Fin du cycle du "Soviet". "Pour parler de paix, il faut montrer la brutalité." (
Pina Bausch)
Quatrième de la série "Le soviet" de
Colonel Durruti (
Yves Frémion &
Emmanuel Jouanne), paru en 1997 après un hiatus de dix ans, ce volume final (le cinquième tome prévu ne paraîtra jamais...) renouait pourtant avec la qualité originelle de "
Tuez un salaud !".
Après la France et l'Italie, le collectif "situationniste hardcore" (c'est moi qui résume ainsi, ils ne se décrivent pas eux-mêmes comme cela) se projette en Allemagne, pour donner un coup de balai mauve dans la masse des profiteurs de la réunification, et notamment tous les magouilleurs de la Treuhandanstalt la mal-nommée..., avant de se consacrer à la collusion entre politiques et grands médias (c'était il y a quatorze ans, hein !).
En exergue, une belle citation de
Pina Bausch : "Pour parler de paix, il faut montrer la brutalité." Et deux brefs extraits qui attirent normalement le sourire :
"Et une voix, putain, cette voix... Lefèvre ne la supporte pas, ça lui rappelle une scène de "QRN sur Bretzelburg" où Herr Doktor Kilikil torture Fantasio en faisant grincer une craie sur un tableau..."
"La télé. Mouais. Tu parles que les gens vont bousiller comme ça leur tyran préféré. (...) Alors la télé, que tout le monde continue d'allumer pour regarder les pires saloperies, les plus dangereuses pour l'équilibre personnel. Adoptez un body snatcher ! Voilà un slogan qui marcherait. Qui marche."
Série peut-être trop tôt disparue, mais agréable, sérieuse tout en cherchant le rire, et courageuse, dont l"influence sur les premiers "Poulpe" (à partir de 1995) me semble manifeste.