Lorsque j'ai appris à lire, j'ai pu déchiffrer ces mots brodés en bleu sous le plat : « La vie est un plat de spaghettis... » Je me voyais en train de me débattre au milieu de ces écheveaux de pâtes emmêlés. Était-ce donc ça, ma vie ?
La phrase se poursuivait ainsi : « ... et de temps en temps, on tombe sur un bon morceau de viande ». La viande représentait à mes yeux un fabuleux trésor qu'on pouvait dénicher dans l'enchevêtrement des spaghettis de la vie. C'était quelque chose qu'on devait chercher à obtenir, une récompense pour tout le mal qu'on s'était donné à fouiller dans ces spaghettis.
En treize ans, j'avais eu de bons morceaux de viande, et pas mal de moins bons, aussi.
Interview en anglais de Sharon Creech