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Noël Arnaud (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253141945
186 pages
Le Livre de Poche (01/09/1997)
3.76/5   72 notes
Résumé :
Sans doute composés entre 1939 et 1943, ces poèmes sont la première oeuvre de Boris Vian. Il devait beaucoup plus tard les reprendre, corrigeant ou supprimant certaines pièces, preuve de l'importance qu'il leur attachait. Impertinence, humour, sens de la dérision et du pastiche tels sont les traits les plus caractéristiques de ce poète de vingt ans. Et aussi un goût immodéré pour la rime, le calembour, le jeu verbal et prosodique - où se profile déjà le futur auteur... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce recueil est dans ma bibliothèque depuis des années et des années, le dernier qu'on m'ait offert après que j'ai écumé (clin d'oeil) tous les autres Boris Vian. A l'époque, je l'avais feuilleté, mais assez vite rangé à côté des autres, déçue.
Je l'ai donc repris cette année, et cette fois-ci j'ai lu les poèmes un à un, régulièrement. Première constatation: Boris Vian est clairement un touche-à-tout (mais on le savait déjà), au niveau de l'écriture également. Tout en gardant la forme classique du sonnet, à quelques exceptions près, il varie les thèmes, les rafraîchit à l'aune du XXième siècle, les années 40 plus exactement, ce qui est assez amusant. Non seulement il joue avec les genres - biographique, romantique, médiéval, humoristique, jazzy... - mais il joue aussi avec les mots et nous pond calembours et autres formes stylistiques en enfilant les poèmes les uns après les autres comme on enfile les perles d'un collier.
Bref, il est balèze, Boris.
Deuxième constatation: l'humour est omniprésent, et tout poème commençant de manière romantique voire Romantique finira sans coup férir en grosse blague.
Alors oui, il est épatant, bourré d'imagination aussi, et ça ne m'étonne pas d'avoir lu en préface qu'il a retouché ses poèmes pendant de longues années car il y a de la technique là-dedans; D'ailleurs, il ne serait pas mort si tôt, nul doute qu'il aurait fait partie de l'Oulipo auprès de son collègue Queneau.
Justement, c'est ce travail sur la langue, ces tournures stylistiques, ses expériences qui font que le recueil ne m'a pas captivée ni touchée. Et pour être honnête, je l'ai lu sans y mettre un très grand intérêt sinon de la curiosité linguistique et j'ai été bien soulagée quand je suis arrivée aux derniers poèmes. Je préfère de loin ses romans signés Boris Vian.
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Depuis toute jeune, j'ai une tendresse particulière pour Boris Vian. Sa vie, son énergie, ses centaines de productions qu'elles soient littéraires, musicales, illustratives ou poétiques. Et ici, c'est sa poésie que l'on découvre.

Cette critique n'en sera pas véritablement un. Mon avis sur un roman n'est que subjectif mais quand il s'agit de poésie, cela est encore plus flagrant. Tout dépend du moment, de notre sensibilité aux mots que l'on lit. Quelque chose traverse notre esprit, notre coeur ou au contraire, ne nous touche pas.

Un Boris Vian espiègle, cultivé, intelligent, amusant, jouant avec les mots et les rimes. Nous narrant des histoires, des moments de vie avec son oeil vif et malicieux. Certains vers donneront le sourire tandis que d'autres donneront un petit coup au coeur. Ce coup que l'on ressent lorsque les mots nous parlent, quand ils deviennent une mélodie.
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Je dédie cette petite critique à la très aimable bibliothécaire qui a eu le bon goût de mettre en exergue l'oeuvre (presque complète) de Boris Vian. Certes les 2 bouquins que j'ai emprunté, celui-ci et le recueil de nouvelles « le ratichon baigneur » sont des textes de moindres valeurs, (republiés en 1981), qui n'ont pas la qualité littéraire de ses romans les plus connus. Pourtant, comme lecture de vacances ils ont le charme de gourmandises acidulées, ou plus sucrées. Entre une grasse matinée et une ballade en vélo, entre quelques shoots de basket et une dégustation de vins de Loire, ces poèmes, leur légèreté, ont la saveur du bonheur. Boris Vian fait ici oeuvre oulipienne, il joue avec les mots à gogo et avec les contraintes littéraires, il s'amuse et son lecteur avec lui, des genres poétiques ... Comme ces cocktails légers dont on peut abuser sans craindre le mal de crane. Allez, salut.
P.S. : En paresseux que je suis souvent, j'écris la note du deuxième bouquin (Le ratichon baigneur) en presque-copie-collant effrontément celui-ci, bin quoi ! C'est les vacances, non ?
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🎵 « Le Temps glisse, visqueux, dans le tube des jours
Il s'attache aux parois, s'attardant aux détours
Puis s'écoule et je reste avec mon âme vide ».
(P.40)

🎵 Ah, Boris ! le grand Boris ! Lorsque je me plonge dans un livre de Vian, je saute à pieds joints dans un univers parallèle, les yeux fermés, les poings serrés, décidée à me couper du quotidien ordinaire. Je lis Vian et j'écoute du jazz, Miles Davis ou Dizzy Gillespie, la candeur et l'insouciance remplacent le sérieux et les doutes, les couleurs criardes effacent le blanc, le noir, le gris, bref, l'espace d'un instant qui dure trop peu je m'évade totalement avec l'envie de ne parfois jamais revenir.

🎵 Ces cent sonnets ne sont en fait que douze dans ce recueil qui devait initialement s'appeler « Cent infâmes sonnets » : et loin de respecter les règles strictes de la poésie classique, Vian s'en joue, préférant treize pieds aux douze pourtant sacrés... Toutes les thématiques chères à l'auteur sont traitées, le jazz, la musique, le cinéma, l'amour et les rencontres, la vie quotidienne, et sa fantaisie, son langage, son humour et sa mélancolie jaillissent à chaque page ...

🎵 Agrémenté des dessins de son beau-frère Peter Gna, ce recueil est un petit bijou, un voyage dans la folie douce, un pied de nez aux règles qu'il est parfois si bon d'enfreindre ...

🎵 « Laissez se baisouiller cette jeunesse heureuse
Pourquoi les extirper de cet impur purin
Si leur espoir se borne à frotter des muqueuses ? »
(P.52)
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Premier écrit de Boris Vian et belle découverte avec ce recueil posthume de poésie à l'humour et l'ironie bien sentis. Ces poèmes, bien que respectant (plus ou moins" la règle de construction du sonnet, rende l'exercice fort divertissant tant l'humour y est tout le temps présents. Sauf peut être la partie sur le sansonnet, oiseau détesté par Boris Vian, apparemment.
J'ai toutefois trouvé que les poèmes de la partie "Détente" usait de calembours un peu "poussés". Notamment ceux se terminant autour du mot "pédéraste" (Le Suédois dans l'écu troubla la paix des races"
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Ballade des amours passées

Amours légères, jeux charmants
Tendres propos, douces promesses
Où êtes-vous, ô mon amant
Et vos baisers et vos caresses
Grands sont devenus ma tristesse
Et mon chagrin depuis des mois
Jours lumineux de sa tendresse
Vous êtes allés loin de moi.

En mon très âpre dénuement
Je pleure et lamente sans cesse
Mais ce n’est qu’un amer tourment
De pleureur seule ma faiblesse
Ami si cher, point ne me laisse
Car tant cruel est mon émoi
Bonheur, jeux et ris et liesse
Vous êtes allés loin de moi.

Ainsi va-t-il des beaux serments
D’un coup de son aîle traîtresse
Malheur navre les cœurs aimants
Il a consommé ma détresse
Aussi la santé me délaisse
Mon teint semble d’un Siamois
Beauté, corps souple et gentillesse
Vous êtes allés loin de moi.

Envoi

Prince, ouvre-lui ta forteresse
Libre fais-le comme chamois
Car demain, je dirai : jeunesse
Vous êtes allée loin de moi.
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BZZZ...

Dieu sut haïr assez pour concevoir les mouches,
Affreuses, veloutées, leur corps inquiétant
Gonflé de pus jaunâtre, et dans leur vol flottant
Traînant on ne saut quoi de funèbre et de louche.

Contrepettant Satan qui pourrit ce qu'il touche
Vous, mouches, vous touchez ce qui pourrit, goûtant
Toutes en foule à l'oeil rosâtre et suintant
De bêtes aveuglées par vos avides bouches

Et votre aile stridente aux nervures de fer
Lève en mon cauchemar un nébuleux enfer
De corps velus, jaillis de l'ombre où l'on martelle

Les clous du long cercueil où j'étendrai mon corps
Et que l'on brûlera dans la flamme immortelle
Pour me sauver de vous, lorsque je serai mort...
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Le gaillard d'avant

J'étais en ce temps-là naïf célibataire .
J'étudiais l'algèbre et faisais du latin .
Je ne fleuretais pas, je me levais matin,
J'écoutais Bach,Mozart, et je lisais Voltaire .

Douce, elle vint à moi sous sa peau de panthère...
Elle portait de longs pyjamas de satin ...
Sitôt que je parlais, j'avais l'air d'un crétin .
Je ne sais pas pourquoi je préférais me taire .

Je confondais encor couturiers et voyantes.
Lanvin, je m'en moquais comme de l'an quarante
Et la nécessité des faux cils m'échappait...

Mais au bout de deux ans d'efforts, je puis prétendre
Assortir de mémoire avec un goût parfait
Le bleu d'une cravate au gris de ses yeux tendres ...
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Jeune

Et c'était l'âge neuf des danses enlacées
Aux corps souples, chargés de fluides odeurs
Baisers osés, posés sur la fauve tiédeur
De frôleuses toisons doucement caressées

Parfois le souvenir de ces heures passées
A résoudre un problème aux mornes profondeurs
S'effilochait, vapeur légère, dans l'ardeur
De lèvres, sur sa bouche haletante pressées

Mais, aigu, tout au bas de la ligne du rêve
Le hameçon de son travail venait sans trêve
Crocher, perfide éclair, les parois de son coeur

Et son regard lassé suivait dans la nuit claire
Aux éclats saccadés de grands rires moqueurs
La ronde échevelée d'affreux spectres scolaires ...
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Rêveuse, elle songe
Par les contrevents
Le soleil levant
Près d'elle s'allonge

Telle dans un songe
Je la vois souvent
Mirage énervant
Chimère, mensonge

La claire santé
De la rose thé
Colore sa joue

Et sur son corps nu
Le soleil se joue
Amant inconnu
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