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3,3

sur 267 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Eh bien, contrairement à la majorité des critiques sur Babelio, je peux déclarer que j'ai bien aimé lire ce roman, version revisitée d'Othello à la sauce américaine, dont les protagonistes sont des élèves de CM2 d'une petite école de la banlieue de Washington.

Nous sommes en 1974, et un nouveau fait son apparition, un Noir, Ghanéen. Cette arrivée suscitera bien des réactions, de curiosité pour la plupart, mâtinée de racisme pour tous. Un Noir ! Que vient faire ce singe dans notre école ? Mais Dee, elle, ne le repousse pas et l'encourage, même, en lui parlant gentiment. Casper, le beau blond gentil, lui aussi l'accueillera. Mais cette situation ne plait pas à Ian (qui ne souvient pas de Iago ?) qui utilisera tout son pouvoir de harceleur-manipulateur pour faire tomber tout ce petit monde.


Une journée, une seule, pour faire basculer ces enfants dans la tragédie.
Des cordes à sauter aux jeux de ballon, du cours de math où l'on apprend le triangle isocèle au bricolage fait main pour la fête des mères, nous plongeons dans la tête de quelques enfants déjà plus si innocents ! Qui sort avec qui ? Qui veut « casser » ? C'est vrai que la maturité des élèves à ce point de vue parait assez avancée, mais en y réfléchissant, il me semble que c'est un âge où l'amour ou du moins ses gestes attirent et font peur.
Le harcèlement ? Il a existé de tout temps.
Le racisme ? Egalement, particulièrement dans les années 70 aux USA.
Un seul personnage me parait particulièrement retors pour son âge et par là moins convaincant : Ian / Iago.
Pour le reste, je trouve cela parfaitement crédible, quoiqu'un peu précipité (n'oublions pas que tout se passe en un jour).


Et ma foi, cela me redonne follement envie de relire « Othello », pièce que j'ai adorée lors de mes études.
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Peut être connaissiez vous Tracy Chevalier pour ses romans historiques et ses portraits de femmes ? Suite à une commande éditoriale (transposer un classique de Shakespeare dans le monde contemporain à savoir ici Othello), l'auteure opère un virage à 180 degrés avec le nouveau.

Elle nous raconte en effet l'arrivée d'un jeune garçon noir, Osei, dans une école où il n y a que des blancs dans les années 70 à Washington (en reprenant les codes d'une tragédie, unité de lieu, de temps, nombre d'actes).


La société est vue à travers le prisme d'une cour d'école avec ses lois, ses règles tacites, sa hiérarchie.

Tracy Chevalier explore ici le thème de la "différence" sous ses différentes facettes.

Si la maturité intellectuelle et sensuelle m'a paru en décalage avec l'âge supposé des élèves (CM1/CM2), le nouveau dévoile par les réactions que suscite l'arrivée de cet élève noir, les visages multiples du racisme ordinaire.

Quant à Dee, elle tombe sous le charme de ce nouveau et leur coup de foudre naissant donne lieu à des passages lumineux "

"Le nouveau" suscite forcément des questions : est ce qu'un enfant est raciste parce que ses parents le sont ? Sur quoi le racisme repose ? On a souvent brandi la bêtise comme réponse mais aujourd'hui tout le monde va à l'école et Christine Taubira est comparée à un singe sur Twitter.

Dans le nouveau, un enseignant sous le coup de la colère finit par lâcher "ils sont tous comme ça". Est ce que de manière primaire l'être humain a peur de la différence ?
Si on se doute que l'histoire va mal tourner, Tracy Chevalier instille une tension croissante et nous cueille avec une fin glaciale.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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En 2017, Tracy Chevalier quitte son imaginaire personnel pour revisiter une pièce de Shakespeare, ce qui avait été demandé à plusieurs auteurs américains. Elle a choisi " Othello", occasion pour le lecteur de se rafraîchir la mémoire...pour moi en tout cas, il était nécessaire de relire un résumé de la pièce.

Tout va se jouer ici dans une école primaire des années 1970, près de Washington. Les acteurs de cette tragédie sont des élèves de CM2. J'ai beaucoup aimé cette intrusion dans le microcosme social que représente une classe, où les personnalités se dessinent déjà.

Othello, ce sera Osei, un jeune ghanéen, fils de diplomate, premier noir à intégrer cette école.On se doute bien que le racisme va être au coeur de l'intrigue. Desdémone sera Dee, une fille blanche qui va tout de suite se lier avec lui. Et Iago deviendra Ian. Tous les détails de la pièce se retrouvent d'une manière ou d'une autre, dans cette transposition moderne. Et il y a bien une unité de temps, de lieu, d'action.

Deux choses m'ont quand même gênée: ce respect des règles de la tragédie rend un peu rigide et rapide le développement de l'histoire et suppose une fin très ( trop?) sombre.D'autre part, les agissements des enfants qui n'ont que onze ans me paraissent correspondre davantage à des adolescents de 14-15 ans. Mais il est vrai que certains sont précoces.

Un exercice intéressant, psychologiquement subtil, mais je préfère l'univers de l'auteure, qui met souvent en avant des destins de femmes singuliers, à d'autres époques.

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Le père d'Osei est un diplomate ghanéen en poste à Washington. Osei, qui préfère qu'on l'appelle O., a l'habitude d'être le nouveau, toujours dans des écoles où il est le seul noir.
Dee est l'élève la plus populaire de la classe. Elle est chargée d'aider le nouveau à se familiariser avec l'école.
L'auteur a respecté l'intrigue d'Othello. Mais la transposition ne m'a pas convaincue.
S'il est vrai que les enfants peuvent être cruels entre eux et qu'une bousculade dans une cour de récréation peut mal tourner, l'intrigue requiert une maturité qu'on n'attend pas d'élèves de CM2. le décalage entre l'âge des personnages et les émotions, sentiments, qu'ils sont supposés ressentir nuit à la fluidité de la lecture.
J'ai apprécié que l'auteur laisse des indices sur les rôles transposés aux enfants.
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J'ai apprécié cette nouvelle version d' »Othello » par Tracy Chevalier. J'ai lu l'original il y a de nombreuses années, suffisamment pour que je découvre cette réécriture avec plaisir. J'ai retrouvé tous les ingrédients de la tragédie initiale. Seul le contexte diffère et s'avère étonnant : l'arrivée d'un nouveau, noir, dans une classe de CM2 totalement blanche dans les années 70 aux Etats-Unis et ses relations avec les autres écoliers et enseignants. J'ai trouvé l'histoire bien construite, je déplore juste le peu de cohérence entre l'âge des élèves et leur comportement. Ils auraient dû être plus âgés. Finalement , dans la même collection, j'ai préféré « Vinegar girl », la réécriture de « La mégère apprivoisée » par Anne Tyler. Néanmoins, « le nouveau » reste un texte bien ficelé, agréable à lire, qui risque de décontenancer les lecteurs habituels de l'auteure. Merci à Netgalley et à l'editeur pour cet envoi.
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Pour apprécier ce roman à sa juste valeur, je pense qu il est important d en connaître le contexte d écriture. Effectivement, son originalité repose sur le fait qu il s agit, là, d une version moderne de la fameuse tragédie de Shakespeare « Othello ». Ce roman est né donc d une demande spécifique d un éditeur à la romancière : revisiter une pièce de Shakespeare ... un sacré défi littéraire à mon sens !
Tracy Chevalier, en relevant ce défi, a accepté de sortir de sa zone de confort. Félicitations, chère Tracy, car c était une grosse prise de risque et j apprécie particulierement cette capacité à sortir du chemin tout tracé ...
Les parallèles entre la fameuse pièce et le roman sont habilement maîtrisés. le lecteur retrouve facilement les personnages de la pièce par la similitude des prénoms (Othello/Osei, Dee/Desdemone, Ian/Iago ...) et tout comme la pièce en 5 actes, le récit est partagé en cinq chapitres. Important aussi a relever, l auteur respecte, dans son écriture, de nombreux « codes » propre au théâtre : les nombreux dialogues, le decor, l intrigue ..
Ainsi, Tracy Chevalier transpose la pièce dans une petite école américaine. La cour d école est le lieu central décrite avec beaucoup de precision et le lecteur peut aisément se représenter spectateur (comme au théâtre).
L histoire, donc, débute avec l arrivée d Osée, jeune ghanéen de 11 ans et fils de diplomate, dans cette petite école américaine. Une arrivée qui bouleverse la « tranquillité » des écoliers et des professeurs : un étrange mélange de curiosité malsaine et de terribles préjugés ... Osei se lie très vite d amitié avec Dee, une petite fille, très populaire et c est cette belle amitié naissante qui est à l origine des événements tragiques qui suivront ... La racisme est inévitablement au centre du recit ...
Pour conclure, un defi gagné cette revisite ! Une critique positive qui, je l avoue aurait, certe, été differente hors contexte de la revisite ...
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Que se passe-t-il quand on est nouveau dans un établissement scolaire et de surcroit "différent" des autres écoliers ? C'est d'être potentiellement la cible de curiosités, d'interrogations voire de jalousies pour peu que l'on suscite l'intérêt; ici d'une jolie camarade.
J'ai eu du mal à saisir cette histoire de Tracy Chevalier qui aborde pourtant plusieurs maux de notre société, à hauteur d'enfants. En cause, la densité du récit mêlée au sentiment de décalage entre le style soutenu de l'auteure et le phrasé de si jeunes protagonistes !
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Si vous aimez les romans historiques de Tracy Chevalier (La jeune fille à la perle, La dame à la licorne, La dernière fugitive), sachez avant de vous décider pour ce livre qu'il s'agit de tout autre chose, ici. Tout aussi bon, peut-être même plus, mais très différent. L'auteur a, en effet, répondu à une demande de sa maison d'édition de transposer une pièce de Shakespeare, et elle a choisi Othello.
En faisant d'enfants d'une dizaine d'années ses héros, en choisissant le début des années 70 comme époque, elle a à la fois simplifié et durci le propos.

O. un jeune Ghanéen, fils de diplomate, arrive un beau jour dans une école primaire de blancs. Tous les regards se tournent vers lui, ceux des élèves, comme ceux des instituteurs qui ne sont pas les plus tendres. Un noir, à l'école? Heureusement, son attention est attirée par Dee (Desdemone), la petite fille la plus populaire. Une attirance mêlée de complicité les lie très vite. Quant à Ian (Yago), le caïd, le jaloux, il n'aime pas beaucoup qu'on risque de lui usurper son pouvoir.
Un drame en 5 actes pour 5 récréations, à l'ambiance de plus en plus tendue…

Le roman est écrit en phrases courtes et simples pour mieux épouser le langage d'enfants d'une dizaine d'années. Et l'auteure n'a pas sa pareille pour installer une atmosphère à couper au couteau. Mais ce m'a le plus frappée, c'est l'extraordinaire description de la solitude d'O. Tracy Chevalier se fait très sensible lorsqu'elle évoque sa situation: soumis aux blagues, aux brimades et aux insultes, lorsque la situation s'aggrave, il fait un coupable idéal.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu Othello, et je ne m'attendais donc pas à la fin de l'histoire. Brutale et poignante.
Lien : https://bcommebouquiner.com
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J'aime beaucoup Tracy Chevalier et je m'intéresse toujours à ses sorties. Ce texte, publié chez Phébus, est un bel objet, le papier est très doux, très lisse.
"Le nouveau" est donc une réécriture d'Othello, une commande d'éditeur pour les 400 ans de la mort de Shakespeare. le roman est assez court. Il est très bien construit et reprend les 5 actes d'une tragédie, l'unité de lieu et de temps. J'ai eu un peu de mal à rentrer dedans. J'étais assez mal à l'aise devant la maturité improbable de ces enfants de 10-11 ans, devant la méchanceté perverse de Ian et la lucidité impuissante de Mimi. J'ai senti la tension et le malaise monter, jusqu'au drame final. C'est d'ailleurs grâce à cette tension et malgré ce malaise que j'ai poussé ma lecture jusqu'au bout. Je relirai probablement Tracy Chevalier et j'espère retrouver le coup de coeur ressenti pour "La dernière fugitive".
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Après Dunbar et ses filles d'Edward St Aubyn et Graine de sorcière de Margaret Atwood, New Boy de Tracy Chevalier est le troisième roman du projet Hogarth Shakespeare – qui propose à des écrivains de « réécrire » les pièces de Shakespeare – que je découvre. Edward St Aubyn s'était attaqué au Roi Lear, Margaret Atwood avait, elle, livré sa version de la Tempête et Tracy Chevalier s'empare avec New Boy (Le Nouveau en français) d'Othello.
Le personnage shakespearien prend ici les traits d'Osei Kokote, surnommé le plus souvent O., un jeune garçon originaire du Ghana. Fils de diplomate, il a l'habitude d'être le « nouveau » dans les différentes écoles qu'il fréquente au gré des affectations paternelles. Cette fois, c'est dans une école primaire de Washington DC qu'il arrive, attirant tous les regards : il est nouveau certes en cette fin d'année scolaire (il ne reste qu'un mois de classe avant les vacances d'été) mais il est surtout le seul noir. Dans cette cour et en ce premier jour d'école, dans les années 70, dans un quartier WASP, va se déployer un jeu de pouvoir terrible dont personne ne sortira indemne.
Habitué à être le nouveau, l'étranger, O. pose un regard méfiant et plein d'acuité sur la petite société aux règles bien établies de l'école. Prudent, il sait combien il est important de se faire rapidement un·e allié·e. C'est en la personne de Dee (dite D.) qu'il trouve de l'aide mais aussi une admiratrice à laquelle il n'est pas non plus indifférent. Quand la jolie et populaire D. et O. se rapprochent dangereusement, tout le monde en est choqué. Ian – la forte tête crainte par plus d'un – décide de mettre au point un plan machiavélique pour venger l'offense. Intriguant, jouant des faiblesses des uns et des autres, Ian distille la suspicion, conduisant cette journée à un inévitable drame.
Des trois romans du projet Hogarth Shakespeare déjà découverts, New Boy est assurément mon préféré. En transposant l'intrigue d'Othello dans cette cour d'école américaine dans les années 70, Tracy Chevalier convoque le racisme à l'oeuvre au coeur d'une société blanche et emplie de préjugés et les tentatives de composition lorsque les petites phrases et les regards vous rappellent sans cesse que vous serez toujours un étranger. New Boy propose ainsi une plongée effrayante dans la capacité de l'humain à rejeter, parfois violemment, l'inconnu. Un roman machiavélique !
Lien : https://31rstfloor.wordpress..
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