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sur 277 notes
Petite visite guidée au pays de la pensée unique.

Sous couvert d'une fausse identité et flanqué de son ami Clorinde pourtant peu enclin au voyage, notre témoin va consigner jour après jour ses impressions dans son petit carnet à spirale grands carreaux histoire de conserver un souvenir ému de ce périple liberticide.
Une fois le passeport et les portables provisoirement confisqués, le temps est venu de faire plus ample connaissance avec ses guides attitrés très rapidement surnommés Kim 1, Kim 2 et Kim 3 pour des raisons évidentes d'évocations patronymiques un poil de panda facétieuses. Et autant s'y habituer tout de suite car ces trois cerbères mono-expressifs ne les lâcheront jamais d'une semelle, attachés et dressés qu'ils sont à la voix de leur maître Kim Jong-un, parfaite incarnation du dictateur omniscient.

La Corée du Nord, une évocation pressante au voyage, un vibrant appel de la mère patrie surnommée " le Paradis Rouge ", comment ne pas succomber ?
Rien de neuf sous le soleil.
Enquillant les visites touristiques au parcours et à la durée préalablement établis histoire de bien rester dans les clous balisés par le " Grand Successeur " , et tout comme nos deux acolytes qui font là où on leur dit de faire sans possibilité d'y déroger, le lecteur médusé et impuissant subit un décorum factice assorti d'une propagande un brin agressive pour finalement hésiter à ne pas résilier son billet au profit de la République ( bonne vanne ) de Djibouti, pays à la dictature débonnaire et épanouissante. C'est vrai quoi, le totalitarisme, ça va un moment...

Sur un ton cynique et désabusé, Coatalem déroule sur la RPDC sans vraiment surprendre, confirmant férocement l'obstination d'Amnesty International à toujours lui refuser le prix orange du gouvernement le plus fun de ces 70 dernières années...
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Sous le prétexte mensonger d'un voyage de repérage pour son agence de voyage, le journaliste Jean-Luc Coatalem obtient son visa, précieux sésame pour pénétrer dans le pays le plus fermé du monde : La République populaire démocratique de Corée. Flanqué de son ami Clorinde, un dandy casanier qui n'a jamais quitté la France, le voilà au pays des Kim pour un voyage surréaliste, sous la surveillance constante d'un guide, d'un traducteur et d'un chauffeur. Triste périple dans un pays gris où chaque visite est programmée, chronométrée, sans aucune place pour l'imprévu, l'improvisation, l'échange, les rencontres. Chaque jour, le journaliste consigne, dans un carnet caché dans la doublure de sa valise, ses impressions sur un voyage ennuyeux, sauvé de la dépression par la lecture du génial ‘'Mardi ‘' de Melville.

Rien de nouveau sous le ciel de Pyongyang. Jean-Luc Coatalem brosse un portrait sans concession d'un pays exsangue qui subit la dictature des Kim depuis que Kim Il-sung, le ‘'Président éternel'', le ‘'Professeur de toute l'Humanité'', a pris le pouvoir en 1949. Quand les deux amis s'y rendent, c'est son fils Kim Jong-il, le ‘'Dirigeant bien-aimé'', qui préside aux destinées de ses concitoyens, main de fer dans un gant qui l'est tout autant. La famine sévit, l'électricité est souvent coupée, tout comme l'eau courante, les rues sont vides et la population mal nourrie, mal vêtue, visages fermés, regards vides, essaie de survivre à ce régime liberticide, paranoïaque, absurde.
Rien ne trouve grâce aux yeux du journaliste qui promène son regard d'occidental condescendant sur les gens, la nourriture et même les paysages. On ne lui reprochera pas de rester insensible à l'usante propagande du régime mais on pourra s'étonner qu'il critique les portions qu'on lui sert à l'hôtel quand il sait pertinemment qu'il a le privilège de pouvoir se nourrir dans un pays où le plus gros de la population ne mange pas à sa faim. Moqueur et fier de ne pas être dupe du décor théâtral qu'on lui présente, il voudrait peut-être qu'on pousse le vice jusqu'à lui proposer des buffets à volonté ??
Instructif peut-être pour ceux qui ne sont pas du tout au courant de la situation en Corée du nord, ce livre n'apporte aucun élément nouveau à qui s'est déjà un peu renseigné sur le pays. Au contraire, c'est une suite de poncifs alignés sur un ton ironique, sans empathie, sans compassion. Malgré la surveillance des guides, l'ennui mâtinés d'un soupçon d'angoisse, les deux amis ont pu rentrer en France sains et saufs, retourner à leurs banquets gastronomiques et à la douceur de vivre d'un pays libre…Le peuple nord-coréen est, lui, condamné à vie.
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Eh bien quelle lecture originale !! Une immersion en Corée du Nord comme je n'en avais jamais vécu auparavant! Jean-Luc "Monsieur Jean" & son ami Clorinde vont prendre des risques fous pour voir l'envers du décors en Corée du Nord! Là-bas, le civils les traitent comme des pestiférés, les étrangers attirent les ennuis... le moindre livre (hormis le journal présidentiel) coûte un bras en plus d'être écrasé par la censure. "Les Kim" vont servir de guide aux Français. On essaye le plus possible de les "contrôler" bref à ce qui parait on en sait moins sur la Corée du Nord que sur le système solaire... le culte de la personnalité, quelle chose atroce!
En revanche, j'ai peur que les information soient un peu datées (2013!!), c'est pour ça que je l'ai eu pour une bouchée de pain... En plus même le style fait "daté"...
Lien : https://vella.blog/
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Ceux qui me suivent connaissent mon intérêt et ma curiosité pour l'expérience communiste et ses dérives. le cas de la Corée du Nord, exemple extrême encore d'actualité, m'intéresse particulièrement et lorsque j'ai entendu parler de cet ouvrage de Jean-Luc Coatalem, je me suis empressée de me le procurer. Une hâte bien inutile au regard de ce que j'ai pu retirer de cette lecture, c'est-à-dire pas grand chose.

Jean-Luc Coatalem est rédacteur en chef adjoint au magazine GEO. Pour la rédaction d'un article sur la Corée du Nord, il décide de s'embarquer à destination de l'autre pays du matin calme en se faisant passer pour un professionnel du tourisme. Cet ouvrage raconte son séjour, un séjour bien décevant puisque dès le pied posé sur le sol nord-coréen, Jean-Luc Coatalem et son compagnon de voyage sont immédiatement pris en charge par des agents du Parti chargés de les escorter en permanence.

le séjour est programmé du début à la fin et nos deux voyageurs ne pourront voir que ce qu'on voudra bien leur montrer, et parfois même moyennant des sommes astronomiques. Discours formatés et propagandistes et visites artificielles et orchestrées uniquement à leur attention se suivent et se ressemblent. le paysage morne, les paysans et villages décrépis et miséreux défilent derrière les vitres de leur voiture. Pas question de s'arrêter et de s'entretenir avec les autochtones. Tout contact avec les occidentaux leur sont interdits sous peine de sérieux ennuis. La recherche d'un minimum de confort est inutile, eau coupée, repas sautés ou, lorsqu'ils ont lieu, frugaux et douteux à l'extrême.

Bref, de l'aveu même de l'auteur, on apprendra rien de plus sur la Corée du Nord que l'on ne sache déjà.

« Et je m'interroge : pourquoi être venu au pays de la nuit noire ? Pour publier un « voyage » de quinze mille signes ? Afin de livrer quelle information sur cette région de frappés qui ne soit pas déjà connue ? A quoi je joue ? A me faire peur ? »

L'intérêt de l'ouvrage résidera donc plus dans les réactions et le comportement des voyageurs. Les tentatives de Jean-Luc Coatalem d'échapper à ses « gardiens » font sourire. « Monsieur Jean » est bien trop turbulent ! Son escapade au musée des Beaux-Arts est même plutôt amusante. En dehors donc des visites convenues et des rares fois où Monsieur Jean tente de se jouer de la surveillance de son escorte, c'est plutôt l'ennui qui règne. Un ennui que nos voyageurs tentent de combler par des moments de lecture que l'auteur nous fait partager. On a donc le droit à un magnifique spoiler intégral du roman Mardi de Melville. Je vous avoue que j'ai failli abandonner ma lecture et que je l'ai poursuivie en diagonale uniquement pour lire les passages relatifs à Mardi.

Pour le reste, la situation politique et économique de la Corée du Nord est brièvement traitée. Forme de l'ouvrage oblige, l'auteur ne nous épargne pas ses commentaires et réflexions. Les Kim en prennent pour leur grade mais le ton bien trop moqueur de l'auteur m'a agacée. Et lorsqu'il ne peut voir de ses yeux, il se permet alors un peu trop de suppositions et spéculations. L'auteur se répète aussi un peu trop souvent et la lecture devient lassante.

A la question « Faut-il rire ou bien pleurer ? » qui clôt l'ouvrage, Jean-Luc Coatalem a choisi le rire, un humour lourd presque nerveux comme pour compenser l'effroi mais qui m'aura plus souvent gênée qu'amusée.

Un compte-rendu de voyage donc tout en subjectivité qui ne vous révélera rien d'extraordinaire sur ce mystérieux pays mais qui donne un aperçu du malaise que peut ressentir un occidental immergé dans ce milieu hostile à l'atmosphère pesante.

En revanche, pour ceux qui ignoreraient encore tout de la situation en Corée du Nord, cet ouvrage serait une excellente introduction.
Lien : http://booksandfruits.over-b..
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Jean-Luc Coatalem, déguisé en représentant d'une agence de tourisme désireux de découvrir ce beau pays pour ses futurs clients, réussit à s'introduire incognito en Corée du Nord. Accompagné de son ami Clorinde, qui quitte Paris pour la première fois ou presque, et de son escorte de Kim1 (le guide) et Kim2 (le représentant du gouvernement), il va tenter de découvrir le pays le plus fermé du monde, ce qui ne s'avèrera pas de tout repos.

En ouvrant Nouilles froides à Pyongyang, j'étais curieuse d'en savoir plus sur la Corée du Nord, ce pays si secret et si terrible à la fois et j'espérais que le voyage sur place de l'auteur lui aurait permis malgré la propagande de nous faire comprendre un peu mieux ce pays et son régime complètement délirant. J'ai bien aimé le ton et le style de l'auteur, un mélange d'humour (souvent noir) et de petites touches d'ironie et sa capacité à nous informer sur ce qu'il connaît de la Corée du Nord sans jamais paraître trop didactique ou pompeux. Malheureusement, une fois les 50 premières pages lues et le suspens de l'entrée dans le pays de l'auteur (va-t-il être démasqué ?) et de ses premières impressions dans ce pays où nul ne peut aller ou presque, j'ai commencé à m'ennuyer un peu.

J'ai eu l'impression que ce voyage était si verrouillé et la propagande si bien rodée que Jean-Luc Coatalem n'a finalement presque rien vu de la Corée du Nord. Passées les premières évocations plutôt drôles de la manière dont le régime se met quotidiennement en scène, de l'impossibilité totale pour les 2 français de faire un pas seuls ou en dehors des sentiers battus du programme qu'on leur a concocté et les scènes assez touchantes des conditions de vie effroyables dans lesquelles le pays est plongé et de son absence totale de développement économique, j'ai trouvé que le récit tournait en rond avec de pages en pages les mêmes scènes et mêmes situations répétées. La manière dont l'auteur nous fait ressentir son désespoir et son ennui profond au fil des jours dans un pays où rien n'est vrai, où toute découverte est proscrite est certes intéressante mais fallait-il vraiment pour cela nous raconter toute l'intrigue de Mardi, roman de Melville dans lequel il se réfugie ?

Plus gênant, j'ai eu du mal à comprendre comment Jean-Luc Coatalem pouvait ainsi détester tout ce qui lui est présenté de la Corée du Nord, jugé systématiquement indigne d'intérêt et sans valeur. OK pour les site de propagande grossière, le culte du leader Kim Il-Sung ou les hôtels miteux dans lesquels il séjourne mais pourquoi détester ainsi les montagnes où il randonne ou l'occasion qui lui est donnée de goûter les célèbres nouilles froides de Pyongyang ? N'y-a-t'il pas eu malgré le régime totalitaire et la surveillance constante dont il fait l'objet le moindre moment d'émerveillement ou de surprise, le moindre fait intéressant ou étonnant qu'il pourrait nous partager ? J'ai fini ce récit avec le sentiment assez désagréable d'un auteur plein de parti pris qui rejette complètement un pays du fait du régime abominable dans lequel il est plongé sans même tenter de le comprendre vraiment.

Dommage, ces Nouilles froides à Pyongyang ne m'auront finalement pas apporté grand chose même si j'ai apprécié certains passages pleins d'humour du fait de la jolie plume de l'auteur. Finalement pour découvrir ce mystérieux pays qu'est la Corée du Nord mieux vaut lire le magnifique Pyongyang de Guy Delisle (un de mes albums cultes) que j'ai trouvé beaucoup plus ouvert et curieux de ce qui l'entoure, loin de cette morgue condescendante que semble adopter Jean-Luc Coatalem.
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Nouilles froides à Pyongyang ou quand la réalité dépasse la fiction...

C'est complètement hallucinant !

Il est difficile d'imaginer qu'à notre époque il existe un pays où les habitants n'ont aucune liberté : ni de penser, ni de s'exprimer, ni de se déplacer, ...
Le système que Jean-Luc Coatalem décrit est complètement absurde - bien plus que notre système de santé ! Il fait aussi quelques rappels historiques utiles pour des gens comme moi qui sont loin d'être des incollables sur l'histoire contemporaine de la Corée du Nord !
L'auteur s'autorise quelques digressions en parlant des lectures qu'il a pris avec lui et l'empêchent de sombrer dans la dépression. (j'avoue avoir un peu décroché dans ces passages)

C'est le premier récit de voyage que je lis et le moins qu'on puisse dire c'est que cela m'aura marquée! le petit bémol que je noterai, c'est la forme que l'auteur a choisi pour son livre.
le plus triste quand même, c'est de se dire que de pauvres gens vivent cette réalité tous les jours...
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Petite déception pour ce livre...
Passionnée par le sujet, je pensais en apprendre davantage sur la vie en Corée de Nord mais ce ne fut pas le cas. Néanmoins, nous témoignons de la folie dans laquelle 24 millions d'habitants se noient depuis plus d'un demi-siècle : famine, propagande, terreur, dénonciation,...

Malheureusement, son absence de compassion et d'empathie se montre quelquefois irritante. Il râle tout le long de son voyage alors qu'il sait très bien qu'il se trouve en Corée du Nord, aka le pays où tu fais clairement pas tout ce que tu veux quand tu veux. Certains de ses caprices paraissent démesurés face à la situation. Il met sa vie en danger mais également celle des gens l'accompagnant, sans que cela ne le perturbe un seul instant. Il se plaint également des petites portions de nourriture qu'on lui donne alors qu'il sait pertinemment que la famine sévit dans le pays… Pareil pour l'eau chaude…
Il se montre à plusieurs reprises méprisant et condescendant, tout ça parce qu'il est un occidental libre et tout puissant…
Mais honnêtement, à quoi ça sert d'être un homme libre dans un pays condamné ?
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Amoureux des voyages, en général, et de l'Asie, en particulier, Jean-Luc Coatalem nous embarque avec Nouilles froides à Pyongyang dans le pays le plus fermé du monde, la Corée du Nord. L'auteur sait à quoi s'attendre mais la réalité qu'il va découvrir dépasse encore ses pires pressentiments. "Faut-il rire ou pleurer ?" se demande t-il à la dernière ligne du livre. Pour décrire cette contrée ubuesque, paranoïaque et repliée sur elle-même, Coatalem choisit finalement l'humour, ce n'est pas possible autrement, avec ses limites, tant il ne peut cacher son désarroi, son impuissance et sa colère devant cette "prison à ciel ouvert" qu'est la Corée du Nord. le programme de l'écrivain, qui se fait passer pour responsable d'un agence de tourisme, et de celui qui l'accompagne, est rigide, les contacts avec la "vraie" population impossibles, toute tentative de sortir des sentiers battus se heurtant au refus catégorique de leurs guides, qui portent, comme une grande partie des habitants, le patronyme de Kim. Malgré les décors en carton pâte et les pseudo attractions touristiques, impossible de ne pas voir l'état réel de ce pays exsangue, d'où suinte la peur et où règne une épouvantable famine. Et partout, cette dévotion aux grands timoniers de la nation, décédés et légendaires ou au pouvoir. A côté de la Corée du Nord de King Jong-il (décédé depuis l'écriture du livre et remplacé par son fils), le 1984 d'Orwell ressemble à un camp de vacances. A qui profite le Kim ? Malgré le talent de Coatalem pour traquer le cocasse et le ridicule, en dépit de belles échappées littéraires du côté de Melville ou de Larbaud (lire est la seule façon pour les visiteurs de ne pas devenir fous), c'est un grand frisson d'effroi qui parcourt l'échine en dévorant ces Nouilles froides à Pyongyang. Qui s'apparente à de l'épouvante.
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Presque parfait, ce récit clinique d'un séjour de 10 jours à Pyongyang. Jean Luc Coatalem se rend dans la capitale du Nord et se coltine avec un monde absurde.

Son regard cynique et intransigeant lui inspire une pensée glacée sur ce pays isolé et mort. Accompagné d'un ami riche et décadent, il parcourt le circuit obligé du touriste. La nourriture est chiche et peu goûteuse. C'est là d'ailleurs une réaction bien française que de lier les pays à leur gastronomie (quand elle existe). Dans cette moulinette culinaire que deviendrait le Darfour , le Nigeria ou le Bangladesh.

Le style et l'observation sont intimement liés et concourent à l'invitation au voyage. du bout des lèvres certes mais quand même.

Bien sûr, ce récit n'atteint pas l'acuité des "aquariums de Pyongyang" ou la violence nue du "rescapé du camp 14" mais sa distance par rapport au sujet s'explique par le simple fait que cette démarche est une commande professionnelle. L'auteur ne justifie rien d'autre que cette décision extérieure pour son implication dans le choix de sa destination.

Et c'est bien là la faille de toute l'entreprise qui montre sa vanité dans l'absence de réelle motivation. Pour autant le talent et l'expérience pallient à l'inanité.

Tout est tellement vide de toute façon.
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L'auteur endossant le rôle d'un voyagiste va nous faire découvrir ce merveilleux pays qu'est la RPDC : République populaire démocratique de Corée. Il est pour cela accompagné de son ami Clorinde, une personne plutôt casanière qui affectionne davantage la lecture que les voyages. Dès le départ ce tour opérateur va être encadré, balisé, contrôlé, surveillé, par trois guides qui se pré nomment Kim. Kim 1 surveille Kim 2 et rapporte à Kim 3. "Le rôle de nos anges gardiens est double : nous montrer ce que nous devons voir, nous éviter d'approcher ce que nous ne devons pas voir. Tâche ardue puisqu'il y a plus d'interdits que d'autorisations". le voyage va nous sembler long car il n'y a rien à voir sur ces routes quasiment vides, les hôtels désertés, "draps douteux et néons épileptiques, où les toilettes sont bouchées et où le robinet, quand il a de l'eau, fuit.", les tables de restaurant à l'identique ou les assiettes sont remplacés par des accessoires de dinette. "Toi qui entres ici oublie le diamètre de l'assiette normale ! Mais aussi celui de l'assiette intermédiaire comme celle dite à dessert pour ne te souvenir que des plus petites, sous-tasses à café et soucoupes. Car c'est ainsi que tout, désormais, te sera servi : dans de la dînette. Avec peu à manger dessus. Et encore, tu es privilégié : le reste de la RPDC crève de faim."

Seuls les statues et les mausolées à la gloire du « Fils de l'Humanité » alias l'« Etoile Polaire du Communisme » sont réelles et pourraient nous dérider.

Ces deux touristes au pays du matin calme vont se replier sur la lecture de Melville, car ils s'ennuient "Notre équipée surréaliste est aussi grotesque. Dix ou douze heures par jour, nous avons l'impression de jouer à un jeu de société (!) où l'essentiel serait invisible. Et le reste feint."

Et moi, je reste sur ma faim, la lecture est édifiante, le goût des nouilles amer, les visites ennuyeuses, la dictature réaliste. Si vous avez déjà vu les quelques documentaires qui retracent la vie dans le pays des Kimjong-Land vous n'apprendrez rien de plus. Si l'on peut terminer sur une note optimiste :" Ainsi que le rappelle le proverbe chinois, même dans un trou de souris peut se glisser le rayon de soleil…"
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