Louise Michel en Algérie au crépuscule de sa vie : le sujet est passionnant et complètement original. Celle qui habite les pages de ce livre n'est plus vraiment la même que celle de
la Commune de 1871 ou de la déportation. Elle termine sa vie (elle mourra l'année suivante) et ses convictions sont plus que jamais affirmées.
Clotilde Chauvin nous rappelle rapidement le contexte aussi bien de
la Commune et de l'insurrection kabyle, que de l'Algérie au début du XXe siècle. Puis elle décrit le parcours de
Louise Michel à travers l'Algérie où elle donne des conférences dont le maître-mot est l'émancipation des femmes, des colonisés, des humains en général vis à vis de la religion et du pouvoir.
Le souhait de
Louise Michel était apparemment de rencontrer la jeune écrivaine et aventurière
Isabelle Eberhardt mais celle-ci était morte accidentellement quelques mois plus tôt.
Avec
Louise Michel, on souhaite toujours être emportée par la passion même quand elle est une petite dame âgée de soixante-quatorze ans. Cependant le livre de
Clotilde Chauvin, s'il est de toute évidence un livre militant, est avant tout un ouvrage de recherche documentaire. Il regorge de citations de documents d'époque, le but étant d'en apprendre un maximum sur le séjour de
Louise Michel en Algérie. le récit peut donc apparaître décevant car manquant de souffle. Il s'agit d'un travail d'historien et la distance est donc nécessaire. Ce petit livre n'en constitue pas moins une somme documentaire inédite sur celle que
Clotilde Chauvin appelle à juste titre dans sa conclusion "une grande figure".