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3,8

sur 1143 notes
La Daronne se dévore en une bouchée mais n'a rien d'un Big Mac, aussitôt avalé, aussitôt oublié.

Avocate pénaliste, Hannelore Cayre apporte un souffle original dans l'univers noir et polar. Cela tient surtout à sa narratrice, Patience Portefeux, la cinquantaine et traductrice judiciaire pour l'arabe. Sa façon de narrer sa vie et ses soudaines mésaventures oscillent entre amertume et constat glacial. Avec une touche d'humour noir et ironique qui grince agréablement sous la dent (oui, l'image peut paraître hasardeuse).

En moins de deux cents pages, on découvre une réalité assez sordide du monde des Stups parisien. le regard de Patience est sans concession ni scrupule sur le monde actuel. Il faut dire qu'elle a de qui tenir... Et qu'elle a de quoi ne pas tout voir avecun filtre rose bonbon. Rien que sa mère...

Le style sonne juste. La transcription des conversations entre dealers apporte un surcroît de véracité à l'univers mis en scène.  C'est drôle façon mordant et très très incisif.

Une auteure à découvrir et à suivre avec intérêt et plaisir.
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Après une enfance dorée dans une famille aux activités louches, puis une vie de couple prématurément interrompue par le décès de son époux, Patience Portefeux gagne sa vie comme traductrice pour le Ministère de la Justice. Sa connaissance de l'arabe l'amène ainsi à jouer les interprètes lors de procès de dealers, ou à traduire les discussions téléphoniques de trafiquants placés sur écoute. La vie de Patience est donc plutôt paisible. Lorsque l'occasion d'en modifier le cours se présente, elle n'hésite pas et fait preuve d'un esprit d'initiative inattendu, pour le plus grand bonheur du lecteur.

Le portrait que Patience dresse d'elle-même n'est pas flatteur. Le lecteur s'attache cependant à cette quinquagénaire oursonne qui porte sur le monde un regard à la fois lucide et désabusé.
Certaines de ses expressions sont pleines d'humour, et quelques situations ne sont pas en reste.
Par l'ironie, l'auteur critique la manière dont les personnes âgées sont traités dans notre société, notamment dans les Ehpad, de manière malheureusement très réaliste.
Elle présente aussi certains aspects intéressants du marché de la drogue et du système judiciaire.
Ces sujets graves sont traités de manière à la fois légère et sérieuse.

Un livre très agréable.
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Ne boudons pas notre plaisir avec ce thriller français original et drôle et qui bouscule les codes habituels !

Patience ,Veuve Portefeux , après une enfance auprès d'un père pied noir aux activités juteuses mais illégales , un mariage heureux mais vite abrégé par le décès de son époux , se retrouve à 53 ans à se creuser la cervelle pour payer la pension de sa mère âgée dans un EPAD alors que ses deux filles viennent à peine de quitter le giron maternel ...

Comme elle a une bonne connaissance de l'arabe, elle devient traductrice judiciaire et s'occupe principalement d'affaires de drogue mais le boulot est payé au noir et en plus fort mal.

Coup de baguette magique de Hannelore Cayre , alors que Patience , entre son boulot peu gratifiant au tribunal et ses allers-retours sinistres et démoralisants  à l'EPAD ,commence à trouver un gout amer à l'existence  , l'histoire prend un tout autre tournant , les zygomatiques se décrispent vraiment lorsqu'elle décide sur un coup de tête , de récupérer le magot que les dealers , dont elle suit les conversations, sont obligés de larguer dans la nature ! 

Bon moment de détente même si certains thèmes abordés comme la difficulté à la fois sentimentale et financière d'accompagner ses parents âgés , ancrent ce roman dans le quotidien sans artifice , l'auteur déjoue avec humour et un style direct les pièges de la facilité et de la vulgarité  !
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Une daronne qui envoie du lourd dans un roman poids plume.

Passeuse de mots pour la maréchaussée, Lunettes over-sized (trendy à mort on te dit), gouaille in-testable, sapée comme jaja, cabot au physique douteux mais à la truffe d'or, pédigrée de crapule++, notre héroïne a pas le time, la 50aine arrive au galop et va falloir se la remuer pour ne pas finir comme maman, l'autre, celle en EPAHD avec le Q.I de haricot vert.

Je m'arette la sur l'topo parce que je ne veux pas gâcher le plaisir de lecture, et que ça se fait pas de poucav' sur la Daronne.

Plume très efficace car moderne : elle cite Orelsan aussi bien que Baudelaire, petit réference subtile au Pastafarisme, on ne s'ennuie pas un seul instant, une fois le portrait brossé, ca part cash, je dirais même plus, c'est ti-par Bernard.

La Daronne en plus d'etre un petit polar aux petits oignons qui ne manque pas de cynisme, d'humour, et de petites coupures, c'est aussi un hommage à la femme, qu'elle frise la décote à l'argus ou qu'elle soit clairement décatie, l'auteure nous pose ici des femmes qui en jètent sévère. Petit coup de coeur pour l'actualité du récit qui pose aussi sur le tapis quelques problèmes de société devant lesquels ont envierait les oeillères de n'importe quel canasson.

J'ai aimé cette Daronne presque autant que j'aime la mienne d'ou la demi-étoile manquante.

Hannelore, mon banquier va encore raler, va falloir que je mette un coup de surin dans mon p'tit RSA donc si tu pouvais me lacher un petit ticket de 50 balles pour que je puisse m'offrir ta bibliographie je ne refuserais pas.. Allez soit une chouette daronne et délèste toi de quelques pesetas pour mon argent de poche... Ton histoire multiculturelle aux fines herbes, resine et femmes fortes m'ont rendu addict.


Petit message à caractère informatif pour les babélionautes qui oseraient critiquer la daronne, n'oublions pas que c'est elle qui a changé nos couches.




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Patience Portefeux, la cinquantaine, veuve et mère de deux filles, est interprète en langue arabe auprès du tribunal à Paris. Son quotidien, l'interprétation lors des gardes à vue, des interrogatoires, à toute heure du jour ou de la nuit, le tout sans statut juridique et payée au noir par le Ministère de la Justice...Elle a une vision toute personnelle de sa mission, prenant, quand les prévenus sont sympathiques, quelques libertés dans sa retranscription lors des entretiens et autres reconstitutions. Quand, à la suite d'écoutes qu'elle retranscrit, elle apprend qu'un chargement de drogues doit être intercepté, elle intervient et se lance en free-lance pour gérer la cargaison et trouver des contacts pour fourguer la marchandise et, forçant le respect des petits trafiquants, devient La Daronne
Quel roman, et quelle narration, à la fois caustique et sarcastique, Hannelore Cayre (que l'on peut voir sur la photo de couverture) se saisit de l'aventure de son héroïne quinqua, pour à la fois illustrer les dessous de la justice dont elle dénonce l'hypocrisie en matière de respect du droit du travail et surtout avec humour et sur un ton politiquement incorrect, pour aborder mine de rien, une foultitude de problèmes sociétaux, la prise en charge des personnes âgées dans les EPHAD, les jeunes maghrébins de deuxième génération, diplômés mais restant au chômage, les difficultés des mères de famille pour élever les enfants seuls, le deuil de la perte d'un mari et la nécessité d'avancer seule ....
La Daronne est un roman intelligent, original et plein d'humour, incarné par une femme qui s'est blindée pour s'adapter au système et l'utiliser pour sa survie avec un peu de cynisme...
Après Commis d'office, Hannelore Cayre récidive brillamment. A lire absolument.
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Un polar sur un fond de satire social, un style vif et efficace et d'un cynisme redoutable.
Hannelore Cayre, dont je découvre l'écriture, est sans concession avec la religion, avec les vieux, et surtout avec le monde de la justice. Elle n'y va pas quatre chemins pour dénoncer la corruption qui sévit dans ce milieu qu'elle connait bien; j'ai découvert ainsi que les traducteurs, embauchés par le ministère de la Défense et sur lesquels reposent, dans certaines affaires, notre sécurité nationale, sont payés au noir, et ne sont ni plus ni moins que des travailleurs clandestins sans aides ni sécurité sociales ni retraite. C'est complètement dingue, et plutôt effrayant aussi.
La Daronne est une histoire surprenante, poignante, qui donne à réfléchir. L'auteur met en scène une quinqua, Patience, qui vit seule, et qui tente tant bien que mal de joindre les deux bouts, d'accumuler quelques sous pour mettre ses deux filles à l'abri du besoin, et payer l'Ehpad de sa mère atteinte d'Alzheimer et sombrant dans la folie, une travailleuse sans faille au service de la justice française, elle est une traductrice (français-arabe) très réglo ... jusqu'au jour où elle bascule du côté obscur, rattrapée par son passé, un passé que l'on découvre par petites touches, une enfance "bercée" par les trafics glauques et l'argent sale. Patience va s'attacher à une famille de trafiquants, placés sur écoute et dont elle traduit les dialogues, et s'embarquer, nous embarquer dans une spirale étourdissante, au coeur d'un trafic de drogue absolument ahurissant. On assiste à la transformation de cette quinqua, qui nous semblait jusque là anéantie, dépassée, misérable, effondrée, et qui va se révéler forte, entreprenante et d'une vivacité inimaginable. Et le roman vire alors au noir.
L'écriture est cash, le rythme enlevé, l'humour mordant. A savourer sans modération !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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On sent l'identification de l'autrice à son héroïne. Je me demande jusqu'à quel point. Une bonne lecture en compagnie de cet excellent personnage qu'est La Daronne. Elle est drôle, courageuse en plus d'être téméraire. Des passages profonds de réflexion, de cynisme brutal écrit d'une plume simple et captivante. C'est court et c'est parfait comme ça. je recommande.
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La Daronne, c'est Patience, veuve Portefeux, traductrice-interpète "arabe-français" pour la justice. Elle en a assez de sa petite vie de misère et profite d'une occasion inespérée pour s'immiscer dans cette pègre qu'elle passe ses journées à écouter, mais qu'elle connait bien par rapport à son enfance peu conventionnelle. C'est comme ça que de veuve rangée, deux enfants, une mère mourante, Patience est devenue "la daronne".

La Daronne, c'est l'illustration de "l'occasion fait le larron" et des "pourquoi pas moi?". La trame du roman est simple, efficace et amorale à souhait.

Le plus jubilatoire sans doute, ce sont les pensées très pragmatiques, voire cyniques de Patience. Quand on sait que Hannelore Cayre est elle-même avocate pénaliste, toutes ces petites sentences égrainées tout au long du roman sont d'autant plus savoureuses. Et dans ce contexte, c'est avec une certaine joie, qu'on lira dans les remerciements de fin, que l'auteur taira le nom des traducteurs-interprètes du Palais de Justice de Paris "pour qu'ils puissent continuer à travailler".

La Daronne, c'est un vrai petit bijou de noirceur et de cynisme saupoudré d'un certain humour que n'auraient pas dénié certains anglais.
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J'ai adoré l'humour noir de cette daronne !
Notre héroïne, interprète en langue arabe pour des affaires judiciaires (principalement pour des trafics de stups), décide un jour de franchir la ligne rouge et de profiter de ses connaissances sur le milieu et sur la planque d'une grosse cargaison.
Cela donne un polar extrêmement drôle et politiquement incorrect !
L'auteur nous brosse un portrait au vitriol des dealers (globalement dépourvus de cerveaux) mais aussi de la police (de braves types pas très fins) ! L'intrigue est plutôt réaliste et bien ficelée même si elle est un peu courte et j'aurais apprécié une histoire un peu plus fournie.
C'est enlevé, rafraîchissant, et vraiment drôle, bref, une vrai antidote à la morosité !
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Bon, je l'avoue... je ne connaissais rien de l'histoire et encore moins de l'autrice avant de commencer mon écoute... Il avait seulement le mérite d'être l'un des seul audiolivre disponible à ma bibliothèque que je n'avais pas encore loué. Et la couverture n'est pas très tentante non plus.. Mais comme quoi... quand nous avons pas d'attentes, on ne peut qu'être agréablement surpris ! C'est l'histoire d'une femme, dont le mari meurt subitement... Elle est seule avec ses deux filles. Et elle doit se reconstruire, mais surtout, subvenir aux besoins de ses enfants. Elle deviendra interprète pour la police judiciaire... Procès, comparution, déposition, tout y passe, et elle ne compte pas les heures... Alors qu'elle traduit une écoute téléphonique, elle croit reconnaître une voix : celle de la femme qui prend soin de sa mère. Sans trop y réfléchir, elle se retrouvera au centre d'un trafic de drogues important... À son plus grand avantage... Roman tout court, même pas 200 pages (ou 5 heures d'écoute), mais très captivant... Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde !
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