Une éducation catholique

Alors là ! Qu'est-il arrivé à Catherine Cusset, pourtant auteur de talent ? Un bon démarrage mais après, on perd le fil. Je n'arrive pas à comprendre où l'auteur veut en venir après la lecture pénible de ce tout petit livre... Je suis déçue...

Roman étrange. Le titre est trompeur car l'éducation catholique de Marie ne tient que 25 pages en gros, jusqu'à ses 12 ans.
Derrière, après quelques hésitations adolescentes, initiations sexuelles et libertinage eut été un titre convenable.
Toutefois, la construction du personnage central est intéressante, cette prise d'assurance qui lui fait tourner le dos à la petite fille soumise qu'elle était.
L'errance sentimentale et les hésitations de Marie m'ont par contre laisser de glace.
Parfois, par contre, sans doute en raison du contexte scolaire, ce roman m'a rappelé quelques ouvrages de J.P.blondel, la morale en moins !

Catherine Cusset
Une éducation catholique

On m'avait dit, tu n'aimeras pas, c'est un livre pour nanas*...
J'ai persisté, ne serait-ce que pour apprendre ce qu'est un « livre pour nanas »…
Édifiant !
J'espère que les livres pour les filles et par une fille sont généralement moins fadasses que cette bluette teintée, pour stimuler notre appétit, d'un peu de libertinage bon ton !
Je passe sur le titre, on frôle le hors sujet ! Car je me demande en quoi l'éducation de cette jeune personne témoigne d'une « éducation catholique », entre un père qui n'a rien de plus qu'un paroissien tiédasse, et une mère athée. En fait, un pur produit des écoles de la République ! Quelques grivoiseries à titre de provocation gratuite : « [en arrivant au catéchisme] « je murmurais vite « bonjour mon père »(…) « Mon père », ces mots, associés à la longue robe noire qu'il portait, avaient quelque chose d'intime et d'obscène comme un sexe aperçu à travers une braguette entrouverte par inadvertance » ; cela relève d'un fantasme de petite fille vicieuse et surtout mal élevée, ou plus exactement d'une femme de la quarantaine (l'écrivaine, comme on dit) prêtant ses propres fantaisies récurrentes à la gamine qu'elle n'est plus !
Si vous vous attendez à des révélations sur l'aliénation d'une « éducation catholique », sur une enfance volée ou violée façon Michel Onfray, ou sur le traumatisme d'une « peine à jouir » qui règlerait ses comptes, passez votre chemin ! Rien de tel ! On se demande même le pourquoi de ce titre car, rapidement, il n'est plus question ni du petit Jésus ni de la Sainte Vierge, on retrouve simplement Dieu le Père dans les dernières lignes du roman, probablement le petit retour de foi de la quarantaine vieillissante. Plus simplement, je pense qu'il s'agit d'un « effet d'annonce » un titre accrocheur imposé par le marketing de l'éditeur.
Justement, je ne comprends pas quelle nécessité peut pousser une maison aussi sérieuse que la NRF à publier un tel « roman » (c'est du moins ce qui est inscrit sous le titre, mais on est plutôt dans une biographie assez plate et linéaire). Combien d'arbres abattus pour coucher sur le papier ces confidences sur une adolescence, qui présente autant d'originalité que la vôtre ou que la mienne, avec sa litanie de rendez-vous manqués, d'illusions déçues, et de petits compromis d'une gamine à peine plus délurée que la moyenne, et qui s'amuse (c'est de bonne guerre) avec le désir des garçons.
Bof…
(je dis bof car je ne sais n'ai pas trouvé l'onomatopée du bâillement.)
Michel le Guen

*De fait Catherine Cusset, l'auteur, a obtenu le Grand Prix des lectrices de Elle pour « le problème avec Jane »

J'ai adoré ce livre. Il m'a rappelé le livre de Catherine Cusset que je préfère, La haine de la famille. Elle n'a pas froid aux yeux, elle s'expose, on sent la vérité dans chaque détail. Peut-être le sujet et l'honnêteté avec laquelle Cusset le traite a dérangé certains lecteurs? Moi j'ai trouvé que c'était juste de A à Z. J'ai été émue, je me suis reconnue. Il ne s'agit pas juste d'une éducation catholique (entre un père catholique et une mère juive) très importante pour une petite fille en quête d'absolu, mais de l'effet de cette éducation, après qu'elle a perdu la foi, sur les grandes amitiés de l'adolescence et les premiers grands amours. Marie apprend à aimer. Roman bref, intense, qui se lit d'un trait.

C'est le parcours d'une fille narcissique de sa jeunesse à l'âge adulte: famille catho tradi du côté de son père dans sa jeunesse, voleuse sur les bord vers 12 ans pour s'amuser, regard féroce sur sa famille à l'adolescence , arrivée des premiers désirs physiques lesbiens et autres. avec en prime quelques détails scabreux....
Ce n'est pas son meilleur livre, ça manque de scénario et de personnages intéressants. Néanmoins, j'aime Cusset, son écriture, sa description de l'âme de ses personnages, son univers et je ne regrette pas de l'avoir lu .

Narcissisme et masochisme.....rien à voir avec l'Amour véritable.

J'ai été attiré par le premier chapitre, malheureusement l'ensemble du volume en devient un peu décevant. Il y a une montée vers un cresendo un peu artificiel et malheureusement la fin de l'ouvrgae est un peu convenu. Mais le livre est assez facile à lire et l'écriture est très agréable, voir très bien maitrisée. Peut-être un ouvrage plus long, plus fouillé et plus développé aurait été le choix possible de l'auteur ?

Catherine Cusset se replonge dans son enfance et son adolescence. Sa haine pour sa soeur, sa perte précoce de la foi, la domination exercée sur elle par son amie Ximenia. Son amour pour sa professeure de français, Mme Brasier, son amour non réciproque pour le brillant David, ses affinités avec le peu attirant Samuel, qui deviendra son amant et qu'elle doublera avec le bel américain, Al. La mort à quatre mois de son neveu, Thomas qui la traumatise. C'est acéré, passionnant.

Marie, la narratrice nous raconte sa vie spirituelle et amoureuse de son enfance à son mariage.
Prise de conscience de la religion sur sa vie et de son éveil à la sexualité d'abord envers les femmes puis pour les hommes.
La première partie de l'enfance peut être intéressante pour le passage à l'adolescence et aux éveils des sens mais la partie de sa vie d'adulte papillonnant d'un homme à un autre n'a pas d'intérêt.
Un livre qui se lit dans la journée et qui ne laissera pas de souvenir particulier.

Je partage, hélas, les critiques précédentes... Mme Cusset que je considérais jusqu'à maintenant comme un écrivain maître de sa plume et plutôt singulière, serait-elle, par facilité, par "glissement" vers la norme devenue une écrivain-e ?
Dommage, dommage, dommage...