Les Voyageurs, tome 2 : Libration

Ghost in the shell

J'ai commencé l'année avec l'espace d'un an. Puisque notre présente actualité semble ne nous offrir aucune trêve j'ai décidé d'ouvrir un autre volume de cette épopée SF-douce.
Et ce qui m'a le plus étonnée au début de ma lecture c'est qu'on ne retrouve que très peu des personnages du premier volume. On va même se retrouver en petit comité puisque après avoir suivi l'équipage de tout un vaisseau, là, ils ne seront que deux. ELLES ne seront que deux.
L'ex IA du vaisseau, Lovelace, qui par un choix plutôt hasardeux peine à s'habituer à occuper un corps (c'est un truc que je n'avais pas trouvé logique dans l'espace d'un an) et Jane, enfant-esclave, qui va être sauvée et élevée par une intelligence artificielle.
Et de fait, à lire le marasme de l'une pour trouver sa place et le combat de l'autre pour survivre et... littéralement chercher à quitter sa place, mon coeur a été conquis. J'ai eu du mal à lâcher le roman. J'ai beaucoup aimé lire les émotions de l'une et l'autre. Leur attachement en miroir. L'une à des êtres vivants l'autre à un programme informatique. C'était profondément humain (même s'il y a plein d'extraterrestres), avec beaucoup d'affect. Une très belle histoire des liens que l'on construit avec ceux qui se soucient de nous.

Pourquoi je n'ai pas pris la suite des voyageurs de Becky Chambers plus rapidement!

Oui comme entame c'est assez clair: ce roman est prenant, passionnant et "fait du bien" mais reprenons un peu le fil.

L'histoire? Sidra est une IA qui a fait le choix de s'incarner dans un corps, de quitter "son" vaisseau pour vivre une vie parmi les "biologiques" ;) Elle est accompagnée par Poivre, une tech qui en a bien bavé dans la vie.

De ce postulat de départ, l'auteure va nous donner une vraie leçon sur l'acceptation, l'autre, le plein d'énergie positive sans verser dans le larmoyant: c'est une très belle histoire tout simplement.

Le style est claire et efficace: pas de charabia quantique, de description anatomique du moindre alien: c'est de la "soft SF". Il y a des réflexions profondes sur l'Intelligence Artificielle, la notion d'Humanité, de l'Autre mais sans tomber dans la contemplation à la Asimov : les personnages vivent une vraie historie et ont un passé, pas uniquement des fonctions.

NB: dans cet univers, l'Humain est le "gentil débile" de service car les autres races sont bien plus avancées et ont "recueillit" l'humanité alors qu'elle était à deux doigts de l'extinction. Idée de départ vraiment fun car, pour une fois, non l'Humain n'est pas le boss, le messie que l'univers attendait.

Bref, je vais de ce pas dévorer la suite de cette trilogie!

Libration est un bijou. Un roman lumineux qui nous propose deux histoires d'adaptation, d'acceptation de soi-même et d'épanouissement avec de formidables réflexions pleines d'humanisme qui s'y intègre naturellement. Un de ces livres où on s'attache irrémédiablement aux personnages dont les destins nous touchent. Un coup de coeur évident. Lisez Becky Chambers! Il me tarde dorénavant qu'arrive le début de l'année 2023 pour le troisième tome en version collector.

Critique complète sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..

Libration reprend juste après les évènements du tome 1 : L'Espace d'un an. Cette fois-ci, les chapitres alternent entre 2 nouveaux personnages : Poivre et Sidra. L'une, est encore hantée par son passé d'enfant-esclave, dans les usines de ferrailles. L'autre, tente de se construire un avenir, dans un monde qui la submerge et où elle ne se sent pas à sa place.

Becky Chambers c'est de la tranche de vie, dans l'espace. Pendant quelques mois, quelques années, on accompagne les habitants de l'Union Galactique, ici Poivre et Sidra, dans leur vie quotidienne. Entre voyages intersidérales, Aliens, IA et sandwichs aux criquets, l'autrice s'attaque à des questionnements universels : Où s'arrêtent nos déterminismes (génétiques, sociaux) ? et où commence notre identité ? Comment savoir qui nous sommes ? Comment trouver sa place ? Notre existence a-t-elle un sens ? Quel but lui donner ? À quoi consacrer sa vie ? Évidemment, il n'y a pas de réponses à ces questions. À chacun de trouver sa vérité, ce qui l'aide à faire un pas devant l'autre. Becky Chambers se contente de raconter l'histoire de ses personnages. Elle ne fait pas de philosophie, pas de développement personnel, et pourtant, d'une certaine façon, cela résonne.

Tout n'est pas tout beau, tout rose dans l'UG. Pourtant, ces livres sont comme des câlins, parce qu'ils sont une façon de dire : Non, tu n'es pas seul.e. On est tous dans la même galère. On est tous perdus. On a tous peur. Personne ne se sent à sa place. Mais il faut continuer, il faut avancer, malgré tout.

Dans L'Espace d'un an, le tome 1, il y a plus de personnages et cela donne, je pense, plus de dynamisme au récit, plus de chaleur et de convivialité aussi. Mais c'est ce 2ème tome qui m'a le plus touché. Parce que les thématiques font plus écho chez moi, sont plus personnelles aussi. Et parce que je me suis beaucoup identifiée à Sidra.

J'ai vraiment hâte de découvrir la suite de la saga !

Un excellent deuxième tome malgré le mal que j'ai eu à y rentrer, toute chamboulée par le changement de protagonistes.

Comme pour le premier tome, Libration est un texte sensible, bienveillant et très agréable à suivre. Les sentiments, le rapport aux autres, les affres de l'être, tous ces thèmes sont abordés avec finesse. J'ai beaucoup apprécier évoluer dans un roman de SF loin des thèmes du conflits ou de la guerre. Ca change et c'est très bien fait.

Gros point fort également, une partie "flashback" très bien menée. Ce n'est généralement pas ma tasse de thé mais l'autrice a su les rendre très intéressants, et surtout il n'y a pas de gymnastique mentale à faire pour raccorder avec le présent (c'est ce qui m'embête généralement).

En somme, un 2e texte très réussi, c'est avec plaisir que je lirai la suite.

L'histoire de ce livre débute à la fin de « L'Espace d'un an », mais n'en est pas une suite : ouf. Ouf parce qu'au moment où je débute ce deuxième tome j'ai tout (déjà) tout oublié du premier, et que mes notes ne me le remettent pas en mémoire. Je me souviens d'avoir pris plaisir à ma lecture, en revanche, une sensation douillette, une lecture confortable, « sympa » dans son sens un peu tiède. D'où ma surprise, car j'ai lu ces pages-ci avec un grand entrain. On y suit une IA très récemment incarnée dans un corps humain (synthétique) tout neuf, ce qui totalement illégal et, semble-t-il, particulièrement inconfortable pour elle. Parallèlement nous retraçons l'histoire de l'humaine qui s'occupe d'elle, issue d'une culture d'esclaves. Contre toute attente, ça m'a passionnée de grandir avec elle et de l'accompagner dans ses découvertes : tous les concepts humanistes sont abordés avec beaucoup de didactisme, me semble-t-il, ainsi que de jolis passages sur le langage et la puissance des mots. L'ensemble est chaleureux, loin d'être niais, une forme de suspens fonctionne très bien, la plume et la traduction coulent toutes seules, j'en ai été réduite à terminer les quelques pages qui me restaient à table alors qu'on mangeait parce que JE NE POUVAIS PAS attendre pour savoir, et ça n'arrive plus si souvent, dis-donc (du tout).

Coup de coeur 2024 ?

J'ai encore préféré ce 2e tome au premier. Ici, on suit deux protagonistes qui ont été vues rapidement à la fin de L'espace d'un an :Poivre, une tech humaine ingénieuse et Lovelace, une IA qui accepte de se transférer dans un "kit corporel" humain. Là encore, les questions d'éthique, d'humanité, de conscience, d'amitié, de hiérarchie sociale et de famille choisie sont présentes, et j'ai adoré. Certains disent qu'il ne se passe pas grand chose mais j'ai été complètement absorbée par l'histoire de Poivre et Lovelace, et les petits détails qui rendent cette science fiction proche de nous et loin en même temps.

Allez-y !

Je chronique mes lectures sur le podcast La croqueuse de livres. Au plaisir d'avoir ton retour sur une lecture que nous pouvons avoir en commun (ou de te conseiller une lecture dans un épisode !)

"Libration" est un roman de SF qui fait suite à" L'espace d'un an" que j'avais beaucoup apprécié.
Par contre, si l'on peut le qualifier de suite, il peut être lu indépendamment car nous ne retrouvons que 2 personnages du premier livre (qui était un pur Space Opera), et qu'ici nous nous retrouvons dans un "Planet Opera", dans une ville multiculturelle, peuplée de diverses espèces venues de tous les horizons.
L'histoire est séparée en deux, en alternance avec les chapitres, d'un côté l'on suit Lovelace (l'I.A. du vaisseau de L'espace d'un an mais transférée dans un corps) et de l'autre Une enfant esclave vivant sur une planète en ruine. Les deux récits vont bien-sûr se rejoindre.
Becky Chambers aborde des sujets très intéressants, psychologiques, tel que les limites du corps quand on a été une entité libre, le fait d'avoir une enveloppe physique, organique, les relations sociales, la découverte des us et coutumes des diverses espèces présentes et l'apprentissage de ce qu'est être humain, d'avoir une mémoire limitée, mais également les questions de genre.
J'ai trouvé particulièrement fascinant "la survie" lorsque l'on se retrouve seul après avoir fui des androïdes qui vous ont élevé et devoir apprendre le monde, la vie, la peur, la détermination, l'espoir.
J'ai beaucoup aimé ma lecture, malgré le virage pris par l'autrice par rapport au premier tome car les deux personnages sont excellents.
L'écriture,elle, est agréable et simple à appréhender, ce qui donne une très bonne immersion dans cette lecture.

Libration (A Closed and Common Orbit) le tome 2 de la série Les Voyageurs de Becky Chambers, reprend l'histoire là où s'était terminé L'espace d'un an. Pourtant, on ne retrouve aucun autre membre de l'équipage du Voyageur, sauf l'IA, Lovelace qui vient d'intégrer un corps synthétique. On va s'intéresser également, et de très près, au personnage de Poivre, la mécano croisée dans le tome précédent. Poivre et « Lovelace » qui, très vite adopte le nom de Sidra, quittent le vaisseau et vont vivre — ou essayer de vivre — tranquillement parmi la multitude d'espèces que l'autrice nous a déjà décrites. Si le premier tome n'est pas indispensable pour suivre l'histoire, il est quand même conseillé, puisque tout l'univers imaginé par Chambers y est bien développé alors qu'ici, il n'est que résumé.
Cette fois, l'autrice se concentre sur deux personnages : celui de Lovey/Sidra, l'IA qui a bien du mal avec son « corps » et sa vision étriquée, et celui de Poivre dont on va connaître le passé assez sombre. Toutes deux connaissent un parcours dont l'horizon a été — ou est — limité (d'où le titre original A Closed and Common Orbit ), pour des raisons différentes. Les interrogations sont diverses : qu'est-ce qui fait une personne consciente ? qui a le doit de la définir ? comment se forge-t'on une identité ? Si on rajoute l'exploration des émotions et des sensations ( de Poivre, dans son passé, ou de Sidra, dans le présent ) avec la force des sentiments amicaux, ici, plus qu'amoureux, on obtient un roman sensible et intelligent qui ne brille pas par l'action mais par la finesse et l'originalité. C'est un genre de SF différent que je ne qualifierais pas de « trop gentil » comme j'ai pu le lire ici ou là. Au contraire : c'est une bouffée d'air pur. Et tant mieux, on n'a pas forcément envie de lire à longueur de temps des scènes de batailles à gogo et des histoires de méchant.e.s qui se dézinguent…
Lien : https://imaladybutterfly.wor..

Formidable. J'ai retrouvé mes émotions d'adolescent lorsque je lisais "Les cavernes d'acier" d'Asimov. "Libration" est un livre intelligent, aux personnages terriblement attachants, avec un univers riche et une très bonne intrigue. C'est vraiment une réussite ! J'ai beaucoup mieux aimé ce roman que "L'espace d'un an" du même auteur. Ah ! Que ça fait du bien de lire un bon livre comme "Libration !".