roman que les mots de Willa Cather mettent dans la narration réalisée par un autre héros du livre, Jim. L'histoire s'étend sur plus d'une trentaine d'années, débutant dans l'enfance et l'adolescence des deux protagonistes jusqu'à leur quarantaine.

C'est la première partie qui est la plus développée avec l'arrivée des deux jeunes dans le Nebraska : Antonia immigrée tchèque avec sa famille, Jim jeune orphelin venant vivre chez ses grands-parents.

Dès le début, le lecteur est saisi par leurs personnalités. Est-ce celle de Jim qui s'affirme le plus? Pour certains, peut-être car c'est bien lui seul qui raconte cette immense tranche de vie en la peuplant de ses analyses, sentiments, rêves, illusions, rencontres diverses. Mais, c'est lui aussi, en présentant Antonia, en la décrivant depuis l'enfance jusqu'à l'âge mûr, en faisant référence à sa présence indispensable pour lui, même lorsqu'ils éloignés l'un de l'autre, quelquefois pour des années, en l'admirant, en l'aimant finalement, les deux se réunissant dans une amitié indissoluble qui lie leurs parcours respectifs, c'est lui qui lui confère son titre d'héroïne de ce très beau roman.

Les saisons et les années s'écoulent, Willa Cather les observant par les yeux de Jim et traduisant dans une écriture poétique toutes les beautés de la nature au fil du temps. L'hiver pèse lourd pour les jeunes héros, ils attendent un printemps tellement long à venir qu'ils ne manquent pas d'admirer les beautés et douleurs hivernales, à travers la campagne figée du Nebraska, les ornières gelées, les lacs engloutis sous la neige s'accumulant sur l'épaisseur de la glace qui les enserre. Mais, dès le printemps, ce sont les milliers de fleurs explosant dans la nature qui sont déployées dans le roman, ajoutant encore à toute sa dimension poétique tant les descriptions sont soignées et parfaitement évocatrice de l'environnement des deux jeunes. L'été et l'automne, saisons des fruits, des récoltes, du maïs cultivé en tant que nourriture essentielle pour hommes et bêtes, développent encore la richesse de l'écriture de Willa Cather.

D'autres jeunes filles apportent les aspects de leurs personnalités au roman, particulièrement Lena, la frivole lucide, devenue riche, dont Jim développe longuement les traits, partage avec elle une intimité diffuse, la présence ou l'absence d'Antonia demeurant au coeur de toutes leurs relations.

Et puis, il y a les plus anciens qui ne sont pas des figurants, qu'il s'agisse des parents d'Antonia ou des grands-parents de Jim. Les deux figures de proue sont le père d'Antonia, immigré malgré lui dans un pays où sa femme croyait trouver la fortune, le dépossédant de ses racines tchèques. Il est l'homme bon, celui qu'Antonia aima par-dessus tout, qui ne sera jamais oublié, et que Jim reconnaît aussi comme le père par excellence, l'homme honnête qui sait distinguer le bien du mal. La grand-mère de Jim est une grande dame, généreuse, capable de se déposséder de certains biens pour les donner aux plus pauvres, la famille d'Antonia en l'occurence, même si la mère, elle, ne cherche que profit et dissension.

"Mon Antonia", c'est le cri d'adieu du père à sa fille aînée, c'est aussi celui de Jim qui reconnaît en elle, dès l'enfance, la femme à aimer, à préserver et il l'aide de son mieux dans les difficultés si nombreuses qu'elle rencontre dans sa jeunesse.

La relation de Jim et d'Antonia est une vraie relation d'amitié et d'amour au sens le plus noble du terme, d'admiration réciproque, de besoin de se retrouver, de partager leurs univers et, en ce sens, les dernières pages du roman sont vraiment magnifiques et doivent se savourer lentement car elles reflètent l'essence de la relation de Jim et d'Antonia, cette possession du passé qui les unit pour toujours.
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Mon Antonia, c'est une certaine vision de la conquête des grandes plaines américaines par les migrants d'Europe centrale et de Scandinavie. C'est un roman qui dégage de la tendresse, de l'amitié, de l'amour mais aussi une bonne dose de spleen, d'amertume, de rendez-vous ratés, de fatalisme.

Jim et Antonia se sont connus jeunes. Ils arrivent dans le Nerbraska ensemble. Lui va chez ses grands-parents. Elle arrive avec sa famille, venant de Bohème. Ils vont grandir ensemble, nouer une indéfectible amitié, qui sera hélas peu productive et faite de non-dits et de silences inappropriés. Elle va s'atteler à travailler la terre. Lui s'envolera vers les études et le métier d'avocat. Elle fera des enfants. Il lui avouera son amour, trop tard. Elle s'enfoncera dans une voie prédéterminée, sans ambition, sans avenir.

Souvent, des ces romans qui racontent les souvenirs ou le lent écoulement du temps, la critique est "il ne se passe pas grand-chose". Il se passe la vie. C'est l'essentiel. Les protagonistes du roman vivent, essaient de trouver leur place. Et cela suffit largement à un roman. Et Willa Cather arrive à créer de la tension, elle pousse le lecteur à chercher à savoir ce qui se passe ensuite. Malgré le fait que l'on démarre par une rencontre entre Cather et Jim dans un train et que l'ensemble du roman est un long flashback, en l'occurrence le récit d'Antonia par Jim.

Personnellement, j'ai trouvé fascinant le récit de ces deux vies qui ratent bien souvent leurs rendez-vous, sur fond de grandes parcelles de terre à défricher. C'est la conquête de l'Ouest (ou des plaines centrales, plutôt) par les agriculteurs, pas éleveurs ou chercheurs d'or. C'est le quotidien, dur et laborieux, de familles venues chercher l'El Dorado... sans vraiment le trouver. Si l'évocation du passé ne m'a pas gêné, le surplus de nostalgie qui suinte parfois m'a davantage perturbé. On notera quand même que le narrateur, Jim, ne s'apesantit pas sur l'air du "c'était mieux avant". Au contraire, il s'ancre dans le temps présent et même quand il rencontre Antonia avec ses 10 enfants, il loue encore sa beauté, son charisme. Et il fait encore des plans d'avenir.

Le tout est emballé dans une langue fine et travaillée. Riche en images et en sentiments. Un récit sensible et attachant.
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Jim, vers la cinquantaine, se remémore sa jeunesse au Nebraska, dans une ferme puis une petite ville ; et surtout son amitié d'enfance avec Antonia, la fille des voisins venus de Bohême.
Au travers du récit de cette amitié, c'est surtout une évocation de la vie rurale fin 19ème début 20ème siècle, notamment l'installation de familles venues de tous les coins de l'Europe : Tchèques, Suédois, Norvégiens…
On oublie souvent à quel point l'Europe a été au 19ème une terre d'émigration : c'est par dizaines de millions que les Européens ont fui les persécutions religieuses ou politiques, la misère, voire la famine dans le cas des Irlandais.
C'est l'époque où de petites communautés se bâtissent dans des conditions très précaires, sur des territoires "vierges" - c'est-à-dire volés aux nations indiennes, qui ne sont jamais citées dans ce roman.
De même, les séquelles de l'esclavage ne sont même pas effleurées, sinon au travers d'un seul personnage noir dont la description est très déshumanisante, animalisante même. (Dans "Playing in the dark", c'est une oeuvre de Willa Cather qui est analysée par Toni Morrison pour expliquer la construction raciste du Noir dans la littérature américaine.)
La ténacité, l'ardeur au travail des colons sont louées sur un ton plutôt moralisateur, en mode "la terre ne ment pas", encore que quelques personnages féminins aient un destin plus intéressant (mais vite survolé) : celle qui monte seule sa petite entreprise, bien décidée à se passer des hommes ; celle qui fera fortune en cuisinant pour les chercheurs d'or au Klondike.
Reste une narration agréable au style fluide, dans une bonne traduction de Robert Ruard. Et puis c'est un témoignage intéressant sur les transformations des paysages au tournant du siècle : "l'ancienne terre à pâture disparaissait progressivement pour faire place à des champs de blé et à des champs de maïs (…) Il y avait des maisons en bois là où se dressaient jadis les abris de terre battue."
Malgré le mépris dont ils sont victimes de la part des "Américains de souche" (des familles arrivées un siècle ou deux plus tôt) , c'est bel et bien des mains de ces migrants qu'est née la puissance économique des États-Unis ; il n'est peut-être pas inutile de le rappeler dans l'Europe d'aujourd'hui.
"Le grand-père de Lena Lindgard était un homme d'église très respecté en Norvège (…) Quelle importance ? Tous les étrangers étaient des ignorants qui ne parlaient même pas anglais."

Challenge Solidaire 2023
Challenge USA : un livre, un État (Nebraska)
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"Mon Antonia" c'est Antonia racontée par Jim, son meilleur ami, puis son amoureux. Antonia, c'est la conquête de l'Ouest, le temps des pionniers, ces Européens venus s'installer dans la Prairie pour la défricher, la cultiver, en vivre, voire peut-être s'en enrichir. Des temps durs, faits de souffrance, de désillusions mais aussi de joies simples.
Antonia a une petite dizaine d'années quand elle quitte la Bohème. Jim est un peu plus jeune, et quitte le Mississippi pour rejoindre ses grands-parents à la mort de ses parents.
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Une histoire d'amitié entre deux feux-follets adorables avec découverte de la nature environnante, des animaux qui la peuplent.
Une histoire qui se mue en histoire d'amour quand Jim observe Antonia de loin.
La vie à la campagne, puis la vie dans la petite ville. Un monde les sépare, une hiérarchie se fait entre habitants. Et le regard des autres, déjà, toujours.... Surtout quand il s'agit de surveiller les jeunes filles.
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Une autrice dont je n'avais jamais entendu parler, que je découvre grâce au challenge solidaire. Une mine ce challenge solidaire : une bonne oeuvre pour une association, des découvertes littéraires pour les participant(e)s. Moi clairement j'ai fait un beau voyage dans le temps, dans une nature sauvage qui n'existe plus, aux côtés de Jim et surtout d'Antonia.
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Jim Burden, jeune garçon orphelin âgé d'une dizaine d'années, vient s'installer chez ses grands-parents dans le Nebraska. le récit se situe à la fin du 19ème siècle, lorsque l'immigration vers l'Amérique, est à son comble et que des familles originaires de différents pays européens s'établissent. Ainsi, à quelques kilomètres de la ferme des grands parents, vit une famille immigrée tchèque dont la fille ainée se prénomme Antonia. Elle est un peu plus âgée que Jim; cependant, une forte amitié se tisse entre eux. Leurs vies respectives, à maintes reprises, les feront se perdre puis se retrouver, unis par une relation si forte, qu'elle autorise, même si les dernières rencontres datent de plusieurs années, l'impression que ils se sont quittés la veille…Le narrateur retrace la vie d'Antonia, avec admiration, dans des paysages infinis où les herbes rouges sont l'écrin de la vie de ces immigrés pleins d'espoir mais nostalgiques. C'est aussi l'occasion de présenter les habitudes des familles bourgeoises des campagnes américaines dans la ville la plus proche, Black Hawk. L'écriture de Willa Cather est fluide, ses descriptions pittoresques et précises plantent un décor que le lecteur met en image aisément. Il m'a manqué l'évocation des ressentis et des sentiments des protagonistes de l'histoire. Pas d'entrée dans l'intimité des personnages, en tout cas je suis restée à la porte … Un livre agréable à lire mais qui ne me marquera pas.
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Il y a des rencontres que l'on n'oublie jamais, et j'ai bien l'impression qu'en ce qui me concerne je n'oublierai pas Antonia.
Tout comme Jim Burden n'a jamais oublié celle qu'il appelle « Mon Antonia ».
Et c'est avec un Jim Burden enfant qui tout juste âgé de 10 ans qui vient de perdre ses parents et qui a quitté sa Virginie natale pour aller rejoindre ses grands-parents dans le Nebraska, chez qui il va désormais vivre, que s'ouvre ce récit de mémoire.
Jim rencontrera pour la première fois Antonia et sa famille dans le train qui les conduit à Black Hawk, petite bourgade perdue dans les grands plaines qui s'ouvrent tout juste aux colons qui en cette fin du 19ème siècle arrivent essentiellement de Suède, de Norvège, de Russie et d'Europe centrale pleins d'espoirs de cette vie nouvelle qui ne peut qu'être meilleure que celle qu'ils ont quitté en laissant tout derrière eux, sachant parfaitement qu'il n'y aurait pas de retour possible et qu'ils étaient condamnés à réussir dans ce nouveau pays dont ils ne connaissaient rien pas même la langue.
Antonia et les siens qui arrivent tout droit de Bohême, et dont le père qui pourtant avait tant d'économies arrivera sans un sou en poche, le voyage leur ayant coûté bien plus cher qu'il n'avait cru.
Mais ils auront aussi à affronter la désillusion de s'être fait escroquer par l'un de leurs compatriotes qui leur a vendu une « ferme » qui n'est pratiquement pas exploitable et une « maison » qui n'est guère plus qu'un trou creusé dans une ravine, dans des conditions météorologiques extrêmes entre canicule, blizzard, et tornades qui achèveront de transformer leur rêve américain en cauchemar.
Mais Antonia qui est la seule à comprendre quelques mots d'anglais fera face du haut de ses 10 ans pour aider du mieux possible sa famille.
Et ce sont 30 ans de la vie de cette jeune fille et de quelques autres de ses amies que l'auteure nous raconte à travers les souvenirs de Jim et de sa propre vie à lui.
30 ans qui verront s'achever le 19ème siècle et naître le 20ème avec ses progrès.
Mais pour ces émigrants et leurs descendants qui essaient de survivre du mieux qu'ils peuvent dans ces fermes isolées, la vie est toujours aussi laborieuse.
Récit publié en 1918 et qui restera un superbe témoignage en mémoire à tous ceux qui en quittant l'Europe pensaient trouver des villes aux rues pavées d'or mais qui souvent n'ont fait qu'échanger une misère contre une autre dans des paysages à couper le souffle mais qui se sont avérés eux aussi parfois aussi cruels que somptueux.
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"Mon Antonia" est un roman sensible et plein de grâce. Sûr, il ne s'y passe pas grand chose, ce qui fait de lui une lecture parfois fastidieuse car il faut s'accrocher. Mais finalement, il est parvenu à m'atteindre par des instants de contemplation merveilleux, qui laissent place à une complétude simple. "Mon Antonia" est un hommage à l'humilité d'une vie sans artifices, dans un lieu et une époque inéditement décrits, qui par ailleurs réveillent des myriades de fantasmes dans l'imaginaire collectif dont l'autrice ici se dévêt sans complexes pour apporter une nouvelle version, réaliste et tendre.

La dernière partie, nostalgique et douce, m'a particulièrement émue.

La relation si puissante et profonde qui existe inconditionnellement entre le narrateur et Antonia est avant-gardiste, unique en son genre dans la littérature de cette époque.

Willa Cather a écrit un véritable classique américain, à mettre entre toutes les mains qui en ont marre du western...
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Nous sommes à la fin du XIX e siècle. Jim Burden, 10 ans, orphelin de Virginie, vient vivre chez ses grands-parents dans le Nebraska. Non loin de là s'installe une famille d'émigrés tchèques , les Shimerda, dont l'aînée , Ántonia, a quelques années de plus que lui. C'est le début d'une longue amitié que nous suivons tout au long du livre et nous les voyons changer, mûrir et construire leur vie d'adultes.

Hommage nostalgique de l'auteur aux terres de son enfance qu'elle décrit avec beaucoup de poésie, le roman dresse le portrait d'une Amérique en construction avec ces vagues d'émigrés venus de toute l'Europe dans les grandes plaines encore vierges du Nebraska. Une vie difficile et âpre mais où la solidarité et l'entraide sont de mises, qu'on n'a aucun mal à se représenter tant les descriptions sont précises et vivantes. Willa Cather sait peindre les grands espaces , du rouge de l'herbe à bisons au jaune des tournesols puis des champs de blé, et dresse une galerie de personnages auxquels on s'attache facilement, Antonia bien sûr mais aussi toutes ces jeunes filles au caractère bien trempé qui partent se louer à la ville pour aider leurs familles.

Je ne connaissais pas du tout cette auteure et j'ai pris plaisir à cette lecture où s'exprime une certaine mélancolie.

Challenge solidaire 2023
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