Julien, jeune français, est coopérant à Madagascar dans une communauté jésuite. Il aide en particulier à la comptabilité de la mission, mais rend aussi d'autres services au gré des besoins.
Dans un style dense au rythme lent et progressif,
Guilhem Causse nous entraîne au coeur de cette mission où service et solidarité riment avec jalousies, mésententes et incompréhensions mutuelles. On y suit Julien, en proie à des doutes et sujet parfois à la lassitude. On y croise les prêtres de la mission, le Père Nirina, le
Père Charles et le Père Krzysztof, figure lumineuse et droite aux côtés des autres plus tourmentées. On rencontre aussi les autochtones, à travers Magda et sa famille ou Alfred, le petit mendiant.
Le roman suit les pensées de Julien, ses questionnements nombreux, ses sentiments évoluant pour Magda, jeune femme touchante et mystérieuse... On lui en demande beaucoup à ce Julien venu pour un temps et qui se retrouve pris au piège des jalousies des uns et des autres, cherchant à comprendre, sans parti pris, remplissant du mieux possible sa mission...et il se débrouille plutôt bien !
Le thème, ou plutôt les thèmes abordés, ne sont pas communs : les doutes et fatigues du coopérant, la foi oscillant entre nuit obscure et expérience spirituelle forte, la générosité faite parfois de maladresses, l'engagement de l'amour et la confiance en l'autre, la rencontre d'une autre culture qui remet en cause ce que l'on croit savoir... Que de questions soulevées, que d'interrogations apparaissant en filigrane de ce texte dense... le but ne semble pas d'apporter des réponses aux lecteurs, mais peut-être plutôt de susciter une prise de conscience de la part d'ombre et de lumière qui habite tout homme sur les chemins souvent tortueux de nos vies.
Je termine par une mention spéciale pour la couverture du livre, épurée et au grain d'une grande douceur, que je trouve parfaitement adaptée et très agréable !
J'ai apprécié ma lecture, et je remercie vivement Babelio et les éditions Salvator pour cet envoi !