Bonjour à toutes et à tous…
Et dire que j'ai ce “bijou“ chez moi depuis le mois de mai !
Le temps passe décidément trop vite.
L'Essence des Ténèbres est un SUPERBE thriller qui mêle policier, fantastique et horreur. Il va très loin, très loin vers l'obscurité.
Je n'ai pas pu le quitter, dès les premières pages !
L'écriture est excellente et évolue le long de ce récit psychologique où les héros attachants sont très vite dépassés par ce qui leurs arrive. L'action est omniprésente, aucun temps mort. J'ai pensé à
Stephen King, à
Graham Masterton, à
Dan Simmons à
Clive Barker, c'est vous dire le niveau et je ne le vous avais pas encore précisé, mais c'est le premier roman de Thomas !!!
Que du bonheur…
J'avoue que je ne m'attendais pas du tout à “ça” en commençant ma lecture.
L'imagination débordante et très fertile de l'auteur m'a complètement retourné. C'est surprenant bien sûr, mais aussi puissant, violent, angoissant. La plume de Thomas est fluide et agréable avec un style très simple mais très pointu dans ce récit incroyablement riche par la diversité des divers sujets développés.
Un site sacré est profané, une puissance obscure va se réveiller… Il va falloir vaincre “le Mal absolu”.
Pour les vrais amateurs du genre, c'est du lourd !
Âmes sensibles s'abstenir.
Thomas Clearlake, un auteur à suivre absolument avec "Tréfonds" qui qui sort fin novembre.
J'en ai déjà l'eau à la bouche !
Un très grand merci à Lau Re pour m'avoir fait partager cette excellente découverte et à Annie Soyer pour me l'avoir remise en tête…
...
Extrait :
“Pour son retour vers le vallon où il avait repéré le brouillard suspect, il planifia un autre parcours, car il lui fallait déployer au maximum le dispositif de surveillance. Il emprunta un sentier qui filait vers l'est,
même si ce trajet était plus long pour atteindre le vallon.
Le chemin suivait un cours d'eau encaissé qui serpentait au gré des reliefs. La végétation était ici plus dense que dans les bois et l'air plus froid. Après deux heures de marc
he, le jour commença à décliner. Il passa ses lunettes à vision nocturne. Dans les eaux de la rivière qu'il longeait, il n'observa, là encore, pas la moindre forme de vie. Il continua de progresser durant deux heures le long du cours d'eau. Une quinzaine de kilomètres avant d'arriver sur l'objectif, le sentier bifurqua au nord et remonta dans les bois. Il fit une pause et retira ses lunettes. La nuit était aussi noire que de l'encre, mais la lune n'allait pas tarder à se lever. Il constata qu'il s'était presque habitué au silence.
Et cela ne lui plaisait pas du tout.
Le jour s'était effacé pour laisser place au crépuscule. Ce silence mortuaire rendait peu à peu ce qui revenait de droit à la nuit souveraine. La nuit qui, chaque soir, revêtait lentement les bois de son habit somptueux de noirceur. Maintenant, toutes les choses obscures et grouillantes pouvaient errer librement, toutes les peurs pouvaient trouver leurs raisons d'être. Tous les hommes et toutes les bêtes pouvaient se tapir dans leur antre, se blottir les uns contre les autres, pour préserver fébrilement la pâle lueur de leur vie. À toute question, il n'y avait plus de réponse. L'obscur anéantissait la raison pour laisser dominer
le doute et l'ignorance. Depuis l'aube des temps, au-tour des cheminées, l'on contait alors les histoires les plus terribles. Parfois, elles étaient vraies. le mal était ainsi libéré et pouvait proliférer dans la nuit.
La lune se leva majestueusement au-dessus des bois.
Cooper apprécia l'instant.
Il resta un moment assis à contempler le croissant de lumière pâle. Il lui était arrivé, quelques fois, d'ex-primer le ressenti que lui inspiraient de tels instants par des mots. Il lui arrivait de griffonner des vers dans un carnet. Une prose simple et efficace, qui lui ressemblait. Au cours de ces moments, il ressentait toujours une profonde incohérence dans sa vie. Car, bien loin du poète, il n'était presque pas différent des bêtes qu'il traquait.
Il chassa ses rêveries et revint à sa mission.”