AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,99

sur 2975 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Léna, enseignante brisée par un drame personnel, fuit ses souvenirs direction le nord de l'Inde et le Golfe du Bengale. Elle y traîne sa tristesse et son désespoir, jusqu'au jour où elle est sauvée de la noyade par une petite fille qui jouait avec un cerf-volant sur la plage.

Grâce à cet incident, Léna retrouve de l'intérêt pour son prochain.
Elle rencontre la sauvage et courageuse Preeti et son clan de combattantes qui luttent contre les violences faites aux femmes et notamment aux Dalit, les Intouchables.
Et surtout, elle rencontre cette petite fille, Lalita. Son nom vous dit quelque chose ? Ce n'est pas un hasard. Car Laetitia Colombani a décidé de reprendere le fil de la tresse, pour nous conter le destin de cette petite fille, dont la maman a tout fait pour qu'elle ait la chance d'aller à l'école.

Scolarisation des filles, travail des enfants, pauvreté, castes, mariages forcés, viols... Tout ça sur fond de poids des traditions. Voilà le menu de ce joli roman, sensible et profondément humain.

L'écriture de Laetitia Colombani peu paraître simple mais elle est tellement musicale ! Les rythmes sont travaillés, les sonorités se répondent. On croirait presque l'écriture d'un auteur de chansons, qui invite au voyage dans ce pays complexe et chamarré.
Commenter  J’apprécie          170
Plein de thèmes, dans ce livre, sont abordés, la résilience, la sororité, la condition des femmes en Inde dès leur naissance, la solidarité, la pauvreté et la misère, les Intouchables. j'ai aimé cette découverte de l'Inde dans les tréfonds de ce pays dans toutes ces dualités et ses paradoxes, notamment les Indiens qui n'ont rien a manger mais possèdent internet et un téléphone dernier cri. Les mariages arrangés qui ruinent la plupart des familles.
Cette institutrice dévouée et pugnace réussit une petite victoire dans la guerre sur la scolarisation des enfants.
Certaines choses sont choquantes pour nous Français, les traditions, la violence, la condition des femmes au berceau même si je connais une partie de ce pays, j'ai été surprise par tant de différence entre les filles et les garçons, l'accès aux études ou même à l'école des jeunes filles. un livre à découvrir sans détours, très enrichissant, lu en audio et narré par l'autrice elle même.
Commenter  J’apprécie          160
Un événement grave bouleverse la vie de Léna qui décide de se rendre en Inde pour changer d'environnement et retrouver un pays qu'elle aime. Une petite fille au cerf-volant lui sauve la vie en donnant l'alerte suite à un accident de baignade et elle prend conscience des inégalités criantes de cette société encore imprégnée du systèmes des castes qui relègue les intouchables dans des bas fonds obscurs et misérables dont ils ne peuvent s'échapper. La pire sanction à la naissance étant d'être intouchable et de sexe féminin ! En voulant aider la petite Lalita, elle décide de fonder une école pour donner quelques chances d'intégration aux plus défavorisés. Aidée par Preeti, la cheffe d'une « red brigade » qui n'hésite pas à employer la manière forte et malgré de nombreuses difficultés, elle parvient à créer un îlot d'humanité sauvant quelques enfants de l'illettrisme. L'auteure nous livre un émouvant roman féministe soulignant l'importance d'une éducation émancipatrice dans une écriture talentueuse et agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          151
Encore un livre très émouvant de Laetitia Colombani.
Son écriture m'est toujours aussi agréable.
Ici dépaysement garanti en plus avec un départ pour l'Inde.
Comme à son habitude, l'auteure traite de sujets graves et interroge sur des problématiques complexes.
Un livre que j'avais dans ma PAL depuis sa sortie et que je suis contente d'avoir enfin pris le temps de lire.
Commenter  J’apprécie          140
Laetitia Colombani, pour son troisième roman, a choisi de repartir en Inde, dans l'esprit de la tresse, son premier roman au succès désormais mondial. Elle reprend ainsi la recette qui a fait sa renommée : des filles, des femmes en détresse, soumises à des diktats ancestraux et de fait désuets, mais surtout particulièrement révoltants quand on appartient soi- même au beau sexe. Ici, c'est un cerf- volant qui va servir de lien entre Léna, Française anéantie par un drame personnel, Lalita, petite orpheline de dix ans déjà exploitée, et Preeti, chef d'une brigade de filles qui pratiquent les sports de combat dans le but de porter secours aux trop nombreuses filles agressées.

« Léna observe son visage, ses cheveux tressés, sa silhouette menue dans cet uniforme d'écolière qu'elle arbore tel un étendard, cette tenue qui n'est pas seulement un morceau de tissu mais une victoire. » Léna est enseignante en France. Venue en Inde pour essayer de se retrouver après un drame qui l'a anéantie, c'est sa rencontre avec la petite Lalita qui va lui donner une motivation capable de lui redonner envie de vivre : fonder une école dans un petit village indien pour éduquer les filles, afin de leur offrir la possibilité d'avoir un emploi et d'échapper aux trop nombreux mariages forcés.

« le long de la célèbre Falkland Road, il n'est pas rare de voir des fillettes de douze ans en cage : les plus jeunes sont les plus chères et les plus prisées. » Il ne fait pas bon naître fille d'une caste inférieure en Inde. Laetitia Colombani appuie son récit sur des données chiffrées implacables et des informations dûment documentées. Son personnage, ultra- attachant, de Preeti s'en fait le porte- parole : « Naître femme et "Dalit" est ainsi la pire des malédictions. Elle- même peut en témoigner, comme chaque membre de sa brigade. Toutes sont des rescapées, toutes victimes d'un cruel paradoxe : ces filles qu'on ne doit pas toucher, on n'hésite pas à les violer. »

« Pas besoin d'avoir le même sang pour être soeur, fille ou mère, songe Léna. » L'esprit de sororité est bien le seul élément capable de faire évoluer les choses dans certains pays comme l'Inde, même en 2021. L'auteure dénonce ces violences faites aux femmes par le biais d'une jolie histoire, richement documentée et agrémentée d'une plume fluide et pleine d'émotion. Son trouble se perçoit dans certains passages, comme si elle s'adressait directement à son lecteur : « tu te rends compte ? ».

Au final, un roman très bien écrit, très émouvant, frustrant aussi car on aimerait tellement venir en aide à ces filles qui n'ont d'autre destin que d'être asservies de leur naissance à leur mort. Par contre, j'ai peur que ce récit ne soit un peu trop catalogué « pour les femmes » alors qu'il faudrait que les hommes, aussi, et surtout, prennent conscience de ce qui se passe pour celles qui sont leurs égales, à un niveau mondial.
Commenter  J’apprécie          140
J'aime beaucoup Laetitia Colombani. Ce roman amène au-delà de la simple histoire. Il est aussi une étude sociologique sur l'Inde des castes, ces familles mises de côté, rejetées du reste de la société et qui comptent pour rien. D'autant plus les enfants qu'il n'est pas la peine d'éduquer, qui doivent travailler pour pourvoir aux besoins de la famille.

Alors, comment sortir ces enfants de cette misère, comment, en tant qu'occidentale, essayer de faire quelque chose sans pour autant mettre le trouble dans ce qui a toujours existé. de quel droit s'immiscer ?

Et pourtant ici Léna ose. Elle crée une école car l'éducation est la base de tout. Cependant, elle est confrontée à la population qui la freine dans ses élans. Elle se décourage et il y a de quoi.

J'ai vécu une situation semblable aux Philippines et je pense qu'il faut malheureusement se contenter du peu que l'on fait, face à la misère du monde. Mais le peu que l'on fait, c'est quelque chose qui fait avancer.

En lisant ce livre, je repense à l'histoire de l'enfant et l'étoile de mer (racontée ici par Henri Gougaud) : Un homme cheminait, le front bas, sur la plage, le long de l'océan. de temps en temps, il se penchait, il ramassait au bord des vagues, sur le sable, on ne savait quoi et le jetait au loin dans l'eau. Un promeneur qui l'observait vint à lui, il le salua, puis :
– Que faites-vous ? lui dit-il.
– Vous le voyez, répondit l'autre, je rends à l'océan des étoiles de mer. La marée les a amenées, elles sont restées là, sur le sable, et je dois les remettre à l'eau, sinon c'est sûr, elles vont mourir.
Le promeneur, surpris, lui dit :
– Des étoiles de mer, rien que sur cette plage, il y en a des milliers. Et le long des côtes du monde, combien de millions de ces bêtes, que vous ne pouvez pas sauver, s'échouent tous les jours sur le sable ? Mourir ainsi est leur destin, et vous n'y pouvez rien changer.
L'homme ramassa une étoile, la tint un instant dans la main.
– Oui, sans doute, murmura-t-il.
Et la rejetant sur les vagues :
– Mais pour elle, ça change tout !
Commenter  J’apprécie          130
Après "La tresse", l'autrice nous fait une nouvelle fois voyager au bout du monde. Léna, enseignante française a fui en Inde pour se reconstruire et surtout tenter d'oublier le drame qui a fait vaciller sa vie. En se baladant elle observe régulièrement une petite fille avec un cerf-volant, jusqu'au jour où un incident va la mettre sur son chemin, ainsi que Preeti jeune femme engagé contre les violences faites aux femmes. Léna va avoir à coeur de retrouver Lalita, elle va alors découvrir que la petite fille muette, a elle aussi vécu plusieurs drames et travaille dans le restaurant d'un oncle au lieu d'aller à l'école. Elle va réussir à grapiller quelques instants par jour pour l'instruire mais après un retour en France forcé, les liens créés sont trop forts et Léna va alors voir un projet se dessiner pour elle, créer une école dans ce quartier d'Inde où tant d'enfants travaillent. 

A travers ce voyage, loin de l'Inde touristique, l'autrice nous offre le portait authentique de ce pays où les traditions sont encore fortement encrées et où le poids des castes plus fort que tout. Triste constat concernant tant d'enfants et surtout de jeunes filles  qui doivent aider leur famille à subvenir à leur besoin et ne voit dans le temps passer à l'école qu'une perte pour le temps présent sans penser au lendemain et à l'avantage de voir la situation s'améliorer. A travers ce livre, l'autrice nous rappelle toute la difficulté de s'instruire  quand on est de sexe féminin et pauvre et lorsqu'en fin l'espoir est touché du doigt le poids des traditions reprend le dessus et nombreuses sont celles qui devront abandonner leur projet pour cause de mariage forcé. L'autrice ne nous cache aucune problématique, comment continuer à aller à l'école pendant le cycle menstruel alors que les jeunes filles ne peuvent acheter de protections? Comment permettre aux familles de se priver de l'aide de leurs enfants lorsque les parents se tuent à la tâche? Sans oublier, toutes les embuches administratives que Léna et Preeti vont rencontrer pour réaliser leur projet, car une école pour des Intouchables est loin d'être une priorité! Puis alors que les choses se mettent en place comment imaginer que chaque jour sera un chemin de croix et que chaque victoire emmènera un nouveau combat…   Un roman riche mettant à l'honneur des femmes fortes qui ne pourra que vous séduire!

Une nouvelle fois, l'autrice fait la part belle au femme, à l'importance de l'instruction. Un joli roman qui m'a beaucoup touché et même s'il se passe en Inde certains points évoqués sont universels et nous rappellent que le chemin est encore long et que la persévérance reste de mise! Si vous avez aimé "La tresse" vous serez ravie de retrouver Lalita et de savoir ce que le destin lui réserve. Quant à moi, j'ai vraiment apprécié cette histoire je regrette pour autant le prologue qui apporte une information dont j'aurai préféré garder le mystère lors de ma lecture. 
#ecerfvolant #netgalleyfrance
Lien : https://leslecturesdemamanna..
Commenter  J’apprécie          130
Bien sûr, j'avais adoré le premier roman de Laetitia Colombani, La Tresse. J'avais donc lu Les Victorieuses que j'avais aimé pour son sujet féministe mais qui ne m'avait pas emportée comme le précédent. L'opportunité de lire le cerf-volant ne pouvait se refuser. J'avoue avec regret - et sans suspens - ne pas avoir été emballée plus que cela par sa lecture. le sujet m'intéressait. le récit est fluide et les personnages ont des contours soignés mais il m'a manqué un petit soupçon de cette magie qui nous transporte surtout dans les premières pages du roman. La fin m'a davantage intéressée pour la confrontation du personnage de Léna, autocentrée sur son deuil et sa douleur, avec la réalité d'un pays qui ne s'embarrasse pas d'états d'âme. J'ai peut-être eu trop l'impression tout au long de ma lecture d'être bien dans un roman à chaque point final ou détour de virgule. le personnage principal, Léna, enseignante endeuillée a tout quitté pour atterrir en Inde et y panser ses plaies. Or le pays - bien loin d'agir tel un baume apaisant - va plonger la jeune femme au coeur des problématiques sociales et morales qui le secouent : l'accès des enfants de la caste des Intouchables à l'éducation, les droits des enfants à ne pas être exploités sexuellement ou dans le travail, l'évolution de la condition des femmes dans un pays qui les broie et les considère moins qu'une bête de troupeau. Trois problématiques qui vont interpeller Léna qui décide de créer une école dans un quartier très défavorisé de la petite ville jouxtant son hôtel 3 étoiles. Elle va bien évidemment entrer en confrontation avec les traditions fortement ancrées dans les esprits locaux par la religion, le système des castes et la misère extrême qui poussent même les parents les plus affectueux à donner leur enfant afin de leur permettre de manger un peu plus à leur faim. On y découvre pour ceux et celles qui n'en ont pas encore conscience une Inde dure et violente, sans coeur ni pitié. Et c'est peut-être dans cette mise en parallèle des problèmes personnels de Léna et du sort de ces enfants massacrés tant sur le plan physique que moral que réside le principal intérêt du roman. L'autrice nous fait toucher du doigt l'égoïsme de Léna qui même bouleversée nous apparaît critiquable dans sa façon de s'impliquer puis de faire marcher à rien pour tout planter. Confronté à la souffrance et à la misère extrême d'enfants qui n'ont personne pour les sauver, on ne peut pas faire dans la demi-mesure. L'occidental à l'abri de tout n'a que deux options possibles : baisser les yeux et reculer ou accepter de voir et trouver une façon de lutter. Léna choisit au final - et après bien des hésitations - de ne pas regarder ailleurs. C'est la jolie surprise de ce roman : nous pousser dans nos retranchements, nous obliger à voir le monde dans sa réalité crue et nous inciter à une réflexion humanitaire, laissant choir nos oripeaux d'occidentaux consuméristes.
Commenter  J’apprécie          122
Dans ce "cerf-volant", se rencontrent des personnes toutes plus ou moins "écorchées" : Léna qui s'est expatriée au bord du golfe du Bengale pour essayer de vivre seule après le meurtre de son mari, Preeti, la cheffe de la Red Brigad, qui partage des techniques de self- défense avec les jeunes filles de ce groupe, et enfin Lalita, jeune Intouchable, serveuse et bonne à tout faire d'un petit bar misérable, en attendant d'être mariée aux premières heures de sa nubilité.
D'école dans tout ça, point question ! C'est donc l'objectif de Léna : construire et diriger une école pour les enfants de ce petit village déshérité, et par là même, se donner les bonnes raisons de continuer à vivre.
Bien sûr, rien n'est simple : traditions ancestrales et condition féminine étant déjà des écueils d'importance.
Laëtitia Colombani poursuit un thème abordé dans La Tresse, même si son récit est très articulé sur les conditions socio- culturelles de l'Inde, on sent combien elle est investi dans la défense des droits à l'éducation pour tous. Un roman facile à lire.
Commenter  J’apprécie          110
Je reconnais une belle histoire ainsi qu'une belle écriture mais il y a, à mon goût, un je ne sais quoi un peu trop lisse qui fait que je n'ai pas été complètement happée par ce roman, pas attachée aux 3 personnages principales. Ceci dit, j'ai beaucoup aimé les passages sur l'Inde et sa culture .
Mon coup de coeur pour l'auteure reste, pour le moment en tout cas : ''les victorieuses''.
Commenter  J’apprécie          112





Lecteurs (5972) Voir plus



Quiz Voir plus

Le cerf-volant

Quelle est la profession de Léna ?

Danseuse
Enseignante
Bibliothécaire
Journaliste

7 questions
19 lecteurs ont répondu
Thème : Le cerf-volant de Laetitia ColombaniCréer un quiz sur ce livre

{* *}