Tout d'abord, merci à Babelio ainsi qu'aux éditions
Actes Sud qui m'ont offert ce livre accompagné d'une très jolie carte avec un message manuscrit (attention qui m'a touchée).
« Aam Aastha », c'est d'abord un bel objet. La première de couverture montre une des photos, annonçant la « couleur ». La quatrième de couverture fait de même, mais avec un effet creux, qui ajoute du cachet. Les deuxième et troisième de couverture présentent des illustrations de Sumedha Sah, en banderoles, traits bruns sur fond crème, très belles et chic.
J'ai commencé par feuilleter le livre, savourant les photographies hautes en couleurs et s'étalant sur 274 pages. La plupart des photos de
Charles Fréger prennent une page entière, permettant d'en apprécier les nuances.
Anuradha Roy, romancière, a écrit une préface. Elle y rappelle la vitalité et le multiculturalisme indien, menacés aujourd'hui par les extrémismes. Elle souligne aussi le risque de marchandisation et de mépris que peuvent contenir les clichés photographiques.
Et c'est là qu'il y a un hiatus, à mon sens, entre cette remarque et la présentation de l'ouvrage. Les explications pour chaque fête sont repoussées à la fin de l'ouvrage, obligeant à un va-et-vient peu pratique si l'on veut comprendre chaque photo. de plus, il manque une carte, même sommaire, des États de l'Inde, afin de situer les lieux. Personnellement j'en ai imprimé une, et cela m'a permis de comprendre pourquoi certains costumes me semblaient plus « asiatiques » qu'indiens, ainsi que l'organisation d'est en ouest et du nord au sud de l'ouvrage. Ou même de m'attarder sur l'arrière-plan des photos.
Personnellement, je conseillerai de lire d'abord la postface de
Catherine Clément, qui rappelle dans les grandes lignes les multiples visages de l'Inde et les grands textes mythologiques qui l'unissent.
Les explications des photos sont écrites par Kulu Kopariha. Elles sont synthétiques mais claires.
A la fin de l'ouvrage, on voit les lignes de forces qui unissent les États et régions de l'Inde et les mille nuances que chacun et chacune y apportent. On comprend aussi que, contrairement à la France par exemple, où de nombreux événements sont du folklore amusant, ces événements cultuels sont, en Inde, encore fortement pris au sérieux, même si une part de tourisme s'y mêle.
Au final, cet ouvrage est à la fois un magnifique objet et une intéressante porte d'entrée dans la diversité culturelle de l'Inde.