Colette, qui a eu une enfance entourée d'animaux, aime les bêtes.
Et elle a une affection particulière pour les
chats qui tiennent une grande place dans son oeuvre.
Mais plus qu'un attachement à un animal de compagnie, cet intérêt pour les bêtes s'inscrit dans une réflexion générale sur le vivant, sans distinction entre l'homme et l'animal.
Cette femme moderne, très en avance sur son temps, affirme l'animalité des hommes, l'humanité des bêtes.
"Il n'y a qu'une bête" déclarait Colette.
Après le succès des Claudine, Colette publie Dialogues de bêtes, signé cette fois de son propre nom en 1904.
Les deux héros de ces Dialogues sont le chat Kiki la doucette, de la race des chartreux, et Toby-chien, un bull bringé.
Ils vivent avec un couple humain qu'ils nomment Lui et Elle.
Comme les humains, ils commentent la vie de la maison, leurs sentiments, leurs pensées, émotions, anecdotes, mais aussi les caractères des humains de la maison.
Le chien Toby est bon, sage, et humble devant le chat, courtois. Mais il est toujours plaintif et servile envers les humains. Il a une admiration pour Elle.
Le chat Kiki est indépendant, capricieux, égoïste, dominant, méprise Toby dont il reproche son manque de dignité, se moque de lui et est parfois cruel. Il préfère Lui.
Kiki-la doucette (le nom donné à ses
chats), représente pour Colette, la femme féline et féroce.
L'écriture est fine, poétique, intelligente, théâtrale.
Les dialogues sont souvent drôles.