Un livre très sympathique, sur une famille de la haute bourgeoisie du XIX ème siècle qui a été très liées à l'Algérie, puisque l'un de ses membre a été le fameux consul que frappera l'éventail. Intelligent, lucide et drôle. Ce n'est cependant pas un livre sur l'Algérie, c'est plutôt une saga familiale où, par la force des choses l'Algérie est souvent présente.
Mérite d'être découvert.
Commenter  J’apprécie         110
Un document très intéressant sur les liens entre la France et l'Algérie. Anne Châtel-Demange est la descendante d'une famille de pieds noirs mais aussi du consul qui aurait reçu le fameux coup de l'éventail qui a servit de prétexte à la colonisation de l'Algérie. Dans ce livre, nous la suivons dans sa redécouverte de son pays natal, à l'occasion d'un voyage en Algérie. Ce livre est truffé d'anecdotes, on apprend beaucoup de choses sur l'histoire de la colonisation, je le recommande pour ceux qui veulent connaître l'Algérie et ses liens avec la France. L'auteur avait le matériau pour construire une merveilleuse saga familiale romanesque, mais a préféré un récit un peu plus décousu. Anne Châtel-Demange nous livre ainsi ses réflexions, ses doutes, ce qui rend son livre plus brouillon, mais plus personnel, plus sincère et plus touchant aussi.
Commenter  J’apprécie         00
La suite (…) a fait naître à mes yeux un troisième pays, que je nomme « l’Entre-deux-rives ». Ce pays sans frontières ne figure pas sur la mappemonde, quoiqu’il soit peuplé de nombreux habitants de part et d’autre de la Méditerranée. Algériens fidèles à leur terre ou jeunes demandeurs de visas, rapatriés, travailleurs émigrés, harkis, ex-appelés ou coopérants, ex-porteurs de valises ou nostalgiques de l’Algérie française, Algériens établis en France ou « pieds-rouges » partis servir l’Algérie indépendante. En France on compte près de 6 millions de ces citoyens de l’Entre-deux-rives, pupilles d’une nation sans terre, mais aussi dépourvue de gouvernement. Elle est représentée par une nébuleuse d’associations et de sites Internet, conçue par dessus le bruit des combats. (…) Tous issus du même creuset, les natifs de l’Entre-deux-rives s’opposent cependant en courants divergents qui brossent à leur façon le portrait d’une vraie famille, donc traversée de grâces et déchirée de haines…
J'ai su plus tard la chance qu'on avait eue de quitter l'Algérie avant qu'elle ne devienne une terrible machine à déchiqueter les corps, briser les coeurs et saccager les jardins.