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EAN : 9791093569017
Editions Le Soupirail (01/01/2014)
3/5   3 notes
Résumé :


Avec les matins surgissent toujours les grands dangers. L'apparition d'un cri singulier dans un immeuble apparemment banal va bouleverser la vie des habitants et révéler leurs imaginations maladives.

A travers cet univers de claustration physique et mentale, l'auteur dissèque l'étrangeté des sociétés humaines, des intériorités et des pouvoirs. Il interroge la "folie ordinaire".

C'est un immeuble mi-réel, mi-imaginaire.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Jeunes ados, ados, jeunes… nous nous retrouvions chaque été ensemble à l'Escala, petite ville (l'hiver), grande ville (l'été) au bord de la méditerranée, en Espagne, à moins d'une heure de la frontière française.

Nous passions l'été ensemble, enfin… deux ou trois semaines. Pendant lesquelles c'étaient un condensé de ce que nous aurions pu vivre en un an, le scolaire en moins… le pied !

Nous étions tout un groupe… une bande ! Les mêmes d'une année sur l'autre. Enfin, plus deux ou trois ou quatre en moins par rapport à l'année précédente, plus deux ou trois ou quatre qui venaient s'ajouter au groupe.

Et parmi eux, une année, Michel G. !

Michel était Belge.
Que je le dise peut paraître louche, limite intolérant.
Mais nous nous définissions par nos régions respectives, et plus ces régions étaient proches de l'Espagne, plus la précision s'imposait. Par exemple, on était de Perpignan, de Marseille, de Toulouse, de Bordeaux ou de Lyon. Mais on était de région parisienne, du nord, de l'est ou… de Belgique ou de Suisse.
Étonnamment, ou pas, même en y repensant bien, je ne me souviens pas avoir connu là-bas un seul « de Bretagne »…

Donc une année Michel s'incruste dans le groupe, sur je ne sais plus quel prétexte. Oh, il avait aussi quelques qualités, le Michel. Par exemple, Michel était « trop, trop beau ». Mouais…

Bon, première fois qu'il a fait l'histrion : le deuxième jour, il se pointe avec une fille, Delphine, qu'il embrasse sur la bouche, enfin un tout petit… comment qu'on disait ça déjà ? Ah, oui, un smack. Et il nous explique un truc trop délire :

- Delphine, c'est ma soeur, mais nos parents sont pas au courant.
- Hein ? Tu te fous de nous !
- Non, non, moi je suis avec mon père, enfin, notre père et elle avec notre mère. On vit séparément depuis 10 ans sans se voir. Mais nous, Delphine et moi, on se téléphone souvent. On s'est arrangé pour que notre père et notre mère passent leurs vacances au même endroit pour se retrouver. Mais ils sont pas au courant. Alors on a raconté chacun de notre côté qu'il y avait notre petit(e) ami(e) qui passait ses vacances au même endroit, comme ça si ils nous voient ensemble de loin, ils penseront que c'est normal, vous comprenez ?

On était médusés !

Ouais, bien sûr, on comprenait surtout que ça sentait le pipeau à plein nez son affaire… Mais bon, dans le fond, on était pas très regardant sur ses choses-là et beaucoup d'entre nous avaient des vies étrangement super-palpitantes.

Donc Michel, il était « trop, trop beau », ce qui en fait à nos âges, se traduisait par « certes, il est pas moche, mais il a trop, trop de bagou, il parle trop, trop bien, il a trop, trop d'humour »… ce genre de trucs. Et ça, c'était plutôt vrai.

Qué bagou qu'il avait…
Toujours à ouvrir sa gueule, pour un oui, pour un non. En fait, c'était et oui, et non, et bien au contraire. Mais avec de l'à-propos, avec des arguments.
Bon, quitte à se fâcher très fort. C'était l'inconvénient… pour nous. Parce que lui, il nous tournait jamais les talons fâché. Non, non. Nous on se fâchait parfois.
Certains se barraient en tapant des pieds (bon, en même temps sur la plage, c'est nul comme effet, pas à faire, t'as l'air con …) ou s'arrêtaient avant d'aller dans un bar/en boite/sur la plage, en disant « si c'est comme ça, j'y vais pas ! ». Oui, mais là, on réfléchissait et on se disait « mais, merde ! La bande, c'est nous, l'incrust, c'est lui ! C'est à lui de se barrer. » Mais il aurait fallu lui dire « barre-toi » et le mec sans gêne, no limit, sans foi ni loi, c'était lui… et pas nous.

Il ouvrait toujours sa gueule, mais en plus il l'ouvrait fort…
Et en pleine nuit, au retour de boite de nuit, on aurait voulu lui dire « moins fort » parce que les gens dormaient et que nous on avait le souci de pas déranger. Parce qu'il y avait les flics qui circulaient pas mal la nuit et qu'on avait un peu les pétoches quand même.
Mais par expérience, après un essai ou deux, c'est nous qui fermions notre gueule. Bien sûr, lui demander de se taire, c'était une invitation pour lui qui était toujours dans la contradiction à hausser encore un peu plus le ton.

Et quitte à ouvrir sa gueule, c'était une fois sur deux pour dire des horreurs…
De vulgarité (au point qu'on avait honte sur la plage du regard des petites vieilles – quand t'es jeune, tu crois toujours que les petites vieilles ont des oreilles plus chastes que leurs cadettes, ce qui est absurde bien entendu) ou de provocations cyniques.
Alors là se situe un des gros inconvénients pour lui. Trois fois, en trois semaines c'est déjà beaucoup, ces horreurs de provocations cyniques lui ont valu de se prendre des coups et pas que dans que dans la tronche.

Je repensais à lui l'autre jour et soudain je me suis dit « Michel G., c'était un troll !! ».

Alors un troll : celui qui polémique sans cesse sur les forums ou qui se livre à des moqueries provocatrices de manière répétée (c'est ce que j'ai retenu, moi).

Mais pourquoi avoir besoin d'inventer un mot nouveau (ou plutôt d'utiliser un mot dans un nouveau sens) pour des gens qui ont toujours existé, juste parce que maintenant on parle d'internet. Bon il est vrai que maintenant, ces gens se font plus remarquer parce qu'avant ils vivaient plus dangereusement.
On prenait plus de risque, physiquement au moins, à se faire virer d'une bande de potes qu'à se faire virer d'un forum de discussion. Mais il me semblait qu'on ne manquait pas de mots pour ces gens-là : des emmerdeurs, des chieurs, voire dans les moments plus durs des connards, des salopards…

Mais Michel, pourquoi Michel G. d'ailleurs, je me souviens pas du tout son nom… non, c'était plutôt pour le surnom genre Michel Gugusse, Michel Goujat, Michel Gros relou, Michel Grande Gueule, Michel Gare à tes couilles, Michel Grrrrr…

Michel, dans le fond, avait raison de nous pousser à bout dans nos arguments pour tester notre bêtise et notre intelligence.
D'ailleurs, à votre avis, qu'est-ce qui pèse plus lourd à volume égal : une âme remplie de bêtise ou remplie d'intelligence ?



Ah, au sujet du livre, j'ai rien compris…

Pour vous donner une idée, je n'ai réalisé que vers la page 110 que si le narrateur s'appelait Joseph et qu'il avait fréquenté une Marie, ce n'était peut-être pas innocent… D'un coup, comme ça ! J'ai perçu cela comme une illumination ! Après 110 pages évoquant à de nombreuses reprises Joseph, et Marie, voire Joseph et Marie ensembles.

Donc, vous voyez c'est moi. J'étais pas qualifiée pour lire ce livre. Peut-être plus tard. En attendant il faudrait un autre avis. Pour l'histoire.

Le style, très bien. Fluide, riche, des métaphores pour les situations ou pour les relations entre les personnages. Parfois j'ai compris ces métaphores pour ce qu'elles signifiaient d'immédiat. Mais je n'ai pas saisi le sens global du livre.



Les mots, c'est beau aussi en chanson :

« […]
Il vivait avec des mots
Qu'on passait sous le manteau
Qui brillaient comme des couteaux.
Il jouait d'la dérision
Comme d'une arme de précision.
Il est sur le ciment, mais ses chansons maudites
On les connaît par coeur,
La musique a parfois des accords majeurs
Qui font rire les enfants mais pas les dictateurs.
De n'importe quel pays, de n'importe quelle couleur.
La musique est un cri qui vient de l'intérieur.
Ça dépend des latitudes
Ça dépend d'ton attitude
[…] »

(extrait de « la musique est un cri qui vient de l'intérieur » de Bernard Lavilliers : https://www.youtube.com/watch?v=e8cNd5mtHvE)

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ce n'est pas un mal mais une épreuve, ce cri. Nous sommes désignés pour le vivre. La peur vient de notre ignorance, de notre incompréhension. Mon grand regret, mes chers amis, c'est qu'il n'y a pas de trace tangible de ce cri. Il nous faut témoigner.
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