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EAN : 9782824706863
256 pages
Bibebook (14/03/2013)
4.08/5   6 notes
Résumé :
Contes et romans nationaux et populaires [I] Histoire d'un paysan 1789-1815 (1)
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Après cela, chaque père de famille devait au seigneur, dans le cours de l’an, quinze bichets d’avoine, dix poulets, vingt-quatre œufs. Il lui devait pour son compte trois journées de travail, trois pour chacun de ses fils ou domestiques, et trois par cheval ou chariot. Il lui devait de faucher sa prairie autour du château, de faner son foin et de le charroyer à sa grange au premier son de la cloche, à peine de cinq gros d’amende pour chaque défaillance. Il lui devait aussi le transport des pierres et du bois nécessaires aux réparations de la ferme ou du château. Le seigneur le nourrissait d’un croustillon de pain et d’une gousse d’ail par journée de travail.
Voilà ce qu’on appelait la corvée.
Si je parlais encore du four banal, du moulin banal, du pressoir banal, où tout le village était forcé d’aller cuire, moudre ou presser, moyennant une redevance, bien entendu ; si je parlais du bourreau, lequel avait droit à la peau de toute bête morte ; et enfin de la dîme, ce qu’on peut se figurer de pire, puisqu’il fallait donner aux curés la onzième gerbe, alors qu’on nourrissait déjà tant de religieux, moines, chanoines, carmes, capucins et mendiants de tous les ordres ; si je parlais de toutes ces charges, et de mille autres écrasant les populations des campagnes, cela ne finirait pas !
On aurait cru que les seigneurs et les couvents avaient entrepris d’exterminer les malheureux paysans, et qu’ils cherchaient tous les moyens d’y parvenir.
Eh bien, la mesure n’était pas encore pleine !
Tant que notre pays était resté sous la domination des ducs, les droits de Son Altesse, ceux des seigneurs, abbayes, prieurés, couvents d’hommes et de femmes, suffisaient déjà pour nous accabler ; mais après la mort de Stanislas et la réunion de la Lorraine à la France, il fallut ajouter : la taille du roi, – c’est-à-dire que le père de famille devait douze sous par tête d’enfant et autant par domestique ; – la subvention du roi : tant pour les meubles ; – le vingtième du roi, ce qui signifiait le vingtième du produit net de la terre ; mais de la terre du paysan seul, car le seigneur et le clergé ne payaient pas le vingtième ; – puis la ferme sur le sel, sur le tabac, dont le seigneur et les religieux étaient aussi exempts ; et la gabelle du roi, ou droits réunis.
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Le père Raphaël Manque, un respectable bourgeois de Phalsbourg, président de notre club, prononça sur ces choses un discours désolé, disant que Marat, Fréron, Desmoulins et d’autres gazetiers abominables, en dénonçant tout le monde, en représentant Lafayette, l’ami de Washington, comme un traître, et Bailly, le président des états généraux au Jeu de paume, comme un imbécile, étaient cause de tout ; qu’à force de vous exciter et de vous agacer, ces gens vous faisaient perdre la tête, et qu’il ne fallait qu’un instant de colère pour causer les plus grands malheurs.
Voilà comment il expliquait l’affaire. Mais la joie de nos ennemis nous montrait que c’était bien autrement grave et que cela partait de plus haut.
En même temps commençaient les assemblées primaires pour nommer les députés de la législative ; la liste des citoyens actifs était affichée à la mairie ; et nous autres citoyens passifs, qui ne payions pas la valeur de trois journées de travail en contributions directes, nous n’avions pas le droit de voter comme en 89 ! pourtant nous payions vingt fois plus en contributions indirectes, sur le vin, l’eau-de-vie, la bière, le tabac, etc. ; nous étions des citoyens plus actifs par notre travail et notre dépense que les avares qui mettent toutes leurs économies en biens-fonds.
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