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Lire Beauté fatale : mesure de salut public !

On devrait le faire lire à toutes les petites jeunes filles et aux garçons aussi ! Surtout aux garçons en fait !
L'essai est remarquable, bien documenté, structuré et en même temps on sent que Mona Chollet a un humour mordant ! Une féministe bien sympathique avec qui on aurait bien envie de dévorer deux, trois gâteaux en l'honneur de la déconstruction des normes de la beauté occidentale. Une femme "naturellement" mince avec zéro poils sur le corps... Comment en est-on arrivé là ? C'est fou, drôle, triste, ridicule ... ce que la société impose aux femmes. Ce que les femmes s'imposent à elles-mêmes.
Au XIXe siècle, les femmes étaient coincées dans leur corset, aujourd'hui la norme sociale leur impose la minceur et la torture de l'épilation intégrale... Pas sûre qu'on y est gagné au change...Sisyphe EST la femme moderne, qui toute les deux semaines se rase, s'arrache les poils qui repoussent indéfiniment . Notre boulet est notre pilosité, notre propre corps. Nous sommes des héroines absurdes et nous en sommes heureuses. Nous sommes tellement contentes d'essayer sans relâche de correspondre aux clichés LVMH. Il paraît qu'il faut imaginer Sisyphe heureux.


De ma lecture, je retiens particulièrement le passage sur la fascination du it bag ... qui m'a fait hurler de rire et le fait que Karl Lagarfeld apparaît comme un énorme misogyne pas du tout classe. Toute l'industrie du luxe française est montrée du doigt en fait... Dior, Chanel qui essaient d'habitude de vendre du rêve prennent un gros coup dans l'aile... à juste titre. Notre BHL national se prend également quelques piques impayables! J'ai aussi bien aimé le petit côté, " je me console en allant voir nos amis japonais" ( moi aussi j'aime le Japon) , même si " côté aliénation de la femme", je ne suis pas sûre qu'il fasse globalement mieux que nous, les nippons !

Conclusion : après la lecture vivifiante de cet essai salutaire , on se sent encore mieux qu'après un soin beauté ! On se sent belle et forte et on a juste envie de faire comme Mona Chollet : classer la bouffe en deux catégorie : APPETISSANT et PAS APPETISSANT !
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Beauté Fatale est un superbe essai féministe, qui permet de prendre pleinement conscience de l'impact de la société patriarcale et capitaliste Occidentale sur le statut de la femme.
Souvent, lorsqu'il est question de parler d'inégalité entre les sexes, on fait face à des réflexions sur la chance que l'on a de vivre dans notre société. Certain/nes avancent que tout est acquis depuis que la femme a la « chance » d'avoir obtenu le droit de vote, l'accès à l'IVG et l'ouverture de son propre compte en banque. Pourtant, ce n'est pas le cas et bien que certaines femmes souffrent plus que d'autres, il n'y a pas de raison que le statut des femmes en Occident n'évolue pas. Car oui, les femmes sont plus touchées par la précarité, elles subissent toujours du harcèlement dans les lieux publics très régulièrement, nombreuses sont les victimes de viol, de violences et parfois même de meurtre. Oui, il existe réellement des inégalités de salaires, des discriminations à l'embauche (surtout en cas de grossesses) … Ces actes, bien que juridiquement condamnables (pas suffisamment d'ailleurs) sont extrêmement banalisés quelle que soit la sphère sociale incriminée.
L'autrice parle en particulier dans ce livre de l'impact de la société de consommation sur les femmes. Elle explique particulièrement bien comment, en créant un idéal de la beauté utopique à atteindre, les femmes sont poussées à la surconsommation et à détester leur apparence car imparfaite.
Elle aborde le sujet de l'hyper sexualisation des femmes qui ne se voit souvent plus que comme objet de désir à défaut d'être un sujet. Elle dénonce les grands groupes de la beauté, prêt à tous pour vendre et qui vont jusqu'à faire des publicités racistes et dangereuses pour la santé ainsi qu'à mettre leurs égéries en danger de mort en exigeant d'elles une maigreur extrême. Par exemple, de grands groupes qui vendent des crèmes pour se blanchir la peau en Asie avec un slogan de type : « Soyez plus propre » (extrêmement raciste).
Elle dénonce également entre autres l'impunité des personnes célèbres en cas d'agressions sexuelles et/ ou de viol de jeunes femmes, en particulier d'actrices ou de jeunes mannequins. Elle analyse ce qui se cache derrière un Roman Polanski qui est accusé du viol d'une petite fille de treize ans et que tout le monde excuse dans les médias car je cite : « elle en faisait physiquement 25 ». Car ce n'est malheureusement pas un cas éloigné et que cette impunité banalise le viol et la pédophile.
L'autrice parle également du culte de la minceur actuelle et de ses répercussions sur les jeunes filles qui souffrent de plus en plus de troubles alimentaires graves et commencent à subir la pression des canons de beauté des 7 /8 ans au détriment de leur enfance.
Mona Chollet aborde aussi la question du choix de s'habiller comme on le désire, de la grossophobie, de l'absence de représentation des femmes de couleur dans le milieu de la mode, des émissions TV relayant des propos sexistes et bien d'autres.
Ce livre m'a permis de prendre de la distance face à la société de surconsommation et des dictats de beauté que je sens peser sur moi depuis l'adolescence. Je pense que ce livre peut être très libérateur pour de nombreuses femmes (en particulier les jeunes qui se font bombarder de critères inaccessibles à travers les youtubeuses beauté, les réseaux sociaux…).
J'ai refermé ce livre en me disant que j'avais envie de m'instruire plus sur les inégalités sociales et le féminisme. Il y a de nombreux thèmes que j'ai envie d'aborder avec mes petites soeurs. Je vous conseille également d'écouter les podcasts de la radio ARTE qui s'appellent « un podcast à soi », écoutable sur Youtube et qui parle de féminisme. Bien évidemment ils s'adressent aux hommes comme aux femmes, tout comme cet essai.
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Au fond, on ne demande qu'une seule chose aux femmes, toujours la même et depuis longtemps : "Sois belle et tais-toi." Et ne pense pas.
Pourquoi ne peut-on pas être jolie, belle, ou simplement soi-même ET ouvrir sa gueule ? Tout simplement parce que cela ne convient pas à ces messieurs qui tiennent les rennes politiques, économiques et du "complexe mode-beauté". En plus, cela n'est pas vendeur et oblige à tout remettre en question, à trouver un nouveau modèle non phallocratique.
Ces injonctions ont même été intériorisées par les journalistes de la presse féminine, qui nous les ressortent à tout bout de champ. Parfois à côté d'un article sur le féminisme.
Mona Chollet décrypte la presse féminine, la publicité, les discours des "papes" de la mode, mais aussi l'envers du décor, celui qui n'a pas de paillettes, celui qui pue la fange et le sordide. Celui qui n'est quasi jamais montré, car non vendeur (ah ça, si tout le monde savait vraiment TOUT ce que vivent les mannequins, moins de fillettes postuleraient chez Elite).
Bref, la femme doit rester au rang de potiche décorative, doit savoir rester à la place assignée, et si vraiment elle convoite une place dans un univers masculin, qu'elle prenne le moins de place possible et surtout, qu'elle signale bien qu'elle est une femme (une jupe, pas un pantalon, hein !).
Et comme souvent, trop souvent, un racisme latent (quoique pas toujours) : le modèle (physique) reste la femme occidentale grande, blonde, mince (maigre ?). Et les dérives que cela entraîne en Asie et en Afrique.
Le marketing, l'économie et le "complexe mode-beauté" (dirigés par des hommes) ont su comment manoeuvrer pour que les femmes aient une illusions de choix quand à leur physique pour mieux les maintenir à une place subalterne, aliénante. Et parfois schizophrénique.
Cet essai complète le féminisme change t-il nos vies ? que j'ai lu récemment, en donnant une place au corps féminin, sujet non abordé dans le premier. Ou comment notre corps devient notre pire ennemi : normes, sexualisation, minceur à tout prix. Mona Chollet démontre ainsi que l'angle d'attaque des féministes doit changer : se réapproprier notre corps dans toutes ses dimensions, accepter ses imperfections, voire les revendiquer. Et ainsi de nouvelles avancées sont possibles. Ce qui implique également que le marché et la finance ne doivent plus dicter leur loi...
Un essai très intéressant, intense, fluide ; qui met des réalités sordides au jour, donc parfois lourd à supporter (notamment les témoignages des mannequins et des actrices). Beaucoup plus sordides que les bribes qui sortent parfois aux informations. Et qui pour le coup donne vraiment le choix : une potiche décérébrée ou une femme normale qui en a, mais dans la tête ?
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Dans ce livre Mona Chollet décide de décrypter le complexe mode/beauté; fer de lance de l'industrie moderne, qui sous couvert d'émancipation de la femme, a crée une nouvelle forme d'aliénation féminine. Elle en expose les différents pans et révèle sous la craquelure du vernis, un sexisme latent.

Dans un premier temps elle aborde l'injonction à la féminité prôné par l'industrie ainsi que son ambivalence; les femmes sont poussées à n'exister que par leur apparence et ce dictat s'étend à pratiquement toute la sphère culturelle ; médias, publicité, grand écran et petit écran etc, mais que tout à la fois cet espace est le seul espace d'expression et de représentation laissé aux femmes, un entre-soi féminin s'est construit qui a en quelques sorte accouché de sa propre aliénation. Elle pointe du doigt le fait que l'amplification de ce phénomène et son étendue démesurée est le fait d'une société qui a depuis longtemps basculé dans l'ultraconsommation. Elle cite notamment cette phrase de l'écrivaine Nina Power, qui m'a particulièrement frappée, « l'émancipation de la femme coïncide avec le consumérisme ». Et il est sidérant de le réaliser.
Ensuite elle entre plus en détail dans le rôle des actrices et des « égéries » dont elle dénonce à la fois l'hypocrisie et le côté pernicieux de leur évolution progressive vers le rôle de faire-valoir commercial. Et par là démontre que la publicité est devenu un produit culturel créant et fabriquant nos désirs. Tout cela n'aboutissant à rien d'autre qu'un conditionnement social, un enfermement, et constitue in fine une nouvelle forme d'oppression construit et alimenté par l'industrie.
Elle montre également la vacuité croissante et cuisante des magazines féminins enfermant les femmes dans l'aliénation de leur rôles et de leurs comportements.

Puis elle aborde le grand sujet du rapport au corps pour la femme. Elle explique combien il est impossible pour une femme -d'être- sereinement et sainement lorsque l'unique modèle véhiculé en permanence est le modèle de la minceur, et comment pour nos sociétés « moderne » il rime avec beauté, efficacité et surtout désirabilité. Il est si intériorisé, si accepté qu'on ne se rend plus compte et l'autrice expose que lorsqu'il aboutit aux troubles psychologiques que l'on sait, cela considéré comme un problème individuel alors qu'il devrait être considéré comme un problème aux causes collectives. Mais parler du culte du corps c'est aussi, pour Mona Chollet, parler de haine du corps. Car l'un et l'autre sont liés. Outre la minceur symbolisant le minimum de place physique que doivent prendre les femmes dans l'espace publique, la mortifère industrie de la chirurgie esthétique et les normes d'exposition du corps (plus découverte est une femme, plus féminine elle est) finissent de parachever cette négation du corps. Et par là même ils s'inscrivent dans l'esprit pour faire de l'obéissance à la norme dominante le moyen sine qua none pour une femme d'être aimée et désirée. Cette gigantesque hypocrisie confère aux femmes l'illusion d'une liberté, d'une estime de soi faussement choisie, or on constate très vite que c'est tout sauf cela.

Après quoi l'autrice va aborder, et j'ai trouvé ça bien, la question de la diversité dans l'industrie mode/beauté. Sujet épineux, édifiant et nécéssaire. Elle y démontre combien il est dans l'interêt de l'industrie de renforcer les normes préexistentes pour des raisons mercantiles, même si cela doit aller à l'encontre du bien-être ou pire à l'encontre de l'évidente majorité (continuer de promouvoir la blancheur dans tous les contrées qui ne sont pas blanches). Elle évoque à nouveau la chirurgie qui, dans ce cas présent, participe aussi et encore à une normalisation raciale et sexuelle. Bref, des constats et des pratiques terribles, honteuses et d'une tristesse infinie. le tout encore une fois banalisée et intériorisé.
Enfin elle évoque et décrypte de façon plus globale la place du corps de la femme dans la société, où sonne de façon criante l'absence d'autres types de féminité, et de nos attitudes et comportements conditionnés par l'oeil et le désir masculins. Sommes-nous condamnées à être des objets ad vitam aeternam ?, la féminité est-elle une subordination ? Elle pose la question des rapports de séduction, de l'équilibre à trouver entre être une femme et être tout court.

Bref, c'est un essai où Mona Chollet met à mal le complexe mode/beauté, elle l'analyse et décortiques ses travers quasi invisibles tant ils sont normalisés et intériorisés. Comme elle le dit, on peut passer pour rabat-joie en les critiquant car on a l'air de remettre en question l'indépendance féminine mais en réalité c'est le contraire, notre société moderne a crée des nouvelles formes d'aliénation insidieuses car invisibles et c'est malheureusement une grande réussite du monde capitaliste. Si on peut en retenir une chose c'est que le consumérisme effrénée a aussi des conséquences sur la position de la femme dans la société ainsi que le regard qu'elle porte sur elle même.
C'est un livre dans lequel Mona Chollet y met beaucoup du sien, elle écrit avec un ton parfois mordant, acéré, incisif. Mais elle est toujours aussi agréable à lire et passionnante. Et comme à son habitude elle fait appel à de nombreuses sources, s'appuie sur beaucoup d'exemples et ainsi elle développe son argumentaire, ou plus simplement ses constats. C'est édifiant, c'est intéressant, mais c'est surtout souvent révoltant. Mais elle a le mérite de nous faire ouvrir les yeux sur ce bourbier dans lequel nous sommes si englués qu'il est difficile d'avoir du recul, encore moins s'en défaire.
Un livre nécéssaire, à lire absolument, hommes et femmes.
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Covid 19, confinement et voilà qu'apparaissent des tweets et autres commentaires tournant en dérision le fait que les femmes, à l'issue de cette période sans salons de coiffures ou d'esthétique, allaient ressembler à Chewbacca.

Humour, répondrons les auteurs de ces messages. Oui, probablement mais pourquoi une fois encore, alors que le monde a bien d'autres chats à fouetter, l'attention est portée sur les poils et autres brushings féminins ?

Mona Chollet se penche dans ce brillant essai sur l'aliénation féminine liée à la beauté, à l'apparence.

Elle ne s'offusque pas contre le désir que les femmes peuvent ressentir de se pomponner mais sanctionne lorsque les femmes sont réduites uniquement à cet aspect de leur vie.

La journaliste étudie notamment le rôle de l'industrie mode-beauté qui nous bombarde de visions stéréotypées de ce qu'est la beauté : une femme jeune, mince, blanche et blonde.

Elle étudie les mécanismes à l'oeuvre et les hypocrisies courantes de marques qui prônent la diversité des femmes en Europe pour mieux vendre des produits blanchissants la peau dans d'autres parties du globe.

Amoureux des sacs à main ? le phénomène des it-bags est décortiqué dans tous ses paradoxes.

Le phénomène des enfants de stars est également étudié. de ces fils ou filles de célébrité qui semblent reproduire une élite, un entre-soi digne des anciens lignages héréditaires.

Mis à part la première partie que j'ai trouvé un peu plus complexe à lire, le reste de l'essai est très accessible.

Je n'ai pas forcément été d'accord avec tous les points de vue défendus par la journaliste (je l'aime bien Sofia Coppola moi 🙊) mais cette lecture est très enrichissante et passionnante.

Je vous la recommande !
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Mona Chollet a décortiqué presse féminine, séries télévisées, publicités et stratégies marketing, blogs, sites Internet, enquêtes, témoignages de mannequin et autres. Elle en tire un état des lieux peu réjouissant de la position de la femme, des combats qui restent à mener et des paradoxes de la féminité. « La théorie de l'exception française suit toujours le même schéma discursif : on commence par concéder qu'il reste des progrès à faire, sans trop se fouler non plus pour dissimuler que ça ne nous empêche pas vraiment de dormir, puis on enchaîne très vite en soulignant les progrès inouïs qui ont quand même été accomplis. On en conclut que, dans ce contexte éminemment satisfaisant, celles qui continuent le combat ne peuvent être que des mégères enragées et hystériques que seul le ressentiment fait jouir, et qui cherchent à obtenir un traitement de faveur plutôt que l'égalité (puisqu'elles l'ont déjà !) » (p. 9)

À force de modèles illusoires et inatteignables, l'injonction de la féminité devient une menace de mort : c'est en cela que la beauté est fatale. Et les bonnes intentions, qui souvent tournent mal, ne suffisent pas à briser les spirales de haine de soi et d'autodestruction. Et tant que l'apparence – formatée, uniformisée, contrôlée – restera pour beaucoup la valeur première, la diversité féminine sera menacée. « Personne ne peut résister à cette scrutation de ses moindres défauts physiques, évalués selon des critères de plus en plus irréalistes. » (p. 209) Beauté fatale parle de surconsommation, de régimes, de chirurgie esthétique, de mode, de troubles alimentaires, d'histoires sordides ou encore de violences en tout genre.

Clairement, je rends très mal hommage à cet excellent texte et à la démonstration de Mona Chollet. L'argumentaire est dynamique, abordable, intelligent et nourri de références pertinentes. J'aurais pu recopier toutes les phrases et les apprendre par coeur ! Voilà une lecture nécessaire et urgente, à mettre sous tous les yeux, qu'ils soient masculins, féminins, jeunes, vieux, myopes... Parce qu'il ne s'agit pas (que) d'être belle, mais surtout d'être.
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'faut dire qu'elle frappe fort Mona Chollet, et qu'elle peut se targuer d'offrir une plume à la fois caustique, mordante et pleine d'ironie. Dès le premier round, l'industrie de la communication et celle de la publicité sont mises au tapis sans vergogne et prennent coup sur coup.

Et tout y passe, du complexe mode-beauté à l'aliénation des corps féminins, des mannequins anorexiques aux discours hypocrites des grands magazines féminins, tout, tout, tout, Mona Chollet vous dit tout de ce que cache votre marque de rouge à lèvres préférée...

Mais la mécanique s'enraye au tiers du livre, et toi, lecteur, tu te retrouves écrasé par l'accumulation de références et les multiples répétitions, lancées comme autant de mantras à ton esprit déjà saturé.

Pire, au final, je finis par penser que Mona Chollet elle-même est persuadée que la pauvre femme moderne, incapable de discernement, ne peut se sortir du rôle social de consommatrice écervelée qui lui est assignée sans elle et que cet essai ne fait, finalement, que l'infantiliser un peu plus.

Le "sois belle et tais-toi" n'est définitivement plus d'actualité et je refuse d'admettre que je suis réduite à cette image superficielle répandue par l'industrie de la mode, du chic et du glamour...

Et sinon, toi, lecteur, la beauté fatale, quand tu la vois, tu détales ?
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À l'instar de "Sorcières...", "Beauté fatale" a été une expérience encore bien plus qu'une lecture, me poussant dans mes retranchements et m'amenant à pousser ma réflexion et mon féminisme plus largement jusque dans des contrées jusqu'alors inconnues. Il n'y a rien que j'aime mieux que d'être surprise et prise en flagrant délit d'ignorance et donc d'arrogance.

Grâce à un travail journalistique exemplaire et brillant, Mona Chollet produit un travail extrêmement documenté, référencé, et surtout, engagé. Jamais superficielle, elle parvient toujours à conduire un argumentaire impeccable grâce à une écriture efficace et sans tâches.

Un travail admirable, donc, et important, à mettre entre toutes les mains, qui m'a fait sérieusement reconsidérer mon propre rapport à mon corps et ma féminité, mais qui, s'il doit comporter un bémol absolument subjectif, m'a parfois lassée d'une omniprésence du monde de la mode qui m'intéresse très peu bien que je voie parfaitement la pertinence de l'aborder dans un essai qui traite du féminin dans nos sociétés.
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Mona Chollet dresse avec acuité un panorama des injonctions culturelles que subit le genre féminin : telles des sentences, les preuves pleuvent, le bilan est lourd et inacceptable. L'auteure, audacieuse, développe ses propres théories féministes, étayées par de nombreuses références : si les filles et femmes sont de véritables objets de consommation, l'essayiste tente de mettre en branle la tactique aliénante de la société qu'elles ont malgré elles intégré depuis leur plus jeune âge. En dépit de quelques remarques cyniques et médisantes qui m'ont tantôt amusée, tantôt troublée et qui font parfois perdre au discours de sa force, cet ouvrage, accessible à tous·tes, est sans conteste nécessaire et révoltant.
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De la même autrice, j'avais lu Sorcières il y a quelques années. Sur le moment, je m'étais dit que Beauté fatale m'intéressait peu, n'étant pas personnellement hyper intéressée par la mode ou le maquillage, mais j'ai fini par réaliser (mieux vaut tard que jamais ^^) que c'était un sujet important qui me touchait aussi malgré mon peu d'intérêt pour ces sujets au quotidien.

Je n'ai pas été entièrement convaincue par ma lecture, j'ai trouvé certains chapitres assez brouillons et il m'a semblé que l'autrice passait parfois plus de temps à citer d'autres personnes qu'à développer son propos.

Malgré tout, Mona Chollet décortique intelligemment certains éléments. Deux thèmes en particulier m'ont semblé abordés de façon intéressante: le rapport entre les marques de vêtements/cosmétiques et les médias (les premières étant souvent propriétaires des seconds) et les ravages de l'anorexie. Tout étant plus ou moins (plutôt plus que moins) lié et tout étant envisagé sous le prisme du patriarcat qui trouve toujours de nouveaux moyens de façonner le monde à son image.

Une lecture très intéressante, qui déconstruit les idées qu'on nous fourre dans le crâne depuis toujours à coup de publicités et de « il faut souffrir pour être belle », mais parfois brouillonne, ce qui dessert un peu le propos. le chapitre sur l'anorexie est à lire absolument.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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