Reprenant les phrases de l'apôtre Paul, Jean (de la Croix) déclare : "(Les âmes) se servent de figures, de comparaisons et de ressemblances pour traduire quelques uns de leurs sentiments, et révéler quelques uns des nombreux mystères dont elles ont le secret., au lieu d'en donner les raisons. Il ne faut lire ces comparaisons qu'avec la simplicité de l'esprit d'amour et l'intelligence de la doctrine qu'elles enferment ; sinon on les prendrait pour des extravagances plus que pour des paroles raisonnables."
Jean de la Croix est un carme, et dans la tradition carmélitaine, l'importance du désert est fondamentale. La spiritualité carmélitaine est en effet marquée par l'idéal de vie contemplative des pères du désert. L'ordre a été formé en Orient au XII ème siècle par la réunion de quelques ermites établis depuis les croisades, à l'exemple de prophète Elie, sur les pentes désertiques et effrayantes du Carmel.
Si Julienne (de Norwich) ne cesse, comme d'autres femmes visionnaires, Hildegarde de Bingen, Mechtilde de Magdebourg ou Brigitte de Suède, également Thérèse d'Avila, de se proclamer "illettrée", qualificatif qui s'applique alors à ceux qui ne connaissent pas le latin, elle manifeste dans le récit de ses visions une connaissance manifeste de l'Ancien et du Nouveau Testament, ainsi que des Pères de l'Église, en particulier Saint Augustin et Grégoire le Grand. Elle cite le nom du Pseudo-Denys. Certains critiques signalent dans son texte des fragments qui font songer aux oeuvres de Maître Eckhart, Tauler, Ruysbroeck
On ne dit pas "Dieu est" ou "Dieu n'est pas", mais "Dieu sur-est". Dieu échappe à toute vision, car il est au-delà de l'être. Dans la création, toute est apparition de Dieu, qui est vu, non en lui-même, mais par symbole et par mystère.