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sur 2687 notes
J'étais parée pour ce livre de hard science-fiction chinoise. Combinaison et lunettes spéciales SF afin d'ouvrir tous mes chakras, enfermée dans ma capsule en ce WE pluvieux. Je savais que ce tome 1 ne bénéficiait pas de critiques aussi bonnes que les tomes 2 et 3, voire qu'il pouvait franchement déplaire. J'avais conscience notamment que son côté scientifique pouvaient constituer un frein, surtout pour moi qui ne suis pas scientifique, que les différents noms et prénoms chinois pouvaient me perdre. Je savais tout cela. J'avais pris soin de ne pas lire la 4ème de couverture, et finalement je ne m'appuyais que sur le conseil dithyrambique (et précieux) de @christophe-bj (trilogie présente sur son île déserte), sur les critiques très bonnes de @paul-c et de @pdefreminville, critiques qui ont le mérite de ne rien dévoiler de l'intrigue. J'étais parée et bien parée sans savoir à quoi m'attendre. Je me suis juste laissé guider. Et l'ai lu presque d'une traite.

C'est l'histoire d'un feu que nous allumons puis que nous ne sommes plus en mesure de contrôler.

Un feu que nous allumons car nous n'avons plus foi en rien, plus foi en l'humanité : la révolution culturelle en Chine a été une source d'horreurs et de barbaries, tout comme les multiples guerres auxquelles se sont livrés ou se livrent encore les humains dans le monde entier, nos carences et contradictions sont sources de destructions : épuisement des ressources, absence d'harmonie avec la nature, notamment avec les autres espèces animales dont certaines ne cessent de disparaitre chaque année à cause de l'Homme : « La civilisation marche toujours sur le même sentier, celui de la destruction de toute vie sur Terre en dehors de la sienne ».

Un feu que nous allumons alors que nous vivons sur une planète extraordinaire, tempérée, sur laquelle les cycles réguliers sont éternels. Un feu que nous allumons car nous avons tendance à oublier la chance que nous avons, le paradis dans lequel nous vivons, toujours à rechercher un autre dieu, une main vengeresse. Un nouvel espoir.

Ne pas en dire plus mais vous dire plutôt ce que j'ai aimé dans cette lecture très inhabituelle pour moi :

- le scénario empli de mystères qui m'a tenu en haleine, je me réjouis par avance des tomes 2 et 3. Je trouve l'histoire originale, fluide, bien amenée et construite de façon passionnante. Il est vrai que je lis très peu de SF, je ne sais si cet enthousiasme est partagé par une personne férue de SF ayant l'habitude de scénarios proches. Personnellement je me suis régalée en sortant de mes sentiers battus et rebattus.

- La structure narrative basée, surtout au début du livre, sur l'alternance des points de vue entre Ye Wenjie, astrophysicienne brillante qui a subi, très jeune, les foudres de la révolution culturelle et Wang Mio, scientifique spécialisé dans les nanomatériaux. Ces alternances de point de vue permettent d'aborder le passé (la révolution culturelle chinoise par la voix de Ye Wenjie), le présent avec Wang Mia (qui est témoin de choses intrigantes et qui cherchent à comprendre) et le futur (avec les questions et les menaces qui pèsent désormais sur les humains) et permettant surtout aux différentes pièces du puzzle de s'imbriquer merveilleusement.

- La présence du jeu de réalité virtuelle des Trois corps qui donne des chapitres passionnants (j'ai beaucoup aimé le chapitre consacré à la constitution d'une carte-mère à l'aide d'une armée gigantesque de 36 kilomètres carrés) et de toute beauté notamment le paysage dévoilé à chaque fois que nous arrivons dans le jeu : « C'était toujours la même plaine baignée par la même aube mystérieuse et sur laquelle se dressait la même pyramide. Mais cette fois, le monument avait retrouvé une architecture plus orientale ».
Ce jeu permet même de dresser un panorama astucieux de l'histoire des sciences en convoquant des personnages comme Newton, Einstein, Aristote, Galilée, entre autres. Quelques allusions liées à l'histoire chinoise sont également subtilement insérées : « Lorsque le soleil se leva, les soldats se figèrent, comme un tapis géant composé de trente millions de soldats en terre cuite. Mais lorsqu'une nuée d'oiseaux ayant pris l'armée pour un véritable tapis vint voler à sa hauteur, les volatiles sentirent aussitôt la puissante odeur de mort qui se dégageait de sous leurs ailes. Saisis d'effroi, ils reprirent de la hauteur et tournoyèrent autour ».
Oui, j'ai vraiment aimé cette découverte d'une nouvelle culture par le biais d'un jeu de réalité virtuelle, moyen de propagation auprès de la population. C'est bien vu, superbement maîtrisé, et les différentes tentatives de résoudre l'énigme proposée sont passionnantes et très intrigantes.

- Les questions sociétales, environnementales, politiques voire philosophiques, multiples, qui émergent du scénario et que Liu Cixin amène avec beaucoup de pertinence. Place de l'humanité, rôle des religions, impact des actions humaines sur les autres espèces et sur la Terre, rôle, puissance et limites de la science, les extrémismes de tout bord côtoyant l'égoïsme, l'individualisme et le déni de l'intérêt général…


Bien entendu avoir des connaissances scientifiques est un plus pour cette lecture, mais ce livre ne nécessite cependant pas d'avoir des prérequis importants en matière de science pour savoir l'apprécier. Je n'ai pas tout compris dans les détails certaines explications mais je n'ai pas perdu le fil de cette histoire incroyable et les explications techniques ne m'ont jamais dérangée.
J'ai la sensation que ce tome 1 a posé brillamment les bases, telle une grande introduction, aux deux autres tomes. Deux autres tomes que je lirai avec un immense plaisir cet été. Comme pour le tome 1, il m'est d'avis qu'il faut les lire par bloc de 50 à 100 pages afin de ne pas être perdu par les noms chinois et la complexité des thèmes abordés.

Pour conclure cette critique, les derniers mots du livre lui-même : « À l'ouest, alors que les rayons du jour semblaient se fondre dans la mer argentée, le soleil fissura les nuages et sa clarté se répandit dans le ciel, l'illuminant d'une magnifique couleur rouge sang. — le crépuscule des hommes, murmura faiblement Ye Wenjie ».
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Si, on peut lire la présentation de l'éditeur.


En pleine révolution culturelle, la science est mise à bas, Ye Wenjie, sa vie son œuvre, désabusée, sera au centre (au sens propre comme au figuré) de l'avenir de l'humanité.


Difficile de faire un pitch d'accroche sans spoiler outrageusement (ce que l'éditeur n'a pas su faire, s'attirant les foudres de nombre de commentateurs). Mais à sa décharge, c'est ce qui m'a donné envie de lire le livre (les derniers prix Hugo et Nebula ne m'attirent plus comme avant).
Tant pis pour le sens of wonder et le mystère lentement dévoilé.
Et c'est là que le bât blesse. Dans un mélange de Wilson, Murakami et de Willis (Spin, 1q84, sans parler du chien) (pour le style plus que pour l'histoire), une lente, trop lente histoire de la Chine et de ses excès de l'époque Mao à peine contrebalancée par le gros saupoudrage hard-science (qui m'a persuadé de ne pas abandonner).


350 longues pages d'ennui, perdu dans les personnages que je n'arrivais pas à différencier (à cause des noms) que seuls sauvaient les passages de science. Et miracle. Les 80 dernières pages, absolument excellentes qui relancent tout mon intérêt dans l'histoire que j'attendais désespérément depuis le début.
Une fin qui aurait été tout à fait raccord avec l'ambiance totale déprime du roman si ce n'est qu'on ne peut même pas y croire car c'est une trilogie annoncée.


Trois étoiles parce que j'espère que le second tome sera du niveau de la fin du premier.
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WAOUH !!!!!!!!!!!

"Le problème à trois corps" est le premier tome d'une trilogie et même si je m'attendais à quelque chose de bien, voir de très très bien au vu de tous les avis élogieux... c'est encore meilleur que ce que j'en attendais !

Je ne vais faire aucun résumé car le 4ème de couverture condense parfaitement les cent premières pages... libre à chacun et chacune de le lire ou pas !

En revanche, ce que je peux dire sur ce livre c'est qu'il contient une véritable réflexion sur notre monde et les problèmes liés à la destruction de l'environnement par l'humanité. Il y a même une critique sur la révolution culturelle chinoise (et c'est là où je me dis que je connais bien mal la Chine d'aujourd'hui car je ne pensais pas qu'un auteur chinois pouvait aborder de tels sujets aussi ouvertement, même sous couvert de la Scence-Fiction).

En terme de technologie, c'est vraiment pointu tout en restant compréhensible. Liu Cixin connaît et maîtrise parfaitement son sujet.

Pour être honnête, je fais partie de cette génération (déjà ancienne) qui ne ratait aucun Temps X (l'émission des frères Bogdanoff) et restait scotchée devant le Cosmos de Carl Sagan. Alors ce n'est pas vraiment étonnant que je sois aussi enthousiaste pour "Le problème à trois corps"...

... mais Barack Obama lui-même a avoué dans une interview qu'il avait été conquis par la trilogie de Liu Cixin. Donc, c'est que c'est vraiment bon puisque c'est Barack qui le dit ! (j'avoue manquer légèrement d'objectivité face à cet homme et ses choix littéraires...).

Le problème à trois corps de Liu Cixin
Traduit par Gwennaël Gaffric
GF : Actes Sud / Poche : Babel
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Comme vous le savez peut être j'aime les voyages. Mais là pas de combi Volkswagen. « En avant vers l'infini et au delà !!! » comme dirait Buzz l'éclair.
En 1967 la Chine a commencé sa révolution culturelle, et comme toute révolution il va y avoir des purges . Dans celle ci les fautifs aux yeux de Pékin ce sont les savants, qui auraient fait les yeux doux à la science impérialiste.
Ye Wenjie a perdu son père lors de ces procès. Wenjie a grandi, elle est devenue astrophysicienne et travaille dans un site militaire. Wenjie attend son heure.
1185:11:34, 1185:11:33, 1185:11:32…
Wang Miao est un chercheur en nanomateriaux, il ne sait pas encore que sa vie va croiser le problème à trois corps.
Êtes vous prêt pour le voyage ? Enfilez la V-combinaison et mettez le casque à visée panoramique.
Le but du jeu, résoudre le problème à trois corps.
Le premier tome de l'auteur Liu Cixin « le problème à trois corps « est sur tous les médias, télé, radio…, on ne peut pas y échapper si la science fiction vous intéresse, même France Culture et son émission cqfd en a parlé.
Le problème à trois corps m'a fait souffrir, c'était comme monter le Galibier en tricycle, n'étant pas scientifique ni Thomas Pesquet, encore moins astrophysicien j'ai eu des passages à vide.
Si comme moi vous avez ce genre de lacunes, ne laissez pas tomber, accrochez vous car l'histoire est prenante mais faites abstraction de ces passages scientifiques .
Bon voyage inter galactique et rendez-vous pour l'épisode deux « la forêt sombre «
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Je trouve toujours compliqué de parler d'un livre que j'ai aimé – et surtout, d'un livre que j'ai aimé à un point tel que mon cerveau en a balayé tous les défauts et maladresses pour n'en garder que le souvenir d'avoir été complètement subjuguée, hypnotisée, interloquée, insérez ici la liste complète des synonymes adéquats. Mais voilà que la sortie de l'adaptation en série télé m'invite à me replonger dans ce qui m'a tant plu – mais qui a déplu à d'autres ou pourrait leur déplaire.

1967. En pleine Révolution culturelle chinoise, une jeune physicienne, Ye Wenjie, est envoyée en camp de rééducation après avoir vu son père, éminent scientifique, mourir sous ses yeux. Elle est affectée à un mystérieux projet dans la base de Côte-Rouge. En 2006, quarante ans plus tard, alors qu'une série de suicides frappe la communauté scientifique, Wang Miao, chercheur en nanotechnologies, se voit confronté à d'étranges phénomènes. Cela pourrait être lié à la popularité d'un nouveau jeu vidéo aux règles nébuleuses…

Si vous lisez de la fiction pour vibrer avec les personnages, ne vous lancez pas dans le problème à trois corps. Ceux-ci sont, le plus souvent, des silhouettes en carton-pâte, avec quelques rares exceptions : j'ai trouvé le portrait psychologique de Ye Wenjie bien réussi et même parfois touchant. Shi Qiang se démarque aussi par son sarcasme coloré bien qu'il soit assez archétypal en tant que détective aussi cynique que doué. Les autres personnages sont assez oubliables, mais la force du roman ne repose pas sur eux. En fait, je vois Liu Cixin comme un auteur dans la veine d'Asimov, qui s'intéresse à l'humanité dans ses aspects sociologiques plutôt que psychologiques. Et même si j'aime les histoires avec de bons personnages bien travaillés, certains romans n'en ont pas besoin pour être excellents voire géniaux.

Si vous aimez les techno-thrillers, le problème à trois corps pourrait peut-être vous plaire… ou au contraire, vous rendre perplexe et vous donner l'impression de virer en grand n'importe quoi. le roman a en effets quelques accointances avec ce sous-genre, au point qu'on pourrait penser, parfois, que l'intrigue va s'en aller dans cette direction… avant de partir complètement ailleurs, dans les délires scientifiques les plus fous. Je crois avoir déjà dit quelque part que Liu Cixin gère de façon époustouflante la suspension de l'incrédulité : il parvient à rendre crédibles de bout en bout les scènes les plus abracadabrantes, dans une superbe combinaison d'explications scientifiques détaillées et de sense of wonder. En fait, le roman est émaillé d'une poignée de scènes géniales qui restent longtemps en mémoire, même quand on a oublié les détails de l'intrigue. Et qui font du sens dans l'histoire, même si elles auraient l'air grotesque à raconter hors contexte…

Bon, je m'emporte : quoi que je dise sur ce roman, je me retrouve à l'encenser. Allons-y gaiment, alors : le problème à trois corps est une histoire de science-fiction de très haute volée, un puzzle à trois niveaux d'intrigue (passé, présent et virtuel) dont l'assemblage progressif met le cerveau dans un état d'exaltation sans bornes. On y aborde avec un oeil neuf un thème de science-fiction rebattu dont je ne dirais rien, pour ne pas spoiler celleux qui voudraient encore garder la surprise. On y réfléchit profondément sur la science et la technologie et la défiance envers elles sans tomber dans les platitudes habituelles – aussi, j'ai lu ce roman pendant la pandémie, en pleine vague antivax, autant dire que les thèmes abordés ont piqué un peu fort. Je crois que c'est le troisième meilleur roman que j'aie lu, parce que, surprise, les deux tomes suivants sont encore meilleurs. (J'ai un peu triché en indiquant celui-ci pour mon île déserte, juste pour dire que j'emporterais la trilogie complète).

Bref. C'est juste génial. J'aimerais pouvoir le relire pour la première fois.

La série m'a un peu déçue, je n'irai pas jusqu'à la déconseiller, mais je crois que c'est la première fois que je m'offusquais autant de changements apportés d'un medium à l'autre – petit message aux critiques qui se plaignent des adaptations massacrant leurs oeuvres préférées : je vous comprends, à présent. Mon ressenti global rejoint celui de FeydRautha, du blog L'épaule d'Orion, que je vais citer ici directement parce que je n'aurais pas mieux pu exprimer ma pensée :

« Elle fonctionne bien en tant que série Netflix, avec tout ce que ça implique en termes de choix narratifs, de décentrage culturel et de casting. Mais nous sommes très éloignés du roman de Liu Cixin, et par certains aspects, notamment la mise en avant des personnages lorsque le roman s'intéresse plus à l'expérience collective, elle relève presque du contre-sens. La dimension purement science-fictive passe en arrière-plan et la série allège la prise avec la science, sujet central dans le roman. Bref, […] une réduction forte du propos et de l'intrigue. » (Citation tirée de sa critique de l'adaptation BD).
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La rencontre improbable de l'histoire de la Chine, de l'astrophysique et de la poésie !

À l'heure de la révolution culturelle, le régime chinois a autant besoin que peur des travaux de ses scientifiques. Trente-huit ans plus tard, d'éminents chercheurs mettent inexplicablement fin à leurs jours. Que se passe-t-il ? Que trame la société des frontières de la science et pourquoi la police s'intéresse-t-elle d'aussi près à ses activités ? Et comment expliquer les expériences perturbantes traversées par Wang Miao, spécialiste des nanotechnologies ?

Liu Cixin, c'est LA sensation SF de ces dernières années – et pour avoir terminé le premier tome de sa trilogie culte, je peux vous confirmer qu'on n'a pas fini d'entendre parler de lui ! le problème à trois corps coche haut la plume toutes les cases de ce qui fait, à mon humble avis, un excellent roman de science-fiction : une prémisse qui soit plausible mais aussi stimulante, c'est-à-dire avec le potentiel de nourrir une bonne intrigue et de sonder des dilemmes intéressants. Il y a souvent une tension entre les deux, un équilibre délicat à trouver entre crédibilité et originalité de l'univers. Rarissime, donc, de voir ces qualités aussi parfaitement réunies qu'ici.

Liu Cixin n'y va pas par quatre chemins : son hypothèse repousse toutes les limites du concevable, faisant vaciller jusqu'aux propriétés les plus élémentaires de la matière. Et pourtant, tout se tient, on ne doute pas un seul instant en dévorant d'un trait les 500 pages de ce premier volet.

Comment fait-il ? L'auteur tire partie d'un art inouï de la description (de l'académie nationale des sciences à la base militaire classée et aux autres lieux intrigants du roman, on s'y croit) et surtout d'une construction magistrale. le roman part d'un propos réaliste ancré dans la Chine maoïste pour ensuite opérer une hallucinante série de basculements (le mot est faible) qui nous font fluidement glisser, par paliers, dans une autre dimension avec, à chaque fois, une dose savante de révélations qui font monter la tension.

Les aller-retours entre présent et flashbacks permettent de varier les perspectives sur le scénario qui se dessine, alternant roman historique, fable science-fictionnelle, enquête policière et méditation sur la civilisation, les tensions entre science et politique, les dérives humaines et les dégâts infligés notamment à notre planète – dont on se dit d'ailleurs, à lire ces pages, qu'on oublie trop souvent qu'elle est ce que l'humanité a de plus précieux. C'est vertigineux, tour à tour terrible et drôle, avec un soupçon de poésie.

Hâte de découvrir comment le tome 2 exploitera la sidérante expérience de pensée qui se profile au crépuscule du tome 1 !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Liu Cixin, auteur chinois dont je ne connaissais pas le nom il y a encore deux mois (pourtant le livre à été écrit en 2008 mais non traduit jusqu'à present, merci aux éditions Actes sud d'avoir comblé cette lacune), il a un style d'écriture et de raisonnement très recherché.
Je peut dire que c'est le meilleur roman de SF/Hard Science que j'ai lu jusqu'à présent, je ne m'y attendais pas et je suis subjugué par la complexité et la ligne de conduite du scénario, de l'écriture, de l'univers fouillé et des personnages charismatiques de ce roman.

Alors oui c'est une lecture assez complexe car l'histoire et toutes les parties de l'intrigue sont très développées, s'imbriquent parfaitement, et le suspense est omniprésent, les éléments scientifiques eux sont extrêmement détaillés (de manière forte agréable), donc oui c'est compliqué mais si l'ont prend le temps de lire en étant concentré sur le récit alors la complexité devient un atout qui en fait un livre intelligent et divertissent ou plusieurs grands thèmes sont abordés tel que la politique en Chine, les sectes et déviances religieuses et encore d'autres sujets divers, le tout mené comme un polar.

Pour le côté scientifique (oui j'insiste mais c'est le sujet principal du livre), ont parle beaucoup d'astronomie, d'accélérateur de particules et de l'atome, de communication, de macro technologie, de la possibilité de forme de vie dans l'univers, de physique quantique, de réalité virtuelle et autres.

Je ne dirait rien sur le scénario lui même car on ne peut pas en parler sans spolier, d'ailleurs le quatrième de couverture est un peu trop révélateur à mon goût, c'est dommage.

Par contre, je ne pense pas que ce soit le meilleur roman pour les personnes voulant découvrir la science-fiction, ou même pour ceux qui veulent passer de la SF Young Adult a un récit plus travaillé.

J'ai très envie de lire la suite et espère que le deuxième tome sorte en français très bientôt !

Voir la chronique sur mon blog :
Lien : http://unbouquinsinonrien.bl..
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Un très bon livre de Hard SF, faisant la part belle au mystère et au sense of wonder… à condition de ne pas lire la quatrième de couverture

Il y a trois choses à savoir sur ce roman :

1/ Ne lisez pas la quatrième de couverture.

2/ Ne lisez pas la quatrième de couverture.

3/ Ne lisez pas la quatrième de couverture.

Sinon, il s'agit d'un roman de Hard SF très ambitieux (astronomie, astrophysique, physique des particules, informatique, nanotechnologies, topologie), alternant entre la période de la Révolution culturelle et la Chine du milieu des années 2000. Même s'il n'est pas dépourvu de défauts mineurs (des personnages -à l'exception du principal- un peu faibles, des Deus ex Machina), il mérite amplement son prix Hugo du fait du sense of wonder prodigieux distillé, particulièrement dans les dernières dizaines de pages. L'auteur (le plus fameux et titré des écrivains de SF chinois) croit fermement à la valeur du mystère (et de sa résolution) en SF, et il construit un jeu de pistes passionnant, au rythme des révélations fermement maîtrisé. Bref, cette lecture a été une vraie claque, sans doute la meilleure en Hard SF depuis… longtemps. Créer une histoire, un univers, avec l'ambition d'un Egan mais sans sa complexité et son aridité de lecture… chapeau.

Ah, j'allais oublier : ne lisez pas la quatrième de couverture, elle vous dévoile 95 % du mystère voulu par l'auteur…

Vous trouverez une version détaillée de cette critique (sans spoilers sur l'histoire) sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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Première incursion en SF chinoise… je dois dire que le premier volume de cette trilogie des Trois Corps m'a ravie. Cela faisait un bon moment qu'il me faisait de l'oeil à la bibliothèque. Je l'aurai bien dévoré mais pour le moment j'ai mal aux yeux et je suis passée à un rythme de lecture très lent.

On suit donc l'histoire via deux personnages principaux : Ye Wenjie et Wang Miao.

Celle de Ye Wenjie débute à la fin des années 60 en pleine Révolution culturelle chinoise (qui a fait des centaines de milliers de morts). Sa vie va être jalonnée par des évènements qui vont faire d'elle une pièce majeure dans le destin de l'Humanité.

Wang Miao est un spécialiste des nanomatériaux du 21ème siècle. Les autorités lui demandent d'infiltrer la Société des frontières de la science afin d'élucider une série de suicides d'éminents scientifiques.

La quatrième page de couverture en dit déjà assez. Je me contenterai de dire que le lecteur est plongé dans une ambiance thriller sur fond de hard SF (il faut aimer la physique). J'ai trouvé la mise en place de l'intrigue excellente. J'ai obtenu les réponses à toutes mes questions et je n'ai qu'une hâte : lire la suite. C'est passionnant sans dégouliner de suspense. Le seul petit bémol est que j'ai moins aimé les quelques passages qui se déroulent dans le jeu virtuel. Mais bon… dans l'ensemble j'ai trouvé ce livre excellent.

A suivre…


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C'est avec beaucoup de réserve que je suis lancée dans l'aventure des trois corps. A la lecture de plusieurs critiques, j'ai tout de suite compris que le problème qui allait se poser pour moi, c'était l'aspect scientifique très présent.
Les critiques de Hordeducentrevent et Burn_After_Reading ont eu raison de mes réticences, j'ai voulu tenter l'expérience, ma curiosité piquée, et je les en remercie.

Leurs critiques ne dévoilant rien de l'intrigue, je suis partie à l'aveuglette. Et je dois avouer que je suis particulièrement impressionnée par ce roman de science-fiction de l'auteur chinois Cixin Liu, récompensé par le prix Hugo en 2015. L'auteur a su créer un monde si bien construit et immersif que la longueur du texte et les aspects scientifiques ne m'ont pas découragée.

*
Avec pour toile de fond la révolution culturelle chinoise des années 1960, on entre de plain-pied dans l'atmosphère très réaliste, oppressante et fébrile de l'époque.

« En Chine, toutes les pensées libres et contestataires après avoir pris leur envol, finissent toutes un jour ou l'autre par s'écraser sur le sol, car la gravité de la réalité est trop lourde. »

Ye Wenjie, une jeune astrophysicienne, assiste impuissante à l'exécution publique de son père par de fervents révolutionnaires. Cette expérience douloureuse et traumatisante va la marquer profondément et aura une très forte influence sur la suite de l'histoire.

« Elle ramassa sa hache et sa petite scie et se mit à débiter les branches de l'arbre. Chaque fois, elle avait cette impression d'être en train de dépecer un gigantesque cadavre. Il lui arrivait même d'imaginer que ce géant était son propre père. Les sentiments qui avaient été les siens deux ans auparavant lors de cette terrible nuit où elle avait dû nettoyer la dépouille de son père à la morgue refaisaient surface. Les larges écorces des branches devenaient les profondes blessures qui recouvraient le corps de son père. »

Plusieurs années après le décès de son père, la jeune femme est recrutée, du fait de ses compétences en astrophysique, pour un projet de recherche scientifique ultra-secret dans une base militaire chinoise.
Le lecteur entrevoit lentement se dessiner le véritable objectif du projet.

« J'ai allumé un feu mais je n'ai pas été en mesure de contrôler l'incendie. »

Pendant ce temps, de nombreux intellectuels jouent à un jeu de réalité virtuelle appelé "Le problème des trois corps". C'est par ce biais que nous faisons la connaissance d'un des personnages principaux du roman, Wang Miao, un scientifique spécialisé dans les nanotechnologies.

Lorsque toutes les pièces du puzzle commencent à s'emboîter, la lecture devient vite palpitante et addictive.
Le dernier quart de l'histoire est vraiment très réussie et donne envie de poursuivre avec le second tome.

*
J'ai trouvé le roman complexe, mais seulement sur certains passages du roman.
Les explications scientifiques sont minutieuses, mais trop précises pour un néophyte. Cependant, le manque de connaissances en physique et en informatique n'est pas un frein à la compréhension de l'histoire. J'ai compris l'essentiel des concepts et surtout le principal pour saisir l'intrigue dans son ensemble.
Ces passages pourraient facilement être survolés, mais je les ai lus assidument et même si je n'ai pas tout saisi, les explications sont enrichissantes et participent à la profondeur à l'histoire. Cixin Liu a fait un travail remarquable pour rendre les concepts scientifiques de base compréhensibles.
Les idées sont ingénieuses, très convaincantes. L'auteure a une imagination folle.

*
De plus, j'ai adoré les moments durant lesquels Wang Miao lance le jeu des trois corps.
A chaque connexion, le joueur est accueilli sur une plateforme reproduisant un monde étrange et fascinant dont les progrès scientifiques sont en constante évolution. Là, le scientifique doit résoudre une énigme autour des mécanismes de l'univers et des lois qui régissent les rayonnements solaires.
Cet extrait résume parfaitement mon ressenti :

« Ce monde imaginaire complexe, mystérieux, effrayant et à la fois plein de poésie… Sa logique, son sérieux, cette masse d'informations et de détails cachés derrière son apparence toute simple… Tout ça m'a fasciné. »

*
Si je devais trouver un défaut à ce roman, ce serait le manque de caractérisation des personnages, qui même très intéressants, n'en demeurent pas moins insuffisamment campés, d'après moi.
Du coup, ils apparaissent assez froids et distants, à part le commissaire de police Shi Qiang, que j'ai trouvé particulièrement amusant.
Ye Wenjie est le personnage le plus complexe, elle a beaucoup de potentiel. Mais j'aurais aimé qu'elle soit davantage mise au centre de l'intrigue, que sa psychologie et ses motivations personnelles soient davantage explorées.
Mais très honnêtement, cette petite faiblesse ne m'a pas du tout gênée, car j'étais davantage concentrée sur le déroulement de la trame de l'histoire et de ses ramifications.

*
Même si je me suis un peu perdue à plusieurs reprises dans ses aspects scientifiques, l'intrigue est saisissante, riche en rebondissements, je dirai même qu'elle est captivante.
L'histoire est non seulement brillante, intelligente, mais elle aborde des thèmes très intéressants et donne à réfléchir sur l'histoire de la Chine, la politique, la philosophie, la religion et bien sûr la science.

Si, effectivement, on considère les critiques des tomes suivants, cette trilogie devrait s'améliorer au fur et à mesure de son évolution. Je suis donc impatiente de me lancer dans la suite de cette étonnante histoire qui répondra, je l'espère, à mes attentes.
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