🎶 Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie le visage et l'on oublie la voix
Le coeur, quand sa bat plus, c'est pas la peine d'aller
Chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien
Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie
L'autre qu'on devinait au détour d'un regard
Entre les mots, entre les lignes et sous le fard
D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit
Avec le temps tout s'évanouit 🎶
....
Un livre consacré à la perte d'un ami suicidé (on l'apprend dès le prologue), écrit comme on écrirait une éloge funèbre.
Catherine Cusset s'adresse, avec un tutoiement, à
Thomas Bulot, un jeune universitaire brillant, ami de son frère et qui a été son amant, puis son ami.
Le tutoiement est à appréhender, il peut surprendre. Un détail, parce que l'écriture de
Catherine Cusset est très belle.
Sans aucune concession, elle retrace la vie de
Thomas, la fin du lycée en 1986, son parcours universitaire chaotique aux États-Unis, ses amours fous et sincères, ses doutes et ses espoirs, ses excès, ses abus...Une homme adoré de beaucoup, un « être poétique » comme il se définissait lui-même, une personnalité mouvante, qui rattrapée par certains troubles psychologiques et la détresse qu'ils engendrent, se cogne et sombre ...
« Tu es parfois sujet à des accès de dépression pendant lesquels ta vision du monde est d'un pessimisme absolu. C'est le cas en ce moment. Tu as hésité à me parler de cette humeur qui envahit ta vie, telle une marée noire et tue en toi tout désir, de ce vide qui t'engloutit comme des sables mouvants. »
Un livre qui fourmille de citations littéraires,
Proust notamment -
Thomas écrit une thèse sur "
Proust et le classicisme" -, et de références musicales.
Catherine Cusset rend un très bel hommage à cet ami disparu, un hommage poignant, empreint de vérité et écrit dans un style acéré. Elle se souvient de ce beau parcours de vie, elle le retranscrit avec lucidité, elle interroge aussi...
« Tu vas mieux.
Sans raison. Ton énergie revient avec le printemps. Quand tu te réveilles le matin, la journée ne t'apparaît plus comme un désert impossible à traverser. »
J'ai dévoré ce livre mais un petit hic, malgré tout, je m'attendais à davantage d'empathie de la part de l'autrice/narratrice, de charge émotionnelle. L'emploi du "tu" y est certainement pour quelque chose.
Néanmoins, une belle lecture.
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