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sur 809 notes
A la façon de Zola avec les Rougon-Macquart, Jonathan Coe a imaginé une famille sur plusieurs générations qu'il fait apparaitre dans plusieurs romans. Dans "Le royaume désuni", nous suivons la vie des descendants de Doll et Samuel Clarke et de Frank et Bertha Lamb, eux-mêmes descendants d'immigrés allemands. du jour de la victoire du 8 mai 1945 au confinement de 2020, c'est à travers quelques événements clés de l'histoire contemporaine britannique, le couronnement d'Elisabeth II, la finale de la coupe du monde de 1966, l'investiture de Charles comme Prince de Galles, son mariage avec Diana et les funérailles de cette dernière, que nous suivons la vie de Mary Clarke et Geoffrey Lamb, de leurs trois fils, Jack, Martin et Peter, de Lorna la fille de Martin et de leur cousin éloigné, David, fils de Thomas Folley, principal protagoniste du roman "Expo 58". C'est aussi l'histoire de l'entreprise Cadbury, celle du chocolat anglais, en prise avec les directives européennes, de Bournville près de Birmingham, quartier aux allures de phalanstère imaginé par le fondateur de Cadbury, un quaker qui avait souhaité offrir à ses salariés de bonnes conditions de vie, une expérience humaniste tellement éloignée de la politique thatchérienne Un roman qui balaie de façon intéressante l'histoire de la Grande Bretagne de la 2nde moitié du XXème siècle .
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Ce livre est un bonbon au chocolat... L'auteur nous fait habilement traverser l'histoire contemporaine de l'Angleterre. Nous alternons les points de vue avec differents narrateurs, et à chaque fois L Histoire n'est pas édulcorée. A travers cette famille de la middle class, on explore la relation entre les anglais et leur famille royale, les changements sociaux et politiques. J'ai apprécié de decouvrir certains éléments historiques (notamment pour ce qui concerne le blond, ou encore les révoltes galloises) et j'avoue m'être attachée aux personnages de la famille. Donc voilà, un bonbon au chocolat... À l'anglaise.
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Bournville (titre original du livre) est une petite ville proche de Birmingham, fondée au 19° siècle par la famille Cadbury (des quakers) pour y loger leurs ouvriers. C'est là qu'a grandit Mary Clarke, le personnage central du roman parmi de nombreux autres. Nous faisons sa connaissance en 1945 -elle a 9 ans- à l'occasion des fêtes de la victoire sur le nazisme. Nous la retrouvons en 1953 pour le couronnement de la reine Elisabeth. Mary est alors fiancée à Geoffrey Lamb, fils d'un collègue de son père chez Cadbury. Tout du long du roman l'histoire de la famille Lamb croise ainsi celle de la Grande-Bretagne -et celle du chocolat Cadbury- lors de quelques événements représentatifs choisis par l'auteur, jusqu'au confinement de 2020 quand Mary, vieille femme de 85 ans, se retrouve enfermée chez elle sans avoir le droit de rencontrer personne.

J'ai trouvé intéressant ce que j'ai appris sur l'histoire de la Grande-Bretagne et de la maison Cadbury. Jonathan Coe s'est documenté sur la façon dont les différents événements qu'il a choisis ont été retransmis à la radio ou à la télé et présente tout cela de façon vivante et amusante. Les histoires des nombreux personnages de la famille de Mary (parents, beaux-parents, mari, soeur, enfants, petits-enfants…) sont plaisantes. C'est sympathique mais pas très profond. Il me semble que le titre original collait plus justement à ce qui est raconté ici que sa « traduction » française.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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J'ai retrouvé dans ce livre toute la pétulance de son auteur, son ironie et sa tendresse.C'est vraiment un auteur que j'aime beaucoup. A l'heure actuelle, je suis bien embêtée de devoir avoir un passeport pour aller à Londres ou au Royaume Uni et d'après ce que je lis dans "The Guardian", les grèves se multiplient chez eux aussi. Ici, Coe nous raconte l'histoire d'une famille de la fin de la guerre de 39-45 au Brexit. Isolés sur leur île, ce qui leur a été très utile en temps de guerre, les britanniques n'ont pas compris l'intérêt de faire partie de l'Europe. On est plus fort à plusieurs et on va plus loin, me semble-t-il. La suite Poste Brexit reste à observer, mais j'aime toujours Jonathan Coe !
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Un formidable roman, comme Jonathan Coe sait en écrire!
Une chronique désenchantée douce-amère de l'histoire de l'Angleterre, de 1945 à 2020, au travers de l'histoire de la famille Lamb.
Fort bien écrit et composé,
Un vrai bonheur de lecture !!
Encore jamais déçu avec cet auteur
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Jonathan Coe nous délivre dans le Royaume désuni le parcours de plusieurs familles sur plusieurs générations à travers des éléments clés de l'histoire du Royaume-Uni depuis la victoire de 1945, le couronnement de la reine Elizabeth II , le mariage de son fils Charles, les funérailles de Lady di pour finir avec l'anniversaire du 75e anniversaire du jour de la victoire.
7 chapitres au cours desquels j'espérais retrouver l'humour grinçant et les coups de griffes tranchants que j'avais appréciés lors de la lecture du Coeur de l'Angleterre.
Si ce livre se fonde pour certains événements vécus par l'auteur ( sans doute les pages les plus touchantes) pour traverser de manière superficielle et rapide l'histoire de ce pays singulier telle qu'elle a été vécue par ces générations de personnages ( merci pour l'arbre généalogique des personnages en introduction), on s'ennuie dans cette fade et longue promenade.
Aucune aspérité, l'étude des personnages reste à la surface et on peine à s'attacher. On ne retrouve pas le charme des personnages ( trop de personnages sans doute) ni la complexité des relations familiales, tout semble édulcoré.
J'ai zappé de nombreuses pages pour éviter d'abandonner la lecture ( fui le chapitre sur l'investiture du prince de Galles, la bataille du chocolat m'a clairement agacée!).
La fin reste émouvante et nous replonge dans les angoisses de la pandémie. Quelques trop rares critiques sur la position du pays pendant leur expérience européenne ou s'agissant de la gouvernance de Boris Johnson sont intéressantes, mais cela reste insuffisant pour rester captivée sur les presque 500 pages.
Une lecture décevante au final au regard de l'ambition initiale.
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Jonathan Coe est vraiment un conteur extraordinaire car il arrive à passionner son lecteur avec des tranches de vie quotidienne de ses personnages, illustrant les évènements qui ont marqué l'histoire de la Grande Bretagne depuis la fin de la seconde guerre mondiale jusqu'à l'époque la plus récente.
Grâce à l'arbre généalogique qui est présenté au tout début du livre, on repère les personnages familiers des précédents livres et on peut retrouver leur place dans cette famille élargie dont Jonathan Coe nous raconte l'histoire depuis plus de vingt ans ( au passage, cela peut donner envie de relire les précédents romans)
Il ne faut pas chercher dans ce livre une trame romanesque construite car la période présentée , soit plus de 75 ans, ne se prête pas à un récit linéaire même si le personnage principal est Mary que l'on rencontre à chacune des époques décrites.
Jonathan Coe se fait sociologue pour décrire le quotidien des gens et l'évolution de son pays dans la seconde moitié du 20ème siècle.
Fidèle à son ancrage territorial, il évoque avec gourmandise la fameuse entreprise Cadbury fleuron de l'industrie chocolatière britannique qui a eu bien du mal à s'imposer sur le continent.
Son ironie mordante se déchaîne quand il évoque l'Union Européenne et les institutions bruxelloises, traversées par un fameux "Boris" dont on découvre le destin fulgurant.
L'émotion est aussi présente quand il évoque la mort de Lady di mais surtout la pandémie de Covid et les dernières pages du livre sont absolument déchirantes car elles font écho à nos propres douleurs intimes et apportent la preuve que les mesures prises outre-Manche ne diffèrent guère des règles obscures et incomprises qui furent notre lot pendant de trop longues semaines. Même si la reproduction des consignes gouvernementales prête à sourire, c'est l'irritation qui l'emporte tant le recul nous permet de mesurer l'absurdité des règlementations tatillonnes qui ont régenté notre quotidien et le poids insupportable qu'elles ont fait peser sur un trop grand nombre de personnes. Laissons la parole à Mary qui résume bien la situation "On peut mourir d'un tas de trucs, tu sais. Je crois bien qu'on peut mourir de solitude."
ou alors à Peter qui conclut :"je ne peux pas non plus pardonner la cruauté . La cruauté de savoir que la dernière fois que mes frères ont pu la voir, c'était par la fenêtre de sa maison. La dernière fois que ses petits-enfants l'ont vue , c'était aussi par la fenêtre de sa maison".
Même si la mort est présente avec son cortège de douleur et de regrets , le roman se termine sur des rires et des jeux d'enfants car la vie reprend ses droits et inspirera peut-être à l'auteur de nouvelles histoires concernant sa famille de papier.
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« C'était l'époque du jubilé d'argent de la reine, je me souviens, et pendant un temps on aurait dit que tout le monde chantait soit l'hymne national, soit le « God save the Queen » des Sex Pistols. D'une certaine façon, c'était incroyablement révélateur de votre psyché nationale, le fait que ces deux chansons puissent être simultanément sur toutes les lèvres. (…) J'ai passé trois mois à Londres et à la fin, j'étais tombé amoureux de tout ce que j'y avais découvert, la musique british, la littérature british, la télévision british, le sens de l'humour… Je me suis même mis à apprécier la cuisine. Je trouvais qu'il y avait là une énergie et une inventivité qu'on ne voyait nulle part ailleurs en Europe, et tout ça sans se prendre au sérieux, avec cette extraordinaire ironie tellement propre aux Britanniques. Et maintenant, qu'est-ce que fait cette même génération ?! Elle vote pour le Brexit, et pour Boris Johnson ? Qu'est-ce qui leur est arrivé ? »

Jonathan Coe tente de répondre à cette épineuse question dans son dernier roman « Le royaume désuni ». Il choisit de le faire au travers de la famille de Mary Clarke et de sept moments clefs de l'Histoire contemporaine du Royaume-Uni, du 8 mai 1945 à mai 2020. La plupart de ces évènements ont trait à la famille royale, ce qui montre l'importance des Windsor pour les anglais du point de vue symbolique et ces cérémonies rythment leur vie. Même ceux qui sont contre la monarchie suivent les retransmissions télévisuelles de ces moments. « Le royaume désuni » s'inscrit dans la lignée du « Coeur de l'Angleterre », Jonathan Coe y entremêle l'intime et le collectif avec tendresse et une ironie toujours aussi mordante. Il est également lucide sur l'histoire, la politique. L'antagonisme entre l'Union Européenne et le Royaume-Uni est ici parfaitement analysé. L'auteur nous offre un chapitre aussi drôle qu'affligeant sur la guerre du chocolat à Bruxelles (la famille de Mary Clarke réside à Bournville, banlieue de Birmingham, siège historique de Cadbury). Dans ce même chapitre, il fait un portrait très pertinent de Boris Johnson en clown inconséquent et opportuniste.

Ce qui est très beau et touchant dans « Le royaume désuni », c'est que Jonathan Coe met dans son roman des personnages croisés dans ses oeuvres précédentes comme Thomas Foley, le héros de « Expo 58 », ou la famille Trotter de sa trilogie « Les enfants de Longbridge ». Il nous donne ainsi l'impression d'assister à la construction d'une oeuvre où les textes se répondent et se complètent. Jonathan Coe a également écrit un chapitre plus personnel où il s'adresse à nous à travers le personnage de Peter, le fils de Mary qui est inspiré de sa propre mère, pour nous parler d'un moment douloureux.

« Le royaume désuni » est de facture classique, le récit est fluide et savoureux. Comme toujours, Jonathan Coe est un brillant chroniqueur de l'histoire contemporaine de son pays. Entre ironie et tendresse pour ses personnages, il m'a une nouvelle fois totalement conquise.
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J'avais déjà adoré "Le coeur de l'Angleterre", il y a quelques années. Il en est de même avec cette nouvelle analyse critique "Le Royaume désuni". C'est brillant ! On s'attache aux membres de cette famille, sur plusieurs générations. On a de l'affection pour certains personnages, beaucoup moins pour d'autres. On évolue avec eux au fil des pages en prenant parti pour les uns ou pour les autres avec une peu de tristesse de les quitter dans le traumatisme de la Covid.

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Bournville, haut lieu du chocolat anglais, est également la bourgade au coeur de laquelle réside Mary Clarke, que nous rencontrons au soir de la victoire de mai 1945. Alors âgée de 11 ans, elle croise lors des festivités Geoffrey Lamb, avec lequel elle finira par se marier et avoir trois fils. Ce sont leurs vies que nous conte Jonathan Coe au fil de ce roman qui mêle habilement la petite histoire à la grande. Parce qu'en suivant le destin de cette famille anglaise "So British" et touchante, c'est aussi - et avant tout - le destin d'un peuple et d'un pays tout entier que l'on suit au travers de sept chapitres correspondants à sept temps forts du Royaume-Uni. Au fil des pages, Jonathan Coe mélange chocolat, Union-Européenne, vacances au Pays de Galles, politique et musique, avec beaucoup d'humour et de tendresse, pour dresser le portrait d'un pays dysfonctionnel, tiraillé entre la volonté de s'ouvrir au monde et celle de garder son insularité et ses spécificités.
À l'heure où l'Europe semble se déchirer et s'enliser, où chaque pays semble rentrer dans sa coquille et ériger le protectionnisme comme étendard salvateur, Jonathan Coe offre une vision pleine d'humour et d'une grande finesse sur le Royaume-Uni d'aujourd'hui.

De l'après-guerre à l'après confinement, chaque chapitre passe la société au radar et nous offre un large spectre de personnages croustillants, se révélant sous de nouveaux jours à chaque étape, pour le meilleur comme pour le pire. Sous la plume de l'auteur, le temps défile à toute allure. Et même si certaines facilités narratives sont bien présentes, on ne peut nier l'immense talent de conteur de Jonathan Coe qui nous offre les portraits cocasses et attachants de quatre générations d'une même famille, dont les opinions et actions reflètent les changements d'une société toute entière.

Traduction : Marguerite Capelle
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