AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,8

sur 1147 notes
Quand on rencontre Hannelore Cayre, on comprend mieux la jubilation qui a dû présider à l'écriture de ce livre. Il y a un mélange d'impertinence et de provocation dans son petit sourire et ses yeux grands ouverts qui vous fixent avec une lueur vaguement narquoise. Alors comme ça, les lecteurs trouvent son héroïne courageuse ? Cette Prudence Portefeux qui agit en toute illégalité et toute immoralité au nez et à la barbe de son employeur, le Ministère de la justice... Eh oui. C'est effectivement ce qui marque lorsqu'on referme ce polar qui se lit d'une traite : on est tous derrière Prudence, comme si elle osait à notre place franchir les lignes jaunes (et très jaunes quand même !).

Prudence Portefeux est une femme à la cinquantaine un peu fatiguée, usée par des années de labeur pour faire vivre sa famille après la mort de son mari terrassé par un AVC dans la fleur de l'âge. Grâce à sa connaissance parfaite de la langue arabe, Prudence travaille pour la justice en tant que traductrice des comptes-rendus d'écoutes téléphoniques. Un métier apprend-on au passage qui ne bénéficie pas d'un statut officiel, les traducteurs étant donc payés au noir, au temps passé (statut qui vient d'être modifié en février 2017 nous précise l'auteur). Prudence multiplie donc les heures afin de payer les mensualités de l'EPHAD où est hébergée sa mère, invalide. le jour où elle s'aperçoit que la mère de l'un des délinquants dont elle traduit les conversations travaille justement dans cet EPHAD, Prudence va basculer de l'autre côté et prendre sa revanche sur toutes ses années de galère. Elle va mettre à profit le temps d'avance que son statut lui octroie sur les policiers en matière de suivi des transactions de cannabis... Bientôt, le petit milieu la connaît sous son nouveau nom de scène : La daronne.
Bien sûr, la connaissance du milieu judiciaire - Hannelore Cayre est avocate pénaliste - permet à l'auteure de mener son lecteur dans les arcanes du système avec une simplicité agréable qui évite les prises de tête. Il y a des failles, il suffit de les exploiter. Mais ce n'est pas le seul intérêt de ce polar malin qui met en évidence les réalités auxquelles cette génération est confrontée. Première génération à devoir supporter les charges de parents qui vivent certes plus vieux mais dans des conditions nécessitant de lourds investissements. Pour une majorité d'entre eux, c'est inhumain. Il y a donc plusieurs mondes qui coexistent, celui de l'argent facile, des truands et des petits caïds et celui des pauvres hères qui triment pour payer les études de leurs enfants et les maisons de retraite de leurs parents. Pas étonnant qu'on éprouve de l'empathie pour cette daronne qui endosse à sa façon une partie des habits de Robin des Bois.

Il faut dire qu'elle a des sacrés gènes, Prudence... La plongée dans son enfance, la lecture du pedigree de ses parents permettent de mieux comprendre au fil de la lecture pourquoi elle donne soudain l'impression d'avoir fait ça toute sa vie. C'est d'autant plus savoureux d'entendre l'auteure expliquer qu'elle s'appuie sur des éléments autobiographiques pour décrire l'enfance de son héroïne.

On a donc une excellente idée de départ, une héroïne pas piquée des hannetons, un décor plus vrai que nature, des personnages sacrément bien dessinés (les caïds... un régal !), mention particulière pour le background de la communauté chinoise de Belleville qui devient peu à peu un élément important du dispositif narratif. D'ailleurs, le personnage de Madame Fo plait tellement aux lecteurs que l'auteure songe à en faire le sujet de son prochain roman.

Vous savez ce qu'il vous reste à faire... Vous verrez, c'est un bon gros kif de lecture qui vous donnera plein de mauvaises idées, et vous n'en aurez même pas honte.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          172
La Daronne, c'est Patience Hortefeux, une traductrice et interprète judiciaire qui a trimé toute sa vie pour élever ses 2 filles. Elle doit maintenant aussi assurer le règlement des factures onéreuses de l'Ehpad de sa mère. Patience passe ses journées à traduire les conversations téléphoniques en arabe de dealers de shit. Elle a toujours été discrète et travailleuse. Une petite main du système judiciaire pour lequel elle a toujours travaillé au noir.

Elle arrive à un âge où l'on se questionne sur la vie accomplie. Les rêves de grandeur de son enfance trouble n'ont pas été assouvis. Patience décide alors, grâce à ses écoutes judiciaires, de détourner une énorme cargaison de cannabis. Elle veut assurer l'avenir de ses filles et se garantir une fin de vie flamboyante. Elle endosse donc le rôle de la Daronne, une dealeuse haute en couleur.

J'ai d'abord découvert l'adaptation cinéma de ce livre, ce qui m'a donné envie de lire le récit original. Je n'ai pas été déçu. Un personnage principal attachant et plein de contradiction. Un écrit qui utilise un langage imagé et un humour appréciable. Une lecture délectable.
Commenter  J’apprécie          160
Que les amateurs de finesse se détournent de ce livre ! Hannelore Cayre écrit à tombeau ouvert et ne fait pas dans la dentelle. le personnage de Patience Portefeux, dite La Daronne une veuve désargentée est truculent. de la maison de retraite au commissariat, l'intrigue est ponctuée de rebondissements, prête à passer en bobine pour un excellent divertissement de 7 à 77 ans. Quel bonheur de lire ce polar à l'humour acide où forces de l'ordre comme bandits sont traités à la même enseigne. Je préconise cette lecture à tout autre expédient afin de passer une bonne nuit comme une bonne journée !
Commenter  J’apprécie          160
Un bonheur de lecture : ce polar à la première personne nous embarque dans la vie de Patience, traductrice judiciaire qui change brutalement de vie. le ton est acide, drôle souvent, et ne fait aucune concession à la bienpensance moralisatrice. Il permet de dresser un portrait de notre époque, et balaye des sujets aussi divers que la vie en EHPAD, l'égalité républicaine et l'injonction à l'amour maternel. Bref, Patience dézingue toutes nos certitudes et nous invite à regarder en face nos contradictions et celles de notre époque. En même pas 130 pages !
Commenter  J’apprécie          160
« La Daronne » est le croisement d'une idée et d'un personnage, tonifié par l'humour et une ironie parfois acide. Hannelore Cayre présente un court roman dont le rythme est égal à la détermination de Patience Portefeux, traductrice judiciaire en langue arabe. Une vie professionnelle payée au noir, la charge financière de sa mère placée en EPHAD.. la poussent à exploiter une information improbable, recueillie lors d' une écoute téléphonique : avertir un réseau de dealers d'une intervention imminente de la police, retrouver la cargaison, organiser un trafic… L'histoire vaut par la description sans fard et avec humour de la vie dans les EPHAD, le langage codé et imagé des messages des dealers, la froide résolution de Patience Portefeux à planifier son trafic. L'intérêt est maintenu par ce cocktail dosé par un rythme cinématographique et une écriture efficace.
Commenter  J’apprécie          160
Insta: https://www.instagram.com/druspike/
Facebook: https://www.facebook.com/Les-lectures-de-druspike-1848209112084092

J'ai acheté ce livre par hasard, 30cts à Leclerc occasion, je ne connaissais pas l'autrice et ne savais pas de quoi parler le livre (Je ne lis pas les 4ème de couv). Mais j'aime beaucoup ce que publie Points et puis en plus c'est un tout petit livre donc pas de gros risques !
De quoi ça parle ? « On était donc fin juillet, le soleil incendiait le ciel ; les Parisiens migraient vers les plages, et alors que j'entamais ma nouvelle carrière, Philippe, mon fiancé flic, prenait son poste comme commandant aux stups de la 2e dpj.

– Comme ça on se verra plus souvent, m'a-t-il dit, réjoui, en m'annonçant la nouvelle deux mois auparavant, le jour de sa nomination.

J'étais vraiment contente pour lui, mais à cette époque je n'étais qu'une simple traductrice-interprète judiciaire et je n'avais pas encore une tonne deux de shit dans ma cave. »

Comment, lorsqu'on est une femme seule, travailleuse avec une vision morale de l'existence… qu'on a trimé toute sa vie pour garder la tête hors de l'eau tout en élevant ses enfants… qu'on a servi la justice sans faillir, traduisant des milliers d'heures d'écoutes téléphoniques avec un statut de travailleur au noir… on en arrive à franchir la ligne jaune ?

Rien de plus simple, on détourne une montagne de cannabis d'un Go Fast et on le fait l'âme légère, en ne ressentant ni culpabilité ni effroi, mais plutôt… disons… un détachement joyeux.

Et on devient la Daronne
Ce livre est une véritable pépite ! C'est un roman noir, extrêmement bien écrit et hyper addictif . le personnage de Patience est hyper attachant, badasse et drôle !
L'autrice nous embarque direct dans la vie de Patience, née trop tard, née fille alors que son père attendait clairement un garçon, qui va grandir aux côtés d'un père PDG sans scrupules qui apportera à sa famille tout ce dont ils ont besoin ! Mariée et veuve assez tôt Patience aura sacrifié sa vie pour le bonheur de ses 2 filles et se retrouve à 53 ans, sans grand avenir, traductrice-interprète pour le compte de la PJ, elle sait qu'elle n'aura le droit à rien le jour où on ne fera plus appel à elle !
Jusqu'au jour où lors d'une écoute elle reconnaît une des personnes au bout du fil, Patience et son grand coeur voudra les aider et de fil en aiguille la Daronne va naître !
J'ai adoré l'histoire, les personnages, la plume de l'autrice … Tout m'a plu dans ce roman noir sociétal, piquant et bourré d'humour ! Et qui en plus se lit d'une traite parce qu'il ne fait que 176 pages !
Je recommande à 100% et je me ferais plaisir en replongeant dans d'autres romans de l'autrice !
Note 10/10 COUP DE COEUR
Commenter  J’apprécie          160
Patience Portefeux, quinquagénaire traductrice de l'arabe pour le ministère de la justice.
Son Nounou, lorsqu'elle était enfant, lui a enseigné cette langue. Issue d'une richissime famille dont la fortune vient d'affaires plus ou moins légales, elle ne garde pas pour son père un souvenir ému, peu s'en faut! et sa mère en EHPAD lui cause bien des soucis.
A force de traduire et de transcrire des écoutes entre petits dealers et grands bandits, elle tombe sur une affaire juteuse et passe du côté des hors la loi.
Surnommée la Daronne, elle va se faire impunément une fortune à son tour .
Je n'ai pas été emballée par l'histoire, et je n'ai pas réussi à m'attacher à ce personnage amoral.
L'écriture est pourtant assez fluide et très ironique, voire cynique.
Commenter  J’apprécie          150
Elle pourrait être votre voisine de palier ou cette femme qui vous talonnait tout à l'heure à la caisse du supermarché, votre collègue de travail peut-être…

Qu'est-ce qui peut bien pousser une veuve de 53 ans à vendre des centaines de kilos de shit ? On a coutume de dire que l'occasion fait le larron, et l'histoire de Patience Portefeux, c'est une occasion en or qu'elle ne pouvait pas laisser passer et qui a fait d'elle… la Daronne.

Traductrice judiciaire – elle retranscrit de l'arabe au français les écoutes téléphoniques de la police –, Prudence a fait un beau mariage, mais s'est trouvée veuve quelques années plus tard, avec deux filles à élever. Aujourd'hui « déclassée », elle se serre la ceinture pour couvrir les frais d'EHPAD de sa mère qui brame en yiddish toute la journée et la reconnaît à peine. On est loin de ses rêves d'enfant de « collectionneuse de feux d'artifice ». Une enfance particulière, entre une mère dépressive et un père PDG d'une boîte de transport, qui a vite compris que la drogue et les armes rapportaient plus que les déménagements.

Arrive cette affaire qu'on lui confie : une famille de trafiquants marocains qui a prévu de faire entrer en France une quantité astronomique de cannabis de qualité premium et pour lesquels, malgré elle, elle éprouve une certaine affection. Ni une ni deux, elle s'incruste dans la vie de ces gens qu'elle ne connaît pas et s'empare du chargement échoué au milieu de nulle part. Flanquée d'un ex-chien de flic baptisé ADN et affublée de fausses lunettes Chanel, à partir de maintenant, c'est elle qui va approvisionner le Tout-Paris.

J'avais entendu beaucoup de bien de ce roman, mais je ne pensais pas me laisser à ce point prendre au jeu et éprouver une telle sympathie pour le personnage. Patience Portefeux, elle en a dans le pantalon, croyez-moi ! Elle est irrésistible, tant par sa malice que par son cynisme et l'autodérision dont elle use et abuse. Elle porte à elle seule ces 190 pages (oui, c'est presque trop peu), intercalant les souvenirs d'une famille aussi bancale que décalée entre deux deals qu'elle gère d'une main de maître. Ma crainte était d'avoir affaire à des clichés de racailles, mais l'auteur a fait dans la finesse. le style mordant d'Hannelore Cayre fait de chaque scène un moment d'anthologie du roman noir, il n'y a jamais un mot de trop, tous les éléments de l'histoire s'imbriquent à merveille sans jamais tomber dans la caricature. Derrière l'humour grinçant, il y a beaucoup de vérités, dont la triste survie des personnes âgées dans les établissements spécialisés qui coûtent une blinde. Ce que j'aurais fait à la place de Patience ? Pareil, sans hésiter. Son pragmatisme et son désir de justice la rendent tellement attachante. On parle d'une trafiquante de drogue, certes, mais je vous mets au défi de ne pas la soutenir dans son entreprise. Fatiguée de panser ses plaies, la ménagère de plus de cinquante ans met les pieds dans le plat et la morale à mal, et on lui tire son chapeau.

La Daronne a-t-elle un défaut ? Non : original, décoiffant, émaillé de bienveillance et d'humanité, le ton est juste, la narration habilement travaillée. Difficile d'être surpris à mesure que les polars et thrillers en tout genre vous passent entre les mains, et je peux vous dire que c'est l'un des meilleurs que j'ai lus ces dernières années – il m'a vraiment fait de bien, ce bouquin, les prix qu'il a reçus sont largement mérités ! J'ai hâte de le voir sur grand écran, avec Isabelle Huppert dans le rôle-titre.
Commenter  J’apprécie          150
Hannelore Cayre retrouve avec ce livre le style, la légèreté et le rythme de son premier roman Commis d'office. Cayré avait décrit le quotidien de Christophe Leibowitz, un avocat commis d'office qui franchissait les lignes rouges. Voici son pendant, centrée sur Patience Portefeux, une traductrice en justice, interprète en langue arabe, la cinquantaine, coincée dans son pauvre quotidien, qui entrevoit l'opportunité de faire basculer son destin, lorsqu'un convoi de stups est largué dans la nature par un trafiquant traqué par la police.
Elle sait que ce gros stock de shit est quelque part dans la Beauce, soigneusement empaqueté. Elle a les moyens de le récupérer. Maintenant, il va lui falloir le revendre. Pas de problèmes pour connaître les réseaux, elle les a décortiqué de part son métier. Mais il va falloir s'imposer, mener sa barque en solo, et devenir la Daronne, fournisseur et manipulateur de dealers au QI famélique.
Un tournant pour cette femme, qui avait élevé seule ses enfants et qui subissait la lente déchéance en EPAH de sa mère juive autocentrée. Autant dire que l'argent qui enfin arrive vient combler bien des manques, à commencer par le trou financier que constitue le maintien en résidence médicalisée de sa mère.
Patience va devoir utiliser tout ce que sa vie lui a appris pour s'imposer dans ce nouveau rôle.
Depuis ses débuts fracassants, Hannelore Cayré s'était perdue dans la boisson (le cognac de Ground XO), et je n'attendais plus trop de renouvellement de se part. Ce petit polar bien sympathique la remet en lumière.
Au passage, elle rappelle la situation ubuesque des traducteurs – interprètes et autres experts judiciaires, payés par l'État à la tâche, mais sans que cet employeur ne daigne s'acquitter des cotisations sociales et des pensions de retraite.
Voilà un bon polar français, dynamique, savoureux et truculent. Une excellente lecture d'été.
Commenter  J’apprécie          151
La daronne nous salue bien.
Dès qu'on aborde aux premières lignes du soliloque de la daronne, on est hameçonné et chaque contorsion d'aise ferre davantage le crochet dans la chair. Inutile de résister, mieux vaut laisser le débit filer et nager dans les eaux troubles des vies à la dérive. Patience Portefeux, la bonne mère naufragée, sait de quoi elle parle et où elle va dès lors où elle prend conscience que sa destinée de loser peut être corrigée avec de la chance, de l'audace, du calcul et de l'investissement personnel. Travaillant sur écoutes, la daronne traduit l'arabe des dealers et autres trafiquants pour le compte de la police. Arrive l'instant de la bascule, de l'opportunité à empoigner qui transformera Madame Portefeux en daronne. Il faut la saisir avec le chargement idoine. Après, elle devra mettre en place les réseaux alors que le terrain est miné par les caïds, les flics et tous les grains de sable en suspens au-dessus des rouages les mieux huilés.
Perdu dans une boîte à livres de la campagne lotoise, « La daronne » ne pouvait briller par son titre insignifiant, sa couverture terne, son auteur inconnu. La main fut pourtant heureuse car sitôt l'entame faite, l'intérêt du bouquin sautait aux yeux. le style est accrocheur. Entre abattement, amoralité et abandon, l'humour s'y niche, la lumière s'y love, l'espoir s'immisce. L'auteur développe de la tendresse pour ses personnages, de l'empathie pour les invisibles. Des comparaisons surprennent et font réfléchir. Ainsi, quand le père de Patience a créé son entreprise de transport routier international vers les pays de « merde », ses chauffeurs devaient sortir d'au moins quinze ans de prison car il fallait « accepter de rester enfermé dans la cabine de son camion sur des milliers de kilomètres et défendre son chargement comme s'il s'agissait de sa vie ». Rares sont les auteurs qui abordent la fin de vie dans les EHPAD avec lucidité, compassion et verve. Les contacts entre la daronne et les dealers sont palpitants et désopilants, au corps défendant d'un système sociétal déliquescent. Malgré la noirceur du propos, les bonnes âmes courent toujours les ruelles malfamées. Hannelore Cayre est un écrivain remarquable.
Commenter  J’apprécie          140




Lecteurs (2214) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2879 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}