Ton petit livre, très beau et très singulier, je l'ai lu et relu avec bonheur et puis, comme chez lui, il a voyagé dans ma tête, yeux fermés, te livrant par touches impressionnistes, par bribes – comme tu aimes dire – épaulées souvent à d'autres voix choisies, belles à citer, intimement adéquates à ta pensée, à ton vouloir dire – passeurs, truchements, révélateurs, visionnaires.
Et je te sens toujours au bord de toi, comme l'oiseau au bord du toit, peaufinant l'envol de son chant, ou comme le papillon blanc d'
Italo Calvino à l'extrême bord d'une corolle, rêvant d'autres sucs…
La divine poésie – « le baiser du poème maternel » - que tu quêtes interminablement en doutant trop souvent qu'elle t'élise, est bien au coeur de toi, pourtant, aussi ineffaçable que gravée dans la pierre, chère « archéopoète », tu ne la chercherais pas avec tant de ferveur si tu ne l'avais déjà – ainsi parle-t-on de « la place ineffable de Dieu ».
J'aime les êtres rares qui, comme toi, ne pèsent sur les autres que par les battements ailés de leurs mots et de leurs sourires, et la «
quintina » de leur âme musicale.
Maria Labeille