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EAN : 9782021168723
288 pages
Seuil (01/01/2014)
4.35/5   10 notes
Résumé :
Saamiya Yusuf Omar est née à Mogadiscio en 1991, quelques semaines après le début de la guerre civile. À l’âge de huit ans, avec son ami Ali qui lui sert d’entraîneur, elle commence à courir dans le dédale des ruelles poussiéreuses de son quartier. Et quand la charia imposée par les fondamentalistes de la cellule somalienne d’Al-Qaida l’oblige à s’enfermer sous la burqa, elle continue à courir, la nuit. C’est ainsi qu’en 2008, tenant la promesse faite à son père mor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre, raconté à la première personne, relate le destin tragique de Saamiya Yusuf Omar, sprinteuse somalienne dont la courte vie n'a été qu'un combat pour courir et gagner. Combat contre la pauvreté pour pouvoir s'acheter des baskets et un chronomètre, combat contre les fondamentalistes islamistes qui ont mis son pays à feu et à sang et qui prétendaient l'obliger à courir en burka, combat contre les passeurs et les trafiquants de chair humaine pour atteindre son but, l'Europe, et réaliser ses rêves de victoire.
Toute petite, Saamiya ne rêve que de courir. Elle court autour de sa maison, elle court dans les rues, entraînée par son meilleur ami, soutenue par son père, admirée par sa soeur, conspuée par les fondamentalistes, menacée par les milices. Adolescente tenace, acharnée et guerrière, elle rêve de Mo Farah et enchaîne les victoires d'un bout à l'autre de la Somalie meurtrie par les combats. le comité olympique national finit par la remarquer : on est en 2008, elle part à Pékin, où elle est qualifiée pour les séries du 200 mètres aux cotés de la grande Veronica Campbell. Mais son modeste entraînement n'a pas suffi, elle finit à 10 secondes de la première, et pourtant c'est elle qu'assaillent les journalistes à l'issue de la course, car elle est en une demi-minute, avec son modeste tee-shirt et ses pauvres baskets, devenue le symbole de la femme libre et conquérante.
Après Pékin, elle vise Londres. Mais la Somalie exsangue ne peut rien pour elle et elle tente sa chance en Ethiopie, où, clandestine sans papiers et sans entraîneur, elle doit déchanter.
Le paradis européen prend forme peu à peu, à mesure que se rapprochent les JO de Londres. Saamiya a vingt ans et prépare son voyage à travers l'Ethiopie, le Soudan, la Libye, aidée par sa soeur qui a réussi à émigrer. Elle n'est plus alors qu'une ombre à la merci des trafiquants dans les containers et les camions qui traversent le Sahara, une parmi ceux qui, rêvant d'Europe, réussiront à gagner Tripoli pour peu qu'ils aient une famille qui leur fait parvenir les milliers de dollars que des brigands jamais rassasiés ne cessent d'exiger.
Le rêve de Saamiya prendra fin à quelques encablures des côtes italiennes qu'elle n'atteindra jamais, noyée au milieu de la Méditerranée, quatre mois exactement avant la cérémonie d'ouverture des JO de Londres.
L'auteur a rencontré ceux qui l'ont connue et qui ont cru à son rêve, sa soeur, sa nièce, d'autres clandestines. Il reconstitue avec une précision douloureuse l'histoire d'une jeune femme, qui, née sous d'autres cieux, aurait pu gravir les marches d'un podium olympique.
Je voudrais le remercier d'avoir écrit cette histoire et retracé le destin de celle qui aurait dû être une très grande championne. Ainsi on parlera peut-être davantage de Saamiya Yusuf Omar, pour qu'elle reste un symbole de liberté, d'indépendance, et pour que sa mort n'ait pas été inutile.
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L'histoire de Saamiya a, apparemment, bouleversé le monde en entier en 2012. Pourtant, je n'en avais jamais entendu un mot et ce n'est pas parce que je ne suis pas les Jeux Olympiques ! Aux deux ans, je passe pratiquement deux semaines sur mon divan à regarder sans pause les différentes disciplines. J'adore les J.O. J'adore ce qu'ils représentent. Mais l'histoire de Saamiya m'a échappé comme elle a probablement échappé à plusieurs personnes par chez moi. Je suis donc heureuse de l'avoir découverte avec ce livre.

Au commencement, la petite Saamiya n'a que 8 ans mais elle a déjà une passion pour la course. C'est le seul sport qu'elle peut pratiquer avec si peu de moyens dans un pays en guerre. Je ne connaissais pas du tout la situation en Somalie. Les Somaliens sont divisés en clans et se font même la guerre entre eux. Saamiya a la chance d'être une "Abgal" et non une "Darod" comme son ami Ali. Les Abgal, on les laisse habituellement tranquilles alors qu'on persécute régulièrement les Darod qui sont au bas de la société. le problème de Saamiya pour les Somaliens, c'est qu'elle court comme les garçons, et surtout, sans voile. Une fille qui court "presque nue" et un Darod, dans les rues de Mogadiscio, ça ne passe pas inaperçu malheureusement.

Le destin de Saamiya est infiniment triste et nous connaissons déjà la fin avant d'entreprendre la lecture. Par contre, nous découvrons la force de caractère de cette jeune femme et sa passion pour la course. Je ne connaissais pas non plus les horribles conditions du fameux Voyage de ces gens qui tentent de fuir l'Afrique vers l'Europe. Ce livre est un bel hommage qui m'a touché et informé. Pour ces raisons, je ne peux que le conseiller.
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L'histoire vraie d'une athlète somalienne qui a participé aux Jeux Olympiques à 17 ans avant de fuir son pays en guerre et de mourir noyée en tenant de rejoindre l'Europe.

C'est vraiment touchant, factuel et forcément, mais ce n'est pas un reproche, sans surprise.

Dommage tout de même que le style, très terne et sans aucun élan, gâche un peu l'émotion que l'on peut ressentir en lisant une telle histoire…
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