J'avoue, j'aurai parcouru de nombreuses critiques, pour essayer de m'aiguiller dans un semblant d'expression claire de mon ressenti, finalement, car qu'est-ce que sont ces trois corps, et quels en sont les problèmes ?
Il y a pour moi avant tout, à la lecture l'impression rafraichissante de sortir enfin de la SF aux références anglo américaines ou occidentales, aux références culturelles, historiques et littéraires, on entre dans une autre facette des réalités de notre XXe siècle.
Le premier corps est féminin, cette réalité est révolutionnaire, injuste, absolue elle est violente, couvre des décennies, fait peser les conséquences sur des générations. Mais le vice reste celui d'une seule contre tout et tous, la pomme d'Eve ?.
Le second corps : La multitude, le peuple mondial, chinois, est plus ou moins déconsidérée comme un ensemble à subjuguer, dompter, séduire et dominer.
Le troisième corps est éthérique, virtuel, ultra inconnu et étranger, extra humain.
On n'en voit ni les oreilles pointues ou la délicate peau verte ‘'Kermit'', mais son histoire est résumée, compulsée, condensée, compacte dans la dimension virtuelle, elle nous est introduite comme une civilisation extra étrange, déshydratée.. dont on ne verra rien, mais qui est impitoyable, au pouvoir total et intransigeant, personnifiée dans un jeu de plateforme, par des avatars aux personnalités historique de notre culture, puisqu'on y mêle des joueurs humains, le premier contact serait donc un toucher Geek... Les Trisolariens dont l'existence est condamnée, les vies précaires et pourtant ils sont tout puissant et ils jalousent notre terre et son soleil..
Bah oui, faut croire que l'on vit la best life du cosmos..
C'est là que se situe la faiblesse de l'exercice que couvre pourtant brillamment ce roman de SF, mais éloignons-nous des brillantes démonstrations de hard science et autres scient-y-fictions, les personnages sont en fait tous chinois, pas plus pas moins.
Même si les Ricains, les russes et les européens qui traversent le cadre de la superproduction, ils ne sont que la représentation « romantique » de notre société occidentale.
Le meilleur restera dans la suite qui développera encore ce parfum d'auto critique et de bravoure aveugle de l'égo humain (
La forêt sombre). Certes ce roman est brillant, mais les personnages ne sont souvent que des caricatures calquées au quotidien paisible de chinois scientifiques, ils sont dépouilles sèches soudain hydratées par les mystères de la civilisation cosmique et sont utilisés comme pantins modelés aux trois corps de notre réalité angoissante, car le futur il sera comment, si ce n'est maudit ?