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EAN : 9791096861583
90 pages
La boucherie littéraire (03/02/2023)
5/5   1 notes
Résumé :
La vie ne peut se dissocier de la nature, de nos actions, de nos pensées. Ainsi les migrations qu'elles soient animales, humaines (le plus souvent contraintes), ou en lien avec notre propre intériorité, se nourrissent les unes les autres, au-delà des frontières.
Les migrations obligent à l'accueil, hors de nous et en nous. C'est dans cette altérité que le monde s'ouvre et que nous grandissons. Ce recueil comme une voix parmi d'autres pour affirmer que notre m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Quel magnifique recueil! Jean-Luc Catoir est médecin généraliste en milieu rural, dans le Lot. Et poète donc. Choisissant une thématique que le titre évoque, il la décline en différents types migratoires : humains, bien sûr, animaux et aussi intimes.

Les textes, chaleureux, pleins d'humanisme, n'édulcorent pas cependant la violence des exils forcés et le peu d'attention que beaucoup y accordent:

" Entassés sur des embarcations
juste le poids de la mort
moins lourd
que l'indifférence
pour les faire sombrer"

J'ai beaucoup aimé les textes dédiés aux oiseaux migrateurs, quelques notes en bas des pages précisent même quels pays ils traversent.

Mes poèmes préférés concernent la femme aimée, migration d'un coeur vers un autre, voyage effectué ensemble. Ainsi ces émouvants vers:

" Un jour
l'amour surprend
déracine

nul besoin de bagages
pour marcher
avec juste ton regard
posé sur l'épaule"

Avec des mots simples et justes, imprégnés de tendresse et d'émerveillement, mais aussi d'indignation face à la misère et l'injustice, Jean-Luc Catoir a su me toucher profondément. Merci à lui.



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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Du temps
où les Amérindiens
épousaient leurs terres
les vastes plaines
d'Est en Ouest
haletaient
fumaient
grondaient
à perte de vue
des troupeaux de bisons
vers d'autres pâturages

le fusil blanc
venu d'un autre continent
a ordonné
le silence
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Partir
poursuivre la quête
d'un temps insoumis
mettre dans sa poche
la mémoire de son enfance
les amours perdues

d'un pas léger
sur le chemin de halage
convaincre l'asphodèle
de quitter
l'ombre des morts
se porter
du côté de la joie

chercher
la pierre blanche
où se grave le poème
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Dans la Bible
l'exode d'un peuple
pour aller
vers la Terre promise

Aujourd'hui
des peuples
en débandade
vêtus de peu
scarifiés par les ronces
de la séparation
cherchent
sans trop comprendre
ce que Dieu
leur demande
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L’exil
dans la chambre
aux murs nus
où tremble
la lumière du soir
le regard plonge
au delà de la mémoire
cherche à quatre pattes
le livre posé sur la table
l'infirmière passe
les mots trébuchent
perdent leur sens
avant de former sur le pull-over
un trou
qui ne cesse de s’agrandir
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À folle allure
la bécassine double
migre vers le cours inférieur du Congo
six mille kilomètres
sous le regard ébahi
des défunts
amassés aux portes du ciel
pour les voir passer
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