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Gros coup de coeur. Comment trouver les mots quand l'amour est si grand ? Il y a des livres qui nous emportent au point de nous laisser la conviction qu'ils vont marquer à jamais notre existence et que le temps glissera sur l'amour que l'on peut leur porter.

"Moi, Tituba sorcière..." est de ceux là pour moi. J'ai tout aimé. La rapidité avec laquelle je suis entrée dans l'histoire et pris en affection Tituba. La plume de Maryse Condé. le décor, la Barbade, Salem... et le contexte historique, l'esclavage, les procès en sorcellerie... TOUT.

Tituba n'est pas un personnage fictif, mais un personnage oublié de l'Histoire car esclave. Maryse Condé la réhabilite à travers ce roman.
Tituba était humaine, elle avait sentiments et n'était pas insignifiante contrairement à ce que L Histoire à voulu retenir. Et c'est cette facette que nous offre l'autrice avec ce fabuleux roman.
C'est un récit fascinant que je recommande vivement. Vous l'avez compris, c'est un très gros coup de coeur pour moi.


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Dans "Moi Tituba, Sorcière noire de Salem" chez @folio_livres Maryse Condé nous décrit avec une solide documentation à l'appui, la véritable vie de Tituba et réinvente sa suite après le procès des sorcières de Salem faute, cette fois, de documents attestant de son parcours après cet épisode.

C'est donc une toile historique romancée, jalonnée de faits avérés et de faits supposés.

On peut s'attaquer à ce livre sous de nombreux points de vue: le côté esclavagisme, celui de la folie puritaine, le féminisme, le racisme, l'intolérance, la misogynie et bien d'autres tant l'histoire de Tituba est riche et dure à la fois.

Mais moi l'aspect sur lequel mon attention s'est portée c'est la sorcière.
Parce que Tituba est une sorcière, tout ce qu'elle est, tout ce qu'elle fait fait d'elle une sorcière.
Elle est le point de départ des procès de Salem et là où de nombreuses femmes vont y périr bien que blanches et puritaines, elle, Tituba, sorcière noire de Salem va survivre, va etre épargnée et libérée. N'est-ce pas étrange dans cette société, il eut été tellement plus évident qu'elle fasse partie des 1eres victimes et pourtant.

Tout est dit, à vous de faire votre propre réflexion, les sorcières, les vraies, pas celles qu'on nomme "sorcière" par effet de mode parce qu'elles sont libres, indépendantes ou font de la méditation en sarouel dans un nuage d'encens avec un bracelet oeil de tigre autour du poignet.
Non, je parle de celles qui détiennent les savoirs et les connaissances pour agir sur les choses qui les entourent, celles qui voient, celles qui entendent, celles en qui personne ne croit en réalité car l'esprit du commun ne peut concevoir leur existence autrement que dans les contes, celles-ci ne sont pas mortes sur les bûchers ni au bout d'une corde, celles ci ont les ressources et les pouvoirs, celles-ci ont franchi les épreuves et ont survécu.

Tituba est l'une d'entre elles et bien d'autres sur d'autres continents on suivit un parcours similaire.

"Nous sommes les petites-filles des sorcières que vous n'avez pas brûlé"

A vous witchies, lisez l'histoire de cette ancêtre, vous comprendrez ce qui doit etre compris.
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Waouh : « Moi Tituba, sorcière, noire de Salem ».

Cette histoire m'a tenue en haleine jusqu'à très tard dans la nuit.

Ces derniers jours je n'avais qu'une hâte, retrouver Tituba me contant son histoire !

Maryse Condé est une écrivaine hors pair.
Pas étonnant qu'elle ait reçu le Prix Nobel alternatif 2018 pour cet ouvrage !

Elle dira lors de la remise du prix :
« En France, je n'ai jamais eu le sentiment que l'on écoutait vraiment ce que j'avais à dire. Je suis habituée à être un peu marginalisée. Aussi, cela m'étonne que ce soit un pays tel que la Suède, un pays voisin de la France, qui estime que ce que je dis et ce que je suis est important. »

Ce livre contient tous les codes liés à la chasse aux sorcières et plus largement aux questions les plus profondes présentes dans les différentes formes de féminisme.

Ce livre relève du génie. Sincèrement.

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Fille de l'esclave Abena violée par un marin anglais à bord d'un vaisseau négrier, Tituba, née à la Barbade, est initiée aux pouvoirs surnaturels par Man Yaya, guérisseuse et faiseuse de sorts. Son mariage avec John Indien l'entraîne à Boston, puis au village de Salem au service du pasteur Parris. C'est dans l'atmosphère hystérique de cette petite communauté puritaine qu'a lieu le célèbre procès des sorcières de Salem en 1692. Tituba est arrêtée, oubliée dans sa prison jusqu'à l'amnistie générale qui survient deux ans plus tard. Là s'arrête l'histoire. Maryse Condé la réhabilite, l'arrache à cet oubli auquel elle avait été condamnée et, pour finir, la ramène à son pays natal, la Barbade au temps des Nègres marrons et des premières révoltes d'esclaves.
Lien : http://www.gallimard.fr/Cata..
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J'étais fascinée par la chasse aux sorcières de Salem quand j'ai lu ce livre. Tituba, cette esclave qui a vraiment existé et qui s'est retrouvée sans doute malgré elle au coeur de cette hystérie collective se retrouve trop souvent dans un second rôle quand on se rappelle de Salem. Dans le cas de ce roman en particulier, on mêle la réalité avec la fiction pour remplir les blancs que l'histoire réserve aux esclaves. Mais même si ces détails de la vie de Tituba sont fictifs et peut-être éloignés de la réalité (nous ne le saurons jamais), je crois que ce récit lui rend un hommage pour elle et tous ceux qu'on a oublié.
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Moi, Tituba sorcière... - Maryse Condé

Tituba nait à la Barbade, du viol d'Abena par un marin anglais à bord d'un vaisseau négrier. le peu d'amour et de réconfort qu'elle reçoit lui vient de l'amant de sa mère, Yao (comment une mère pourrait-elle supporter de voir en son enfant le visage de son violeur?). Celui-ci se tue après qu'Abena soit pendue pour avoir agressée son maître qui tentait à son tour d'abuser d'elle.
Tituba, à la jeune vie déjà mouvementée, est recueillie par Man Yaya qui l'initie aux pouvoirs des plantes, au pouvoir de guérison, et lui apprend à entrer en contact avec les morts. Recluse dans une case, elle fait un jour la rencontre de John Indien. Par amour pour lui, elle le suit résignée dans l'esclavagisme. Débute un périple qui l'amène jusqu'à une Amérique puritaine et lui fait traverser les célèbres procès de Salem.

Méfiance, suspicion et superstition. Maryse Condé s'inspire d'une histoire vraie, celle d'une jeune guérisseuse seule contre l'hypocrisie d'une société qui se veut pure et qui pour autant tombe dans une hystérie collective meurtrière.
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L'histoire de Tituba est triste mais correspond à l'époque. Parmi les thèmes du livre: la violence, la cruauté, l'avortement vu comme protection contre l'esclavage, l'injustice, la trahison, le mensonge. J'ai retrouvé "Beloved" de Toni Morrison.
Née d'une mère violé par un blanc et puis pendue, elle se rapproche d'une initié, Man Yaya, qui lui apprend le pouvoir des plantes et à communiquer avec les âmes, l'invisible. Tituba tombe amoureuse de John l'Indien et sa vie prend un autre tournant.
C'est une femme qui affirme haut et fort ce qu'elle est et ce qu'elle veut. Ce qui lui crée beaucoup de soucis. Elle apprend peu à peu à vivre avec dans la prison et à trouver des ressources du point de vue psychologique. le dialogue avec sa compagne de cellule, Hester, lui fait du bien. Elle se rappellera longtemps ses paroles: "- Tu aimes trop l'amour, Tituba!" Pg 260.
À sa sortie du prison elle est achetée par Benjamin Cohen d'Azevedo. Après quelques années celui-ci lui rend sa liberté et arrive à retourner dans son pays natal bien aimé. Mais ce n'est pas ce qu'elle pense trouver.
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« Blancs ou Noirs, la vie sert trop bien les hommes »

Passionnant roman, au récit qu'on ne lit pas tous les jours.

C'est d'abord une proposition futée : un roman sur l'histoire fictive d'une personne réelle, un style à cheval entre le roman fantastique et historique. Ce sont des anachronismes voulus et maîtrisés, le lecteur se prend à croire à l'existence de ces personnages et de ce monde parallèle aussi triste que merveilleux.

Mais c'est aussi un portrait de la féminité qui réussit à ouvrir une troisième voie en érigeant au même niveau ce qu'elle a de plus organique, de plus spirituel, que ce qu'elle a de plus politique (ca fait plaisir de ne pas opposer nature à culture). C'est d'ailleurs récurrent dans Moi, Tituba, qui porte au fil du roman, cette troisième voie(x).

Car on peut connaître les récits sur l'esclavage et le racisme, on peut connaître le sort réservé aux sorcières et femmes savantes, mais rester abasourdi et révolté de réaliser à quel point 1 + 1 font 3 pour Tituba, sorcière noire de Salem.

Unique en son genre, un remède à la binarité et une bonne initiation à l'intersectionalité, pour ceux qui en douteraient encore 😏
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Tituba est née à la Barbade, au XVIIe siècle. Elevée par une guérisseuse, elle apprend le pouvoir des plantes et s'exerce à de nombreux rituels. Son mariage avec John Indien, esclave, la mène jusqu'aux Etats-Unis. Elle appartient au pasteur Parris, bientôt nommé à Salem. Là, le rigorisme religieux va mener à un des procès de sorcellerie les plus connus de l'histoire. Tituba fait partie des premières accusées.
Tituba est un personnage historique dont on sait très peu de chose. Quelques archives du procès la nomment, mais on perd vite sa trace, car elle est femme, car elle est esclave, car elle est noire. Maryse Condé a choisi de faire revivre cette femme à la première personne. Son roman est rédigé dans une langue agréable à lire. J'ai aimé en apprendre plus à la fois sur les sorcières de Salem et sur la vie d'une femme esclave à l'époque moderne. Cependant, je ne suis pas complètement entrée dans ma lecture, peut-être parce que j'ai un peu de mal quand la magie fait une incursion dans le roman historique.
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Je ne me lasse pas de cette écriture si chantante si riche , de cet art de conteuse de maryse Condé
Ce sublime petit air 19eme siècle qui donne à tous ses livres ce délicat parfum qui me charme
Merci madame d écrire ainsi
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