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EAN : 978B0014XGN5S
80 pages
Editions Seghers (30/11/-1)
4/5   1 notes
Résumé :
Passant pressé, ne hâte pas le pas : à tes côtés chemine le poète, c’est ton double badaud. Le Temps presse, dis-tu. N’as-tu pas tout le Temps pour toi puisque tu le secrètes. Même et surtout perdu, il se rattrape. Viens, je t’apprendrai à déambuler dans la vie comme dans la Ville : à volonté. Et nous jouerons à qui perd, gagne. Des cours urbains aux cours urbaines ne fredonnes-tu pas toujours cette unique rengaine : “Que suis-je ? Qui suis-je vraiment ?”. Trop crue... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
 
 
Auteur lyrique sans emphase,
doté d'une dose non négligeable
d'espièglerie et d'humour, il nous
livre ses réflexions profondes et
essentielles sur des sujets variés
tels que :

. le temps et la pendule du vieux
libraire
. les pommeraies et ses « pommes
d'amour dévalant la Fosse »
. la ville « en proie à ses buées »
son ciel « emperruqué de neige »
et son soleil marron dodelinant
du chef
. la mer « femme en ses tendresses
d'algues »
. le monde dans lequel « le silence
secrète son fil »
. quelques animaux remarquables :
* le chardonneret , oiseau à tête
rouge annonçant le matin qui
« trille et tiuite »
* le crapaud
* le bourricot



Ainsi:

" DES COURS URBAINS AUX COURS URBAINES…
            POMMERAYE
PASSAGE Pommeraye, les pommes sont gaulées,
Au pressoir de mon coeur, verger des Hespérides,
Rides et fards, farce et attrape
Mon coeur voltige en aquarium.

Crébillonnâtes-vous, grand-mère en crinoline,
Vertugadins et violettes de Parme,
Jamais plus haut que la bottine
Mazette, ces Messieurs du Six-Cinq
De marche en marche avaient regard gaillard.

Sur les rampes du soir, des Amours ingénus
Cupidons faux cupides s'enguirlandent de stuc,
Palais des Glaces, du Commerce,
Dansez quadrilles des lanciers
Statues de la mélancolie,
La fille trop fardée, ancolie de la nuit,
Va séduire un geôlier,
La volière a ses grilles
Perchoirs à perroquets.

Sous son auvent de verre
La pendule du vrai libraire pend de l'oeil
Et perd son temps,
Quand va, vient dans les jupes le vent,
Pommes d'amour, pommeraie fabuleuse,
Dévalant vers la Fosse.
                        Passage Pommeraye
                          Nantes, 1961.
p.14-15


" DES COURS URBAINS AUX COURS URBAINES…
      POINTE SÈCHE
SUR les toits factionnaires
Les mouettes clochardes
Hantent Saint-Nicolas
En quête d'Océan.
Pare à virer, tout est paré,
Cher Ambroise d'ambroisie,
Le miel d'été bondit encor
Un ciel emperruqué de neige,
Et sur la ville en proie à ses buées
Un vieux soleil marron
Dodeline du chef
S'écale et se fendille
Griffé par ces envols
Anachroniques.
                        Rue Paré, 1963.
p.18


" AU LONG COURS OU PETITES ORGUES MARINES…
NAVIGATION À L'ESTIME
VISAGE contre visage
Invente encor le jour qui naît
Corps contre corps,
Et filons bord à bord,
La mer est femme en ses tendresses d'algues
Pour le meilleur et pour le pire.
Par beau temps, les profondeurs s'irisent,
Étrange féérie.
Pourquoi le paysage décalque sur ton corps
Le jeu de ses couleurs.
Et ta main qui se glisse abandonnée
Dans la pelisse des filants
Retient encor à peine la ligne de sa chance.
Pêcheur de joie dans le ressac, la pêche est bonne.
Dans le tramail hissé les éperlans frétillent.
Petits poissons, si Dieu nous prête vie.
Que demande la mouette au noroît qui la noie
La parenthèse de ses ailes
Écrit sur le cahier du ciel
Secret confidentiel.
p.26


" AU LONG COURS OU PETITES ORGUES MARINES…
APHRODITE INÉDITE
TENDRE gorge tendue après l'averse
Se donne un paysage neuf
Dans ses voiles de reine
Infante intangible, intouchable,
La main, une fois seulement,
À la frange, l'ourlet, la guipure,
L'ombelle de ces pins panachés
Qui s'ébrouent collerettes.

T'offrirais-je la nacre
O spirale des madrépores coralliaires,
Écoute s'il dort ou qu'il s'éveille
Ce monde à toi seul en partage ;
Le silence secrète son fil.
La Baule, 1964
p.33


" AU LONG COURS OU PETITES ORGUES MARINES…
ARPÈGES PIÉGÉS
À la fourche du vieil acacia
Chardonneret à tête rouge
Casaque grise et jaune
Dans la lumière rase
Annonce le matin
Il faut engager le dialogue.
Qui frappe à petit bec à la vitre du songe
Télégraphiste du silence
Qui trille et tiuite de branche en branche
Les laudes de l'été.
La brise lisse ses plumes
Bientôt les grandes orgues des pins
Entonneront les hymnes,
Il suffit d'un oiseau pour battre la mesure,
Les lèvres vont s'ouvrir pour l'Amen des Cantiques.
p.37


" À COURRE…
          LYRE DÉLIRE
          LYRE
          Tirelire
          et
          Sac à mots
          Un cri
          Dans la fente

Le Signe paraît
En plume d'oie
de poulet

          Un doigt
               de vin
                    d'élixir

          Le chant
          est parfait
          Pure eau
          de Songe
          chue

du ciel même

Les cataractes de la Joie
p.52


" AU LONG COURS OU PETITES ORGUES MARINES…
APPRENTISSAGE PARASITAIRE
TOUJOURS Bernard l'ermite
De quelque bigorneau
Coucou des bois de lit,
Tique de peau,
Grenouille de bénitier ,
Punaise de sacristie.

Trop gratter nuit
Trop parler cuit
Trop penser tue,
Vis et pense bête
Bête à tuer,
Pense et suis
La colonne
La cheminée
Le ramoneur à huit reflets ,
Oh ! petit savoyard,
Le tout est de passer
Par le long trou de cheminée
Et de siffler là-haut dans les fumées,
Hérisson, araignée, plus de piques, de pattes
Qu'un pauvre petit savoyard.

Toujours crapaud d'une mare,
Bourricot d'arbi bègue et polygame,
Chameau de désert
De chas d'aiguille,
Mouton de tondeur,
Haridelle de cocher,
Le fouet vaut l'aiguillon,
Fer dans la plaie, purgatoire ici-bas.
p.76-78
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
AU LONG COURS… OU PETITES ORGUES MARINES…


PETITES ÉPHÉMÉRIDES NAUTIQUES
Extrait 2

Plage déserte livrée nue au Maître des moissons,
Les méduses pourrissent
Sur l'échine des seiches.
Meurt aussi la saison au lit des sables crucifères,
Systole, diastole, incessante palpitation
Dans la paume du Pays Blanc piqueté de bouées lentes,
J'entre vivant, vainqueur d'un paysage qui se refuse
Et que je violente,
Dans ce moulin marin ouvert à tous les vents.


p.39
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À COURRE…


À LA CORDE

UNE poule sur un mur
Qui picore dans l'azur,
Sur la ville le jour s'éparpille
Fil de mantille
Menthe à l'eau menthe à l'huile
Et au vinaigre.
Aigre douce, douce amère,
À la mère et à la fille
À la corde tu jouais.
Accorde accordéon
Sur un air des familles
Jupons noirs jupons roses
Otarie ôta rose
Rien ne vaut la loterie
Tir au pigeon, lapinodrome
Carillonne cloche de Rome
Et chante Pâques
En la saison.

p.48
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DES COURS URBAINS AUX COURS URBAINES…


TOUJOURS L'ACCORDÉON
Extrait 2

C'est démon de midi.
Chromatique ou diatonique
Aux carrefours des ennuis
Le vieux joueur devient poussif.
Reviendra-t-il jamais
Le temps des valses brunes
Chevaliers de la lune
Cerises rouges, merle moqueur,
Ni pire ni meilleur,
Votre bon cœur, ces messieurs-dames,
Quand l'eau du cœur entre les cils
Rompt les amarres,
Filles-fleurs en bottines
Ou blue jeans,
Le pas qu'on attend
Carillonne un jour de noces,
Ciel de pluie, ciel de lit,
Pour le meilleur et pour le pire
Et les flons flons d'accordéon.

p.11-12
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AU LONG COURS… OU PETITES ORGUES MARINES…


PETITES ÉPHÉMÉRIDES NAUTIQUES
Extrait 1

Toujours à ras de terre, à ras de ciel
Et la merveille se dévoile.
Y croire, n'y pas croire,
Entre les ailes du moulin
Se déploie l'arc-en-ciel
Dans la farine des nuées,
Or roux, fleur de froment,
Les feux du soir tournoient sur l'Océan
Énorme meule de meunerie.
Tous chemins obstrués vers les greniers du ciel,
Chemin de contrebande,
Anges boiteux, barbus, qui comptez les moutons,
Je vous convoque tous en bataillons serrés.


p.39
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À COURRE…


MYSTÈRE BIGORNE

Vos glaïeuls bisaïeule
Tournent de l'œil
Œil-de-bœuf
En mansarde
Oeil-de-perdrix
Quand blés en herbe
Œil-de-chat
Velours de la géologie
J'ai au logis l'œil d'or
De la douairière Corsaire borgne
Entre deux chandeliers Louis XV
Au quinze ter Rue Kervégan
Ou bien Quai des Antilles
À Nantes qui frétille
Mystère bigorne aïeule
En son cadre
Me lorgne.

p.51
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