Pour moi, un coup pour rien et un coup pour rien pour l'auteur. Je m'explique :
L'écriture est belle, vivante, animée. Dommage que
Jean-Pierre Collet l'ait mise au service d'une cause presque perdue.
Le thème ? Celui, maintes fois repris, du danger des centrales nucléaires.
Alors les risques liés à l'énergie atomique on les connait, ils sont terribles, les exemples de Tchernobyl et Fukushima nous les ont rappelé.
Celui des manipulations des gouvernements et des exploitants pour rassurer ou cacher le sont aussi.
Mais, à mon sens, s'activer contre notre civilisation consumériste, contre notre infestation de la planète serait bien plus louable. Car ce système du profit fait que nous produisons, que nous consommons, que nous sommes de beaucoup trop nombreux petits soldats envoyés au front pour produire et pour consommer.
Sans rupture, nous continuerons avidement à quêter l'énergie la moins chère possible, et nous continuerons à tout bousiller.
Mais ça c'est une cause totalement perdue, nous n'y parviendrons jamais, et puisque nous ne pouvons nous en départir, que vaut-il mieux ? des centrales thermiques polluant l'atmosphère en continu ? Des champs de panneaux solaires dont la surface totale de la Terre ne suffirait pas ? Investir l'espace ?
C'est un débat sans fin tant que le système ne s'autodétruira pas.
J'habite à 9 km de la centrale nucléaire du Bugey et je sais que je peux mourir du jour au lendemain. Sur la route aussi. Mais l'air que je respire me paraît sain et je n'ai pas encore de champs d'éoliennes qui me pourrit, à chaque instant, la vue sur cette magnifique chaîne des monts du Bugey.
Alors vouloir me convaincre de ce que je sais déjà et que j'ai décidé sciemment d'intégrer ne sert à rien, m'irrite.
Rien ne changera : Si un accident majeur arrivait, les antinucléaires crieront qu'ils nous l'avaient bien dit et si rien n'arrive les pronucléaires pourront toujours traiter les autres de Cassandre.
L'auteur nous livre un texte globalement agréable mais anxiogène, car le langage utilisé n'est pas purement informatif ; il vise l'affolement.
Mais dans quel but ? Calmer son angoisse personnelle en ralliant, sous forme d'une certaine contrainte, le maximum de personnes ?
Je crains cet endoctrinement, cette tentative de formatage aussi peu louable que celles des gouvernements ou des producteurs d'électricité.
S'il vous plaît, monsieur Collet, écrivez-nous vite un beau roman, je ne sais pas moi , d'aventure, d'amour, un policier… Vous en avez assurément le talent.