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EAN : 9782830914405
289 pages
Labor et Fides (01/03/2012)
4/5   1 notes
Résumé :
Depuis plus de dix ans, Marc-André Charguéraud traque les vérités non dites de la Shoah, en consultant les historiens les plus réputés du génocide, notamment anglo-saxons. Sa connaissance des tenants et aboutissants relatifs aux massacres des Juifs dans la période de la Seconde Guerre mondiale lui permet de mettre dans des perspectives inédites certains épisodes trop rapidement interprétés. Après la rédaction de huit livres sur le sujet, il propose ici de revisite... >Voir plus
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15. Catholiques polonais : Hitler assassine 2 500 000 catholiques polonais, 1940-1945.
Un génocide majeur trop souvent oublié.

Cinq millions quatre cent mille Polonais sont morts aux mains des Allemands. Ce chiffre représente plus de 15 % des 35 millions de personnes vivant en 1939 en Pologne, l'équivalent de toute la population de la Suisse à l'époque. Un chiffre qu'il faut rapprocher des 60 000 victimes civiles des bombardements allemands sur la Grande-Bretagne ou des 600 000 civils allemands morts sous les bombardements des Alliés pour le situer sur l'échelle macabre des civils massacrés. Ces 5 400 000 Polonais ont été victimes de déportations, du régime des prisons, d'exécutions, d'épidémies, de la faim, d'un travail excessif, de camp de la mort, et d'une manière plus générale de mauvais traitements.
On oublie souvent que près de la moitié de ces victimes, soit 2 500 000, sont pratiquement toutes des catholiques. Si 90 % des Juifs vivant en Pologne ont été exterminés, et l'on doit parler ici de " destruction " quasi totale de la population juive, on assiste pour les 2 500 000 chrétiens à un véritable génocide selon la définition de dictionnaire. Les élites polonaises sont décimées parce q'elles sont de race slave, des " sous-hommes " pour reprendre l'infâme terminologie nazie. Une race inférieure qui devait être détruite pour être remplacée par la race supérieure allemande.
Dès leur victoire sur la Pologne, les Allemands se sont attaqués aux chrétiens. La Wehrmacht dans un premier temps, puis la Gestapo et les Einsatzgruppen ( unités mobiles d'extermination ) appliquent sans état d'âme les directives du Führer : " La destruction de la Pologne est notre principale tâche. Le but ( . . . ) c'est l'anéantissement des forces vives ".
Heinrich Himmler, chef de la police politique, la Gestapo à Berlin ajoute : " Il est nécessaire que le grand peuple allemand considère qu'une des de ses tâches majeures est la destruction des Polonais. " Martin Bormann, chef de la chancellerie, de conclure : " Les Slaves doivent travailler pour nous. Mais dans la mesure où nous n'en avons pas besoin, ils peuvent mourir. " On commence par les dirigeants, les membres de l'intelligentsia, les cadres, afin que les Polonais deviennent un peuple d'esclaves que le Reich exploitera jusqu'à la mort.
L'intention des nazis est à échéance d'éliminer l'ensemble de la population polonaise. Le 22 août 1939, Hitler demande à l'armée de tuer " sans pitié et sans clémence tous les hommes, femmes et enfants d'ascendance ou de langage polonais. C'est le seul moyen que nous puissions obtenir de l'espace vital. " Himmler lui fait écho . " Pour nous la fin de la guerre signifie une route ouverte vers l'Est. ( . . . ) Cela signifie que nous ouvrirons les frontières à la race allemande de 500 kilomètres vers l'Est. " Il ajoute . " Tous les Polonais disparaîtront de la surface du monde. "
Les résultats sont là. D'après les chiffres établis par les autorités polonaises à la fin des hostilités, les nazis auraient massacré 7 500 physiciens et chercheurs, 6 000 enseignants supérieurs et secondaires, 9 000 instituteurs, 5 500 magistrats et avocats sans compter les ingégnieurs et les cadres supérieurs d'entreprise. Pendant la guerre, la Pologne a perdu 57 % de ses avocats, 45 % de ses docteurs, 49 % de ses professeurs, 30 % de ses techniciens. Pour anéantir le peuple polonais et sa culture, les nazis savent qu'ils doivent éradiquer les chrétiens. L'élite dirigeante étant catholique, c'est donc l'Eglise romaine et l'Eglise orthodoxe qui deviennent les deux cibles à abattre en priorité. Quatre évêques et 2 350 prêtres et religieux, un quart de tout le clergé polonais, sont exécutés ; 5 500 prêtres et religieux, soit plus de 50 % des effectifs, sont internés dans des camps de concentration.
[ . . . ]
A part quelques sous-entendus concernant les massacres des Polonais chrétiens, le silence est complet. Le président Roosevelt, à la tête de la plus grande démocratie chrétienne, dirigeant d'un pays toujours neutre, n'est pas intervenu. Pie XII, auquel on a reproché ses " silences " pendant la Shoah, s'est abstenu de toute dénonciation formelle alors que les nazis exterminent ses fidéles. Pourtant l'un comme l'autre sont au courant du drame.
[ . . . ]
Ce refus d'intervenir des grands acteurs de l'époque se retrouve dans l'absence presque totale d'historiens pour traiter en profondeur ce qui fut le plus important génocide du XXème siècle après celui de la Shoah. Pourquoi cet événement d'une ampleur dramatique, exécuté dans la plus grande sauvagerie, a-t-il ainsi largement oublié ?
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