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EAN : 9782070368693
252 pages
Gallimard (01/03/2000)
3.77/5   462 notes
Résumé :
"Cette pièce peut passer pour un complément, une suite aux Mains sales, bien que l'action se situe quatre cents ans auparavant. J'essaie de montrer un personnage aussi étranger aux masses de son époque, qu'Hugo, le jeune bourgeois, héros des Mains sales, l'était, et aussi déchiré. Cette fois, c'est un peu plus gros. Gotz, mon héros, incarné par Pierre Brasseur, est déchiré, parce que, bâtard de noble et de paysan, il est également repoussé des deux côtés. Le problèm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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« le diable et le bon dieu », une pièce en trois actes présentée pour la première fois au Théâtre Antoine le 7 juin 1951.
J'ai coutume de dire que pour ma part, je trouve le théâtre de Sartre plus intéressant que le reste de l'oeuvre… Je dois dire que me replongeant dans « le diable et le bon dieu » afin de rédiger cette modeste chronique, je suis bien obligé de reconnaître que cette pièce ne fait pas partie de mes préférées. Et pourtant…

On est dans l'Allemagne du XVIe siècle, lors de la révolte des paysans contre l'Église.
Goetz, le personnage principal - interprété par Pierre Brasseur lors de la création de la pièce - a participé à la rébellion à Worms, en Rhénanie-Palatinat, puis l'a trahie ... Désobéissant aux ordres du clergé, il décide de raser la ville. Pourquoi ? Pour faire le Mal et défier le bon dieu…
Le curé Heinrich - Jean Vilar à l'époque - réussit habilement à convaincre Goetz que le Bien est plus difficile à faire que le Mal. Il en résultera une série de catastrophes…

On le voit, un thème alléchant … Par contre, que la lecture de cette pièce est difficile. Bienheureux, les personnes qui ont pu la voir à sa création avec pierre Brasseur et Jean Vilar.
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Cette pièce se passe dans une Allemagne pseudo-historique, au tout début du protestantisme, à l'époque où l'Eglise catholique plutôt riche affrontait des protestants populistes et exaltés. le personnage principal, Goetz, est au début méchant et fier de l'être, qui défie Dieu, et après qu'on lui a dit que c'était plus difficile, il décide de faire le Bien, sur un pari... Mais il y a plein de personnages, et tous sont confrontés à la relativité du bien et du mal, tous sont forcés de "pactiser", de faire des compromis, de s'interroger sur ce que sont exactement le bien et le mal, dans un cadre personnel ou politique, et surtout sur le rôle de Dieu et du diable là-dedans.

J'ai donc beaucoup aimé. Les réflexions sont très interessantes, mais les personnages ne s'effacent pas pour autant derrière les idées : ils ont de la présence et leurs confrontations ont beaucoup de force.
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Entre le bien et le mal, comment choisir son camp ? le Diable existe-t-il sans l'existence de Dieu ? Dieu s'intéresse-t-ils aux hommes ? Et l'homme ne doit-il pas s'affranchir de sa croyance en Dieu pour choisir son propre chemin ?.
Une pièce en 3 actes pour dénoncer le manichéisme, ce faux dilemme entre le Bien et le Mal et qui s'achève par la déchéance de leur incarnation Dieu et le Diable pour conclure à la seule liberté de l'homme.
C'est toute la philosophie existentialiste et l'athéisme de Sartre qui s'exprime dans cette pièce qui a pour contexte l'Allemagne du xvie siècle, lorsque des paysans se révoltent contre l'Église.
Nasty dirige l'armée populaire et convaincu que l'archevêque dispose de grains, ordonne la prise de l'église, contre les supplications d'Heinrich, un modeste curé qui soutient les paysans mais qui refuse cette attaque.
L'archevêque assassiné, Heinrich se voit confier la clef qui peut permettre à l'armée de Goetz, un bâtard d'une famille noble, de rentrer dans Worms. Heinrich doit décider de laisser les paysans tuer les prêtres ou de laisser entrer Goetz qui veut raser la ville par simple envie de faire le Mal et de défier Dieu.
Puis Goetz par défi à Nasty, décide de se consacrer uniquement à faire le Bien : il distribue ses terres aux paysans, cela déclenchera une guerre ; il se fait le prophète de l'amour, ses adeptes non-violents mourront en martyrs.
Alors, il se retire dans la forêt où il mène une vie d'ermite fou, jusqu'à la visite de Heinrich qui vient juger de sees actes. Goetz, conscient de son échec dans la quête de l'Absolu, affirme que Dieu est mort et que l'homme est seul.
Une pièce qui permet de s'imprégner de la philosophie sartrienne.
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Lue l'année dernière. J'avais adoré Les Séquestrés d'Altona, et voulais me plonger plus avant dans le théâtre de Sartre. Cette pièce relativement peu connue m'intéressait par son titre, je pensais avoir affaire à une sorte de grand dialogue entre le mal et le bien, mais ce n'était pas tout à fait ça. La quatrième de couverture indiquait déjà qu'on aurait un nouveau personnage à la Frantz des Séquestrés d'Altona, Goetz, en permanent questionnement sur lui-même, rien ne pouvait me ravir davantage.

Cette pièce traite vraiment de la question du mal et du bien sur la Terre, comment se situer, pourquoi les accomplir l'un et l'autre... On est loin d'un texte théologique hermétique, c'est ce qu'il y a de bien avec Sartre, son athéisme bien connu évite les références christiques érudites. L'évolution de Goetz, comme celle de Frantz, est celle d'un Hamlet, il se cherche constamment. D'abord monstre sanguinaire, pour incarner le mal absolu sur Terre, il devient ensuite le bien, surtout par amour pour Catherine mais aussi parce que justement, personne n'incarne le bien désintéressé et sincère sur Terre. Sauf que ce dernier constat, très fort, engendre son échec : il ne provoque que méfiance, haine et cruauté autour de lui. C'est bien connu, on profite toujours des plus gentils, plus généreux que soi... Et cela nous mène évidemment à la conclusion de la mort de Dieu, l'inutilité, la vacuité des actes sur Terre dans la perspective d'une portée divine.

Le théâtre de Sartre n'est vraiment pas aussi austère que le reste de son oeuvre, ou du moins, que la réputation du reste de son oeuvre. Ç'est proche de Shakespeare, mais désenchanté, et avec moindre sublimation.
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Et si le bien était plus difficile à faire que le mal ? C'est la question que pose Jean-Paul Sartre dans la pièce de théâtre "Le Diable et le bon Dieu" en 1951.
Pour cela il dresse le décors dans une ville allemande du 16ème siècle.
Alors que l'époque de la Renaissance est marquée par les rébellions de paysans contre l'Eglise, le terrible et sanguinaire Goetz assiège la ville de Worms avec son armée. Il est bâtard d'une mère noble et d'un paysan et se venge en prenant un plaisir fou à faire le mal, les vies humaines n'ayant aucun sens à ses yeux. D'ailleurs, allié avec l'Archevêque, il n'hésite pas à provoquer la mort de son frère Conrad, l'héritier légitime. Pourtant, au moment où il souhaite anéantir la ville, le prêtre Heinrich lui dit qu'il est incapable de faire le Bien. Par défi, il décide d'être profondément humain pour tester la réaction des hommes.
J'aime beaucoup Sartre et son théâtre engagé et cette pièce propose une réflexion intéressante sur le Bien et le Mal, même si l'approche est un peu complexe. Il faut dire aussi que Sartre n'oublie pas les personnages féminins bien que leurs rôles soient secondaires. Il ne me reste plus qu'à voir cette pièce jouée au théâtre mais j'ai l'impression qu'elle est rarement montée même si Daniel Mesguich l'a fait en 2001 pour fêter le cinquantième anniversaire de la mort de Louis Jouvet, son premier metteur en scène.


Challenge Nobel illimité
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Citations et extraits (93) Voir plus Ajouter une citation
Mais que me font les hommes ? Dieu m'entend, c'est à Dieu que je casse les oreilles et ça me suffit, car c'est le seul ennemi qui soit digne de moi. Il y a Dieu, moi et les fantômes. C'est Dieu que je crucifierai cette nuit, sur toi et sur vingt mille hommes parce que sa souffrance est infinie et qu'elle rend infini celui qui le fait souffrir. Cette ville va flamber. Dieu le sait. En ce moment il a peur, je le sens; je sens son regard sur mes mains, je sens son souffle sur mes cheveux, ses anges pleurent. Il se dit "Goetz n'osera peut-être pas" - tout comme s'il n'était qu'un homme. Pleurez, pleurez les anges : j'oserai. Tout à l'heure, je marcherai dans sa peur et dans sa colère. Elle flambera : l'âme du Seigneur est une galerie de glaces, le feu s'y reflètera dans des millions de miroirs. Alors, je saurai que je suis un monstre tout à fait pur.
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Je cite

Refuse ce monde qui ne veut pas de toi ! Fais le mal :
tu verras comme on se sent léger " dit Goetz à Heinrich


Le silence, c'est Dieu. l'absence, c’est Dieu. . Dieu n'existe pas… Je nous délivre.
Plus de Ciel, plus d'Enfer ; rien que la terre..
Si Dieu n'existe pas, plus moyen d’échapper aux hommes. »

-" Pourquoi faire le mal ?"
-"Parce que le bien est déjà fait ".
-"Qui l'a fait ?"
-"Dieu le Père. Moi, j'invente... "

-" Tu prends beaucoup de peine pour rien, fanfaron du vice !
Dieu a voulu que le bien fût impossible sur terre. Tout le monde fait le mal… "


" Dieu m'entend, c'est à Dieu que je casse les oreilles…
Il y a Dieu, moi et les fantômes.
C'est Dieu que je crucifierai cette nuit [ en massacrant la ville]
parce que sa souffrance est infinie et qu'elle rend infini celui qui le fait souffrir "


"" Ne levez pas les yeux, le ciel est vide. Les anges sont au travail sur terre ;
ils s'acharnent sur le camp ennemi …
l'ange du Choléra celui de la peste, de la faim et de la discorde "

------ Voila des citations qui vont pas plaire a tous mais bon la piece en est remplies !! Il ne faut pas oublier que Sartre était athé , en écrivant cette pièce il devait réfléchir . Qui choisir le Bien ou le Mal ???
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Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent.
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Gœtz : Inutile, oui. Inutile aux hommes. Mais que me font les hommes ? Dieu m'entend et c'est à Dieu que je casse les oreilles et ça me suffit, car c'est le seul ennemi qui soit digne de moi. Il y a Dieu, moi et les fantômes. C'est Dieu que je crucifierai cette nuit, sur toi et sur vingt mille hommes parce que sa souffrance est infinie et qu'elle rend infini celui qui le fait souffrir. Cette ville va flamber. Dieu le sait. Et en ce moment, il a peur, je le sens ; je sens son regard sur mes mains, je sens son souffle sur mes cheveux, ses anges pleurent. Il se dit « Gœtz n'osera peut-être pas » — tout comme s'il n'était qu'un homme. Pleurez, pleurez les anges : j'oserai. Tout à l'heure, je marcherai dans sa peur et dans sa colère. Elle flambera : l'âme du Seigneur est une galerie de glaces, le feu s'y reflétera dans des millions de miroirs. Alors, je saurai que je suis un monstre tout à fait pur.
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L'ennui avec le Mal, c'est qu'on s'y habitue, il faut du génie pour inventer.
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Le livre est disponibles sur editions-harmattan.fr : https://www.editions-harmattan.fr/livre-sartre_et_les_psychanalyses_essais_cliniques_claude_lorin-9782336414836-78338.html ___________________________________________________________________________
Jean-Paul Sartre fut l'instigateur d'une forme de psychanalyse existentielle originale peu discutée jusqu'alors. Il existe actuellement de nombreuses techniques de psychothérapie et il n'est pas toujours facile de s'y retrouver. Aussi, l'auteur résume-t-il ici dix principales formes de psychanalyse pratiquées dans le monde, y compris la psychanalyse existentielle de Sartre dont il s'est inspiré dans diverses situations cliniques à l'hôpital psychiatrique. Ces recherches innovantes, qui nous révèlent un « autre Sartre », relèvent ici de l'hommage et du devoir de mémoire et remettent en question certains concepts orthodoxes dominants. Elles portent aussi un regard critique sur cet ensemble très hétéroclite depuis ses tout débuts que l'on nomme à tort « La » psychanalyse.
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Bonnes lectures !
Crédit : Ariane, la prise de son, d'image et montage vidéo
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