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Lu en 2016. Un récit percutant, émaillé de réflexions du poète, célèbre auteur de "liberté".
1943. Une résistante d'origine juive fuit Arras et le régime nazi pour trouver refuge dans un asile de fous en Lozère. C'est en ces mêmes lieux que la jeune femme croisera Paul Eluard et sa compagne... Un regard croisé (dialogues intenses) sur les différentes facettes de notre humanité, qui interroge sur notre approche de l'altérité, de la "normalité".
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Un petit livre qui m'a fait découvrir un moment précis de résistants cachés.
J'ai été attiré par ce livre car il parle de Denise Glaser. Je me souviens de ses émissions à la télé....et je la trouvais triste.
Un moment de sa vie dans cette horrible guerre, elle a dut fuir et se cacher dans un asile. Là elle rencontre d'autres personnes cachées, les fous et les soignants.
C'est poignants, touchants, et plein de poésie.
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C'est un très court petit roman historique qui déterre ces événements qui se sont produits pendant les horreurs de la deuxième guerre, ces bulles de magie qui ont pu exister pour procurer un peu d'air, du souffle, du souffle, à ceux et celles qui pouvaient en manquer : juifs et bolcheviques, planqués, au milieu d'un asile, ces fugitifs réfugiés au bout du bout du xième rouleau.
C'est d'un poétique ! Quelle incroyable anecdote (en est-ce une ?), que celle de Paul Eluard et de Nush, poètes au sens étymologique, qui eux aussi ont du fuir, et, insoumis inadaptés en résistance contre la société de leur temps, ont côtoyé les inadaptés de tous les temps, les fous. Quel meilleur camouflage pour un poète?
Je suis ravie grâce aux quelques pages finales biographiques d'avoir appris les noms des héros sans cape qui ont pu mettre par ce stratagème à l'abri un certain nombre de personnes.
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Passionnant et bouleversant roman. Poésie, Résistance. Saint Alban , 1943, Lozère. Ici on sauva des vies. On sauva la liberté et l'espérance. Ici, on reconnaissait à toutes et tous une humanité et ce n'est pas un hasard si dans cet asile naquit cet art si particulier, si bouleversant auquel on donna le nom d'Art Brut.
Encore un très bon et très instructif Daeninckx.


Astrid Shriqui Garain
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Encore un livre-uppercut de Didier Daninckx, pour nous rappeler quelques points d'histoire... de quelques coins d'histoire peu visités ou évoqués.
C'est chez les fous de Saint-Alban, que Denise va rencontrer Paul Éluard et Nusch.
À Saint-Alban, on ne laisse pas les internés mourir de faim: On les écoute et on leur permet d'exprimer leurs pensées en art brut ou non! À Saint-Alban, on cache et on soigne les Résistants. Les héros sont aussi à Saint Alban.
Le livre est bref et passionnant, foisonnant de vie et de créativité, d'humanisme et de courage... Avec le Chant des Partisans chanté en sourdine à l'enterrement anonyme (forcément) du maquisard qu'on a pas pu sauver. Avec le poème d'Éluard que nous ne cesserons jamais de nous répéter.
Le dernier chapitre de Caché dans la maison des fous, nommé Par la suite..., offre des précisions bienvenue sur les protagonistes de ce bref récit:
Lucien Bonnafé, François Tosquelles, Paul Éluard et Denise Glaser...
Denise Glaser, virée de la Télévision pour avoir programmé Nuit et Brouillard de Jean Ferrat!.. Encore de ces choses ignorées jusqu'ici
d' Horusfonck mais qui ne manquent pas de le faire bondir!
Un livre, donc, d'un auteur qui me donne envie d'aller plus loin dans l'exploration de ce qui se cache sous trop de tapis.

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Un livre qui, visiblement, se veut coller le plus possible à la réalité des faits (très visiblement, même, car sur 114 pages, il y en a pas mal de consacrées à de la documentation qui semble posée là sans autre but que de l'étaler), et qui relate la rencontre entre deux psychiatres et trois résistants, dont deux ne sont autres que Paul et Nusch Eluard, le poète et sa femme.
Toute "l'action" se déroule à l'asile de Saint-Alban sur Limagnole, en Lozère, pendant la seconde guerre mondiale.
Je ne sais pas pourquoi le très engagé Daeninckx est allé se commettre là-dedans, en tout cas je n'ai pas retrouvé du tout l'auteur de le der des ders, de Nazis dans le métro, et du superbe le chat de Tigali.
Passons déjà sur le choix bizarre de la narration au plus que parfait, qui pose de graves problèmes de concordance des temps, puisque l'antériorité est, elle aussi, exprimée au plus que parfait (forcément !), le gros problème de cette histoire est avant tout que ça n'en est pas une. Malgré le caractère particulièrement court de ce récit, ce n'est en fait qu'une juxtaposition de situations à peu près sans rapport les unes avec les autres, et qui effleurent plusieurs sujets sans jamais les approfondir. Ça parle de résistance sans adversité, de psychiatrie quasiment sans malades mentaux, et d'art brut soi-disant, mais je me demande bien où et en quoi, en fait.
Bref, je ne vais pas épiloguer : en ce qui me concerne, c'est un flop total.
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Durant la Seconde Guerre Mondiale, les gens se rencontrent de manière plus ou moins hasardeuses. Dans ce livre, le hasard fait bien les choses puisque note héroïne rencontre un couple bien singulier.

Qui est ce couple ? En quoi est il si particulier ? Toutes ces questions notre héroïne s'en empêchent de les poser dans ces temps si troubles. de quelle manière cette rencontre fortuite va changer profondément la vie de celle ci.

A vous de le découvrir en lisant cet ouvrage à l'écriture si spécifique de Didier Daeninckx.
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Didier Daeninckx nous emmène dans une courte incursion à l'hôpital saint Alban, où ont été jetées les bases de la psychiatrie institutionnelle, où ont été cachés juifs et résistants.
La lecture est facilité par la verve de l'écriture. J'ai ressenti un vide à la dernière page.
Une pépite
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Ce petit recueil, c'est comme cela que je le désigne, n'est pas un roman.
C'est un témoignage poignant et authentique de ce qui s'est passé dans cet hôpital psychiatrique à cette époque.
Ce sont des moments forts qui grâce au duo exceptionnel Bonnafé et Tosquelles (comme il serait bon d'en avoir encore de nos jours) vont bouleverser les pratiques en psychiatrie, en faisant émerger la psychothérapie institutionnelle.
Les réelles avancées sur l'accompagnement des "malades" possédant encore une certaine autonomie, sont très bien décrites et tellement pleines de bon sens !
On leur confiait alors des tâches en quelques sorte "occupationnelles" qui les valorisaient : jardinage, accueil tél et physique ou autres activités qu'on appelle à présent "ergothérapie".
Ils savaient prendre du temps, sans compter, pour écouter les "malades" et ça fonctionnait aussi bien que de prendre des médicaments.

Dans un article j'ai lu que l'auteur Didier Daeninckx, disait son admiration pour ces deux précurseurs qui proposaient "un théâtre, un ciné-club ou une bibliothèque" à leurs pensionnaires (les malades).
De même que les enfants Tosquelles qui ont grandit à l'asile, s'émerveillaient de cette période (on est bien pendant la seconde guerre mondiale) où tous les soirs il y avait "danse, chorale, jeux psychomoteurs.

A ce jour, quel bilan pourrions nous faire de ces bonnes pratiques ?

Il en subsiste bien entendu encore et heureusement et sont pour certaines améliorées.
Mais cependant, l'aspect "chaleur humaine, convivialité, écoute surtout et proximité avec les "malades" , tels que les repas pris ensemble" n'existent plus , à quelques exceptions peut être dans quelques très rares hôpitaux bien trop discrets et ou anonymes.

Tout est quand même bien cloisonné, portes fermées la plupart du temps, pas assez de libre-circulation, ce qui est le contraire absolu des bonnes pratiques relevées dans ce recueil.
Manque de temps, de moyens financiers et de personnel ?
Beaucoup trop de rigidité dans les multiples procédures "sous couvert de précaution" ?
Et ainsi tout le monde devient "frileux" et surtout trop bureaucratique.
On traite ici avec des humains pas avec des bilans financiers, et de la rentabilité.

Ces procédures étant donc respectées, il n'y a pratiquement plus aucun discernement entre les pathologies des uns et des autres. Tous à la même enseigne, c'est beaucoup plus simple à "gérer".
Je ne parle pas ici des cas les plus aigus qui existent certes, mais sont minoritaires (et là aussi il y aurait beaucoup à dire sur leur prise en charge)
J'évoque uniquement la prise en charge du plus grand nombre de ces "malades" le tout-venant en quelque sorte.

En 2020, la psychiatrie est en danger par manque de moyen et le constat est clair : absence réelle d'intérêt et d'écoute de la part des gouvernements successifs, alors que tous les clignotants sont en alerte depuis si longtemps,
Et l'on assiste, impuissant, à cette longue dégradation.
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Nous sommes en 1943, au fin fond de la Lozère, dans le village De Saint - Alban, dans un décor sauvage et des conditions de vie difficiles. la Margeride domine, superbe, la région mais il peut faire un froid de loup par ici.
C'est pourtant là que des malades psychiatriques sont hébergés, à l'abri des idées démoniaques des nazis. C'est aussi là que passent des hommes et des femmes, résistants, juifs, pourchassés pour leurs opinions ou leur religion. Ils y sont accueillis par le directeur Lucien Bonnafé, par le Dr Tosquelles, mi - italien, mi-espagnol, rescapé des purges franquistes et sorti de l'indigne camp d'accueil dans le sud de la France. C'est là aussi qu'arrive un jour Denise Glaser, juive et résistante, obligée de se mettre à l'abri. Les plus anciens se rappellent « Discorama » qui passait à la télévision le dimanche midi où elle présentait musiciens et chanteurs. le destin de Denise Glaser aura été original et désolant quand on pense à la façon dont elle a fini sa vie.

A Saint Alban, la vie s'organise en chiches repas, activités avec les malades, quand arrive le couple Grindel, manifestement objet d'une grande considération. On va vite apprendre qu'il s'agit de Paul Eluard de sa femme Nusch. le poète lit des passages de son oeuvre, écrit, part en ambulance, déguisé en malade et escorté de la pseudo-infirmière Denise, jusqu'à Saint Flour, pour faire imprimer ses textes, les vendre à de riches partisans et ainsi financer la Résistance.

Étrange et surréaliste ambiance au fil de ces pages. Tout le monde semble créer, le poète et les artistes locaux, déclarés « fous » mais d'une inventivité étonnante. Ici, ils sont traités avec douceur et respect. La médecine psychiatrique a encore beaucoup à découvrir, mais à Saint-Alban, on n'utilise ni contrainte ni camisole chimique.

La plume de l'auteur se fait légère, aérienne, chaleureuse mais aussi parfois très critique pour restituer ce qui semble avoir été un moment hors réalité pendant cette guerre.

Un livre utile, poétique, intelligent. Jolie découverte.
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