Livre témoignage de l'intérieur. En sept chapitres, dont le premier s'intitule "des étoiles plein les yeux" et indique les espoirs que l'auteur a fondé lors de son embauche par la société du Bibendum. On suit l'immersion d'un "winner" dans une entreprise du CAC 40, ses espoirs, ses doutes.
On y découvre plein de trucs assez amusants, qui confortent l'idée qu'une tonne de bullshit jobs se dissimulent partout dès que l'on grimpe l'échelle des rémunérations.
Il y a des stages, des open spaces, des normes AFNOR, des nearshores, des task forces, le bore out...
C'est quoi alors cette méthode? Elle est multitask... Injonctions contradictoires, missions impossibles à traiter dans les délais et avec les moyens impartis... etc ...
Bref, rien que de très classique finalement.
Témoignage sympathique donc mais pas surprenant. A la base, il voulait gagner un maximum... il était sûr de sa valeur intrinsèque.
S'il avait fait de la physique (quantique par exemple) il aurait su que la valeur d'un objet n'a de sens qu'en relation avec ceux qui interagissent avec lui. C'est un peu la morale de la fin de son histoire.
Commenter  J’apprécie         373
Plonger dans ce livre, c'est retrouver une grande famille, sourires de façade, dents blanches, communication bienveillante, valeurs humaines et mission sociétale mis en avant. C'est surtout ouvrir la porte de cet antre, découvrir l'intimité, la maltraitance: les méthodes mises en place pour attirer l'individu, l'asservir, le culpabiliser d'exister, d'avoir des émotions. Jusqu'à le rendre inapte. L'immersion fait froid dans le dos. C'est prenant, bien écrit et ça ouvre sur des débats de sociétés.
Commenter  J’apprécie         50
Une fois plongée dedans, il est difficile de refermer le livre avant la fin.
Une lente et longue descente aux enfers.
La lecture est très agréable mais quelle tristesse de découvrir la face cachée de cette entreprise, ce sont des humains qui paient le prix de management et de gestion des ressources humaines.
Bravo à l auteur pour cet écrit !
Commenter  J’apprécie         40
L’entreprise a mis en place un nouveau mode de fonctionnement avec ses prestataires, on parle désormais de « comanagement et de partenaires ». Entre 2006 et 2019, le montant versé aux entreprises extérieures pour le site de Clermont-Ferrand est passé de 60 à 160 millions d’euros par an.
Pourquoi Michelin ne les embauche-t-il pas ? Pourquoi recourir à des ressources extérieures sur un si long terme ? Mon arrivée va de surprise en surprise, je découvre progressivement une autre réalité, si loin de ce qu’on m’a présenté pendant toutes ces séances d’intégration.