Qui ne connait pas Pithiviers et l'histoire douloureusement
célèbre de ce camp. Je ne sais pourquoi mes lectures m'y ramènent toujours...
Dans ce livre ce sont les mots de
Rolande Causse qui amorcent L'histoire. Quatre pages pour dire les souvenirs d'une femme âgée, jeune maman elle habitait face à ces baraquements où l'imaginable a été le bref quotidien de ces femmes et enfants.
le convoi des mères c'est celui qui fera disparaitre ces femmes à Auschwitz...puis les enfants abandonnés de tous.
Gilles Rapaport dessine à gros traits sombres des visages, des corps. Comme des esquisses aux yeux immenses pour dire l'innommable et la terreur... Les hommes armés sont menaçants, disproportionnées, terrifiants.
Quelques pages sont intercalés. Extrait de registres tronqués...Et puis 4 photos d'enfants sur des calques.
Inutile de dire que c'est un album éprouvant.
D'autant plus qu'au fil des pages, le camp se vide.
Il y a des larmes, des cris muets et des barbelés dans ces pages. Il y a aussi aucun espoir.
"16 août : sur mon carnet un seul mot : pitié !"