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EAN : 9782877113069
173 pages
Jacqueline Chambon (22/06/2006)
3/5   1 notes
Résumé :
Dans sa mégalomanie criminelle, Nicolae Ceausescu, pour aider à «la transformation révolutionnaire de l'agriculture», entreprit de détruire et de plonger dans «un silence sépulcral» les villages roumains aux ancestrales maisons de bois, sculptées comme des broderies. On construisit à la place de hideux HLM sans confort, parfois sans eau courante, pour reloger ces paysans qui vivaient depuis des siècles en étroite symbiose avec leur terre. C'est pour que ne périsse p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pour compréhensible qu'il soit, le choix du titre par le traducteur et l'éditeur n'en est pas moins critiquable, et même regrettable, pour ceux, comme moi, qui apprécient l'oeuvre (si souvent poétique) de Marin Sorescu. En effet, après quelques recherches sommaires, il apparaît que « Le Paysan du Danube » est le titre de deux autres textes. La VIIème fable du livre XI de Jean de la Fontaine, dont la morale est ainsi avancée : « Il ne faut point juger des gens sur l'apparence » et dont le thème est celui de la démystification de la grandeur de l'Empire romain, de son « colonialisme », contre lequel s'insurge « le sauvage ». En 1932, Denis de Rougemont publie un ouvrage également intitulé « Le Paysan du Danube » dans lequel il développe sa vision romantique de « l'Europe du sentiment » (l'Europe centrale) comme « patrie de la lenteur ». Peut-être l'écrivain roumain a-t-il donné son accord pour que soit opéré un tel changement, mais le titre original, « La Lilieci » (Aux Lilas) semblait parfait. « Les oiseux chantent et ça sent les lilas en fleurs, ça devait sûrement sentir comme ça, le paradis, à droite, dans l'entrée de l'église, du temps que la peinture était fraîche et pas encore fissurée. » Ma propre enfance fut imprégnée de la présence réelle de paysans roumains, chez eux, dans leur village. La volonté d'ancrer exagérément ces hommes et ses femmes dans L Histoire avec sa part inhérente de politique me semble, par delà les mérites indéniables de la « gageure » et du « téméraire plaisir » du traducteur, dénaturer au final le ton et l'hommage voulus par Marin Sorescu. Je conseille néanmoins « La bibliothèque » (p.121-123), « Le jour où l'on tue le cochon » (p.104-107) pour faire de la place au nouveau qui « [n]'était guère plus grand qu'une poule » ou encore « Le dimanche, les gens n'ont pas de sobriquet », « c'est pas jour de repos pour rien », avec Manole et sa légende de charpentier malheureux, image locale d'Icare. La dérision peut être salutaire, et Sorescu le sait mieux que quiconque. Dans son recueil au titre si simple, « Cuvinte » (« Paroles » ou « Mots », si vous préférez) un poème a attiré mon attention : tout y est ! « Căprioare, căpriori,/ Nu v-am spus de-atâtea ori/ Ca să nu călcați pe flori?/ Căpriori și căprioare,/ O să fie-o vânătore,/ Mâine-n răsărit de soare./ Nu știu cum și pentru ce./ Flintele-or să bubuie./ Cine scapă, ala e. » [Biches, chevreuils/Tant de fois ne vous ai-je dit/Ne foulez pas les fleurs aux pieds ? /Chevreuils, biches/Une chasse aura lieu/Demain dès l'aube./Je ne sais comment ni pourquoi/Les mousquets vont siffler/Sauve qui peut, c'est l'heureux élu !] L'allégorie me paraît sublime. Sur un ton protecteur et joueur (comptine pour enfants), les biches et les chevreuils sont incités à la vigilance (face à l'ennemi), au respect du beau naturel (les fleurs). Ne serait-ce pas là cette qualité dont parle la fin de la fable de la Fontaine : « On ne sut pas longtemps à Rome/Cette éloquence entretenir. »
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le père Miaï, y avait pas un papier chez lui, que son livret militaire et les mises en demeure des « ceusses » de la foncère. Il les gardait vers sa cheminée. Y avait une étagère. C'est là qu'il les mettait. Il les ficelait bien comme y faut et il te les suspendait là-haut. Quand le percepteur venait, il avait qu'à tendre le bras pour mettre la main dessus : C'est tout là ! Bougez pas, j'vais vous faire voir, j'ai tout payé.
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Les autres, même chose, ils ont pas de papier ? Hop, les livres de lecture. Et ils t'en déchirent des feuilles quand y-z-ont besoin d'envelopper quelque chose. – C'est de ça des gosses ! Ni plus ni moins y-z-y ont déjà pris appris.
Les enfants, ils pleuraient quand on leur arrachait des pages : Maman ! Qu'est-ce que tu fais ? – T'en fais pas, j'ai coupé que deux feuilles ! Tu vas pas te mettre à pleurer comme une mariée !
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Le dimanche, les gens n'ont pas de sobriquet, on les appelle tout bêtement par leurs vrais noms qui ne leur vont guère mieux que ces habits qu'on garde avec soin pour quand on sera mort, bien pliés dans un coffre.
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