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War and Dreams tome 3 sur 4
EAN : 9782203016811
48 pages
Casterman (04/11/2009)
3.71/5   35 notes
Résumé :
1944, Pas-de-Calais. Entre les 2 caps, à 7 km des côtes, une forteresse dissimulée sous une colline est construite par les Allemands. Elle abrite bientôt la nouvelle arme secrète d’Hitler : « Le Mille-Pattes », un canon à air comprimé, capable d’envoyer sur Londres les fameux V3.
De retour en Angleterre, Archie a pu localiser le site grâce à l’aide du père d’Opale, chef de réseau dans la résistance.
Churchill en décide immédiatement la destruction, sac... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce qui grandit l'homme, c'est avant tout de traverser la vie sans faire de mal aux autres.
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Ce tome fait suite à War and Dreams, Tome 2 : le code Enigma (2008) qu'il faut avoir lu avant. Sa première publication date de 2009. Il a été réalisé par Maryse Charles pour le scénario, et par Jean-François Charles pour les dessins et la couleur. Il compte quarante-six pages de bande dessinée.

Cela faisait maintenant une dizaine de jours que Erwin était revenu sur ce bout de plage, face à l'Angleterre, à Cap Gris-nez sur les côtes françaises, et il n'avait encore entrepris aucune recherche pour retrouver Opale, car il se la rappelait à la fois si fragile et si confiante, et il ne voulait pas brusquer leurs souvenirs, ni le destin. Il ne savait trop ce qu'en pensait Marian. Elle l'avait d'abord traité de doux rêveur. Puis l'influence bénéfique de Pierre, ce Français dont elle avait fait la connaissance, semblait l'avoir rendue plus tolérante. Il en était heureux même s'ils passaient moins de temps ensemble qu'auparavant. Erwin est obligé d'arrêter sa voiture car il y a un barrage de police sur la route. Londres en avril 1943, un officier introduit le capitaine Archie Wyeth au premier ministre Winston Churchill, en le présentant comme l'un de leurs meilleurs agents du Renseignement. Il a été formé au Caire par Pierre Landilec. Wyeth expose ce qu'il sait : cela fait plusieurs mois que les Allemands envoient des messages dans le Pas-de-Calais, concernant une certaine opération appelée Wiese. Il s'agirait d'un nouveau type d'arme pointée sur l'Angleterre. Churchill complète : ils ont déjà entendu parler de ses fameuses armes secrètes baptisées V3, pour Vengeance, par opposition à leur V de la Victoire, mais il ne s'agit encore que de menaces.

Archie Wyeth continue : plus pour longtemps, car les Allemands sont décidés. Dans quelques mois, ils commenceront quelque part entre Calais et Boulogne, la construction d'une base secrète destinée à accueillir ce qu'ils appellent le Mille-Pattes. Quelques mois plus tard dans cette base secrète : le Tausendfussler, dit le Mille-Pattes, est un canon à longue portée et à tubes multiples. Ses obus en forme de petites fusées doivent être expédiées à la vitesse de cinq mille cinq cents mètres seconde et à la cadence de six cents pièces par jour. Les déportés arrivent maintenant par trains entiers en gare de Calais. Ce sont pour la plupart des sous-hommes et des bêtes selon la classification de Mohnke, le sous-officier S.S. qui vient d'être affecté au chantier. Les Slaves, généralement des Polonais, font partie des sous-hommes. Épuisés par les privations, il leur arrive, le travail terminé, de s'endormir dans les galeries, couchés à même le sol, dans la poussière et le bruit. Ils peuvent obtenir une double ration de nourriture, à condition de travailler dans les galeries du fond. C'est ce que choisissent les plus jeunes et les plus costauds. Parmi ceux que Mohnke appelle les bêtes, il y a deux femmes juives vêtues d'un simple sac de jute qui avait contenu du ciment et qui leur brûle la peau. Mohnke les bat au moindre prétexte. Erwin imagine sa mère et sa soeur traitées ainsi, et il trouve l'uniforme qu'il porte de plus en plus sinistre.

Cette série plonge ses racines dans des événements concrets de la seconde guerre mondiale : le désert de Libye en avril 1941 où l'armée britannique affronte l'armée allemande commandée par Erwin Rommel (1891-1944) dans le premier tome, la situation en Égypte, le départ pour le STO, l'opération Crusader pour le tome deux. Dans ce tome-ci, les auteurs évoquent le premier site de lancement du canon V3 Tausendfüssler dans la forteresse de Mimoyecques, son bombardement par les Américains, ainsi que les soldats allemands envoyés sur le front russe pendant l'hiver 1944/45. Ils y consacrent une quinzaine de pages, et encore une dizaine à un Français envoyé au STO de retour dans son village, au retour d'un Britannique en Égypte, à un viol d'une Française par un soldat américain après la Libération, et à deux rencontres avec Winston Churchill. L'artiste se montre facétieux avec celui-ci : tout d'abord confortablement installé dans son fauteuil le cigare à la main dans son bureau de Londres, puis dans le parc de la maison de campagne du premier ministre dans le comté de Kent, à Chartwell House. Il est en train de monter un mur, avec du ciment et des briques et il reste du côté où des ouvriers s'affairent pour mélanger le ciment, son interlocuteur étant de l'autre alors qu'il cale une brique entre eux deux. L'artiste investit le temps nécessaire pour ces représentations, majoritairement en couleur directe, avec quelques traits de contours. Dans le chantier de Mimoyecques : la locomotive à vapeur massive, les prisonniers et les travailleurs réduits à de de pâles silhouettes, plus loin leur regard hagard, abruti de fatigue et aussi entre peur des soldats allemands et de leurs brutalités, et regard comprenant encore de la défiance. le lecteur peut également voir l'organisation du chantier : les baraques, les véhicules et les grues, les zones de stockage des matériaux, les outils à main, la réserve des obus, les wagonnets à pousser, les différentes galeries, etc.

L'artiste fait preuve de la même minutie pour chaque scène de guerre, en termes de reconstitution historique, également en termes d'action. le lecteur retrouve Joe Bubble à son poste de mitrailleur dans un B17, avec un magnifique arrière-plan du sol très loin en-dessous entièrement en évocation à demi mangée par les nuages, à l'aquarelle. Les bombes tombent sur le chantier de la forteresse de Mimoyecques. Alors que le lecteur pourrait craindre que l'horreur de la situation se trouve amoindrie par l'aquarelle, la mise en scène évoque avec force l'évacuation rendue terrifiante par la masse d'êtres humains empruntant les mêmes tunnels, les mêmes échelles, par le feu qui se propage enveloppant d'un seul coup les individus, par l'incertitude de ce qui se trouve devant. L'évacuation vers l'air libre s'avère tout aussi éprouvante avec les regards hantés et fatigués, et les cadavres jonchant le sol des tunnels. La progression dans la neige sur le front russe fait littéralement froid dans le dos à voir ces hommes mal équipés, n'ayant pas l'habitude d'un tel hiver, puis pris pour cible par l'armée russe. Charles rend tout aussi bien compte des séquences civiles dans le passé ou dans le temps présent du récit : une magnifique vue d'un village côtier depuis un champ en hauteur, une cérémonie de mariage sous le soleil, le petit cimetière attenant à l'église en Normandie, la cabane sur pilotis dans les dunes et les canards qui passent, le meurtrier qui surgit dans la cuisine de Laure alors qu'elle épluche des pommes de terre, l'arrivée de Yael une petite fille à l'aéroport, la flânerie à la brocante, etc. Les aquarelles font des merveilles descriptives, ainsi que pour rendre compte de la luminosité, des grandes étendues sauvages terrestres et maritimes.

La série a commencé en présentant quatre personnages de nationalité différente Allemand, Américain, Britannique, Français, impliqués dans la seconde guerre mondiale dans des endroits différents du globe, mais tous liés au même village dans le Cotentin. le présent tome montre dans quelles circonstances, leur fil de vie en vient à se croiser, même s'ils ne se retrouvent pas face à face. Sans avoir jamais rencontré Joe Bubble, Erwin doit évacuer le chantier de Mimoyecques bombardé par Bubble. Sans l'avoir jamais rencontré, Joe Bubble se retrouve à accomplir cette mission, grâce aux renseignements transmis par Archie Wyeth. Enfin, Julien Lécluse intervient avec la Résistance dans le même village. le lecteur éprouve la sensation de pouvoir voir le schéma complet formé par ces quatre fils narratifs, et en effet le quatrième tome est d'une nature différente.

Dans le même temps, l'autrice en dit plus sur la situation actuelle de chacun des quatre principaux personnages, et sur les événements qui les ont marqués à vie et qui ont eu un impact à l'échelle du reste de leur vie. Depuis le début, les auteurs se sont tenus à l'écart d'une histoire avec des bons et des méchants, montrant en particulier une affection pour le soldat allemand Erwin posté sur les côtes de la Manche, sans pour autant exonérer ou cautionner les actes de guerre de cette nation. le lecteur voit que la suite du déroulement du conflit l'a envoyé sur le front russe où il a été capturé et envoyé aux travaux dans une isba. Ils ne se montrent pas tendres vis-à-vis de l'Américain et du Français. Une fois l'histoire terminé, ces personnages existent encore dans l'esprit du lecteur et il repense à ces drames, à la manière dont ces hommes ont vécu après l'expérience de ces traumatismes. Les uns comme les autres ont commis des exactions en temps guerre, ont tué ou opprimé en en ayant conscience. Physiquement, certains s'en sont sortis indemnes, mais psychologiquement tous ont été marqués, devant s'en accommoder et tâtonner pour trouver comment vivre avec, pour certains en supporter la culpabilité. D'une certaine manière, la scénariste apporte un dénouement à ces conflits psychiques ; différent pour chacun des quatre personnages principaux, surprenant pour au moins l'un d'entre d'eux.

En terminant ce tome, le lecteur éprouve presque l'impression qu'il s'agit du dernier, alors qu'il y en a encre un. Il retrouve tout ce qu'il a apprécié dans les deux premiers : la reconstitution historique, les fils entrelacés de la vie de quatre soldats de nationalité différente, les enjeux émotionnels et affectifs, les superbes paysages. Il ressent à plusieurs reprises un pincement au coeur, attestant de l'attachement qu'il a développé pour Erwin, Archie, Julien et Joe, et pour leurs proches. Quatre êtres humains devenus soldats dans un conflit armé, sans possibilité de choix pour eux, devant vivre le temps présent de la guerre, et vivre avec les séquelles le reste de leur vie.
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1944. Alors que les alliés vont débarquer en Normandie, les Allemands préparent dans leur base secrète de Mimoyecques une arme capable de renverser la guerre. La priorité pour les Alliés sera donc de la détruire quitte à sacrifier les travailleurs enrôles de force.

Ce tome va conclure de belle manière cette, ou plutot ces, histoires d'amour et de guerre. Nos protagonistes se croisent dans le passé comme maintenant sur ces lieux de mémoires. Et alors les forces alliées gagnent la guerre, les blessures engendrée par celle-ci jamais ne se refermeront.
Nous avons donc dans ce tome un lien ténu entre les quatre hommes ainsi que toutes les explications à leur félure plus ou moins grandes. Chacun a réussi à surmonter ses traumatismes, plus ou moins bien. Une conclusion avec une belle note d'espoir, de réconciliation avec soi et de pardon. Un bel épilogue à la guerre.
Les peintures de Charles sont toujours aussi empreintes d'amour et de beauté.
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Dans ce troisième volume, l'étau se resserre et la chute du régime nazi est proche.
Dans le nord, les allemands construisent dans le plus grand secret dans la base de Mimoyecques un "mille-pattes", un missile capable d'atteidnre la Grande Bretagne de la France.
Mais cela parvient à Archie qui transmet l'information à Churchill qui décide la destruction de la base.

Encore plus que dans les précédents volumes, celui-ci fait le lien entre le passé et le présent et les cicatrices qui ne se referment pas.
Erwin continue de raconter son histoire à sa nièce, l'emmenant dans la base de Mimoyecques, aujourd'hui musée mais à jamais cimetière de centaines de personnes : "Ce n'est pas du noir que j'ai peur. Il y a plein de morts, plein de fantômes là-dedans.", et lui faisant part de son amour inconditionnel pour Opale : "C'est avec cette femme-là que je voulais faire ma vie et pour cela, j'étais prêt à braver tous les interdits. Mais la guerre en avait décidé autrement.", mais le destin avait encore un mauvais tour à leur jouer.
En effet, Erwin est envoyé sur le front russe, c'est avec déchirement qu'il laisse Opale, leur amour étant incompris de chacun des côtés hormis de quelques personnes, notamment le père d'Opale : "Je savais qu'il nous comprenait et qu'il la protégerait de la haine de ceux qui ne pouvaient considérer notre amour que comme une trahison.".
Mais il est aussi question de l'après-guerre, des personnes mortes pour défendre une juste cause comme Sahara : "Quand on a retrouvé le corps de la jeune femme, ce n'était plus qu'un pantin disloqué sans aucune apparence humaine.", des regrets de certains de ne pas avoir su à temps exprimer leurs sentiments, des exactions commises par des GI, des actes de jalousie de certains résistants, des règlements de compte, des âme-soeurs séparées, bref, d'une Europe déchirée et à reconstruire, à l'image des personnages.
Quarante ans après, les blessures sont toujours là et les fantômes du passé sont plus que jamais présents.

Je n'en dirai pas plus, et si vous voulez savoir si Opale et Erwin se retrouvent, il ne vous reste qu'à lire cette très belle série portée par un graphisme absolument magnifique et une histoire très émouvante, une histoire s'inscrivant dans la grande, faisant un pont entre passé et présent, synonyme d'espoir et d'amour universel et intemporel.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Les dessins sont toujours aussi attrayants et la mise en couleur rend hommage à l'oeuvre des auteurs.

Ce troisième tome est cependant moins poétique que les deux premiers. Il a l'avantage, par contre d'être proche de la réalité historique et des drames vécus par de nombreuses personnes durant la seconde guerre mondiale.

L'histoire se concentre sur la base de lancement de V3 installée par les allemands dans le Nord Pas de Calais à grand coup de travail forcé, de STO...

En parallèle, la guerre dilue les sentiments sur tous les fronts et créée de la distance entre les êtres, lorsqu'elle ne fait pas ressortir les aspects les plus noirs de l'âme humaine.
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Décidément pas une BD où se serait entrée dedans, malgré un très beau T1. Certes le T3 laisse plus de place à l'histoire, à la chute du régime nazi mais quant à lire sur cette période, il y a mieux pour moi.
Le dessin reste magnifique tout comme la mise en couleurs
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Novembre 1943. Je ne rencontrais plus souvent Opale depuis que j’avais été affecté à Mimoyecques, un hameau se trouvant à sept kilomètres de la mer. Au début, on nous avait dit qu’il s’agissait de la construction d’un tunnel ferroviaire relié directement à la ligne Boulogne-Calais. Des mineurs de la Ruhr et des soldats du Génie avaient été réquisitionnés pour creuser à trente mètres sous une colline de craie. Puis ils avaient construit un quai et commencé à creuser des galeries latérales destinées au stockage des matériaux qui arrivaient par trains entiers. Nous étions de plus en plus nombreux. Des prisonniers politiques, des condamnés de droit commun et des enrôlés de force au titre du S.T.O. avaient été amenés en renfort, des étrangers pour la plupart qui logeaient dans des baraquements à proximité du chantier, mais aussi quelques habitants de la région. Parmi eux, le père d’Opale. Le Tausenfussler, dit le mille-pattes, était un canon à longue portée et à tubes multiples. Ses obus en forme de petites fusées devaient être expédiées à la vitesse de cinq mille cinq cents mètres seconde et à la cadence de six cents pièces par jour. Les déportés arrivaient maintenant par trains entiers en gare de Calais. C’étaient pour la plupart des sous-hommes et des bêtes selon la classification de Mohnke, le sous-officier S.S. qui venait d’être affecté au chantier. Les Slaves, généralement des Polonais, faisaient partie des sous-hommes. Épuisés par les privations, il leur arrivait, le travail terminé, de s’endormir dans les galeries, couchés à même le sol, dans la poussière et le bruit. Ils pouvaient obtenir une double ration de nourriture, à condition de travailler dans les galeries du fond. C’est ce que choisissaient les plus jeunes et les plus costauds. Parmi ceux que Mohnke appelait les bêtes, il y avait deux femmes juives vêtues d’un simple sac de jute qui avait contenu du ciment et qui leur brûlait la peau. Mohnke les battait au moindre prétexte. J’imaginais ma mère et ma sœur traitées ainsi, et je trouvais l’uniforme que je portais de plus en plus sinistre. Mohnke avait un caractère irascible et suspicieux. Il voyait des espions partout chez les travailleurs et ne nous jugeaient pas assez hargneux envers les prisonniers. Il était aussi très rancunier. Je ‘men méfiais comme de la peste ! Régulièrement quand il était de garde, il procédait à des fouilles méthodiques. Un jour que je surveillais les travailleurs de la première galerie, il déboula le long des deux rails, accompagné de ses deux sbires. Je vis le père d’Opale, qui était à deux pas de moi, retirer quelque chose de sa poche et le jeter à terre. C’était une pochette de papier à cigarettes. Instinctivement, je m’approchais de lui, mis le pied sur la pochette et sans ménagement le poussai en direction de Mohnke. Mon attitude parut plaire au SS qui, pour le coup, abrégea la fouille. Et il s’ne alla. Je ramassai la pochette et machinalement j’en sortis une feuille pour me rouler une cigarette. Je remarquai alors qu’un plan y avait été dessiné, sans doute le plan de la base. J’allumai ma cigarette. Cette fois, je venais de franchir un pas décisif. Il ne s’agissait plus de sympathie ou de bienveillance pour les Français, mais de trahison envers mon pays.
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Je me souviens de ce dimanche de juillet 44. J’avais obtenu une permission, Mohnke, satisfait de mon apparente docilité à Mimoyecques, ne se méfiant plus de moi. Comme à chaque fois, je ne sais trop comment, Opale me retrouvait sur la plage. Elle était merveilleuse et courait dans l’eau comme une petite fille, mais je ne parvenais pas à me détendre. J’étais inquiet. Nous savions que les alliés avaient réussi à débarquer en Normandie. Notre armée contenait leur avance et on parlait de la nécessité de transporter là-bas une partie de nos troupes. Je craignais de perdre Opale. Des avions ennemis bombardaient régulièrement Mimoyecques ne réussissant à lui infliger que des égratignures. Je me demandais jusqu’à quel point le père d’Opale avait joué un rôle dans la localisation de la base et quelle responsabilité m’en incombait. Opale avait ressenti mon anxiété et tentait de m’apaiser. Il pleuvait. Opale m’entraîna dans les dunes. De l’autre côté de la dune, on apercevait les marais.
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En octobre 1944, je fus muté sur le front de l’Est pour faire partie de la 9e armée allemande. L’offensive soviétique en Biélorussie avait fait sensiblement reculer nos troupes et nous avait causé de lourdes pertes. On comparait cette bataille à celle de Stalingrad et on envoyait, pour remplacer près de 400.000 hommes manquants, de pauvres unités composées de soldats indésirables et de jeunes recrues âgées parfois de quinze ans à peine. Moi, j’avais été affecté en Pologne. Nous occupions une ligne de défense sur la Vistule tandis que l’Armée Rouge campait sur l’autre rive. Il pleuvait depuis deux semaines et en ce début du mois de novembre, la boue rendit impossible toute opération militaire. Puis vint le gel qui stabilisa les routes et nous infligea de cruelles blessures, notre équipement n’étant pas conçu pour résister à de pareilles températures. Notre front était stationnaire depuis des mois et nous pensions que les Russes n’attaquerait qu’au printemps, quand, à la mi-janvier 1945, au plein cœur de l’hiver, ils se mirent à nous bombarder.
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Cela faisait maintenant une dizaine de jours que j’étais revenu sur ce bout de plage, face à l’Angleterre, et je n’avais encore entrepris aucune recherche pour retrouver Opale, car je me la rappelais à la fois si fragile et si confiante, et je ne voulais pas brusquer nos souvenirs, ni le destin. Je ne savais trop ce qu’en pensait Marian. Elle m’avait d’abord traité de doux rêveur. Puis l’influence bénéfique de Pierre, ce Français dont elle avait fait la connaissance, semblait l’avoir rendue plus tolérante. J’en étais heureux même si nous passions moins de temps ensemble qu’auparavant.
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Elle se donna sans fausse pudeur et avec confiance. Puis, comme un enfant, elle s’endormit en me tenant la main. Ce n’était pas la première fois pour moi et pourtant ce fut une révélation. C’était avec cette femme-là que je voulais faire ma vie, et pour cela j’étais prêt à braver tous les interdits. Mais la guerre en avait décidé autrement.
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Dans le 152e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente La sage-femme du roi, album que l'on doit au scénario d'Adeline Laffitte, au dessin d'Hervé Duphot et c'est édité chez Delcourt dans la collection Mirages. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l’album Deviens quelqu’un ! Que l’on doit à Daniel Blancou et aux éditions Sarbacane - La sortie de l’album Dehors ! que l’on doit au scénario de Ludovic Piétu, au dessin de Jika et c’est sorti aux éditions Rouquemoute - La sortie du cinquième tome de la série Stern que l’on doit au scénario de Frédéric Maffre, au dessin de son frère Julien Maffre, un cinquième tome baptisé Une simple formalité qu’édite la maison Dargaud - La sortie de l’album L’animateur que l’on doit à Juanungo et aux éditions Delcourt dans la collection Shampooing - La sortie de L’incroyable histoire de la bière que l’on doit au scénario de Benoist Simmat, au dessin de Lucas Landais et c’est sortie aux Arènes BD - La sortie de l’intégrale de War ans dreams que l’on doit au scénario conjoint de Maryse et Jean-François Charles dont ce dernier en signe aussi le dessin, une intégrale sortie chez Casterman.
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