Découvrir
Mona Chollet c'est se prendre une claque en pleine figure. Une claque des plus bienvenues car intelligente, jamais je n'avais lu de livres aussi brillant, aussi véridique et si solidement étudié que
Beauté Fatale !
La mode, la beauté et tout ce qui va avec ne m'ont jamais attiré, je n'ai jamais compris l'intérêt de lire la presse féminine où les pubs sont plus présentes que les contenus et où on a l'impression de voir des vitrines artificielles sensées renvoyer un miroir "véridique" des femmes (!!) alors lire
Mona Chollet m'a fait prendre conscience que j'avais eu de la chance de passer à coté de tout ça jusqu'à présent.
Mais de là à dire que, comme toutes les femmes que nous sommes, je ne me suis jamais triturée les méninges pendant des années pour savoir m'habiller, me maquiller, me coiffer et être toujours "sophistiquée" même pour aller faire les courses serait mentir.
Et en lisant
Beauté Fatale, j'ai pris conscience de la terrible vérité qui nous est dédiée, à nous les femmes, de devoir être parfaite en toute occasion ! Forte de ne plus être cantonnée à faire le ménage et s'occuper des enfants uniquement, le monde du travail nous a été ouvert mais à quel prix....
Celui d'ajouter encore plus de responsabilités, de devoirs pour rester parfaite dans tous les domaines où nous nous réalisons... Pourquoi ?
Parce que la femme reste encore une espèce d'objet qui fait fantasmer autant qu'il fait peur à la gente masculine, tout du moins, la soi-disante gente "bien-pensante" masculine de notre société.
Celle qui soumet la femme à ses désirs, ses travers mais qui veut surtout la maintenir dans une position sulbalterne, transparente "sois belle et tais-toi".... surtout "tais-toi!" et en ajoutant évidemment "sois belle, mince, jeune avant tout et tais-toi !"
Mona Chollet nous fait part de manière brillante de ses réflexions, de ses questionnements sur cette beauté entretenue par le monde de la presse, par le monde artistique sans oublier celui de la mode et de la beauté qui créent des injonctions de toutes pièces pour "remplir" un vide semble-t-il dans l'esprit des femmes.
Un vide dont on ne sait d'où il tire ses sources tant réduire la femme à une coquille vide incapable de raisonner, de penser, d'être intellectuellement capable tend à dire que nous ne sommes que des "sous-êtres" littéralement vides de conscience.
C'est vertigineux de voir à quel point l'avènement des influenceuses, des blogueuses modes, beauté sont devenues des stars au même titre que les actrices, mannequins d'antan dont le but existentiel est de vider son porte-monnaie pour se constituer un univers uniquement fait de strass, de paillettes mais sans aucune conscience morale (?!!)
Inquiétant quand on découvre la tendance mondiale à vouloir ressembler à un idéal de femme : celui de la femme blanche surtout et avant tout, les cheveux lisses, les yeux bleus si possible !
On blanchit sa peau, on étire ses paupières, on se botox, on défrise ses cheveux, on voit plus souvent le chirurgien esthétique que le généraliste, on dépense son salaire pour avoir la sensation d'être dans le "vrai". Mais le vrai de quoi ?
Cet ouvrage est profondément déboussolant car qu'on se sente plus ou moins concerné par le monde de la beauté, de la mode, on se rend compte que peu importe qui nous sommes, quel métier nous exerçons ou dans quelle sphère nous évoluons, la pression faite aux femmes est tellement insidieuse, pernicieuse qu'elle est devenue un "mode de réflexion" à part entière.
Mais il ne tient qu'à nous de ne plus vouloir jouer à ce jeu des apparences, des apparats et refuser de continuer cette mascarade qui, loin de nous rendre service, nous dessert intellectuellement parlant et fait de nous des êtres vides de sens....
La femme n'est ni un objet, ni une coquille vide !
Et de poursuivre ma lecture de "déconstruction" en découvrant
Sorcières, la puissance invaincue des femmes !