Bâtir le nouveau millénaire

Voilà un bel ouvrage d'architecture sur des édifices sortis de terre entre 2000 et 2008. Les auteurs ont sélectionné 38 bâtiments originaux, signés de grands noms de l'architecture (Norman Foster, Zaha Hadid, Jean Nouvel…) ou de cabinets d'architectes moins connus. Chaque création est présentée sur quatre pages, avec d'abord de grandes photographies pour apprécier le bâtiment dans son ensemble et dans son environnement, avant de mettre en avant certains détails, et de proposer des plans de coupe et au sol. Les photographies sont très bien choisies. Un texte assez court explique les motivations du projet, ses contraintes, les solutions retenues. Les notions d'entrée lumineuse, de circulation d'air, de limitation des dépenses énergétiques, sont désormais toujours intégrées aux projets. le choix des matériaux se fait de plus en plus local.
Parmi les bâtiments publics bien représentés sur la période figurent plusieurs auditoriums (notamment celui de Leon, avec sa façade qui rappelle une portée musicale) et stades (l'Allianz Arena à Munich, ou, bien moins connu, le stade de Braga, conçu sur le site d'une ancienne carrière avec des tribunes sur les seuls côtés latéraux).
Assez étonnamment, l'ouvrage est aussi l'occasion de se rappeler que certains bâtiments ne sont là que depuis peu de temps, alors qu'on les associe aujourd'hui facilement aux villes où ils sont implantés. Par exemple, le fameux Gherkin, la tour « cornichon » conçue par Foster, dans le quartier de la City à Londres, ou de façon assez similaire la Torre Agbar de Jean Nouvel à Barcelone. Sans oublier le viaduc de Millau (Foster).
Mentions spéciales à deux bâtiments : le terminal passagers du port de Yokohama, ouvrage "utilitaire", combinant les fonctions de parking, tri et circulation, à la surface extérieure transformée en promenade avec pelouses et planches, et la résidence universitaire Simmons Hall à Cambridge (Massachusetts), par Steven Holl, dont la façade percée de trous et de renfoncements fait penser à une éponge et dont l'intérieur est coupé par des puits de lumières. Dans ce dernier cas, l'art de sortir de terre un grand nombre de chambres très ouvertes vers l'extérieur sur un petit périmètre.