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S.E.E.S. (01/03/1973)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Ce petit livre est un de ces devoirs de vacances que nous impose le régime toujours en vigueur des concours de recrutement de l'enseignement public français. Il est plus facile de critiquer l'institution que de proposer un substitut valable. (extrait de l'avant-propos)
Que lire après L'Espagne de Charles Quint (première partie)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Bien sûr ce texte de Chaunu parle de l'Espagne mais il est aussi une biographie de Charles Quint et une histoire des Etats bourguignons, de la France et de l'Empire au XVIe siècle. Il permet même de bien situer la France à l'échelle de l'Europe à cette époque-là. Elle était finalement plus puissante que l'empire des Habsbourg.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Le mouvement interne de fermeture (..) de la société espagnole a trop souvent échappé à l'attention. L'histoire littéraire, cependant, en a pris conscience : l'expulsion des Juifs intervient en 1492, la conversion de force des Musulmans de Grenade date des premières années du XVIe siècle. Le christianisme ouvert aux influences extérieures au Moyen Age, à l'époque des traducteurs de Tolède, fait place à un christianisme figé de plus en plus dans la formulation aristotélicienne d'une forme limite d'orthodoxie. La transformation essentielle est antérieure au règne de Charles Quint. Le processus d'expulsion du judaïsme dure un siècle et commence avec le grand massacre, le Matanza de 1391, s'achève sur l’Édit du 31 mars 1492, pris en écho au Portugal en 1497. Les conversions massives des Musulmans suivent dans un laps de temps de dix ans. Ces mutations signifient l'alignement tardif d'une chrétienté frontière un peu ambiguë sur les comportements majoritaires du reste de la Chrétienté, la Reconquête achevée, l'Espagne se constitue en terre de Chrétienté, entendez ou l'appartenance au groupe se confond avec l'appartenance à l’église.

1850 - [Regards sur l'histoire n° 19, p. 37]
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Le lien qui existe entre les grandes pestes du XIVe siècle et l’hypersensibilisation au macabre est trop évident pour valoir une nouvelle démonstration en forme. Le bon climat démographique des XIIe -XIIIe siècle, l'allongement de la vie humaine et le recul alors de la surmortalité cyclique, aura rendu plus sensible la détérioration du second XIVe siècle. Le climat de 1348 est celui de l'épouvante. A Ovieto dont nous devons la résurrection, au cours de la grande peste, au talent de Mme Élisabeth Carpentier, et qui comptait 10 à 12.000 habitants... au paroxysme de juillet-août, la mortalité a atteint 500 décès par jour, ce qui impliquerait l'anéantissement total en 20-25 jours. Lors du paroxysme, faut-il le rappeler à titre de comparaison, de 1720 à Marseille, dont le souvenir a glacé, un siècle durant, l'Europe des Lumières, la mortalité s'est élevées à 1 % (mille pour cent mille), 1% sur un espace isolé ; la peste noire, c'est 5 % et pour des régions entières. Tel est le caractère inouï du cataclysme jamais égalé. La peste dans toutes les régions atteintes de plein fouet, comme ce fut le cas de la Flandre nombreuse et tout l'axe bourguignon fertile, ne s’arrête vraiment que quand la moitié du tissu humain est détruite.
Une société qui a traversé une telle apocalypse est profondément démantelée, les survivants et leurs descendants sont par la puissance de la transmission orale durablement marqués.

1878 - [Regards sur l'histoire n° 19, p. 69/70]
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Quel que puisse être le poids du milieu,, il est indissociable du poids de l'histoire, il est bien évident que le genre de vie qui s'est constitué là, au cœur de l’Espagne reconquérante, centré sur le blé, la vigne, le mouton à laine et accessoirement l'olivier, découle en partie de la nécessité de réaliser un peuplement rapide avec peu d'hommes... même sur les fertiles campiñas, de l'impossibilité de réunir jamais une masse humaine explosive de transformation, le surcroît étant toujours absorbé par la reconquête au Moyen Age, le sud à repeupler, puis l’Amérique, et le tercio de l’aventure impériale au XVIe.

1886 - [Regards sur l'histoire n° 19, p. 110]
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A l'époque romaine, la Castille était revêtue d'une chênaie très claire, coupée de « landes et genêts riches en plantes aromatiques ». Cette couverture végétale a, selon l'hypothèse la plus vraisemblable, traversé sans dommage la période romaine et la période wisigothique. Ce qui tend à prouver que l'Espagne centrale, contrairement à un préjugé tenace, était faiblement peuplée dans l'Antiquité. L’Espagne antique, à la différence de l’Espagne moderne, est une Espagne périphérique, de toute manière sans doute moins peuplée que l'on s'est plu à l'imaginer. Faible, voire plus faible peuplement encore pour la Vieille-Castille à l'époque musulmane, zone des raids de durs adversaires, elle est tout entière en « despoblado ».

1888 - [Regards sur l'histoire n° 19, p. 122].
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« M. Carande, rappelle … Henri Lapeyre, a calculé que depuis 1517 le nombre de ses journées de voyage égale le quart des jours de règne. » Pensez à la fatigue de ces voyages à cheval, sur les routes raboteuses et poussiéreuses, pensez à l'effet archaïsant, involuant de cette perpétuelle transhumance. « Il a passé près de 500 jours en campagne, 200 en mer, s'il n'avait parfois transporté avec lui un lit de camp, il aurait pu dormir dans près de 3 200 lits différents. Pendant ces 41 années de pérégrinations, c'est à l'Espagne qu'il a consacré le plus de temps : il y est demeuré plus de 17 ans. » 17 ans sur 41, ce rapport marque celui de la Péninsule, vers 1540, au sommet de la construction impériale, il explique le procès d'hispanisation du Prince et de l'Empire, mais il importe de bien voir que de 1516 à 1522, Charles-Quint y a séjourné 2 ans seulement sur un peu plus de 6 ans de règne.

1899 - [Regards sur l'histoire n° 19, p. 230/1]
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Vidéo de Pierre Chaunu
Par Annette WIEVIORKA, directrice de recherche émérite au CNRS
Tout historien, et même préhistorien, établit un lien avec "ses" morts dont il tente de restituer l'histoire, de la Lucy d'Yves Coppens aux morts qui sont ses contemporains. L'opération historiographique a souvent été décrite, de Jules Michelet à Michel de Certeau, comme opération de résurrection des morts et oeuvre de sépulture de ces morts qui hantent notre présent. Il y a aussi d'autres morts. Ceux des siens qui sont autant de dibbouk pour l'historien parce qu'ils ont orienté sa vie. Ce sont des morts fauchés avant d'avoir été au bout de leur vie, des morts scandaleuses. "Je suis le fils de la morte". Ce sont les premiers mots de l'essai d'égo-histoire de Pierre Chaunu. Ces morts nourrissent les récits familiaux, devenu un nouveau genre historique, de Jeanne et les siens de Michel Winock (2003)("La mort était chez nous comme chez elle") à mes Tombeaux (2023). Les morts de la Shoah occupent une place tout à la fois semblable et autre. C'est la tentative d'éradiquer un peuple, la disparition du monde yiddish dont ceux qui en furent victimes prirent conscience alors même que le génocide était mis en oeuvre. Ecrits des ghettos, archives des ghettos, rédaction de livres du souvenir, ces mémoriaux juifs de Pologne écrits collectivement pour décrire la vie d'avant, recherche des noms des morts, plaques, murs des noms, bases de données.... Toute une construction mémorielle. Vint ensuite le temps du "je"(qui n'est pas spécifique à cette histoire) , celui des descendants des victimes, deuxième, troisième génération, restituant l'histoire des leurs. Chaque année, plusieurs récits paraissent, oeuvres d'historiens ou d'écrivains, qui usent désormais des mêmes sources, témoignages et archives, causant un trouble dans les genres.
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