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sur 768 notes
Jonathan Coe, né en 1961 à Birmingham, est un écrivain britannique, diplômé d'une maîtrise et d'un doctorat en littérature anglaise. Il doit sa notoriété à la publication, en 1994, de son quatrième roman, Testament à l'anglaise.
Son dernier roman, le Royaume désuni (2022), vient d'être réédité en poche. Une première remarque, j'ai trouvé excellent le titre français donné à ce livre platement intitulé en V.O. Bournville, un jeu de mots amusant qui en résume la tonalité douce-amère.
Le livre est une longue fresque résumant l'histoire du Royaume-Uni, de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années Covid, sans pour autant être un roman historique mais plutôt l'histoire d'une famille anglaise autour d'un personnage central, Mary. de l'Histoire pour les grandes lignes et une histoire familiale plus fouillée, un bouquin pour tout le monde.
Tout commence à Bournville, un village modèle à côté de Birmingham, fondé par la famille Quaker Cadbury pour les employés de l'usine de ses fameux chocolats où travaille le père de Mary. Mary qui épousera Geoffrey Lamb dont elle aura trois fils, Jack, Martin et Peter. Les chapitres du roman scandent la grande Histoire : le Jour de la Victoire (1945), la finale de la Coupe du monde de football entre l'Angleterre, victorieuse, et l'Allemagne de l'Ouest (1966), l'investiture du prince de Galles (1969), le mariage de Charles et Lady Diana (1981), les funérailles de Lady di (1997) et enfin pour boucler la boucle, le 75e anniversaire du Jour de la Victoire (2020) et le Brexit.
Chacun de ces évènements nous renvoie vers les préoccupations de moments des membres de la famille et de leurs amis, tout en pointant l'évolution de la société à travers leurs réflexions ou attitudes : la multiculturalité qui donne des couleurs au pays, la classe moyenne qui voit arriver le progrès avec la télévision puis les ordinateurs etc… Martin cadre chez Cadbury est devenu lobbyiste à Bruxelles pour défendre « son » chocolat qui ne répond pas aux normes de l'U.E., occasion de faire entrer dans le jeu, Boris Johnson, alors journaliste (« J'ai jamais vu un plus parfait exemple de l'Anglais qui croît que tout lui est dû. »)
Les personnages, nombreux, se croisent, se perdent de vue ou se retrouvent, on se marie, on se sépare, l'un se découvre homosexuel. Les années passent, Mary est désormais veuve mais toujours active, puis elle vieillit.
Un charmant roman malgré un passage à vide en son milieu, avant de repartir vers de très beaux moments plus on approche de la fin, pour le roman et pour Mary, ses souvenirs sont tendres et émouvants, ses « petits » sont sexagénaires. Très touchant.
J'ai bien aimé ce livre, peut-être un peu trop gentil, parfois j'aurais voulu plus de sel et de poivre pour lui donner plus de saveur encore… ?
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Pas question de rater un roman de Jonathan Coe! Bien sûr je connaissais l'idée de départ, suivre les personnages de la même famille en gros de 1945 à 2020, en choisissant sept moments particuliers, non de la vie personnelle forcément, mais du Royaume Uni.

Royaume fortement 'Uni' le 8 mai 1945, puis en 1953 lors du couronnement de la Reine, avec les voisins venant remplir le salon pour regarder la télévision. J'ai retrouvé quelques souvenirs du dernier couronnement de 2023, le cérémonial perdure. Puis la finale de la coupe du monde de 1966, l'investiture du prince de Galles en 1969, le mariage de Charles et Diana, les funérailles de Diana, pour terminer avec le 75ème anniversaire du jour de la victoire, donc le 8 mai 2020.

C'est vraiment bien fait, au début j'ai craint que ce ne soit un poil artificiel, genre 'passages obligés' et puis je me suis laissée entraîner à revivre certains moments (sans oublier les débuts du COVID et du confinement) et à m'intéresser à cette famille (Coe reprend aussi des personnages de romans précédents)

Note de l'auteur à la fin

"Quant au 'Boris' aux cheveux en pétard qui apparait pour la première fois dans le chapitre bruxellois, il se peut bien sûr que certains lecteurs lui trouvent un air familier. Pour autant, la question de savoir s'il est ou n'est pas un personnage de fiction reste difficile à trancher avec certitude."

Il évoque le décès de sa propre mère au moment du COVID, et "Mais enfin, comme des milliers de familles dans tout le pays - et contrairement à ceux qui occupaient alors le 10 Downing Street- , nous respections les règles."

Hum, il sait bien tacler!
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Le sujet aurait pu être intéressant : la vie d'une famille britannique de 1945 à nos jours avec en arrière-plan l'actualité de différentes époques ( la fin de la guerre, le couronnement de la Reine Elisabeth, le prince de Galles, Charles et Diana, la pandémie avec, en prime, l'histoire de l'usine Cadbury ). Malheureusement, d'une période à l'autre, le traitement est toujours le même et c'est à travers des épisodes radio ou télévisés commentés par les différents personnages que nous est présentée l'Histoire du pays. Or les personnages sont superficiels et notre attachement à eux aussi ! le style est banal et ne génère pas beaucoup d'émotions. Bref, je n'ai pas vraiment aimé. Pourtant, les soixante premières pages étaient prometteuses et les soixante dernières plus vibrantes, mais est-ce suffisant pour tromper l'ennui qui nous assaille le reste du temps ? Rien de bien neuf donc pour nous qui avons vécu de loin ces mêmes événements…
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L'histoire d'une famille ordinaire, un peu celle de l'auteur, racontée avec tendresse un humour so british. Une sorte de saga qui épouse l'histoire de L'Angleterre.

Une sorte de fresque qui remonte au 8 mai 1945, jour de la victoire pour se terminer le 8 mai 2020.

Entretemps, l'Angleterre a vu le couronnement de la reine Elisabeth II, la finale de la coupe du monde, l'investiture du Prince de Galles, le mariage de Charles, les funérailles de Diana pour se terminer avec le confinement et le 75ème anniversaire de la victoire.

Tous les personnages sont attachants ; ils vont vivre et évoluer au fil des années. (L'arbre généalogique en début de livre est bien utile pour se repérer parmi les frères, soeurs, cousins…….). La construction du récit est très bien menée et mise en scène.

En résumé, je n'ai pas boudé mon plaisir en dépit de quelques longueurs. J'ai bien souri à certains passages notamment le bras de fer avec le parlement européen afin de fixer les normes sur le chocolat.

Un récit très agréable à lire, à déguster avec des chocolats Cadbury et un mug de thé.

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Jonathan Coe sait raconter les histoires, son style est fluide. Nous nous attachons peu à peu à Mary, sa famille, celle d'où elle vient, celle qu'elle construit avec son mari, leurs vacances, les ambitions des enfants. Tous ces faits sont mêlés de plus ou moins près à un événement qui a marqué l'histoire de l'Angleterre, le premier étant la fin de la seconde guerre mondiale. Il y a ensuite le couronnement de la reine Elisabeth, la coupe du monde de football en 1966 … et d'autres encore jusqu'à la pandémie qui débute et clôt l'ouvrage.
Les personnages peu parfaits, les situations assez banales, apportent une humanité, une sorte de vérité à ce roman attachant.
Au cours du récit, Coe évoque des sujets de société, les émeutes avant le mariage de Charles et Diana, les difficultés avec le Parlement européen, et plus largement le nationalisme et le racisme.
Le mot qui vient à l'esprit en ayant définitivement refermé ce livre est la délicatesse. Elle est si bien employée pour exprimer et relater des situations difficiles.
A la toute fin, il y a un dialogue qui dénonce le besoin de tranquillité au prix de la souffrance des autres, c'est tout à fait remarquable et efficace.

Je recommande vivement à tous les amateurs du Royaume Uni et à ceux qui aiment les nuances.

Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Comme il le disait récemment lors d'une conversation organisée à Lyon par la Villa Gillet, pour Jonathan Coe, les raisons profondes du Brexit existent depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. C'est ce qu'il démontre dans ce roman où il raconte l'histoire d'une famille anglaise installée à Bournville, berceau du célèbre chocolat Cadbury. A travers sept temps forts de l'histoire récente du Royaume-Uni, dont une bonne partie centrés autour de cette famille royale controversée, il dévoile les dessous de cette nation fragmentée depuis toujours, où le multiculturalisme affiché n'est qu'une façade cachant un racisme installé et des opinions farouchement conservatrices. Aidés de l'utile arbre généalogique en début de livre, nous naviguons entre les générations, entre différentes façons de voir le monde et son propre pays, entre les lignes de fracture qui traversent ce royaume décidément désuni.

Si ce roman n'a pas d'intrigue à proprement parler, pas de suspense puisqu'on en connaît terriblement bien la chute, il n'en reste pas moins qu'il nous entraîne dans une exploration des plus passionnantes, celle des ressorts d'une société qui, par bien des aspects, diffère largement de la société française. Etant d'origine écossaise et ayant vécu plus de trois ans en Angleterre, jusqu'au Brexit en 2016, j'ai trouvé absolument fascinant cette plongée dans les dessous de ce royaume constitué de peuples qui n'ont finalement pas grand chose à voir ensemble, si ce n'est qu'il se partagent cette île au nord de l'Europe. le fort sentiment nationaliste né de la guerre semble avoir été principalement vécu en Angleterre et beaucoup moins au Pays de Galles ou en Ecosse, qui ont moins souffert des bombardements ininterrompus des Allemands.

Certains passages très touchants montrent les efforts, parfois maladroits, de la génération d'après-guerre pour s'adapter aux changements des temps, aux évolutions sociales et morales de cette nouvelle société du vingtième siècle, quand le comportement d'autres personnages révolte tant il est révélateur de pensées arriérées – j'en veux pour preuve celui de Georges vis-à-vis de Bridget qui m'a violemment choquée. le Royaume-Uni, par ses rapports étroits avec les Etats-Unis, s'est toujours considérée comme la locomotive de l'Europe, mais pour autant ce livre montre bien que c'est une société fragmentée, bien imparfaite et où la politesse de façade cache souvent des fossés bien difficiles à combler.
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Ce roman se scinde en 7 temps majeurs de l'histoire anglaise, de 1945 à notre époque, à travers l'histoire d'une famille proche de Birmingham. Heureusement qu'un arbre généalogique est donné en début de roman car les événements s'étalant rapidement, on pourrait perdre le fil. Il m'a un peu manqué de l'humour plus présent dans d'autres romans de l'auteur.
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Un auteur que je ne connaissais pas du tout, je l 'ai découvert suite à un entretien/portrait dans Télérama

Livre politique & familial couvrant la période de la guerre à celle du Covid, autour de la figure-pivot de Mary la mère de famille ( en fait la mère de l auteur)

Analyse fine & subtile d'une partie de la société britannique à travers les événements marquants qui l ont fait évoluer ou régresser!

Le portrait de Boris J est plein de finesse & de vitriol

Belle écriture & traduction fluide



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Ce roman est le quatrième d'une série que Jonathan COE pense clore lors d'un cinquième volume. Pourtant tous ces livres peuvent très facilement se lire dans le désordre.
Ici, nous suivons la vie d'une famille ( merci pour l'arbre généalogique au début du roman, car j'ai souvent été perdu entre les nombreux personnages ) en sept jours marquants de l'histoire du Royaume Uni, de l'armistice du 8 mai 1945 jusqu'aux premiers mois de la pandémie du Covid en 2020.
J'aime beaucoup l'auteur, son écriture, son humour So British et son analyse de la société anglaise et de ses rapports avec les autres membres du Royaume Uni, ici surtout les Gallois. Mais cette histoire qui part d'une très bonne idée, m'a semblé assez décousue, à cause peut-être du trop grand nombre de personnages, mais aussi parce que je n'ai pas retrouvé assez souvent le mordant auquel nous avait habitués l'auteur.
Une petite déception donc, même si la lecture a été agréable.
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J'ai parfois eu des réserves sur cet auteur mais ce livre est un des meilleurs romans que j'ai lu depuis longtemps.( trois coquillages pour expo 58 et quatre pour la pluie avant qu'elle ne tombe) J'ai parfois une pensée pour les traducteurs, ici pour la traductrice et je me suis dit quel plaisir elle a dû avoir à traduire un livre aussi intelligent, drôle parfois et si sensible. Et bravo pour le titre ! Il représente exactement ce que veut montrer Jonathan Coe : derrière ce nom Royaume-Uni se cache une désunion qui va aboutir au schisme du Brexit et la royauté est comme un vernis qu'on agite devant les yeux des « gogos » qui pleurent à l'unisson devant la mort de Diana en oubliant leurs divergences plus fondamentales.

Sous un sentiment national anglais unanime se cache donc des fissures importantes que l'auteur va, peu à peu, nous révéler à travers une famille dont nous allons connaître la vie de 1945 à aujourd'hui. C'est peu de dire que ce livre est une vision critique de l'Angleterre c'est le plus souvent une peinture au vitriol.
Le roman commence par un prologue en mars 2020, rappelons nous, c'est le début d'une épidémie qui va mettre l'Europe dans un état qu'elle n'avait jamais connu. le confinement va s'installer et c'est d'ailleurs par les conséquences les plus tristes de ce confinement que se terminera le récit : la mort, seule isolée des siens, de Mary un personnage central du livre, la mère de trois fils adultes, et la grand-mère de cinq petits enfants, dont Suzan la contrebassiste avec qui nous étions dans le prologue.
Nous sommes à Birmingham, la ville où John Cadbury a créé une entreprise de chocolat célèbre en Angleterre et qui sera très importante dans le roman. En 1945 on célèbre la victoire sur le nazisme et si les Anglais peuvent être fiers de leur victoire, l'auteur souligne qu'ils sont plus nationalistes qu'anti nazi. Peu à peu les traits de caractère se dessinent. Mary très dynamique va épouser Geoffrey un homme qui restera toute sa vie enfermé dans ses certitudes et qui n'exprimera qu'une seule fois sa sensibilité et ce sera lors du décès de Lady Diana.

Le mélange entre la vie des différents membres de la famille et des évènements nationaux est une grande réussite. le livre est divisé en sept chapitres qui sont autant de rendez-vous où le royaume donne l'impression d'être « uni » :

le prologue mars 2020
le jour de la victoire 8 mai 1945
finale de la coupe du monde Angleterre bat l'Allemagne 30 juillet 1966
l'investiture du prince de Galles 1 juillet 1969
le mariage de Charles avec Diana 29 juillet 1981
funérailles de Lady Diana 6 septembre 1997
75° anniversaire de la Victoire 8 mai 2020
Pour nous retrouver dans la famille Lamb et Clark , l'auteur fournit au début du livre un arbre généalogique, j'ai souvent eu besoin de m'y référer. C'est peut être le léger reproche que je ferai à ce roman. brassant autant d'années et de personnages, on a parfois du mal à bien connaître chaque membre de la famille. Ils sont à l'image du pays plus divisés qu'il n'y parait et après le « brexit » certains ne se parleront plus.

Birmingham est donc la ville du chocolat à l'anglaise et malheureusement, la France et la Belgique ne veulent pas le laisser entrer en Europe car il n'utilise pas de beurre de cacao. Jonathan Coe se fait un malin plaisir de nous raconter en détail les discussions européennes et la mauvaise foi des Anglais, le côté sans fin de ces discussions (elles ont duré sept ans !) serait drôle si finalement elles n'étaient pas à pleurer. le portrait de Boris Johnson comme journaliste à Bruxelles est criante de vérité et avoir élu cet individu à la tête du pays fait partie des failles de ce pays.

Ce roman est rempli d'informations et j'aimerais bien toutes les retenir : un vrai grand plaisir de lecture.


Lien : http://luocine.fr/?p=16020
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