Sylvie Cohen invente le journal que le petit Sigismund
Freud tenait à sept ans. Sa théorie du complexe d'Oedipe y apparaît déjà de façon transparente, ainsi que sa vocation : « Quand je serai grand, j'exercerai un métier où je forcerai les gens à tout confesser pour qu'ils ne deviennent pas malades. Si ce métier n'existe pas, je l'inventerai. Je changerai la règle qu'on m'a appris [sic] : il faudra tout confier, tout – même ce qu'on juge TRES mal, même ce qu'on juge TRES laid. Après, on se sent beaucoup mieux, comme lorsqu'on va au petit coin. Les vilaines choses vraies, elles restent dans les commodités et on jette de l'eau. J'aurai un cabinet où les gens viendront se vider des mauvaises choses. »
Certains allusions m'ont échappé, en particulier des histoires de volaille, je ne suis pas un grand connaisseur de
Freud, mais ce court texte, présenté comme joint à une lettre à
Wilhelm Fliess, est très amusant. Il préfigure, sous la plume d'un enfant très éveillé pour son âge, toutes les grandes inventions du grand
Freud, d'une façon tout-à-fait cocasse. Délicieux.